Méconnue, la «quatrième mafia» d'Italie est pourtant la plus violente

Cette photo aérienne montre une vue de Foggia le 7 mars 2023. (AFP)
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Publié le Vendredi 17 mars 2023

Méconnue, la «quatrième mafia» d'Italie est pourtant la plus violente

  • La plus jeune des mafias italiennes avait déjà mis en coupe réglée la grande province de Foggia: trafic de drogue, attaques à main armée, vols de voitures et extorsions
  • Il y a quatre ans, un crâne humain a été laissé devant un bâtiment municipal pour adresser un message au maire de Monte Sant'Angelo

FOGGIA: Il a fallu un pistolet chargé braqué sur la tempe de Lazzaro D'Auria pour que cet agriculteur des Pouilles, dans le sud de l'Italie, cède finalement aux exigences de la mafia.

Il avait pourtant résisté à plusieurs tentatives d'extorsion par le passé, des refus qui s'étaient soldés par des menaces et des dégâts causés à ses propriétés et récoltes, mais c'est une visite à l'aube d'une douzaine d'hommes dans ses champs de tomates, dont un chef armé, qui l'a finalement convaincu d'accepter de leur verser 150.000 euros par an.

Le lendemain, au lieu de s'exécuter et de payer, il est allé à la police, devenant l'une des rares victimes à porter plainte contre la mafia de la ville de Foggia, une organisation criminelle longtemps restée dans l'ombre mais qui est actuellement la plus violente de la péninsule.

"Si davantage d'habitants s'impliquaient, la mafia locale pourrait être affaiblie. Pendant 40 ans, la mafia de Foggia a fait ses affaires sans être dérangée, mais ces six-sept dernières années, elle a subi des revers", explique à l'AFP Lazzaro D'Auria, qui vit sous protection policière depuis 2017.

"Habitants de Foggia, portez plainte!" implore l'entrepreneur de 57 ans, qui voit dans les récents coups de filet de la police un signe que la mafia peut être combattue si les habitants réussissent à surmonter leurs peurs.

Longtemps sous-estimée et considérée comme un phénomène rural arriéré se limitant à des litiges sanglants entre clans, cette "quatrième mafia" - les trois autres étant la Cosa Nostra en Sicile, la 'Ndrangheta en Calabre et la Camorra de Naples - a finalement été prise au sérieux par les autorités.

La plus jeune des mafias italiennes avait déjà mis en coupe réglée la grande province de Foggia: trafic de drogue, attaques à main armée, vols de voitures et extorsions.

"C'est une mafia rudimentaire, primitive. Très violente, très agressive", analyse Ludovico Vaccaro, procureur de Foggia.

Alors que les principales mafias sont passées de modes d'action violents à des activités moins visibles et plus rentables, y compris au sein de l'économie légale, la mafia de Foggia en est encore à la première phase.

La «quatrième» mafia italienne - et les trois autres

Hollywood a rendu célèbre Cosa Nostra, la mafia sicilienne, mais l'Italie abrite d'autres organisations criminelles, dont la "quatrième mafia", établie dans les Pouilles (sud), la plus jeune et désormais la plus violente.

Voici les principales caractéristiques des quatre grands groupes mafieux italiens.

Cosa Nostra 

Quand la plupart des gens évoquent la mafia, ils pensent aux films "Le Parrain", inspirés par Cosa Nostra. Pendant des décennies, la mafia sicilienne a terrorisé l'Italie avec ses attentats et ses meurtres, dont les plus médiatisés sont ceux des juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino en 1992.

Mais ces attaques ont entraîné une répression féroce de l'État avec l'arrestation de ses chefs historiques, dont celle, en janvier, de Matteo Messina Denaro après 30 ans de cavale.

Au cours des dernières années, Cosa Nostra a adopté une stratégie moins sanguinaire pour infiltrer l'économie légale, l'administration publique et les entreprises locales, et a des liens à l'étranger, en particulier avec New York, selon le dernier rapport des enquêteurs anti-mafia italiens (DIA).

'Ndrangheta 

Enracinée dans la région pauvre de la Calabre (sud), la 'Ndrangheta, autrefois rurale, est considérée comme la mafia la plus riche et la plus puissante d’Italie, avec une extension mondiale croissante couvrant maintenant plus de 40 pays.

Le réseau de clans familiaux de la 'Ndrangheta est fortement impliqué dans le trafic de drogue, contrôlant la majeure partie de la cocaïne entrant en Europe.

Le groupe est un "partenaire privilégié" des producteurs de drogues sud-américains, selon la DIA.

Les profits illégaux de la drogue, de l'extorsion et de la participation à des marchés publics truqués sont blanchis et réinvestis dans l'économie légale, de l'immobilier au financement.

Si ses tueurs ont pu par le passé couler des victimes dans du ciment ou les dissoudre dans de l'acide, la 'Ndrangheta préfère désormais se faire discrète.

Un maxi-procès avec plus de 300 accusés, présumés membres ou proches de la 'Ndrangheta, s'est ouvert en 2021, dévoilant le réseau de politiciens, avocats et hommes d'affaires accusés de collusion avec la mafia.

Camorra 

La Camorra est active dans toute la région de Campanie et sa capitale Naples, avec ses clans contrôlant différentes zones géographiques.

La Camorra ne s'appuie pas sur le noyau familial comme au sein de la 'Ndrangheta, ce qui entraîne de fréquentes disputes entre les clans qui n'hésitent pas à utiliser des adolescents pour maintenir leur emprise sur Naples.

En dehors de l'Italie, la Camorra est devenue connue surtout à partir de 2006 et le livre de Roberto Saviano, "Gomorra", adapté au grand et petit écran, racontant les agissements de la mafia à Scampia, un quartier de Naples, autrefois considéré comme le plus grand marché de drogue en plein air d’Europe.

Outre le trafic de drogue, la participation aux appels d'offres ou l'infiltration d'institutions publiques locales, la Camorra a été fortement impliquée dans la gestion illégale de déchets toxiques qui ont pollué de vastes zones autour de Naples.

En dehors de l'Italie, la Camorra a la plupart de ses intérêts liés au trafic de drogue et au blanchiment d'argent en Espagne.

La mafia de Foggia 

Parfois appelée la "quatrième mafia" d'Italie, ce groupe criminel opérant dans la vaste province de Foggia dans la région méridionale des Pouilles est la plus jeune mafia du pays, tirant ses origines de la Camorra.

Aujourd'hui, les autorités la considèrent comme la mafia la plus violente d'Italie. Elle tire ses revenus de l'extorsion des entreprises et des agriculteurs locaux, du trafic de drogue arrivant d'Albanie ou encore des vols à main armée.

La mafia de Foggia a récemment réussi à infiltrer les institutions publiques, tandis qu'un taux élevé de délinquance juvénile a accru le sentiment d'insécurité des habitants de cette province.

«Des bataillons s'entretuent»

"Aujourd'hui, les mafias ont évolué, elles tirent moins de coups de feu, elles cherchent une stratégie plus discrète pour ne pas se faire remarquer", observe M. Vaccaro. "Alors que cette mafia tire des coups de feu et tue pour affirmer son emprise sur son territoire".

L'appellation "mafia de Foggia" est une formule attrape-tout rassemblant différents groupes impliqués dans plusieurs secteurs criminels.

La province de Foggia, qui s'étend du promontoire du Gargano surplombant l'Adriatique jusqu'aux plaines agricoles de l'intérieur des terres, figure à la troisième place pour ce qui est du taux d'homicide, et cinq des 16 meurtres commis l'an dernier sont liés à la mafia.

Des "bataillons" formés sur la base des liens familiaux contrôlant chacun une zone géographique coopèrent souvent entre eux et se partagent le produit de leurs extorsions pour payer leurs membres et soutenir ceux d'entre eux qui sont en prison.

"Quand des conflits naissent sur le partage de ces profits illicites (...) les bataillons s'affrontent et s'entretuent", explique un responsable de la police de Foggia, Mario Grassia.

Chaque groupe a sa spécialité, du vol armé de camions de marchandises dans la zone de Cerignola aux attaques à l'explosif contre les devantures de magasins ou les véhicules pour persuader leurs propriétaires hésitants de passer à la caisse dans la ville de Foggia.

Dans la zone de San Severo, les exploitants agricoles comme M. D'Auria découvrent souvent leurs oliviers abattus, leurs récoltes brûlées ou leur bétail volé.

Sur les côtes du Gargano, où débarquent aussi bien les touristes que les cargaisons de drogues en provenance d'Albanie, la mafia est particulièrement violente.

Il y a quatre ans, un crâne humain a été laissé devant un bâtiment municipal pour adresser un message au maire de Monte Sant'Angelo. La tête d'une chèvre transpercée d'un poignard a été adressée la même année à l'avocat de la mère d'une victime de la mafia portée disparue.

Selon les enquêteurs, la mafia dans le Gargano est connue pour tirer des coups de feu sur le visage de ses victimes, mais aussi abandonner les cadavres dans des grottes souterraines.

«Personne n'a parlé»

Durant une patrouille avec la police de Foggia, l'AFP a pu voir les traces des multiples crimes sanglants ayant terrorisé la population au fil des années.

Se succèdent ainsi l'endroit où l'entrepreneur de BTP Giovanni Panunzio a été tué par balles en 1992 pour avoir été le premier à dénoncer publiquement la mafia, la ferme abandonnée où la police a déjoué une attaque contre un homme d'affaires en 2022, ou encore le café dont le propriétaire a été tué en 2020 en recevant un coup de couteau à l'oeil lors d'un cambriolage en 2020. Mais il y a beaucoup d'autres endroits de ce genre.

"Actuellement, il n'y a pas de guerre de la mafia, mais des règlements de comptes", note un policier sous couvert d'anonymat.

En novembre, Nicola Di Rienzo, un jeune de 21 ans, a été tué de cinq balles dans un jardin public. Son assassin de 17 ans s'est rendu à la police quelques heures plus tard, mais entretemps "personne n'a parlé, personne n'a rien vu, personne n'a rien entendu", a-t-il raconté.

Le responsable policier Mario Grassia est particulièrement inquiet du fait que trois meurtres en 2022 ont été commis par des mineurs, dans un contexte de délinquance juvénile en pleine croissance.

"Ceux qui font partie de ces gangs d'adolescents ont des liens de parenté avec des personnes liées au crime organisé", observe-t-il.

Autre sujet de préoccupation: l'infiltration de la mafia dans les institutions publiques. Le conseil municipal de Foggia a été dissous en 2021 pour infiltration mafieuse et son maire a été arrêté pour corruption. Quatre autres conseils municipaux de la province ont été dissous depuis 2015.

Climat de peur 

Ces dernières années, plusieurs boss ont été incarcérés dans le cadre des tentatives des autorités pour reprendre à la mafia le contrôle du territoire, mais il reste encore beaucoup de travail à faire.

Le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi s'est rendu en février à Foggia pour rassurer la population, promettant de renforcer la sécurité, notamment grâce à l'installation de caméras de télésurveillance.

Mais selon le parquet, il faudrait aussi plus de policiers, de juges et de tribunaux pour lutter contre "le climat de peur et d'intimidation et la pauvreté socioculturelle".

La province ne compte qu'un seul tribunal, où 12.000 affaires criminelles sont en attente de jugement. "Sur ce vaste territoire, soit l'Etat contrôle la situation, soit ce sont les criminels qui le feront", avertit M. Vaccaro.

L'été dernier, des champs de céréales de M. D'Auria sont partis en flammes, de même que trois de ses tracteurs. Pire encore selon lui, sa banque a réduit de moitié ses lignes de crédit car il est considéré comme un client "à haut risque".

Il veut cependant voir des lueurs d'espoir dans les récentes arrestations et condamnations montrant que l'Etat se mobilise enfin contre cette mafia. "Je me sens beaucoup plus en sécurité qu'avant, mais la peur est toujours présente", confie-t-il.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.