Désindustrialisation: l'UE doit «changer de cap», alertent les patrons

Un bâtiment des bâtiments du constructeur automobile français Peugeot-Citroën à Sochaux, dans l'est de la France, le 18 mai 2020. (Photo, AFP)
Un bâtiment des bâtiments du constructeur automobile français Peugeot-Citroën à Sochaux, dans l'est de la France, le 18 mai 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 13 mars 2023

Désindustrialisation: l'UE doit «changer de cap», alertent les patrons

  • De nombreuses sociétés sont en train de délocaliser partiellement ou totalement leur production hors d'Europe, affirme l'organisation
  • L'exécutif européen a déjà adopté jeudi un texte facilitant les aides d'État en faveur des entreprises pendant trois ans dans les secteurs contribuant à réduire les émissions de CO2

BRUXELLES: L'UE doit d'urgence faire baisser les prix de l'énergie et alléger les réglementations face au "risque réel de désindustrialisation", a réclamé lundi le patronat européen, alors que Bruxelles s'apprête à dévoiler de nouvelles propositions pour améliorer la compétitivité du Vieux continent.

"Le risque de désindustrialisation est réel", a alerté le directeur général de BusinessEurope, Markus Beyrer, dans un message transmis à l'AFP.

De nombreuses sociétés sont en train de délocaliser partiellement ou totalement leur production hors d'Europe, affirme l'organisation qui regroupe les fédérations d'employeurs de 35 pays, dont le Medef en France et le BDA en Allemagne.

La Commission européenne doit dévoiler dans les prochains jours une proposition de réforme du marché européen de l'électricité ainsi que des textes pour accélérer les procédures de nouvelles implantations dans les technologies vertes en Europe et mieux garantir l'approvisionnement en matières premières critiques.

L'exécutif européen a déjà adopté jeudi un texte facilitant les aides d'État en faveur des entreprises pendant trois ans dans les secteurs contribuant à réduire les émissions de CO2, afin de répondre aux subventions massives distribuées aux Etats-Unis et en Chine.

Mais BusinessEurope juge ces efforts insuffisants et trop lents. L'organisation réclame "des réductions de taxes" pour faire baisser rapidement les tarifs de l'énergie.

"Les décideurs politiques ne doivent pas se laisser abuser par (...) la baisse récente des prix de l'énergie" en Europe, car ils restent élevés en comparaison internationale et "resteront plus élevés que ceux des principaux (pays) concurrents", avertit M. Beyrer.

Les milieux d'affaires européens "appellent l'UE à changer de cap de toute urgence", a ajouté le dirigeant autrichien.

Après l'énergie, "l'empilement des réglementations est le problème numéro un des entreprises", assure-t-il, s'appuyant sur une enquête récente de l'organisation patronale.

"Pour la seule année 2023, la Commission européenne prévoit de présenter 43 nouvelles initiatives politiques en plus de 116 propositions déjà en attente, (...) dont un nombre croissant n'a pas fait l'objet d'une étude d'impact appropriée", déplore Markus Beyrer.

Cette charge réglementaire "pousse encore plus les entreprises et les investissements à quitter le continent", affirme-t-il.

La baisse des taxes sur l'énergie et la réduction des demandes redondantes en matière de reporting social et environnemental figurent en tête d'un paquet de 11 propositions concrètes formulées par BusinessEurope dans un document publié lundi.

Le chimiste BASF a annoncé en février la fermeture de plusieurs unités de production en Allemagne, invoquant un manque de compétitivité lié aux prix du gaz.

Quelques jours plus tôt, le constructeur automobile Ford avait annoncé 3.800 suppressions de postes en Europe d'ici 2025.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com