Stupeur et regrets des start-up et investisseurs après la faillite de SVB

Un guichet automatique à l'extérieur d'une succursale de la First Republic Bank à Manhattan Beach, Californie, le 13 mars 2023. (AFP).
Un guichet automatique à l'extérieur d'une succursale de la First Republic Bank à Manhattan Beach, Californie, le 13 mars 2023. (AFP).
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Publié le Mardi 14 mars 2023

Stupeur et regrets des start-up et investisseurs après la faillite de SVB

  • L'ex-banque californienne se targuait d'avoir pour clients "près de la moitié" des entreprises spécialisées dans les technologies et biotechnologies financées par des sociétés de capital-risque américaines
  • Quand une poignée de ces investisseurs a tiré la sonnette d'alarme, les start-up ont aussitôt répondu à l'appel

SAN FRACISCO: L'effondrement en moins de 48 heures de la Silicon Valley Bank suscite la stupeur chez les acteurs de la tech qui se demandent comment cette institution essentielle à leur écosystème a pu basculer aussi rapidement, et quelle est la part de responsabilité des investisseurs.

"Je suis tellement en colère. Et triste. Et j'ai peur. N'oubliez pas, c'est de notre faute. Collectivement", a tweeté Nicole Glaros, entrepreneuse et investisseuse.

Elle a décrit ainsi le choix cornélien qui s'est présenté aux start-up jeudi et vendredi, entre "l'option morale, laisser son argent chez SVB, et se faire avoir" et "l'option immorale, retirer son argent" qui met en danger "des milliers de start-up et de gens que vous n'avez jamais rencontrés".

L'ex-banque californienne se targuait d'avoir pour clients "près de la moitié" des entreprises spécialisées dans les technologies et biotechnologies financées par des sociétés de capital-risque américaines, qui contrôlent de près ce marché de niche.

Quand une poignée de ces investisseurs a tiré la sonnette d'alarme, les start-up ont aussitôt répondu à l'appel.

"Jeudi (...) j'ai vu arriver tout à coup des mails très explicites, en majuscules, venant de mon conseil de direction: RETIRE TON ARGENT TOUT DE SUITE!", a raconté à l'AFP Clément Cazalot, patron de la start-up Machinery Partner.

Les avertissements sont venus de sociétés de capital-risque puissantes, basées à San Francisco et dans la Silicon Valley voisine, dont Founders Fund (la société de Peter Thiel), Union Square Ventures et Coatue Management.

« Poisons »

A l'origine de la panique, une présentation mal ficelée de SVB, initialement conçue pour rassurer les investisseurs et clients sur la bonne santé de la banque, malgré sa tentative de lever des fonds.

"Je pense qu'on va se rendre compte a posteriori qu'une vingtaine de personnes ont déterré la hache de guerre entre mercredi et jeudi", a déclaré Scott Gallaway, un professeur de la New York University qui travaille avec des start-up.

"Et quand votre investisseur vous appelle et vous dit de retirer votre argent, vous retirez votre argent", a-t-il ajouté lors d'une interview sur Pivot, un podcast du New York Magazine.

Le mouvement de panique qui s'en est suivi rappelle des scènes de la crise de 1929, quand des clients prenaient d'assaut les guichets des banques pour récupérer leurs économies - mais avec des entrepreneurs tentant frénétiquement de transférer leur argent en ligne.

Pour de nombreux experts, les investisseurs ne sont néanmoins pas responsables de la faillite.

"Ils ont été obligés de choisir entre deux poisons", commente l'analyste Dan Ives de Wedbush pour l'AFP. "La banque n'a pas géré les risques comme elle aurait dû. Elle a causé l'accident" qui a ensuite entraîné une vague de retraits.

Deux autres banques ont fait faillite la semaine dernière: Signature Bank et Silvergate Bank, plus petites mais connues pour leurs liens privilégiés avec le milieu des cryptomonnaies.

« Loyauté »

Tout comme SVB, elles ont pâti du resserrement monétaire de la Fed à marche forcée, qui a mis leurs marges sous pression et a bousculé le secteur des nouvelles technologies, gourmand en cash.

SVB et Silvergate ne sont pas comparables, estime Dan Ives, mais elles avaient tout de même en commun "une haute concentration en actifs à risque".

"Le risque majeur qui ressort clairement de tout ça, c'est celui des réseaux sociaux", analyse "ProfessorStam", cofondateur de la start-up Magnetiq.

Jeudi, "en quelques minutes, mon fil Twitter s'est couvert de messages de comptes éminents, tweetés et retweetés, qui annonçaient tout simplement la fin tragique de SVB", a-t-il raconté samedi sur la plateforme.

Selon cet entrepreneur, "SVB n'était pas en super forme, mais ce sont la viralité et la panique qui l'ont achevée".

Il estime que ce risque doit désormais être pris au sérieux par les banques, qui ont intérêt à faire preuve de plus de transparence sur leurs activités, directement sur les réseaux sociaux, là où se trouvent leurs clients.

Fondée dans les années 1980, la SVB était devenue une institution clé de la Silicon Valley.

Avant sa création, les start-up californiennes "étaient ignorées" par les grandes banques, a écrit Michael Moritz, un investisseur de Sequoia Capital, dans le Financial Times. "Ironie du sort, SVB a payé le prix fort pour sa loyauté".


L'Arabie saoudite ajoute deux nouveaux services maritimes, étendant ainsi sa couverture à 19 destinations

L'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux. (Getty via AN )
L'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux. (Getty via AN )
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  • Mawani, a annoncé le lancement du service maritime IM2 au port islamique de Jeddah, exploité par Emirates Line et Wan Hai, marquant ainsi le 22ᵉ service ajouté depuis le début de l'année 2025.
  • Avec une capacité de traitement de 2 800 équivalents vingt pieds, ce service relie Djeddah à trois grands ports internationaux : Mundra en Inde, Alexandrie en Égypte et Mersin en Turquie.

DJEDDAH : La connectivité entre les ports saoudiens devrait s'améliorer grâce à l'ajout de deux nouveaux services maritimes, qui permettront au Royaume de commercer avec 19 destinations mondiales supplémentaires.

L'Autorité portuaire saoudienne, connue sous le nom de Mawani, a annoncé le lancement du service maritime IM2 au port islamique de Jeddah, exploité par Emirates Line et Wan Hai, marquant ainsi le 22ᵉ service ajouté depuis le début de l'année 2025.

Avec une capacité de traitement de 2 800 équivalents vingt pieds, ce service relie Djeddah à trois grands ports internationaux : Mundra en Inde, Alexandrie en Égypte et Mersin en Turquie.

Ces développements s'inscrivent dans le cadre des efforts continus de Mawani pour améliorer le classement de l'Arabie saoudite dans les indicateurs de performance mondiaux, soutenir les flux d'exportation nationaux conformément à la stratégie nationale de transport et de logistique, et consolider le rôle du Royaume en tant que plaque tournante logistique essentielle reliant l'Asie, l'Afrique et l'Europe. 

Dans un communiqué, Mawani a déclaré : « Ce service contribuera à renforcer la compétitivité des ports saoudiens, à faciliter le commerce mondial, à ouvrir de nouvelles opportunités commerciales et à améliorer l'efficacité opérationnelle du port islamique de Djeddah. »

Cette annonce fait suite au lancement, la veille, du service « Chinook Clanga » par Mediterranean Shipping Co. au port King Abdulaziz de Dammam et au port de Jubail. La nouvelle route relie les ports orientaux de l'Arabie saoudite à 16 destinations régionales et mondiales.

Initialement annoncé en mars, le service MSC renforce les liens entre le golfe Persique et des ports clés tels que le port Khalifa Bin Salman à Bahreïn, le port Hamad au Qatar, le port de Nhava Sheva en Inde, le port de Colombo au Sri Lanka et Singapour.

Elle relie également Vung Tau et Haiphong au Vietnam, ainsi que Nansha, Yantian, Ningbo, Shanghai, Qingdao en Chine, Busan en Corée du Sud, Seattle aux États-Unis, et Vancouver et Prince Rupert au Canada. 

Conformément à la Vision 2030, l'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux, le secteur maritime jouant un rôle central dans cette démarche.

Dans le cadre de sa stratégie nationale de transport et de logistique, le royaume vise également à faire passer la contribution du secteur au produit intérieur brut de 6 à 10 % d'ici 2030.

En 2024, les ports saoudiens ont traité plus de 320 millions de tonnes de marchandises, enregistrant une hausse de 14,45 % par rapport à l'année précédente. Selon Mawani, les exportations de conteneurs ont augmenté de 8,86 %, dépassant les 2,8 millions d'EVP.

Mawani a également lancé plusieurs initiatives en 2024, notamment de nouvelles zones logistiques au port islamique de Djeddah et au port King Abdulaziz de Dammam, soutenues par 2,9 milliards de riyals saoudiens (773 millions de dollars) d'investissements privés.

Ces initiatives s'inscrivent dans le cadre d'un plan plus large de 10 milliards de riyals saoudiens visant à développer 18 parcs logistiques à l'échelle nationale.


Le pétrole reste soumis à une implication américaine directe dans le conflit entre Israël et l'Iran

Les contrats à terme sur le Brent ont reculé de 49 cents, soit 0,7 %, à 69,28 dollars le baril à 9h30, heure saoudienne. Shutterstock
Les contrats à terme sur le Brent ont reculé de 49 cents, soit 0,7 %, à 69,28 dollars le baril à 9h30, heure saoudienne. Shutterstock
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  • Les cours de l'or noir ont légèrement reculé lundi, malgré l'intensification du conflit entre Israël et l'Iran. En effet, les frappes israéliennes
  • Le fait que le conflit ne se soit pas encore élargi à d'autres pays favorise également l'attentisme du marché. 

LONDRES : Les cours de l'or noir ont légèrement reculé lundi, malgré l'intensification du conflit entre Israël et l'Iran. En effet, les frappes israéliennes n'ont pas ralenti les exportations de pétrole de Téhéran et les États-Unis n'ont pas encore directement intervenu.

Vers 9 h 15 GMT (11 h 15 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, perdait 0,93 %, à 73,54 dollars.

Son équivalent américain, le baril de WTI, pour livraison en juillet, perdait 0,86 % à 72,35 dollars.

Le président américain Donald Trump, allié d'Israël, a appelé les deux pays belligérants à « trouver un accord », ajoutant qu'il était « possible » que les États-Unis s'impliquent dans le conflit, mais pas « à cet instant ».

« Les États-Unis ont le pouvoir et la volonté de contenir la situation », estime Janiv Shah, analyste chez Rystad Energy.

Le fait que le conflit ne se soit pas encore élargi à d'autres pays favorise également l'attentisme du marché. 

Un tel élargissement pourrait entraîner une réduction de l'offre de barils ou un blocage de l'approvisionnement, notamment en provenance du détroit d'Ormuz, par lequel transite près de 20 % de la production mondiale.

Toutefois, une attaque de drone israélien contre une raffinerie stratégique en Iran (le champ gazier de South Pars-North Dome) a provoqué samedi une « puissante explosion » et un incendie sur le site, dans le sud du pays.

Ce champ, partagé avec le Qatar, est la plus grande réserve de gaz connue au monde. Il fournit environ 70 % du gaz naturel consommé en Iran.

Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a estimé que cette attaque visait à « élargir la guerre au-delà » de l'Iran, ajoutant que toute activité militaire dans le Golfe « pourrait impliquer toute la région, voire le monde entier ».

Pour le moment, Israël n'a pas ciblé « les installations d'exportation d'énergie de l'Iran », ce qui pourrait signifier que le pays respecte « le souhait de Donald Trump » de faire baisser les prix du pétrole, a souligné Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

Le président Trump a répété à maintes reprises sa volonté de faire chuter les cours de l'or noir et « il serait très frustrant pour lui de voir Israël commencer à faire exploser les installations d'exportation de l'Iran », explique M. Schieldrop.


L'entreprise saoudienne Almarai acquiert Pure Beverages Industry Co. pour 277 millions de dollars

La transaction sera financée par les flux de trésorerie internes d'Almarai et est soumise à la réalisation de toutes les conditions contractuelles et à l'obtention des approbations réglementaires nécessaires dans le Royaume. Shutterstock
La transaction sera financée par les flux de trésorerie internes d'Almarai et est soumise à la réalisation de toutes les conditions contractuelles et à l'obtention des approbations réglementaires nécessaires dans le Royaume. Shutterstock
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  • Pure Beverages Industry Co. est un producteur d'eau potable en bouteille dans le Royaume, connu pour ses marques "Ival" et "Oska".
  • L'entreprise exploite des installations modernes et respecte des normes de production établies, en mettant l'accent sur la qualité et la durabilité.

RIYAD : Le géant saoudien des produits laitiers Almarai a signé un accord pour l'acquisition de Pure Beverages Industry Co. pour 1,04 milliard de SR (277 millions de dollars), dans le but de diversifier ses offres et de renforcer sa position sur le marché.

Pure Beverages Industry Co. est un producteur d'eau potable en bouteille dans le Royaume, connu pour ses marques "Ival" et "Oska". L'entreprise exploite des installations modernes et respecte des normes de production établies, en mettant l'accent sur la qualité et la durabilité.  

Les fusions et acquisitions se multiplient en Arabie saoudite, car le pays poursuit ses efforts de diversification économique et de privatisation dans le cadre de Vision 2030, une stratégie qui encourage les investissements étrangers et soutient l'entrepreneuriat local.

Dans un communiqué, Almarai a déclaré : "Cette acquisition stratégique s'inscrit dans le plan d'Almarai visant à diversifier son offre de boissons et à renforcer sa position sur le marché. Nous pensons que cette opération créera de la valeur ajoutée pour nos actionnaires".

La transaction sera financée par les flux de trésorerie internes d'Almarai et est soumise à la réalisation de toutes les conditions contractuelles et à l'obtention des autorisations réglementaires nécessaires dans le Royaume.  

Almarai a également confirmé qu'aucune partie liée n'était impliquée dans la transaction et s'est engagée à divulguer toute mise à jour importante concernant l'opération à l'avenir.

Fondée en 1977, Almarai est l'une des plus grandes entreprises de production et de distribution alimentaire du Moyen-Orient, proposant des produits laitiers frais, des yaourts et des fromages, ainsi que des jus, des produits de boulangerie, de la volaille et des produits de nutrition infantile. Cotée au Tadawul depuis 2005, elle reste l'une des entreprises les mieux valorisées du marché.

Selon l'Autorité générale des statistiques, l'eau en bouteille était la principale source d'eau potable utilisée par les ménages en Arabie saoudite en 2023, avec un taux de dépendance de 57,24 %. Viennent ensuite l'eau du réseau public (23,56 %) et l'eau des citernes (18,60 %).

Étant donné la forte dépendance à l'égard de l'eau en bouteille, l'Autorité saoudienne de l'eau joue un rôle central dans la régulation et l'amélioration des sources d'eau, en garantissant la durabilité, la sécurité et l'accessibilité de toutes les méthodes d'approvisionnement.

L'autorité est l'organisme compétent dans le Royaume pour toutes les questions relatives au système de l'eau aux niveaux de la supervision et de la réglementation, fournissant un soutien stratégique au secteur par le biais d'un contrôle réglementaire et d'une supervision. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com