Les principaux disparus dans le monde en 2022

Le cercueil de la reine Elizabeth II, drapé du Royal Standard, est transporté à l'intérieur de l'abbaye de Westminster à Londres (Photo, AFP).
Le cercueil de la reine Elizabeth II, drapé du Royal Standard, est transporté à l'intérieur de l'abbaye de Westminster à Londres (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 01 janvier 2023

Les principaux disparus dans le monde en 2022

  • Elizabeth II, 96 ans, reine du Royaume-Uni et des autres royaumes du Commonwealth
  • Jean-Luc GODARD, 91 ans, cinéaste franco-suisse, illustre représentant de la Nouvelle Vague avec «A bout de souffle», «Pierrot le fou», «Le Mépris»

PARIS: En 2022, disparaissaient la reine Elizabeth II, Jean-Luc Godard, Shinzo Abe ou encore Mikhaïl Gorbatchev. Voici un récapitulatif des grands disparus dans le monde.

JANVIER

- 6: Sidney POITIER, 94 ans, premier acteur noir américain oscarisé en 1964 pour "Le Lys des champs".

- 14 : Ricardo BOFILL, 82 ans, architecte espagnol.

- 15: Nino CERRUTI, 91 ans, couturier italien.

- 20: Elza SOARES, 91 ans, diva noire de la chanson brésilienne.

- 20: "MEAT LOAF" (Marvin Lee ADAY), 74 ans, rockeur américain interprète de "Bat Out of Hell".

- 22: Thich Nhat HANH, 95 ans, figure majeure du bouddhisme engagé, pacifiste et maître zen vietnamien.

- 23: Thierry MUGLER, 73 ans, styliste français.

FEVRIER

- 2: Monica VITTI, 90 ans, star italienne et muse du réalisateur Michelangelo Antonioni.

- 6: Lata MANGESHKAR, 92 ans, le "Rossignol de l'Inde", chanteuse et productrice de Bollywood.

- 10: Luc MONTAGNIER, 89 ans, prix Nobel de médecine pour la découverte du virus du sida, aux prises de position ensuite contestées par la communauté scientifique.

MARS

- 13: William HURT, 71 ans, acteur américain oscarisé pour "Le Baiser de la femme araignée".

- 23: Madeleine ALBRIGHT, 84 ans, première femme secrétaire d'Etat américaine (1997-2001).

- 25: Taylor HAWKINS, 50 ans, batteur des Foo Fighters, groupe de rock alternatif américain.

AVRIL

- 6: Vladimir JIRINOVSKI, 75 ans, figure ultra-nationaliste de la vie politique russe.

- 13: Michel BOUQUET, 96 ans, acteur, monument du théâtre français.

- 23 : ARNO (Arnold Hintjens), 72 ans, chanteur et acteur belge.

- 30: Marthe GAUTIER, 96 ans, co-découvreuse française du chromosome surnuméraire responsable de la trisomie 21.

- 30: Mino RAIOLA, 54 ans, célèbre agent italo-néerlandais de footballeurs comme Zlatan Ibrahimovic et Paul Pogba.

MAI

- 11: Shireen ABU AKLEH, journaliste palestino-américaine de Al Jazeera tuée lors d'un raid militaire israélien en Cisjordanie.

- 19: VANGELIS (Evangelos Papathanassiou), 79 ans, grand compositeur grec de musiques de films comme "Les chariots de feu".

- 26: Ray LIOTTA, 67 ans, acteur américain star des "Affranchis" de Martin Scorsese.

- 26: Andy FLETCHER, alias "Fletch", 60 ans, fondateur du groupe britannique Depeche Mode.

- 30: Boris PAHOR, 108 ans, écrivain italien de langue slovène, rescapé des fascistes italiens et des camps nazis, défenseur des minorités et de l'Europe.

JUIN

- 14: Avraham YEHOSHUA, 85 ans, écrivain israélien, lauréat du prix d'Israël et du prix Médicis étranger (2012), figure de la gauche anti-occupation.

- 17: Jean-Louis TRINTIGNANT, 91 ans, comédien incontournable du cinéma et du théâtre français.

- 22: Yves COPPENS, 87 ans, paléontologue français découvreur de l'australopithèque Lucy en Ethiopie en 1974.

- 27: Leonardo DEL VECCHIO, 87 ans, deuxième fortune d'Italie à la tête du géant mondial de l'optique EssilorLuxottica.

JUILLET

- 2: Peter BROOK, 97 ans, metteur en scène britannique ayant révolutionné le théâtre.

- 8: Eduardo DOS SANTOS, 79 ans, ancien rebelle marxiste, président de l'Angola durant 38 ans (1979-2017) ayant détourné la manne pétrolière à son profit.

- 8: Shinzo ABE, 67 ans, Premier ministre conservateur du Japon (2006-2007 et 2012-2020) assassiné lors d'un meeting.

- 31: Bill RUSSELL, 88 ans, basketteur légendaire de la NBA et militant des droits civiques aux Etats-Unis.

AOUT

- 5: Issey MIYAKE, 84 ans, styliste japonais de haute couture, inventeur d'habits sans couture.

- 8: Olivia NEWTON-JOHN, 73 ans, chanteuse et actrice anglo-australienne, star de "Grease" avec John Travolta.

- 11: Hanae MORI, 96 ans, styliste japonaise de haute couture.

- 11: Jean-Jacques SEMPE, 89 ans, grand dessinateur français, créateur du "Petit Nicolas".

- 30: Mikhaïl GORBATCHEV, 91 ans, figure politique du XXe siècle ayant précipité, malgré lui, la chute de l'URSS en 1991.

SEPTEMBRE

- 8: Elizabeth II, 96 ans, reine du Royaume-Uni et des autres royaumes du Commonwealth.

- 10: William KLEIN, 96 ans, grand photographe américain ayant transposé les codes du reportage à la photographie de mode.

- 11: Javier MARIAS, 70 ans, écrivain espagnol traduit dans plus de 40 langues, auteur notamment du "Le roman d'Oxford" (1989), "Un coeur si blanc" (1993).

- 13: Jean-Luc GODARD, 91 ans, cinéaste franco-suisse, illustre représentant de la Nouvelle Vague avec "A bout de souffle", "Pierrot le fou", "Le Mépris".

- 14: Irène PAPAS, 93 ans, star grecque de "Zorba le Grec" et des "Canons de Navarone".

- 22: Hilary MANTEL, 70 ans, romancière britannique deux fois Booker Prize pour "Le Conseiller", un roman historique sur Thomas Cromwell, ministre de Henri VIII.

- 24: Farrell "Pharoah" SANDERS, 81 ans, saxophoniste américain et figure mondiale du jazz.

- 26: Youssef AL-QARADAOUI, 96 ans, prédicateur égyptien naturalisé au Qatar, éminence grise des Frères musulmans.

- 28: Artis Leon IVEY Jr, "COOLIO", 59 ans, rappeur américain connu pour son tube "Gangsta's Paradise".

OCTOBRE

- 04: Loretta LYNN, 90 ans, légende américaine de la musique country.

- 09: Bruno LATOUR, 75 ans, grand intellectuel français au rayonnement international, figure de la pensée écologiste contemporaine.

- 11: Angela LANSBURY, 96 ans, actrice américano-britannique, pétulante mamie détective de la série télévisée "Arabesque".

- 22: Dietrich MATESCHITZ, 78 ans, milliardaire autrichien, fondateur de l'entreprise de boissons énergisantes Red Bull.

- 25: Pierre SOULAGES, 102 ans, peintre français, spécialiste du noir.

- 28: Jerry Lee LEWIS, 87 ans, pionnier du rock and roll américain.

NOVEMBRE

- 9: Gal COSTA, 77 ans, légende la musique brésilienne et muse du tropicalisme.

- 20: Hebe de BONAFINI, 93 ans, porte-drapeau des "Mères de la place de Mai" qui défilèrent inlassablement contre la dictature argentine pour réclamer leurs "disparus".

- 30: JIANG Zemin, 96 ans, président de la Chine (1993-2003) et secrétaire général du Parti communiste chinois (1989-2002), il a accompagné la transformation de la Chine en puissance économique mondiale.
 


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
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  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.