Les cinéastes israéliens appellent au boycott d’un fonds cinématographique

Une image tirée du documentaire H2: The Occupation Lab. (Photo, Twitter)
Une image tirée du documentaire H2: The Occupation Lab. (Photo, Twitter)
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Publié le Mercredi 08 février 2023

Les cinéastes israéliens appellent au boycott d’un fonds cinématographique

  • Le réalisateur Noam Sheizaf a rédigé une tribune sur ce sujet pour le New York Times intitulée «Le gouvernement israélien tente de transformer l’industrie cinématographique en un outil de propagande»
  • Plus de cent artistes et cinéastes ont signé une pétition appelant au boycott du fonds Rabinovich par l’industrie jusqu’à ce que la fondation cesse d’exiger le serment de loyauté

DUBAÏ: Les efforts déployés par Israël en vue de réserver le financement de l’État aux films qui promeuvent le programme d’extrême droite du pays ont amené plusieurs cinéastes à appeler au boycott des fonds cinématographiques du pays.

Le ministre de la Culture, Makhlouf Zohar, qui a pris ses fonctions en décembre, a insisté pour que de nouvelles exigences soient imposées aux cinéastes et aux artistes afin de garantir que leur travail ne salira pas la réputation d’Israël ou de son armée.

M. Zohar envisage également de retirer le financement de deux documentaires, H2: The Occupation Lab et Two Kids a Day.

Le premier porte sur l’impact des colons juifs et de l’occupation militaire sur la ville palestinienne d’Hébron, tandis que le second se penche sur les arrestations quotidiennes et systématiques d’enfants par l’armée israélienne.

«[Zohar] peut penser ce qu’il veut de notre film, mais nous nous opposons à l’idée que le ministre ait un comité dans son bureau pour examiner des documents», a déclaré au magazine Variety Noam Sheizaf, coréalisateur de H2: The Occupation Lab. «Nous pensons que c’est de la folie.»

M. Sheizaf, qui a rédigé une tribune sur ce sujet pour le New York Times intitulée «Le gouvernement israélien tente de transformer l’industrie cinématographique en un outil de propagande», a ajouté: «C’est un petit marché, donc sans le soutien [des fonds cinématographiques], il est pratiquement impossible de réaliser des documentaires, à moins d’être très riche.»

M. Zohar réclame l’ajout d’exigences supplémentaires aux règlements de financement, qui obligeraient les artistes à signer un accord de loyauté stipulant qu’ils ne terniront pas le pays s’ils reçoivent des fonds de l’État.

Cet accord est similaire à «la loi Nakba», un amendement de 2011 à la loi sur les Fondements du budget, qui permet au gouvernement de retirer le financement public des institutions pour toute activité qui nie l’identité d’Israël en tant qu’État juif et démocratique, ou qui incite au racisme, à la violence ou à la terreur.

Le projet de cinéma israélien de la fondation Rabinovich, le plus grand fonds cinématographique du pays, exige déjà que les candidats signent cet accord.

Le ministère cherche maintenant à étendre les exigences de la loi Nakba à tous les fonds cinématographiques et à ajouter d’autres articles qui interdiraient le financement de films portant atteinte au pays ou à son armée, a précisé M. Sheizaf.

En réponse, les cinéastes israéliens ont lancé une contre-campagne appelant le fonds Rabinovich à supprimer ces exigences. Plus de cent artistes et cinéastes ont signé une pétition appelant au boycott du fonds Rabinovich par l’industrie jusqu’à ce que la fondation cesse d’exiger le serment de loyauté.

L’année dernière, la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël a appelé toutes les institutions cinématographiques, y compris les festivals internationaux, les cinémas et les distributeurs, à boycotter les films financés par le fonds Rabinovich depuis 2017, date à laquelle les exigences légales ont été incluses dans les accords de la fondation.

«La loi régit toutes les institutions financées par l’État d’Israël — y compris tous les fonds cinématographiques israéliens — et pas seulement la fondation Rabinovich», a expliqué la fondation à Variety dans un communiqué. 

«Nous pensons que si les cinéastes ne sont pas d’accord avec cette loi, une loi qui contraint tous les fonds cinématographiques israéliens, leur combat devrait viser à changer la loi elle-même — à la Knesset israélienne», ajoute le communiqué.

Au début du mois, le ministère israélien des Communications a annoncé que les projets de réduction de budget et de fermeture du radiodiffuseur public Kan avaient été suspendus «jusqu’à nouvel ordre», afin que le gouvernement puisse concentrer ses efforts sur l’adoption des réformes juridiques très contestées, a rapporté le Jerusalem Post.

Cependant, M. Sheizaf et la coréalisatrice de H2 : The Occupation Lab, Idit Avrahami, qui ont tous deux signé la pétition de boycott, ont déclaré que cela n’était pas suffisant.

M. Sheizaf a ajouté que la chaîne devra encore se battre pour rester à l’antenne, car le gouvernement devrait reprendre ses projets de financement une fois qu’il aura mis en œuvre les réformes juridiques visant à renforcer sa position globale.

«L’industrie cinématographique est victime d’attaques, tout comme la télévision publique, et plus particulièrement les documentaires», a souligné Mme Avrahami.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La réalisatrice marocaine Asmae El-Moudir rejoint le jury Un Certain Regard à Cannes

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
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  • Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement
  • Un Certain Regard met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents

DUBAÏ: Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que la réalisatrice, scénariste et productrice marocaine Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement, qui se tiendra du 14 au 25 mai.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard.

L'équipe supervisera l'attribution des prix de la section Un Certain Regard, qui met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents, à partir d'une sélection de 18 œuvres, dont huit premiers films.

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges », acclamé par la critique.

Le film a remporté les honneurs de la section Un Certain Regard, ainsi que le prestigieux prix L'œil d'Or du meilleur documentaire au festival de 2023. Le film explore le parcours personnel de la réalisatrice, élucidant les mystères de l'histoire de sa famille avec pour toile de fond les émeutes du pain de 1981 à Casablanca.

Asmae El-Moudir n'est pas la seule Arabe à rejoindre l'équipe de Cannes. 

L'actrice maroco-belge Lubna Azabal a été nommée cette semaine présidente du jury des courts-métrages et de La Cinef lors du festival. Les prix La Cinef sont la sélection du festival dédiée aux écoles de cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com