Dans la ville irakienne de Mossoul, l'Unesco fait sonner des cloches de Normandie

Première école de filles en Irak, première école d'institutrices, le couvent de Notre-Dame de L'Heure a été construit par des frères dominicains au milieu du XIXe siècle (Photo, AFP).
Première école de filles en Irak, première école d'institutrices, le couvent de Notre-Dame de L'Heure a été construit par des frères dominicains au milieu du XIXe siècle (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 08 mars 2023

Dans la ville irakienne de Mossoul, l'Unesco fait sonner des cloches de Normandie

  • Plusieurs chantiers sont en cours pour réhabiliter des églises, la mosquée al-Nouri et son minaret penché vieux de 850 ans
  • La directrice générale de l'Unesco s'est rendue mardi à Mossoul, où elle a rencontré des ingénieurs sur les chantiers pour suivre l'avancée des travaux

MOSSOUL: Trois cloches fondues en Normandie ont sonné mardi, en présence de la directrice générale de l'Unesco, à Mossoul, métropole du nord de l'Irak où des joyaux du patrimoine sont reconstruits après les exactions du groupe djihadiste Etat islamique (EI).

Avec l'Unesco et son initiative "Faire revivre l'esprit de Mossoul", plusieurs chantiers sont en cours pour réhabiliter des églises, la mosquée al-Nouri et son minaret penché vieux de 850 ans ainsi qu'une centaine de maisons de la Vieille ville.

À l'occasion de sa première visite en Irak, la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay s'est rendue mardi à Mossoul, où elle a rencontré des ingénieurs sur les chantiers pour suivre l'avancée des travaux, a constaté un correspondant de l'AFP.

Au couvent Notre-Dame de l'Heure, sur le toit de l'église reconstruite avec de la "pierre magnifique, dorée un peu comme du pain" comme s'extasie le père dominicain Olivier Poquillon, l'assistance a entendu sonner les trois cloches fraîchement débarquées de France et montées dans leur campanile.

"C'est un symbole du retour à la paix, un lien avec l'Histoire, mais aussi un symbole d'espoir pour l'avenir", a indiqué Mme Azoulay, remerciant la fondation ALIPH et les Emirats arabes unis pour le financement des restaurations à Mossoul.

Les cloches originelles venaient aussi de France, offertes au XIXème siècle par l'impératrice Eugénie.

Les trois nouvelles, faites en bronze, qui portent les noms des trois archanges, Gabriel, Michel et Raphaël et pèsent de 110 à 270 kg, ont été fondues à Villedieu-les-Poêles, en Normandie. La même fonderie qui prépare les cloches de Notre-Dame de Paris, a souligné Mme Azoulay.

«Coexistence»

Première école de filles en Irak, première école d'institutrices, le couvent de Notre-Dame de L'Heure a été construit par des frères dominicains au milieu du XIXe siècle.

"Nous sommes sur un lieu de religion, de culture, de coexistence, d'éducation, donc c'est vraiment un lieu très symbolique dont nous avons voulu soutenir la réhabilitation", a salué Mme Azoulay.

Comme toute la ville de Mossoul, le site a souffert des exactions de l'EI, qui avait fait de cette ville sa "capitale" en Irak en 2014, avant que les autorités n'en chassent les djihadistes et proclament leur victoire en 2017.

L'arrivée de l'EI avait poussé des dizaines de milliers de chrétiens à fuir Mossoul et la province de Ninive, jadis hauts lieux du christianisme.

Forte de plus de 1,5 million de personnes en 2003 avant l'invasion américaine, la communauté chrétienne du pays s'est réduite à quelque 400 000 âmes, beaucoup ayant fui les violences qui ont ensanglanté le pays.

"On voit la vie revenir dans le quartier", confiait fin février le père Olivier Poquillon. Alors que les travaux se poursuivent dans l'église, il espère que les cloches retrouveront "une fonction de dialogue".

"En alternance, on entend dans la Vieille ville (...) à la fois l'appel à la prière du muezzin et l'appel à la prière des cloches".


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com