Pérou: Des milliers de manifestants contre la présidente à Lima, heurts dans le centre-ville

Les manifestants protestent contre la présidente péruvienne Dina Boluarte, à Lima (Photo, JCS LIMA).
Les manifestants protestent contre la présidente péruvienne Dina Boluarte, à Lima (Photo, JCS LIMA).
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Publié le Vendredi 20 janvier 2023

Pérou: Des milliers de manifestants contre la présidente à Lima, heurts dans le centre-ville

  • Des manifestants réclament la démission de la présidente péruvienne Dina Boluarte jeudi dans le centre-ville de Lima, où de violents heurts ont éclaté
  • Les affrontements ont fait deux nouveaux morts dans le sud du pays. A Arequipa, deuxième ville du Pérou

LIMA: Des milliers de personnes, surtout en provenance des Andes, manifestaient pour réclamer la démission de la présidente péruvienne Dina Boluarte jeudi dans le centre-ville de Lima, où de violents heurts ont éclaté entre les protestataires et les nombreux policiers déployés.

Les affrontements ont fait deux nouveaux morts dans le sud du pays. A Arequipa, deuxième ville du Pérou, des violents heurts autour de l'aéroport se sont soldés par un mort - un homme d'une trentaine d'années - et dix blessés, selon le bureau du Médiateur du peuple.

Un peu plus tôt, le bureau avait fait part du décès d'un autre homme, blessé la veille dans des heurts à Macusani, près de Puno (sud) à la frontière bolivienne.

Cela porte à 45 (44 manifestants et un policier) le nombre des personnes ayant perdu la vie dans des troubles depuis le 7 décembre, date du début de la crise.

A Lima, une grande partie des manifestants ont défilé dans le calme. Mais des affrontements violents ont eu lieu dans le centre-ville, des manifestants lançant pierres, pavés ou bouteilles sur les forces de l'ordre, ou les affrontant directement armés de bâtons.

Dans plusieurs endroits, les forces de l'ordre ont dû reculer sous la pression avant de reprendre position. Notamment dans le centre-ville, dans le secteur des avenues Abancay et Pierola, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les forces de l'ordre faisaient largement usage de gaz lacrymogène.

Un journaliste de l'AFP a vu au moins deux blessés, et les policiers ont procédé à plusieurs arrestations.

Un immeuble du centre-ville près de la Plaza San Martin, épicentre des manifestations à Lima, a pris feu sans pour des causes  encore inconnues peu avant 20H00 locales (01H00 GMT).

"Nous avons 11.800 policiers dans les rues pour le contrôle des émeutes. Nous avons plus de 120 fourgons et 49 véhicules militaires et aussi la participation des forces armées", avait déclaré dans la matinée le général Victor Zanabria, chef de la police de la région de Lima.

"On est ici pour lutter pour une juste cause. On veut la dissolution du Parlement. On nous marginalise, on dit que nous sommes des vandales, des terroristes. Nous sommes ici pour revendiquer nos droits", explique Ayda Aroni, arrivée de région d'Ayacucho (sud), sur la place centrale de 2 de mayo.

En tenue traditionnelle - chapeau noir, chemise blanche et jupe rouge - et portant un sac bariolé, elle brandit un drapeau péruvien dont les bandes rouges ont été remplacées par du noir en signe de deuil pour les manifestants morts.

«Prendre Lima»
Les protestataires, qui réclament de nouvelles élections au Pérou, entendaient "prendre Lima" et frapper les esprits.

"A Lima, la lutte aura plus de poids. Quand ils nous répriment dans nos régions, personne n'en parle", estime Abdon Félix Flores Huaman, un paysan de 30 ans qui se dit prêt à "donner sa vie". Il est parti dimanche d'Andahuaylas, l'épicentre des manifestations en décembre, pour parvenir mardi dans la capitale.

Des manifestants ont également tenté de prendre l'aéroport de Cuzco, la capitale touristique du pays, qui a été fermé.

"La lutte du peuple péruvien ne se terminera pas demain, la lutte continuera si Dina Boluarte n'écoute pas le peuple et agit avec arrogance", avait lancé mercredi le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Pérou (CGTP), l'auteur de l'appel à la grève.

Le gouvernement a décrété dimanche l'état d'urgence pour 30 jours à Lima, Cuzco, Callao et Puno, ce qui permet à l'armée d'intervenir pour maintenir l'ordre et suspend les libertés de réunion et de circulation. Mais, selon le leader syndical, les organisateurs de la manifestation à Lima n'ont pas sollicité d'autorisation.

Les troubles au Pérou ont éclaté après la destitution et l'arrestation le 7 décembre du président de gauche Pedro Castillo, accusé d'avoir tenté un coup d'Etat en voulant dissoudre le Parlement qui s'apprêtait à le chasser du pouvoir.

La crise est aussi le reflet de l'énorme fossé entre la capitale et les provinces pauvres qui soutenaient le président Castillo, d'origine amérindienne, et voyaient son élection comme une revanche sur le mépris de Lima.

La présidente Boluarte avait appelé au calme lundi : "Nous savons qu'ils veulent +prendre+ Lima au vu de tout ce qui sort sur les réseaux. Qu'ils prennent Lima, oui, mais dans la paix et le calme".

Mme Boluarte, qui était la vice-présidente de M. Castillo, lui a succédé conformément à la Constitution. Elle est issue du même parti que lui mais les manifestants voient en elle une "traîtresse".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.