Attentats: l'Etat belge condamné pour les fouilles à nu à genoux pratiquées sur les accusés

Des policiers belges se tiennent dans la salle d'audience du bâtiment Justitia à Bruxelles le 30 novembre 2022, avant le procès contre les neuf djihadistes présumés accusés d'avoir participé aux attentats-suicides de mars 2016 (Photo, AFP).
Des policiers belges se tiennent dans la salle d'audience du bâtiment Justitia à Bruxelles le 30 novembre 2022, avant le procès contre les neuf djihadistes présumés accusés d'avoir participé aux attentats-suicides de mars 2016 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 13 mars 2023

Attentats: l'Etat belge condamné pour les fouilles à nu à genoux pratiquées sur les accusés

  • Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, qui a compétence sur les transfèrements, va «tenir compte» de cette décision concernant les fouilles «avec flexion du genou»
  • Delphine Paci, avocate de Salah Abdeslam, a salué «une belle victoire» pour les droits des détenus

BRUXELLES: Cette pratique controversée a perturbé le procès très vite après son ouverture: la justice belge a ordonné lundi à la police de cesser les fouilles corporelles à genoux pratiquées sur Salah Abdeslam et les autres accusés détenus jugés pour les attentats djihadistes de 2016 à Bruxelles.

Après une première manche remportée fin décembre devant un juge des référés, les avocats des plaignants --six des neuf accusés de ce méga-procès-- ont obtenu gain de cause cette fois devant la cour d'appel de Bruxelles.

Dans un arrêt dont l'AFP a obtenu copie, la cour "constate (...) l'absence de fondement légal des génuflexions imposées aux intimés (les requérants, ndlr) pendant les fouilles pratiquées par les officiers de la police judiciaire lors des transfèrements" de la prison vers le palais de justice.

Par conséquent elle "ordonne à l'Etat belge de mettre un terme à cette pratique".

Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, qui a compétence sur les transfèrements, va "tenir compte" de cette décision concernant les fouilles "avec flexion du genou", a indiqué en fin de journée son cabinet.

"Là où la fouille à nu s'applique aujourd'hui, elle sera toujours pratiquée demain, mais différemment", a-t-on ajouté de même source.

Les attentats de Bruxelles, revendiqués par l'organisation Etat islamique (EI), avaient fait 32 morts et plus de 340 blessés le 22 mars 2016.

Ce matin-là, une double attaque-suicide avait eu lieu peu avant 08H00 dans le hall des départs de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem. Elle avait été suivie, une heure plus tard dans le métro dans le capitale européenne, d'une troisième également perpétrée par un kamikaze porteur d'explosifs.

A ce procès ouvert début décembre, neuf hommes sont jugés pour leur participation aux attentats, à des degrés divers. Un dixième, présumé mort en Syrie, est jugé en son absence. L'audience doit durer jusqu'à l'été sur le site ultra-sécurisé du Justitia, ex-siège de l'Otan.

Parmi les accusés détenus, six --dont Salah Abdeslam et son ami d'enfance Mohamed Abrini-- ont intenté dès décembre une action en justice parallèlement au procès.

Ils estiment être contraints à un traitement humiliant et dégradant, avec ces fouilles les obligeant à s'agenouiller quotidiennement pour vérifier qu'ils ne cachent pas d'objet dangereux.

Mohamed Abrini a dénoncé "l'hystérie" des services de sécurité, tandis que Salah Abdeslam a refusé de comparaître à l'audience en attendant que la pratique cesse.

«Préserver la pudeur»

Face à la crainte d'un refus de participation des accusés, la présidente a décalé leurs interrogatoires, qui n'auront pas lieu avant avril. La cour d'assises entend actuellement les rescapés et proches de victimes.

De son côté l'Etat belge a justifié le procédé par des raisons de sécurité. "Le danger potentiel existe à chaque transfert, ce qui explique ces mesures répétées", a soutenu Bernard Renson, avocat de l'Etat, selon qui "tout objet peut servir d'arme même un couvert en plastique ou une brosse à dents".

Lundi, la cour d'appel a rappelé que "la fouille à corps" fait bien partie de la palette de pratiques autorisées à la police pour rechercher un objet dangereux, d'après une loi de 1992.

"Rien n'empêche qu'une personne soumise à une telle fouille soit tenue de se déshabiller complètement pour que ses vêtements puissent être examinés complètement", stipule cette loi .

Toutefois, nuance-t-elle, "ce procédé ne saurait être systématique, ni surtout dégénérer en mesure vexatoire, et des mesures adéquates doivent être prises pour préserver la pudeur des personnes fouillées".

Delphine Paci, avocate de Salah Abdeslam, a salué "une belle victoire" pour les droits des détenus.

Le 29 décembre, le juge des référés avait donné raison aux plaignants, soulignant que cette "pratique systématique des fouilles à corps avec génuflexions (...) paraît constitutive d'un traitement dégradant", interdit par la Convention européenne des droits de l'homme.

Un huissier dépêché le 10 janvier dans la prison bruxelloise où sont détenus les accusés avait constaté que la pratique se poursuivait.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.