Festival du Livre africain de Marrakech: «  Décoloniser » la culture

Le 1er Festival du livre africain revêtait une importance particulière  pour les invités de prestige que sont J.M.G. Le Clézio, Achille Mbembe, Jennifer Richard, Fawzia Zouari, Véronique Tadjo ou encore Fouad Laroui. (Photo, fournie)
Le 1er Festival du livre africain revêtait une importance particulière  pour les invités de prestige que sont J.M.G. Le Clézio, Achille Mbembe, Jennifer Richard, Fawzia Zouari, Véronique Tadjo ou encore Fouad Laroui. (Photo, fournie)
L'ambition de ce Flam, je la trouve extraordinaire: faire en sorte que les Africains rencontrent les Africains en Afrique. (Photo, fournie)
L'ambition de ce Flam, je la trouve extraordinaire: faire en sorte que les Africains rencontrent les Africains en Afrique. (Photo, fournie)
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Publié le Mardi 21 février 2023

Festival du Livre africain de Marrakech: «  Décoloniser » la culture

  • «L’endroit n’a pas été choisi au hasard. Nous avons voulu faire une sorte de festival élitiste pour tous», explique l’un des organisateurs de l’événément
  • «L'ambition de ce Flam, je la trouve extraordinaire: faire en sorte que les Africains rencontrent les Africains en Afrique», confie Fouad Laroui

CASABLANCA: Entre ses murs ocre, la médina de Marrakech a accueilli le 1er Festival du livre africain. L’événement, également désigné par l’acronyme «Flam» , durait quatre jours. Il a proposé au public des tables rondes, des ateliers pour petits et grands ainsi que des petits déjeuners littéraires partagés entre lycéens de la ville et auteurs africains.  

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«Il y a quarante-sept auteurs originaires du Maroc, du Sénégal, du Cameroun, du Togo, du Soudan, d’Égypte… Sans oublier les diasporas africaines et les «afrodescendants». (Photo, fournie)

«Il y a quarante-sept auteurs originaires du Maroc, du Sénégal, du Cameroun, du Togo, du Soudan, d’Égypte… Sans oublier les diasporas africaines et les «afrodescendants», c'est-à-dire des gens qui viennent d'Haïti, de Martinique ou de Guadeloupe. Et c'est ça, l'Afrique, en fait! On a voulu avoir cette représentativité globale dans les invitations et dans la programmation», nous explique Younes Ajarraï, organisateur de l’événement. 

Le Marrakech du livre 

Les rencontres littéraires se sont déroulées au cœur du centre culturel Les Étoiles de Jemaa el-Fna. Ce lieu, situé au sein de la médina de Marrakech, a ouvert il y a quelques mois. Il promeut tout au long de l’année la diversité et l'interculturalité. Depuis son inauguration, plusieurs centaines de familles et de jeunes issus de la classe populaire fréquentent régulièrement cet espace de culture et d’échange.  

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Les rencontres littéraires se sont déroulées au cœur du centre culturel Les Étoiles de Jemaa el-Fna. (Photo, fournie)

«L’endroit n’a pas été choisi au hasard. Nous avons voulu faire une sorte de festival élitiste pour tous. Nous voulions amener vers la culture ce public qui, parfois, peut s’en sentir éloigné. Et c'est précisément dans un tel lieu, au cœur des quartiers populaires de la médina, à deux encablures de la place Jemaa el-Fna, célèbre pour ses conteurs, que nous pouvions le faire», raconte Younès Ajarraï à Arab News en français. 

La littérature africaine à l’honneur 

À l’occasion de ce festival littéraire, les quatre organisateurs – Mahi Binebine, Fatimata Wane-Sagna, Younès Ajarraï et Hanane Essaydi – avaient pour ambition de donner une tribune aux auteurs africains, chez eux, sur leur continent. D’ailleurs, la question de la «décolonisation de la culture» a été abordée à plusieurs reprises lors des différentes tables rondes.  

Cette édition revêtait une importance particulière pour les invités de prestige que sont J.M.G. Le Clézio, Achille Mbembe, Jennifer Richard, Fawzia Zouari, Véronique Tadjo ou encore Fouad Laroui. 

«Aujourd'hui, les écrivains sont conscients de cet enjeu, c'est pour cela qu'ils sont ravis d'avoir une agora de ce genre pour parler sans tutelle, librement, sur leur continent. Il y a une espèce de tutelle qui s'est installée parce que l'Afrique a été colonisée et on est forcément un peu dans cette espèce de “colonisation” – entre guillemets – dans sa tête. J’espère que ces rencontres vont contribuer à décoloniser la culture et à lever un peu cette “tutelle” qu'exercent un certain nombre de pays, anciennement coloniaux, sur les pays africains.» 

Plumes d’Afrique 

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L'ambition de ce Flam, je la trouve extraordinaire: faire en sorte que les Africains rencontrent les Africains en Afrique. (Photo, fournie)

C’est avec un vif engouement que les écrivains originaires du continent, tout comme le public, ont répondu présents à l’invitation de ce premier Flam. Cette édition revêtait une importance particulière pour les invités de prestige que sont J.M.G. Le Clézio, Achille Mbembe, Jennifer Richard, Fawzia Zouari, Véronique Tadjo ou encore Fouad Laroui. 

«C'est assez paradoxal, car les seuls endroits où des Africains rencontrent des Africains, c’est Paris, New York, Londres… Et c'est étrange: finalement, on est voisins, on est sur le même continent. L'ambition de ce Flam, je la trouve extraordinaire: faire en sorte que les Africains rencontrent les Africains en Afrique. Cela va contribuer à enlever ce monopole dont Paris dispose depuis toujours en tant qu’instance de légitimation des écrivains», souligne Fouad Laroui.  

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Le Festival du livre africain de Marrakech n’a pas désempli. Désormais, les organisateurs se tournent vers le chapitre suivant: la 2e édition. (Photo, fournie)

Pari réussi pour les initiateurs de l’événement! Depuis son lancement, le Festival du livre africain de Marrakech n’a pas désempli. Désormais, les organisateurs se tournent vers le chapitre suivant: la 2e édition. L’occasion de donner «un cachet plus réflexif» à cette ville et d’en faire une cité «de la culture et des arts». 


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
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  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.


Un atelier à Riyad met en valeur le patrimoine culturel dans les réserves naturelles

En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
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  • La réserve mène d’importants travaux de restauration, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres, notamment des acacias, sur ses 91 500 km²

RIYAD : L’Autorité de développement de la Réserve royale Imam Abdulaziz ben Mohammed, en collaboration avec la Commission du patrimoine, a organisé un atelier consacré au patrimoine culturel dans les réserves naturelles.

Selon l’Agence de presse saoudienne, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à intégrer les dimensions culturelles et environnementales, tout en promouvant l’identité nationale par la préservation et le développement des réserves naturelles.

L’atelier, auquel ont participé de nombreux spécialistes et experts, a exploré les moyens de valoriser le patrimoine culturel immatériel dans les réserves, en soulignant le rôle essentiel des communautés locales dans sa préservation et sa transmission aux générations futures.

Cette initiative reflète les efforts conjoints d’organismes nationaux mobilisés pour préserver le patrimoine culturel, protéger la biodiversité naturelle et créer une expérience touristique intégrée mettant en lumière la richesse de l’identité saoudienne à travers ses dimensions environnementale et culturelle.

Par ailleurs, la réserve mène de vastes travaux de restauration écologique, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres — principalement des acacias — sur une superficie de 91 500 km².

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l’équilibre écologique, selon la SPA.

Les acacias jouent un rôle clé dans cette mission, grâce à leur résistance aux conditions désertiques extrêmes et à leur contribution écologique : pâturage, ombrage, habitat pour la faune, stabilisation des sols, et source de nectar pour un miel de grande qualité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Carnaval des dattes de Buraidah attire agriculteurs, acheteurs et commerçants

Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
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  • L’événement annuel connaît une croissance significative et offre de nouvelles opportunités aux agriculteurs

BURAIDAH : Le Carnaval des Dattes de Buraidah a attiré des agriculteurs, acheteurs et commerçants de dattes venus de tout le Royaume et des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Des centaines de tonnes de dattes ont été vendues, avec en tête la variété Sukkari, très prisée dans la région de Qassim. Les variétés Khalas, Suqai, Wannana, Barhi, Shaqra, Majdool, Hoshaniyya et bien d’autres connaissent également une forte demande de la part des visiteurs.

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Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)

Selon les statistiques officielles du carnaval, plus de 100 variétés de dattes issues des fermes de Qassim sont exposées quotidiennement sur le marché. Le carnaval propose aussi bien des opportunités économiques et sociales pour la communauté locale que des opportunités commerciales pour les agriculteurs et les commerçants.

Cet événement annuel connaît une croissance notable et représente une véritable plateforme pour les producteurs. Une équipe de contrôle qualité inspecte toutes les dattes entrantes afin de s'assurer qu'elles respectent les normes de consommation.

Le carnaval met en avant le travail des jeunes hommes et femmes du secteur, et propose un programme riche en événements, animations, activités et expositions autour des dattes et de leurs dérivés, avec la participation de nombreuses organisations gouvernementales, sociales et caritatives.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com