Incendie de la rue Erlanger: «C'était impossible de sauver tout le monde», regrette un pompier

La configuration des lieux ne permettant pas d'utiliser d'échelle mécanique (ou grande échelle), les pompiers se rabattent sur des échelles à coulisse et de périlleuses échelles à crochets, qui permettent de progresser en façade par l'extérieur, d'étage en étage (Photo, AFP).
La configuration des lieux ne permettant pas d'utiliser d'échelle mécanique (ou grande échelle), les pompiers se rabattent sur des échelles à coulisse et de périlleuses échelles à crochets, qui permettent de progresser en façade par l'extérieur, d'étage en étage (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 10 février 2023

Incendie de la rue Erlanger: «C'était impossible de sauver tout le monde», regrette un pompier

  • Dans la nuit du 4 au 5 février 2019, un «sinistre d'une violence extrême» dans un immeuble en fond de cour de cette rue du XVIe arrondissement de Paris a coûté la vie à dix personnes
  • Le premier camion de pompiers arrive sur place six minutes après le premier appel au «18», passé à 00H36

PARIS: "C'était impossible de sauver tout le monde", a regretté vendredi, au procès à Paris de l'incendie de la rue Erlanger, le pompier qui a commandé les opérations de secours, décrivant un immeuble "très compliqué" d'accès, transformé en "souricière" pour ses hommes.

Dans la nuit du 4 au 5 février 2019, un "sinistre d'une violence extrême" dans un immeuble en fond de cour de cette rue du XVIe arrondissement de Paris a coûté la vie à dix personnes et blessé des dizaines d'autres, dont plusieurs pompiers.

Essia Boularès, une femme de 44 ans atteinte de troubles psychiatriques, qui a reconnu avoir mis le feu après un différend avec un voisin, est jugée par la cour d'assises depuis lundi. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

En uniforme militaire à la barre, son képi posé devant lui, le lieutenant-colonel Xavier Guesdon plante d'emblée le décor: "Nous avons eu affaire à une intervention vraiment hors norme. Un sinistre d'une violence extrême. Ca n'arrive qu'une fois dans la vie".

"On a sauvé d'une mort certaine 64 personnes, on n'a pas réussi à sauver tout le monde, c'était impossible à mon sens", ajoute-t-il d'une voix à l'émotion contenue, se disant "profondément meurtri" par le lourd bilan.

Le premier camion de pompiers arrive sur place six minutes après le premier appel au "18", passé à 00H36.

"En façade, dans la rue, on ne voyait rien", se remémore devant la cour Aurélien F., membre de ce premier équipage, qui n'avait alors qu'un an de service.

"C'est une fois qu'on a passé le couloir (vers la cour intérieure) qu'on s'est rendu compte que du 2e jusqu'au 8e étage, ça brûlait", sans qu'il soit possible de localiser le foyer. "On a vu beaucoup de personnes nous alpaguer, crier au feu, des personnes accrochées aux corniches, j'ai vu une personne sauter, il y avait des flammes partout", lâche-t-il.

Il confirme le caractère "hors norme" de l'incendie. "C'est même plus de l'entraînement, on faisait avec le cœur. (...) On y va, basta".

«De vrais héros»

Pénétrant dans l'immeuble, ses 19 kilos d'équipement sur le dos, il fait évacuer trois personnes. "Ca devait être au 1er étage parce qu'à partir du 2e étage on ne pouvait plus... il faisait trop chaud", ajoute le jeune homme qui a aujourd'hui quitté les pompiers.

Un ex-collègue témoigne que la chaleur faisait fondre les "cagoules d'évacuation", que les pompiers utilisent pour partager leur oxygène avec les personnes secourues.

Des renforts arrivent progressivement. Au plus fort de l'intervention, 312 sapeurs-pompiers sont mobilisés.

Dans cet immeuble des années 1930, "rien n'était fait pour faciliter les secours", souligne Xavier Guesdon.

"Un couloir de 18 mètres très étroit" pour accéder à la cour intérieure, un "escalier (qui) n'était pas encloisonné", à côté de la cage d'ascenseur grillagée, laissant circuler les fumées et les gaz de combustion, énumère le gradé qui a 32 ans d'expérience chez les soldats du feu.

"De la moquette sur le mur, ça n'aide pas. Des faux plafonds avec des gaines életriques (non cloisonnées): il n'y a rien de mieux pour propager un sinistre", poursuit-il.

L'intérieur étant vite devenu impraticable, les pompiers effectuent de nombreux sauvetages de personnes à leur fenêtre ou montées sur le toit, "au prix de risques importants", souligne Xavier Guesdon.

La configuration des lieux ne permettant pas d'utiliser d'échelle mécanique (ou grande échelle), les pompiers se rabattent sur des échelles à coulisse et de périlleuses échelles à crochets, qui permettent de progresser en façade par l'extérieur, d'étage en étage.

"Ce sont de vrais héros, ce qu'ils ont fait c'est formidable", ajoute le pompier, expliquant qu'il avait eu toute la nuit la crainte de perdre des hommes, à peine quelques semaines après l'explosion due à une fuite de gaz qui avait tué quatre personnes dont deux pompiers rue de Trévise (IXe arrondissement).

"On a beaucoup de regrets, même si on ne pouvait pas faire mieux. On n'en dort pas la nuit", conclut-il.

Après son témoignage, plusieurs parties civiles très émues viennent le remercier à la sortie de la salle d'audience.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.