Covid: pourquoi surveiller les eaux usées des avions venus de Chine?

Face à l'explosion du Covid-19 en Chine, certains pays commencent à tester les eaux usées des avions en provenance du géant asiatique. (Photo d'illustration, AFP)
Face à l'explosion du Covid-19 en Chine, certains pays commencent à tester les eaux usées des avions en provenance du géant asiatique. (Photo d'illustration, AFP)
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Publié le Mercredi 04 janvier 2023

Covid: pourquoi surveiller les eaux usées des avions venus de Chine?

  • Plusieurs pays ont déjà décidé de tester les eaux usées des avions en provenance de Chine: l'Australie, la Belgique, le Canada...
  • L'examen des eaux usées permet aux États d'agir au moment où les cas de Covid explosent en Chine après la levée de restrictions drastiques maintenues pendant trois ans

PARIS: Face à l'explosion du Covid-19 en Chine, certains pays commencent à tester les eaux usées des avions en provenance du géant asiatique. La mesure n'empêchera pas la propagation du virus, mais elle permet notamment d'identifier d'éventuels nouveaux variants.

En quoi ça consiste ? 

Il s'agit d'examiner l'urine et les excréments mélangés de tous les passagers qui sont allés aux toilettes au cours d'un vol venu de Chine. Le but est d'y détecter la présence ou non du coronavirus, afin de donner une idée de son degré de circulation et des variants concernés.

Pour ce faire, directement à l'atterrissage des avions, les autorités locales recueillent des échantillons de leurs eaux usées. Elles sont ensuite envoyées dans des laboratoires où elles font l'objet d'examens approfondis à la recherche du virus. Une fois celui-ci repéré, on "séquence" son génome pour le rattacher à un variant connu ou non.

Une autre possibilité consiste à recueillir les eaux usées rejetées par l'ensemble d'un aéroport. Mais cela ne permet pas de mesurer les risques liés à une origine donnée.

Qui le fait ? 

Plusieurs pays ont déjà décidé de tester les eaux usées des avions en provenance de Chine: l'Australie, la Belgique, le Canada...

Les États-Unis envisagent de le faire, selon des médias américains, et l'Union européenne (UE) va probablement le recommander à l'ensemble de ses États membres, après un avis positif d'experts sanitaires cette semaine.

Pour quoi faire ? 

L'examen des eaux usées permet aux États d'agir au moment où les cas de Covid explosent en Chine après la levée de restrictions drastiques maintenues pendant trois ans.

Mais il ne s'agit en aucun cas d'espérer limiter la propagation du virus à travers les frontières, contrairement au fait d'imposer des tests négatifs aux voyageurs.

"En revanche, ces prélèvements représentent une fenêtre sur ce qui se passe actuellement en Chine", explique à l'AFP l'épidémiologiste Antoine Flahault, notamment dans un contexte de "doutes sur la transparence et la diligence de l’information sanitaire officielle du gouvernement chinois".

Les informations sont de deux ordres. D'abord, les eaux usées donnent une idée du degré de circulation du virus: plus il est présent, plus l'épidémie apparaît élevée. "Savoir que 30% à 50% des passagers en provenance de Chine sont actuellement contaminés est une information utile en l'absence de chiffres fiables sur l'incidence du Covid-19 en Chine actuellement", souligne M. Flahault.

Ensuite, on peut détecter dans ces eaux usées la présence éventuelle de nouveaux variants, susceptibles de faire évoluer le visage de l'épidémie comme l'avait fait fin 2021 l'arrivée du très contagieux Omicron.

Quel intérêt ? 

L'examen des eaux usées est bien moins contraignant pour les passagers et plus facile à mener d'un point de vue logistique que, par exemple, le fait de tester individuellement chaque personne.

C'est pour cela que la mesure a la faveur du secteur du transport aérien. Le lobby des aéroports européens, ACI Europe, a ainsi plaidé cette semaine pour se contenter d'examiner leurs eaux usées, au lieu d'imposer des tests aux passagers.

Quelles limites ? 

L'examen des eaux usées est un outil qui "marche remarquablement bien" mais il ne donne pas une "vision exhaustive" de la présence du virus à bord d'un avion ou des variants qui y circulent, prévient auprès de l'AFP le virologue Vincent Maréchal.

Il y a en effet un biais évident: cette méthode ne témoigne de la présence du virus que chez les passagers qui sont allés aux toilettes.

Mais, surtout, l'examen des eaux usées a beau être intéressant pour mieux connaître le degré de circulation du virus, il donne peu de prise pour mener des actions concrètes et rapides.

En cause, les délais nécessaires: il faut plusieurs jours pour mener à bien le recueil des eaux, leur transfert en laboratoire puis leur examen.

"Une fois qu'on a l'info, qu'est ce qu'on en fait ? Est ce qu'on rappelle tous les gens (qui étaient) dans l'avion ?", s'interroge M. Maréchal. "C'est intéressant mais déjà tardif pour les mesures qu'on peut prendre".


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.