United Airlines passe une énorme commande d'avions gros-porteurs 787 à Boeing

Un Airbus 319 d'United Airlines est vu à l'aéroport national de Washington (DCA) dans le comté d'Arlington, en Virginie, le 4 décembre 2022 (Photo, AFP).
Un Airbus 319 d'United Airlines est vu à l'aéroport national de Washington (DCA) dans le comté d'Arlington, en Virginie, le 4 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 14 décembre 2022

United Airlines passe une énorme commande d'avions gros-porteurs 787 à Boeing

  • Mardi, en plus des gros-porteurs, la compagnie a aussi annoncé qu'elle allait exercer une option sur 44 appareils 737 MAX pour livraison entre 2024 et 2026
  • Au total, Boeing a actuellement 530 appareils destinés à United dans son carnet de commandes

CHARLESTON: United Airlines a commandé mardi 100 gros-porteurs 787 à Boeing et posé une option pour 100 appareils supplémentaires, ce qui représente le plus gros achat d'avions de cette catégorie jamais effectué par une compagnie américaine.

Ces long-courriers, qui ont récemment fait face à d'importants problèmes de fabrication, doivent être livrés entre 2024 et 2032. Ils sont destinés à remplacer progressivement les Boeing 767, vieillissants, de la compagnie, ainsi que certains Boeing 777, ce qui devrait permettre une réduction de 25% des émissions de carbone par siège.

Cette commande "marque une nouvelle étape" dans le positionnement de United comme compagnie internationale majeure, s'est félicité son patron, Scott Kirby, dans un briefing avec des journalistes.

En pleine pandémie, malgré la chute du trafic aérien, l'entreprise avait décidé d'aller de l'avant. Pariant sur une reprise solide du transport aérien, elle avait déjà passé à l'été 2021 une énorme commande de moyen-courriers, avec 200 Boeing 737 MAX et 70 Airbus A321neo.

Misant également sur un regain de demande pour les vols internationaux une fois les restrictions sanitaires levées, elle a nettement étendu son réseau en dehors des États-Unis, ajoutant en deux ans 13 destinations et 40 nouvelles lignes.

Défauts

Mardi, en plus des gros-porteurs, la compagnie a aussi annoncé qu'elle allait exercer une option sur 44 appareils 737 MAX pour livraison entre 2024 et 2026 et qu'elle en avait commandé 56 supplémentaires pour livraison entre 2027 et 2028.

La compagnie prévoit de financer ses nouveaux achats avec ses liquidités ou éventuellement avec des prêts si les conditions financières sont attractives.

Pour Boeing, ce contrat représente une nouvelle bouffée d'air après plusieurs années marquées par la crise du 737 MAX suite à deux accidents mortels et la pandémie.

Le constructeur avait indiqué en novembre vouloir revenir à une meilleure santé, aussi bien du point de vue opérationnel que financier, d'ici 2025 ou 2026.

La commande de 787 de United va déjà permettre de soutenir quelque 120.000 emplois chez Boeing et ses sous-traitants, a affirmé le responsable de la division commerciale du constructeur, Stan Deal, sur le site de l'usine où ils sont construits, à Charleston en Caroline du Sud.

Cela permet de "sécuriser" la production, les cadences devant y grimper de moins de 5 appareils par mois actuellement à 10 d'ici 2025, a-t-il indiqué en soulignant que le rythme pourrait au besoin encore accélérer.

Avec le 787 et le 777, Boeing domine historiquement ce segment de marché aux marges plus importantes, Airbus rivalisant avec ses A350 et A330.

L'effondrement du trafic aérien long-courrier pendant la pandémie avait toutefois fait plonger le marché des avions gros-porteurs, qui peinait déjà un peu avant la propagation de la Covid-19. Mais la demande commence à remonter légèrement.

Les géants de l'aéronautique prévoient que la demande pour les nouveaux avions long-courriers s'envole, Airbus l'estimant à 7 870 appareils au cours des 20 prochaines années, Boeing à 7 230.

Le 787 était pourtant encore récemment en difficulté. Des défauts de fabrication ont été découverts à la fin de l'été 2020. L'appareil étant examiné de près, d'autres problèmes sont ensuite apparus.

Boeing avait dû suspendre les livraisons, de novembre 2020 à mars 2021 dans un premier temps, puis entre mai 2021 et août 2022. Et réduire les cadences de production.

"Malgré ces petits problèmes originels, l'appareil commence à avoir une maturité certaine, et il est apprécié des équipages et des passagers", estime Michel Merluzeau, du cabinet spécialisé AIR.

Pour Scott Kirby, l'accord passé avec Boeing représente une marque de confiance dans le constructeur après une période difficile. "Boeing a travaillé longtemps et avec assiduité avec la FAA (l'agence américaine supervisant l'aviation, NDLR) pour sortir plus fort" de cette crise, a-t-il estimé.

L'action de Boeing prenait 0,5% en fin de séance à Wall Street mardi tandis que celle de United reculait de 7%.


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.

 

 


Russie: la Banque centrale maintient son taux directeur à 16% sur fond d'inflation élevée

Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
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  • Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%
  • Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux

MOSCOU: La Banque centrale russe (BCR) a annoncé vendredi maintenir une nouvelle fois son taux directeur à 16% pour tenter de limiter l'inflation, tirée notamment par l'explosion du budget fédéral, le président Vladimir Poutine ayant appelé la veille à rester "prudent".

Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%, dans le but d'enrayer l'inflation qui plombe le pouvoir d'achat des Russes.

La Banque centrale russe a donc estimé qu'il était encore prématuré de l'abaisser, la hausse des prix ayant officiellement atteint 7,8% au 22 avril, bien au-delà de la cible des 4% des autorités.

"Les pressions inflationnistes actuelles s'atténuent progressivement, mais restent élevées", a dit noter la BCR dans un communiqué.

"En raison de la demande intérieure toujours élevée, qui dépasse (...) l'offre, l'inflation reviendra vers l'objectif un peu plus lentement que ce qu'avait prévu la BCR en février", a-t-elle souligné.

La baisse de l'inflation étant "trop lente" aux yeux de la cheffe de l'institution monétaire Elvira Nabioullina, "nous n'excluons pas de maintenir le taux directeur actuel jusqu'à la fin de l'année", a-t-elle prévenu en conférence de presse.

Or, de nombreux entrepreneurs se sont plaints ces dernières semaines du coût important des investissements en conséquence des taux élevés.

Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux.

"La menace de l'inflation (...) pèse toujours sur nous", avait-il mis en garde, au moment où l'explosion des dépenses fédérales, tirées par les commandes militaires pour le front, a accéléré la spirale inflationniste.

Face aux représentants des entreprises, le président russe a notamment cité l'exemple de la Turquie qui, malgré un taux directeur actuellement à 50%, n'arrive pas à endiguer l'envolée des prix.

"Si nous allons dans l'autre sens (en baissant le taux directeur, NDLR), nous risquons de nous retrouver dans une situation semblable à celle de certains pays voisins, où l'inflation est à deux chiffres (...) Ceux-ci ont franchi une sorte de seuil et ne peuvent plus y faire face", a mis en garde M. Poutine.

Les perspectives pour l'économie russe sont toutefois meilleures depuis désormais plusieurs mois, ce que le FMI a confirmé mi-avril, l'institution tablant désormais sur une croissance dans le pays de 3,2% en 2024.

La flambée des prix reste l'une des principales préoccupations de la population russe, dont le pouvoir d'achat est plombé par l'effet des nombreuses sanctions occidentales et en raison de l'affaiblissement du rouble par rapport au dollar et à l'euro.