Énergies renouvelables, vers un écosystème industriel marocain

Après l’usine des chauffe-eau solaires, Badr Ikken inaugurera dans le courant de l’année une autre unité de production spécialisée dans les cellules photovoltaïques. (Photo, AFP)
Après l’usine des chauffe-eau solaires, Badr Ikken inaugurera dans le courant de l’année une autre unité de production spécialisée dans les cellules photovoltaïques. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 03 février 2023

Énergies renouvelables, vers un écosystème industriel marocain

  • «Cette usine est essentielle pour le royaume du Maroc, dans la mesure où la technologie utilisée pour la fabrication des chauffe-eau solaires a été développée par des chercheurs marocains»
  • L’usine a nécessité, dans sa première phase, un investissement de 60 millions de dirhams et elle permettra la création de huit cent quatre-vingts emplois directs et indirects

CASABLANCA: Les ambitions vertes du Maroc se confirment de plus en plus. Le Royaume va être doté d’une usine de chauffe-eau solaires 100% marocaine. Baptisée «MySol CES», l’usine, dont les travaux de construction ont commencé le 16 janvier 2023 au parc industriel d’Aïn Johra à Tiflet, près de la capitale Rabat, est la première du genre dans le pays.

«Cette usine est essentielle pour le royaume du Maroc, dans la mesure où la technologie utilisée pour la fabrication des chauffe-eau solaires a été développée par des chercheurs marocains. C’est une première et cela nous réconforte dans notre ambition de contribuer à la souveraineté industrielle et énergétique du Maroc. Cette initiative ne peut se réaliser que par l’émergence d’un véritable écosystème autour des énergies renouvelables au sein duquel la recherche et le développement sont les piliers», déclare Badr Ikken, président exécutif de Global investment and innovation incentives (Gi3), à Arab News en français.

L’initiateur du projet est connu des milieux des énergies renouvelables au Maroc. Il a dirigé pendant une dizaine d’années l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (Iresen), un institut qu’il a cofondé après avoir occupé le poste de directeur de développement de l'Agence marocaine pour l'énergie durable (Masen).

Emplois directs et indirects 

L’usine a nécessité, dans sa première phase, un investissement de 60 millions de dirhams (1 dirham marocain = 0,091 euro) et elle permettra la création de huit cent quatre-vingts emplois directs et indirects. Elle sera opérationnelle avant le deuxième semestre 2023 et elle produira quarante mille unités de chauffe-eau solaires par an «Made in Morocco», développés et conçus par des chercheurs et des experts marocains.

Une convention de partenariat scientifique et technologique a été signée entre l’entreprise Gi3 et l’université Sidi Mohamed ben Abdallah de Fès, afin d’accompagner le développement des procédures, d’assurer une innovation continue des chauffe-eau solaires et de garantir une meilleure qualité et compétitivité sur le long terme.

Une convention de partenariat scientifique et technologique a été signée entre l’entreprise Gi3 et l’université Sidi Mohamed ben Abdallah de Fès, afin d’accompagner le développement des procédures, d’assurer une innovation continue des chauffe-eau solaires et de garantir une meilleure qualité et compétitivité sur le long terme. Les produits seront destinés au marché marocain en premier lieu, avant de viser l’export, notamment vers les marchés européen et africain, indique M. Ikken.

À l’occasion de la cérémonie célébrant le début des travaux de l’usine, le ministre marocain du Commerce et de l’Industrie, Ryad Mezzour, s’est félicité de ce projet industriel pilote. Il a souligné son importance dans le développement d’une filière solaire 100% marocaine, portée par des ingénieurs et des chercheurs marocains. 

Filières industrielles vertes 

«Ce projet, qui s’aligne parfaitement avec les orientations du Royaume en matière d’efficacité énergétique, permettra l’émergence de nouvelles filières industrielles vertes, compétitives et à forte valeur ajoutée et il contribuera à la souveraineté industrielle et énergétique du Royaume», a déclaré le ministre, avant de lancer un appel aux entreprises marocaines à explorer les nombreuses opportunités qu’offre ce secteur afin d’identifier et de développer de nouveaux segments porteurs.
Après l’usine des chauffe-eau solaires, Badr Ikken inaugurera dans le courant de l’année une autre unité de production spécialisée dans les cellules photovoltaïques. Baptisée «MySol PV», elle sera la première du genre en Afrique et dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena), précise-t-il avec fierté. Ce projet structurant permettra, selon notre source, de faire émerger une filière solaire à forte valeur ajoutée qui entraînera dans son sillage de nouveaux acteurs industriels spécialisés dans les énergies solaires.


Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de dette morale aux pays pauvres, affirme Esther Duflo

L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial
  • Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût

PARIS: Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de "dette morale" aux pays pauvres, évalue la prix Nobel d'économie Esther Duflo, qui propose de faire assumer aux pays développés la responsabilité du réchauffement climatique à travers deux taxes.

"C'est ce que j'appelle une dette morale. Ce n'est pas ce que cela coûterait de s'adapter; ce n'est pas ce que cela coûterait d'atténuer. C'est ce que nous devons", a détaillé l'économiste dans un entretien au Financial Times lundi, se basant surtout sur l'effet du réchauffement climatique sur la mortalité dans les pays pauvres.

"Il y aura des dégâts énormes", poursuit Mme Duflo qui se base une étude menée par le Global Impact Lab en 2020 ayant montré que le nombre de décès liés à la chaleur risquait de bondir dans les pays pauvres d'ici à la fin du siècle.

"Ces dégâts seront concentrés dans les pays pauvres en dehors de l'OCDE", ajoute-t-elle, pointant la responsabilité des pays riches sur le changement climatique.

Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial, selon l'AIE.

Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût d'une tonne de carbone. Multiplié par la quantité d'émissions annuelles attribuables à l'Europe et aux Etats-Unis, 14 milliards de tonnes de CO2 équivalent, le prix de la "dette morale" monte alors à 518 milliards, soutient Mme Duflo.

Pour la financer, elle propose d'augmenter le taux minimal d'imposition des multinationales et de taxer les grandes fortunes, deux mécanismes qui permettraient selon elle de couvrir l'enveloppe annuelle.

L'aide financière climatique due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an. La COP29, en novembre à Bakou, doit établir le nouveau montant au-delà de 2025.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en-deçà des besoins: les pays en développement (hors Chine) ont besoin de 2.400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur transition et s'adapter au changement climatique, selon un calcul d'experts de l'ONU.

En parallèle, de multiples pistes sont au coeur des négociations internationales pour trouver comment combler l'écart, parmi lesquelles l'allègement de la dette des pays pauvres ou des innovations financières via de nouvelles taxes internationales.

 

 


L'Asie paye le prix fort aux aléas climatiques

Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
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  • L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère
  • L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990

GENEVE: L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.

"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l'environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l'OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l'Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.

En outre, l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990.

"Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l'OMM.

"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d'une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.

Le rapport sur l'état du climat en Asie 2023 souligne l'accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, affirmant qu'ils auraient de graves répercussions sur les sociétés, les économies et les écosystèmes de la région.


Alistithmar Capital et Ezdihar Real Estate s'associent pour lancer un fonds de développement immobilier de 293 millions de dollars

Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
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  • 'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs immobiliers
  • e partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs

RIYADH : La société saoudienne Alistithmar Capital s'associe à Ezdihar Real Estate Development Co pour créer un fonds immobilier de 1,1 milliard de SR (293 millions de dollars), ce qui profitera au paysage commercial et de bureaux de Riyad.

Dans un communiqué, Alistithmar Capital, la filiale d'investissement de la Saudi Investment Bank, a annoncé que l'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs en obtenant des droits d'usufruit sur une parcelle de 103 000 m² dans les locaux de l'Université du Roi Saoud sur la route Prince Turki Al-Awwal à Riyad, afin de développer le terrain en un complexe de bureaux commerciaux générant des revenus.

Le PDG de la société, Khalid Al-Rayes, a déclaré que le partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs et à l'évolution du paysage immobilier.

Il a ajouté que son organisation se consacre à offrir des perspectives d'investissement de haute qualité aux investisseurs immobiliers grâce à des fonds méticuleusement structurés et adaptés aux exigences de chaque projet. Cette approche garantit des avantages maximaux et des retours sur investissement optimaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com