Les stars asiatiques d'Hollywood savourent enfin leur moment de gloire aux Oscars

Les acteurs Michelle Yeoh, Ke Huy Quan, Stephanie Hsu, Jamie Lee Curtis et James Hong posent avec le prix de la Meilleure performance d'une distribution dans un film lors de la 29e cérémonie des Screen Actors Guild Awards, le 26 février 2023. (AFP)
Les acteurs Michelle Yeoh, Ke Huy Quan, Stephanie Hsu, Jamie Lee Curtis et James Hong posent avec le prix de la Meilleure performance d'une distribution dans un film lors de la 29e cérémonie des Screen Actors Guild Awards, le 26 février 2023. (AFP)
Les membres de la distribution de "Everything Everywhere All at Once" posent avec le prix de la meilleure performance d'une distribution dans un film lors de la 29e cérémonie des Screen Actors Guild Awards à Los Angeles, le 26 février 2023. (REUTERS/File Photo)
Les membres de la distribution de "Everything Everywhere All at Once" posent avec le prix de la meilleure performance d'une distribution dans un film lors de la 29e cérémonie des Screen Actors Guild Awards à Los Angeles, le 26 février 2023. (REUTERS/File Photo)
Cette image publiée par A24 Films montre, de gauche à droite, Stephanie Hsu, Michelle Yeoh et Ke Huy Quan dans une scène de "Everything Everywhere All At Once". (Allyson Riggs/A24 Films via AP)
Cette image publiée par A24 Films montre, de gauche à droite, Stephanie Hsu, Michelle Yeoh et Ke Huy Quan dans une scène de "Everything Everywhere All At Once". (Allyson Riggs/A24 Films via AP)
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Publié le Samedi 11 mars 2023

Les stars asiatiques d'Hollywood savourent enfin leur moment de gloire aux Oscars

  • Michelle Yeoh, Ke Huy Quan et Stephanie Hsu ont une chance de remporter une statuette pour leurs prestations dans la comédie déjantée «Everything Everywhere All At Once», favorite pour le prix du meilleur film
  • L'époque endurée par le patriarche du film, James Hong, qui a rappelé fin février à 94 ans qu'Hollywood préférait autrefois brider les yeux des acteurs blancs avec du scotch plutôt que d'embaucher des acteurs asiatiques, semble bien loin

HOLLYWOOD : Les acteurs d'origine asiatique et leurs films vont-ils faire une razzia sur les Oscars? Complètement inédite, cette question qui domine la cérémonie de dimanche atteste d'une percée remarquable à Hollywood, que les principaux intéressés jugent «bien tardive».

Michelle Yeoh, Ke Huy Quan et Stephanie Hsu ont une chance de remporter une statuette pour leurs prestations dans la comédie déjantée «Everything Everywhere All At Once», favorite pour le prix du meilleur film, et l'actrice Hong Chau est également en lice pour son second rôle dans «The Whale».

Il y a donc autant de nommés cette année que d'acteurs d'origine asiatique à avoir remporté un Oscar en 95 ans d'existence: quatre.

Le film indien «RRR» part lui favori pour le prix de la meilleure chanson, et le Nobel de littérature Kazuo Ishiguro est nommé pour le meilleur scénario avec «Vivre».

Le palmarès 2023 a ainsi toutes les chances d'être exceptionnel. La Malaisienne Michelle Yeoh pourrait notamment devenir la première comédienne d'origine asiatique récompensée par l'Oscar de la meilleure actrice, pour son rôle d'immigrée chinoise forcée de sauver l'univers dans «Everything Everywhere».

«Pourquoi les personnages blancs sont-ils les seuls à vivre des aventures amusantes, alors que les protagonistes asiatiques, noirs et latino-américains sont obligés de souffrir?», s'interroge auprès de l'AFP le producteur américano-taïwanais du film, Jonathan Wang.

- «Renverser la vapeur» -

Co-dirigé par un réalisateur d'origine chinoise, Daniel Kwan, ce film indépendant a récolté 11 nominations aux Oscars, après avoir engrangé 100 millions de recettes avec sa billetterie. De quoi prouver que le grand public apprécie des histoires incarnées différemment.

«Il est temps de renverser la vapeur et les gens vont se précipiter en salles», estime M. Wang.

L'époque endurée par le patriarche du film, James Hong, qui a rappelé fin février à 94 ans qu'Hollywood préférait autrefois brider les yeux des acteurs blancs avec du scotch plutôt que d'embaucher des acteurs asiatiques, semble bien loin.

Mais la reconnaissance exprimée par ces nominations est «bien tardive», souligne Snehal Desai, le directeur artistique des East West Players, une troupe de théâtre fondée par M. Hong lui-même en 1965 pour promouvoir les acteurs d'origine asiatique à Los Angeles.

La superstar des arts martiaux Michelle Yeoh et l'acteur d'origine vietnamienne Ke Huy Quan, révélé dès les années 1980 dans «Indiana Jones et le Temple Maudit», sont «des artistes qui font ce travail depuis des décennies», souligne M. Desai. La reconnaissance de leur talent «n'aurait vraiment pas dû prendre aussi longtemps».

Le retour éclatant de Ke Huy Quan, contraint de quitter pendant plus de 20 ans le métier d'acteur faute d'opportunités, souligne d'ailleurs en creux la frilosité persistante d'Hollywood.

Kristina Wong peut en attester. A l'affiche d'un «one woman show» co-produit par la troupe East West Players, l'humoriste s'est mise à écrire ses propres créations, car c'était selon elle le seul moyen de raconter ses histoires «bizarres» d'immigrée.

«C'est ça ou auditionner pour des publicités de chewing-gum», explique-t-elle à l'AFP. «J'ai vécu cette vie. Et c'est nul. Ce n'est pas épanouissant d'un point de vue créatif».

- Solidarité -

Pour elle, il y a encore «un manque d'opportunités en général».

Mais la comédienne, dont le spectacle a été nominé pour le prestigieux prix Pulitzer l'an dernier, considère également le succès d'«Everything Everywhere All At Once» comme un signe encourageant.

«Il y a un public prêt à être surpris» par de nouvelles histoires, estime-t-elle.

L'inclusion des communautés asiatiques aux Oscars reste toutefois très limitée. Seuls 23 prestations d'acteurs ont été nommées en tout, soit 1,2% des nominations depuis 95 ans, selon un décompte du New York Times. Le seul à avoir été nommé plus d'une fois est l'acteur d'origine indienne Ben Kingsley.

Et il n'y a jamais eu d'année où plus d'un acteur asiatique a raflé un Oscar. Un scénario qui pourrait changer cette année.

Si les choses évoluent, c'est aussi grâce à une solidarité nouvelle, d'après Joel Kim Booster. Né en Corée du sud, l'acteur a joué dans la récente comédie romantique gay «Fire Island». Un film qui doit beaucoup selon lui à l'implication de deux cadres d'origine asiatique du studio Searchlight.

Pendant longtemps, les rares représentants de minorité capables de se faire une place à Hollywood ont adopté «une mentalité revenant à fermer la porte derrière eux», tentant de garder les rôles pour eux seuls, estime-t-il. «Je pense que ça a largement disparu.»


La bibliothèque Jadal est une oasis culturelle dans la province orientale de l'Arabie saoudite

Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
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  • Ali Al-Herz a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres, offrant aux visiteurs un espace où la mémoire, la philosophie et la culture prennent vie.
  • adal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

DHAHRAN : Dans le village tranquille d'Umm Al-Hamam, situé dans la province orientale de l'Arabie saoudite, une passion de longue date pour les livres s'est transformée en un havre culturel.

Ali Al-Herz, bibliophile et archiviste littéraire, a transformé sa maison en une bibliothèque d'exception nommée Jadal, un véritable trésor contenant plus de 37 000 livres, plus de 100 000 journaux et magazines, ainsi que des antiquités, dont certaines datent de plus d'un siècle.

Mais Jadal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

Al-Herz a déclaré à Arab News : « Depuis ma naissance, j'ai été entouré des livres de ma mère. J'ai grandi immergé dans cette passion, à tel point qu'elle m'a complètement envahi ; je suis devenu un rat de bibliothèque. »

L'étincelle qui a tout déclenché a été la rencontre d'Al-Herz avec l'épopée Sirat Antar à l'âge de 13 ans. « À partir de cette épopée, et à travers elle, j'ai commencé à explorer d'autres mondes », a-t-il déclaré. 

C'est cette curiosité et cette fascination qui ont finalement conduit Al-Herz à créer l'une des initiatives les plus originales du royaume d'Arabie saoudite.

Le nom « Jadal » signifie « débat » ou « discussion » en arabe, reflétant l'esprit curieux de la bibliothèque. Pour Al-Herz, l'objectif n'est pas seulement de préserver les textes, mais aussi l'idée de questionner et d'explorer les idées.

Al-Herz a déclaré : « J'ai choisi ce nom pour la bibliothèque, car il est profondément ancré dans l'histoire philosophique de la Grèce antique, ainsi que dans notre propre tradition culturelle arabo-islamique, en particulier dans notre héritage religieux. »

L'atmosphère philosophique imprègne les trois salles principales, nommées d'après Socrate, Platon et Aristote, qui accueillent les visiteurs dans un univers dédié à la lecture et à la réflexion. 

Des manuscrits rares, des textes anciens, des journaux et des antiquités ont été soigneusement archivés. Chaque pièce est un murmure du passé qui s'adresse à l'avenir. 

Al-Herz explique : « Même mon intérêt récent pour l'achat de livres s'est principalement orienté vers les éditions rares et les imprimés anciens, afin de créer une harmonie entre patrimoine et modernité. »

Mais Jadal ne se laisse pas envahir par la nostalgie, car Al-Herz organise toutes les deux semaines une réunion littéraire. Cet événement fait revivre une tradition qui était autrefois importante dans la vie intellectuelle des Arabes.

C'est un environnement où écrivains, universitaires et penseurs se réunissent autour d'un café arabe pour échanger des idées dans une atmosphère animée. 

À une époque où les gens recherchent des informations instantanées en ligne, Al-Herz continue d'utiliser des méthodes traditionnelles. « Il y a une lutte permanente entre deux générations », observe-t-il. « La victoire reviendra finalement à cette dernière génération, une fois que ma génération aura disparu. Les bibliothèques papier seront alors transformées en musées. »

Il a peut-être raison, mais pour l'instant, au cœur de la campagne de Qatif, la bibliothèque Jadal continue d'exister, et c'est un lieu où l'encre, la mémoire, le débat et le patrimoine continuent de façonner l'âme culturelle du Royaume. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Amin Maalouf apporte un soutien inattendu aux langues régionales

Cette photographie montre la façade de l'Institut de France avant la présentation de la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française, qui est le dictionnaire officiel de la langue française, à Paris, le 14 novembre 2024. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
Cette photographie montre la façade de l'Institut de France avant la présentation de la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française, qui est le dictionnaire officiel de la langue française, à Paris, le 14 novembre 2024. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
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  • Ce dernier a écrit au Premier ministre François Bayrou et à la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, pour leur proposer un corpus d'œuvres en langues régionales destiné aux professeurs,
  • Le Collectif pour les littératures en langues régionales a constitué, avec l'aide de spécialistes, un recueil intitulé Florilangues, comprenant 32 textes en langue originale.

PARIS : Une initiative d'un collectif visant à enseigner le patrimoine littéraire dans les langues régionales de France a reçu lundi  un soutien inattendu : celui du secrétaire perpétuel de l'Académie française, Amin Maalouf.

M. Maalouf, écrivain franco-libanais, a été élu en 2023 à la tête d'une institution dont la mission est de veiller au rayonnement et à l'intégrité de la langue française.

Toutefois, il soutient la démarche du Collectif pour les littératures en langues régionales, qui suggère un enseignement de ce type au collège ou au lycée, a indiqué ce collectif à l'AFP.

Ce dernier a écrit au Premier ministre François Bayrou et à la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, pour leur proposer un corpus d'œuvres en langues régionales destiné aux professeurs, afin de sensibiliser à la « richesse de la production littéraire » dans d'autres langues que le français. 

« M. Maalouf, comme nous, est convaincu qu'il est nécessaire que les élèves français découvrent ces trésors culturels », écrit ce collectif à M. Bayrou, qui parle lui-même le béarnais.

Le Collectif pour les littératures en langues régionales a constitué, avec l'aide de spécialistes, un recueil intitulé Florilangues, comprenant 32 textes en langue originale (de l'alsacien au tahitien, en passant par le basque ou le corse), traduits en français.

On y trouve entre autres un poème en provençal de Frédéric Mistral (prix Nobel de littérature en 1904) intitulé Mirèio, une chronique en breton de Pierre-Jakez Hélias intitulée Bugale ar Republik, un court récit en créole martiniquais de Raphaël Confiant intitulé Bitako-a, ainsi qu'une chanson en picard d'Alexandre Desrousseaux intitulée Canchon dormoire (plus connue sous le nom de P'tit Quinquin).

« Il ne s'agit pas de donner des cours de langues régionales, mais de présenter des œuvres issues des littératures en langues régionales, que ce soit en français ou en version bilingue », précise le collectif.

Idéalement, selon lui, les élèves aborderaient des langues issues d'autres régions que la leur. « Pourquoi seuls les élèves antillais apprendraient-ils qu'il existe une littérature en créole ? », demande ce collectif, qui présente son initiative à la presse lors d'une visioconférence lundi après-midi. 


L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle

L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
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  • Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif.
  • « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018.

RIYAD : Ce mois-ci, l'artiste saoudienne Ahaad Alamoudi fait monter la température au Basel Social Club qui se tient jusqu'au 21 juin dans la ville suisse avec sa dernière installation, « The Social Health Club ». 

Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif. Elle marque également une première pour l'artiste avec un élément de performance en direct.

Basée à Djeddah, Alamoudi est connue pour créer des installations multimédias immersives s'inspirant de la dynamique complexe de son pays natal en pleine évolution. « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018, notamment divers équipements de sport, dont un rameur.

« Ce sont des pièces que j'ai chinées dans des brocantes. J'aime le fait qu'aucune instruction n'accompagne ces machines : je ne connais ni leur nom, ni leur provenance, ni leur fabricant. Mais elles font désormais partie du paysage urbain dans lequel j'évolue. J'ai essayé de créer un espace ludique », a-t-elle déclaré à Arab News. 

Dans « The Social Health Club », les équipements, peints principalement dans un jaune vif et saturé, restent intacts, symbolisant une culture obsédée par l'auto-optimisation. Au cœur de l'installation se trouve un caméo représentant un fer à repasser peint en jaune, déjà présent dans son œuvre vidéo de 2020 intitulée « Makwah Man » (Makwah signifie « fer à repasser » en arabe).

« Beaucoup de mes œuvres sont issues d'un récit que je crée dans une vidéo. Dans « Makwah Man », cet homme vêtu d'une thobe jaune repasse un long morceau de tissu jaune au milieu du désert. Et pendant qu'il repasse, il nous dit comment vivre notre vie. Mais en nous disant comment vivre notre vie, il commence aussi à remettre en question la sienne, à comprendre le rôle du pouvoir, à prendre conscience de la pression du changement et de l'adaptation », explique Alamoudi. 

« Le jaune est présent dans la vidéo, mais l'artiste porte également une thobe jaune. Il y a aussi, dans cette version présentée à Art Basel, un portant de thobes jaunes qui tournent dans l'exposition. Pour moi, la thobe jaune est un symbole unificateur. J'essaie de dire que nous vivons tous cela différemment. Ainsi, dans la performance (pour « The Social Health Club »), un culturiste local vêtu d'une thobe jaune fera des exercices sur ces machines. Il n'a pas de règles à suivre. Il ne connaît rien, ne sait pas comment utiliser « correctement » l'équipement. Il entrera dans l'espace et utilisera les machines comme il le pourra.

« La performance sera enregistrée. Mais je pense que c'est plutôt une activation », a-t-elle poursuivi. « Ce n'est pas l'œuvre elle-même. L'œuvre existe sous la forme des machines. 

« Le Social Health Club » a été créé en étroite collaboration avec la conservatrice Amal Khalaf. Ensemble, ils se sont rendus à Djeddah où Alamoudi a pu découvrir avec elle des « machines un peu inhabituelles, différentes des machines classiques que l'on trouve dans les salles de sport et dont tout le monde connaît immédiatement l'utilité », explique Alamoudi.

« Elle est vraiment incroyable », a-t-elle poursuivi. « Nous avons vraiment construit cet espace ensemble. En gros, j'ai principalement créé la vidéo ; tout le reste a été construit à partir de là. Elle m'a beaucoup aidée. Elle s'est vraiment intéressée aux changements sociaux et à la manière dont nous les abordons. Notre collaboration a été parfaite. »

Le jaune domine chaque centimètre carré de l'œuvre, de manière délibérée et intense. 

« Je suis obsédé par les symboles dans certaines de mes œuvres. Et cela s'accompagne également d'une couleur », explique Alamoudi. « Je voulais mettre en valeur quelque chose de luxueux, de coloré, presque comme de l'or, mais qui n'est pas de l'or. Son apparence est assez austère. » 

Le jaune est à la fois une invitation et un avertissement. « Je pense que le jaune est également assez trompeur. J'aime cette couleur qui incite les gens à s'approcher pour voir ce qui se passe, mais qui les amène en même temps à se demander ce que c'est  elle est si agressive qu'elle en devient un peu inconfortable. »

L'interaction du spectateur est essentielle à la signification de l'œuvre. 

« Je pense que les machines représentent quelque chose et qu'elles véhiculent quelque chose, mais elles sont en réalité activées par les gens, par ce que les gens font avec elles », explique Alamoudi. « C'est pourquoi j'encourage beaucoup de spectateurs à interagir avec les œuvres, à les utiliser ou à essayer de les utiliser sans aucune instruction. Beaucoup de personnes qui entrent dans l'espace peuvent avoir peur de les toucher ou d'interagir avec elles. La présence de l'artiste qui active les structures ajoute une autre dimension à l'œuvre elle-même. »

Elle espère que les visiteurs se sentiront libres d'explorer les œuvres, sans être encombrés par des attentes.

« Les gens sont censés les utiliser à leur guise. Ils peuvent s'asseoir dessus, se tenir debout dessus, les toucher — ils peuvent aussi les laisser tranquilles », conclut-elle en riant. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com