Léonard de Vinci, fils d'une esclave, ne serait qu'à moitié italien

Un visiteur regarde l'autoportrait du maître italien Léonard de Vinci (1452-1519) dans les Musei Capitolini à Rome (Photo, AFP).
Un visiteur regarde l'autoportrait du maître italien Léonard de Vinci (1452-1519) dans les Musei Capitolini à Rome (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 15 mars 2023

Léonard de Vinci, fils d'une esclave, ne serait qu'à moitié italien

  • «C'était une femme qui a été enlevée dans son pays d'origine dans les montagnes du Caucase, vendue et revendue plusieurs fois»
  • Cette théorie «est de loin la plus convaincante», tranche Paolo Galluzzi, un historien spécialiste de Léonard

FLORENCE: Léonard de Vinci, auteur de la Joconde et symbole de la Renaissance, n'était en fait qu'à moitié italien, a affirmé mardi à Florence un éminent universitaire, selon lequel la mère du génie était une esclave circassienne.

Alors que jusqu'ici la mère de Léonard était présentée comme la fille d'un paysan toscan, Carlo Vecce, un spécialiste de la Renaissance et professeur à l'université de Naples, a conclu de ses recherches dans les archives de la ville de Florence que celle-ci avait une histoire bien plus tourmentée confinant au romanesque.

"C'était une femme qui a été enlevée dans son pays d'origine dans les montagnes du Caucase, vendue et revendue plusieurs fois à Constantinople puis à Venise, et elle est enfin arrivée à Florence, où elle a rencontré un jeune notaire, Pierre de Vinci", a-t-il expliqué dans un entretien avec l'AFP.

"Leur fils se nomme Léonard", lâche dans un sourire celui qui s'est inspiré de ce parcours pour le moins extraordinaire pour écrire un roman racontant l'odyssée de cette femme jusqu'ici méconnue, intitulé "Le sourire de Catherine - La mère de Léonard de Vinci".

Les découvertes de cet universitaire traquant depuis des années tout ce qui touche à Léonard jettent une nouvelle lumière sur cet archétype du génie universel né en 1452 qui sillonna l'Italie pendant toute sa vie et finit par mourir en France, à Amboise, en 1519, à la cour de François 1er.

Cette théorie promet aussi de faire du bruit dans le petit monde des spécialistes de la Renaissance italienne, qui ne manqueront pas de l'examiner à la loupe.

Mais Carlo Vecce fonde ses affirmations sur toute une série de documents historiques qu'il a patiemment récoltés dans les archives. "Le plus important est un document écrit par Pierre de Vinci en personne, le père de Léonard : il s'agit de l'acte d'émancipation de Catherine", un acte notarié qui permet à cette dernière de "récupérer sa liberté et sa dignité d'être humain".

«Esprit de liberté»

Ce précieux document datant de 1452 a été présenté mardi au cours d'une conférence de presse au siège de la maison d'édition florentine Giunti devant un parterre de médias internationaux. Le Pr Vecce ne manque pas de souligner que c'est "donc l'homme qui a aimé Catherine quand elle était encore une esclave et qui a eu un enfant avec elle qui l'a aidée à retrouver la liberté".

Un changement radical de perspective puisque que, jusqu'ici, on considérait que Léonard était le fruit d’une relation amoureuse illégitime entre Pierre de Vinci et une jeune paysanne toscane nommée Caterina di Meo Lippi.

Pour Carlo Vecce, les tribulations de sa mère, esclave et "migrante" ont évidemment eu un impact sur l’œuvre du génial Léonard, auquel Catherine a laissé "un héritage important et avant tout l'esprit de liberté" qui "inspire toute son œuvre scientifique et intellectuelle".

Léonard de Vinci fait en effet partie des artistes de son époque dits "polymathes" : il maîtrise plusieurs disciplines comme la sculpture, le dessin, la musique et la peinture, qu'il place au sommet des arts, et bien sûr les sciences. Dans le domaine de la recherche scientifique, "rien ne l'arrête", commente le Pr Vecce.

L'histoire de la mère de ce totem de la culture universelle telle que racontée par cet enthousiaste universitaire semble presque trop belle pour être vraie.

Et pourtant, cette théorie "est de loin la plus convaincante", tranche Paolo Galluzzi, un historien spécialiste de Léonard et membre de la prestigieuse académie scientifique des Lincei de Rome, interrogé par l'AFP à Florence et qui met en avant la qualité des documents fournis par son collègue. "Il subsiste bien sûr un minimum de doutes, parce que nous ne pouvons pas prouver (cette théorie) par un examen d'ADN", concède-t-il.

Même si lui-même n'est pas si surpris que cela : cette période historique marque "le début de la modernité, des échanges entre peuples, cultures et civilisations qui ont donné naissance au monde moderne".

("Il sorriso di Caterina - La madre di Leonardo" de Carlo Vecce - Editions Giunti)


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.