Pour Tony Blair, le retour du Royaume-Uni dans l'UE est une question pour une «future génération»

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Publié le Samedi 18 mars 2023

Pour Tony Blair, le retour du Royaume-Uni dans l'UE est une question pour une «future génération»

  • «La question de savoir si et comment le Royaume-Uni revient dans l'UE appartient à une future génération. Je pense que c'est la réalité», a affirmé Blair
  • L'ancien dirigeant travailliste de 69 ans s'était fermement opposé au Brexit, faisant notamment campagne en Irlande du Nord pour prévenir des conséquences d'une sortie de l'UE sur la paix dans la province

LONDRES: Un retour du Royaume-Uni dans l'Union européenne, dont il est sorti après le référendum sur le Brexit de 2016, n'est pas envisageable avant de nombreuses années, a estimé l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair.

"La question de savoir si et comment le Royaume-Uni revient dans l'UE appartient à une future génération. Je pense que c'est la réalité", a affirmé Tony Blair, dans un entretien à l'AFP et aux agences de presse européennes Ansa, DPA et Efe, depuis les bureaux de son Institute for Global Change, dans le centre de Londres.

L'ancien dirigeant travailliste de 69 ans s'était fermement opposé au Brexit, faisant notamment campagne en Irlande du Nord pour prévenir des conséquences d'une sortie de l'UE sur la paix dans la province, secouée par trois décennies de violences jusqu'à l'accord de paix signé en avril 1998, il y a près de 25 ans.

Les institutions de la province sont paralysées depuis un an, face au boycott du parti unioniste DUP, qui s'oppose aux dispositions post-Brexit en Irlande du Nord.

"Je pense qu'actuellement, le débat au Royaume-Uni est plutôt de savoir à quel point nous voulons reconstruire une relation forte avec l'Europe, ce que nous devrions faire selon moi, et j'espère que le Labour le pense aussi", a estimé M. Blair.

"Je pense qu'il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire ensemble", a-t-il ajouté.

Selon lui, le Royaume-Uni et l'UE ont beaucoup de sujets à traiter en commun, comme l'énergie et le climat, la recherche ou encore la défense et la sécurité après l'invasion russe de l'Ukraine.

"Je pense qu'il est très important d'essayer de coopérer en matière de technologie", ajoute-t-il, "car sinon, l'Europe, dont le Royaume-Uni fait partie, va être écrasée entre les deux géants technologiques que sont les Etats-Unis et la Chine, et peut-être même par un troisième, l'Inde".

ambivalence 

"La tâche immédiate est de régler les problèmes du Brexit, car les dégâts sont manifestes", insiste aussi Tony Blair, évoquant la déception des Britanniques face aux difficultés économiques, à l'immigration illégale ou encore aux problèmes du système public de santé, que les "Brexiters" avaient promis de résoudre grâce au Brexit.

Après les tensions entre l'UE et le Royaume-Uni sous Boris Johnson, tenant d'une ligne dure sur le Brexit, puis après l'éphémère Première ministre Liz Truss, l'actuel locataire de Downing Street Rishi Sunak semble vouloir une relation plus apaisée avec l'UE.

Il a récemment conclu un accord avec Bruxelles pour aménager les règles commerciales post-Brexit en Irlande du Nord, ainsi qu'un nouvel accord avec la France pour lutter contre l'immigration clandestine.

L'opposition travailliste, largement en tête dans les sondages à moins de deux ans des prochaines élections législatives, ne remet pas en cause la sortie de l'UE, son chef Keir Starmer promettant de "faire fonctionner le Brexit" s'il parvient au pouvoir.

"Je crois qu'il y a une ambivalence chez beaucoup de gens au Royaume-Uni sur le Brexit. Même si je pense que les gens voient bien les problèmes (engendrés par le Brexit), ils ne veulent pas revenir aux divisions créées par ce débat", explique Tony Blair.

"Donc je comprends tout à fait la position du Labour".


Reprise progressive du trafic à l'aéroport de Dubaï, toujours inondé

Les vols à l'aéroport international de Dubaï ont été retardés ou détournés plus tôt cette semaine en raison du mauvais temps et des conditions routières (Photo, Reuters).
Les vols à l'aéroport international de Dubaï ont été retardés ou détournés plus tôt cette semaine en raison du mauvais temps et des conditions routières (Photo, Reuters).
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  • La tempête a touché les Emirats arabes unis et Bahreïn lundi et mardi, après avoir frappé Oman, un autre pays du Golfe
  • Ce jour-là, des pluies record, jamais enregistrées depuis 75 ans, se sont abattues sur les Emirats

DUBAÏ: Le trafic reprend progressivement jeudi à l'aéroport de Dubaï, l'un des plus fréquentés du monde, alors que cette ville des Emirats arabes unis tournait toujours au ralenti, deux jours après des pluies torrentielles.

L'activité reprend petit à petit mais de nombreux vols sont encore "retardés et perturbés", a affirmé un porte-parole de l'aéroport, en précisant qu'au total 1.244 vols avaient été annulés et 41 détournés, depuis mardi.

Ce jour-là, des pluies record, jamais enregistrées depuis 75 ans, se sont abattues sur les Emirats, provoquant des inondations sans précédent dans ce pays désertique du Golfe, et faisant un mort.

Malgré un temps sec et ensoleillé, Dubaï était encore partiellement paralysé jeudi pour le troisième jour consécutif, avec de nombreuses routes bloquées et plusieurs stations de métros fermées.

Perdus dans une station de tramway, Julie et son mari, un couple de septuagénaires australiens venu passer quelques jours dans cette ville très touristique, ont passé 24 heures dans l'avion au lieu des 14 prévus. Ils ont fini par débarquer sur une piste isolée, sans leur bagages, pour ensuite naviguer dans les rues inondées de la ville à la recherche d'un hôtel accessible.

"Je suis traumatisée", dit Julie, en soulignant que le pilote ne leur fournissait que peu d'informations. "Lorsque l'avion a atterri sur ce terrain, c'était désert, il n'y avait pas de terminal, pas d'autre avions, je pensais que nous avions été pris en otages par des terroristes", raconte-t-elle, la voix tremblante.

Axes

Partout dans la ville, les rares taxis sont pris d'assaut, tandis que des axes principaux sont toujours recouverts de plusieurs mètres d'eau, tout comme certains quartiers résidentiels.

Sarou Libou, une expatriée indienne de 40 ans, a vu l'eau arriver jusqu'aux chevilles dans son appartement.

"Nous avons tout nettoyé, mais nous n'avons toujours pas d'électricité", raconte-t-elle en affirmant que des équipes avaient été déployées jeudi devant chez elle pour pomper l'eau.

Dans les supermarchés, de nombreux étals étaient vides, faute d'avoir pu être réapprovisionnés.

Mercredi, le président des Emirats, cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, avait ordonné aux autorités "d'examiner rapidement l'état des infrastructures à travers le pays" et d'apporter "l'aide nécessaire aux familles affectées par les intempéries".

La tempête a touché les Emirats arabes unis et Bahreïn lundi et mardi, après avoir frappé Oman, un autre pays du Golfe, où 21 personnes ont été tuées, dont plusieurs enfants, selon le dernier bilan.


Deux espions russes présumés à la solde du régime de Poutine arrêtés en Allemagne

Identifiés comme Dieter S. et Alexander J, ils sont accusés d'avoir effectué des repérages pour des cibles potentielles en vue d'attaques (Photo, AFP).
Identifiés comme Dieter S. et Alexander J, ils sont accusés d'avoir effectué des repérages pour des cibles potentielles en vue d'attaques (Photo, AFP).
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  • Les deux hommes, qui possèdent également la nationalité allemande, ont été interpellés à Bayreuth, ville de Bavière
  • Des policiers ont également perquisitionné les domiciles et les lieux de travail des deux hommes mercredi

BERLIN: Les autorités allemandes ont annoncé jeudi l'arrestation de deux espions russes présumés, soupçonnés d'avoir planifié des actes de sabotage y compris contre l'armée américaine pour soutenir le "régime criminel de Poutine" dans sa guerre contre l'Ukraine.

Les deux hommes, qui possèdent également la nationalité allemande, ont été interpellés à Bayreuth, ville de Bavière, dans le sud-est du pays, a précisé le parquet anti-terroriste dans un communiqué.

Identifiés comme Dieter S. et Alexander J, ils sont accusés d'avoir effectué des repérages pour des cibles potentielles en vue d'attaques, dont des "installations des forces armées américaines" stationnées sur le sol allemand.

Selon l'hebdomadaire Der Spiegel, la grande base américaine bavaroise de Grafenwöhr, où des soldats ukrainiens sont formés à l'utilisation de chars américains de combat Abrams, était notamment dans leur viseur.

La ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser a salué le travail des services de sécurité qui ont "empêché de possibles attentats à l'explosif qui devaient frapper et saper notre aide militaire à l'Ukraine".

"Il s'agit d'un cas particulièrement grave d'activité présumée d'agents pour le régime criminel (du président russe Vladimir) Poutine", a-t-elle dénoncé sur son compte X.

«Prêt à commettre» des attentats

Des policiers ont également perquisitionné les domiciles et les lieux de travail des deux hommes mercredi.

Concrètement, ils sont soupçonnés "d'avoir été actifs pour un service de renseignement étranger" dans ce que les procureurs qualifient eux aussi de "cas particulièrement grave" d'espionnage.

Le principal accusé, Dieter S., échangeait des informations avec une personne liée aux services de renseignement russes depuis octobre 2023 en vue d'éventuels actes de sabotage sur le territoire allemand.

"Les actions visaient en particulier à saper le soutien militaire apporté par l'Allemagne à l'Ukraine contre la guerre d'agression russe", ont déclaré les procureurs.

Dieter S. se serait déclaré prêt auprès de ce contact à "commettre des attentats à l'explosif et des incendies criminels, principalement contre des infrastructures militaires et des sites industriels en Allemagne".

À cette fin, il a rassemblé des informations sur des cibles potentielles, pris des photos et tourné des vidéos de certaines cibles potentielles comme des transports et d'équipements militaires, puis aurait ensuite communiqué ces informations à son contact.

Alexander J. s'est joint à lui à partir de la fin mars 2024, selon le parquet.

Dieter S. est également accusé d'appartenir à une organisation "terroriste" étrangère, les procureurs le soupçonnant d'avoir été un combattant d'une milice armée séparatiste de la "République populaire de Donetsk", dans l'est de l'Ukraine, entre 2014 et 2016.

Ne pas se laisser «intimider»

L'Allemagne ne va pas se laisser "intimider", a déclaré la ministre de l'Intérieur, ajoutant que son pays, plus gros fournisseur européen d'armes à Kiev, continuerait "à soutenir massivement l'Ukraine".

L'annonce des arrestations intervient alors que le ministre de l'Economie Robert Habeck effectue jeudi une visite surprise à Kiev.

L'Allemagne a fait face à plusieurs affaires d'espionnage présumé pour le compte de la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine au début de l'année 2022.

Un ancien agent secret allemand est actuellement jugé à Berlin pour avoir transmis des informations classées secrètes au services de sécurité russes (FSB) à l'automne 2022, accusation qu'il nie catégoriquement.

En novembre 2022, un Allemand a été condamné à une peine avec sursis pour avoir fait passer des informations aux services de renseignement russes alors qu'il travaillait comme officier de réserve pour l'armée allemande.

"Nous savons que l'appareil du pouvoir russe prend également pour cible notre pays, nous devons réagir à cette menace de manière déterminée", a commenté le ministre de la Justice Marco Buschmann.


Australie: le centre commercial rouvre ses portes, cinq jours après l'attaque au couteau

Le centre commercial de Sydney où six personnes ont été tuées lors d'une attaque à l'arme blanche a rouvert ses portes jeudi, des visiteurs attristés passant devant les rangées de boutiques encore fermées pour rendre hommage aux victimes. (AFP)
Le centre commercial de Sydney où six personnes ont été tuées lors d'une attaque à l'arme blanche a rouvert ses portes jeudi, des visiteurs attristés passant devant les rangées de boutiques encore fermées pour rendre hommage aux victimes. (AFP)
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  • Les magasins rouvriront normalement vendredi, près d'une semaine après qu'un homme de 40 ans a mené une attaque meurtrière dans le vaste complexe commercial
  • Tout au long de la semaine, de nombreuses personnes ont déposé des fleurs devant le centre commercial, généralement bondé de familles venues faire leurs courses

SYDNEY: Le centre commercial de Sydney où six personnes ont été tuées lors d'une attaque à l'arme blanche a rouvert ses portes jeudi, des visiteurs attristés passant devant les rangées de boutiques encore fermées pour rendre hommage aux victimes.

Les magasins rouvriront normalement vendredi, près d'une semaine après qu'un homme de 40 ans a mené une attaque meurtrière dans le vaste complexe commercial Westfield Bondi Junction.

Mais la réouverture partielle de jeudi a été présentée comme une occasion pour les habitants de Sydney choqués de se recueillir.

Cela permet d'exprimer notre solidarité, nos condoléances et de "tourner la page sur ce qui a été une période très difficile" pour la ville, a déclaré le chef du gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud, Chris Minns.

Il s'agit, selon lui, d'un "premier pas vers la guérison".