Berger réclame un geste «  très fort » du gouvernement sur les retraites

Alors que le recours du gouvernement au 49.3 pour faire adopter sa réforme au Parlement s'est traduit par un durcissement de la contestation, émaillée d'échauffourées quotidiennes, M. Berger a décrit : "un climat qui est dangereux" et  "une colère qui monte". (AFP).
Alors que le recours du gouvernement au 49.3 pour faire adopter sa réforme au Parlement s'est traduit par un durcissement de la contestation, émaillée d'échauffourées quotidiennes, M. Berger a décrit : "un climat qui est dangereux" et  "une colère qui monte". (AFP).
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Publié le Lundi 27 mars 2023

Berger réclame un geste «  très fort » du gouvernement sur les retraites

  • Alors que la Première ministre Elisabeth Borne a tendu dimanche la main aux syndicats et aux partis politiques afin de "mettre de l'apaisement", M. Berger a interrogé: "C'est quelle main tendue ?"
  • "Il vaut mieux faire redescendre la température que d'attiser les choses", selon lui

PARIS: Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a appelé lundi le gouvernement à un "bougé très fort sur les retraites", ajoutant qu'il n’accepterait "la main tendue" d'Elisabeth Borne aux syndicats, que si la réforme était "mise de côté".

"Il faut un bougé très fort du gouvernement sur la question des retraites, c'est à dire qu'il faut qu'il dise 'les 64 ans ne s'appliqueront pas' ", a déclaré le responsable syndical, interrogé sur France 2, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation.

"Je suis préoccupé (par) la situation", a-t-il ajouté. "J'appelle le président de la République et la Première ministre à entendre qu'il y a une voie de sortie, mais que cela nécessite de faire un mouvement de leur côté", a-t-il affirmé, rappelant avoir proposé une "ouverture" en faisant une pause et en discutant "pendant six mois et du travail et des retraites."

«  Mélenchon et ses amis sont les rentiers de la colère  », accuse Véran

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a dénoncé lundi l'attitude de Jean-Luc Mélenchon et de LFI, des "rentiers de la colère" selon lui, qui sont "prêts à saper nos institutions", après les violences à Sainte-Soline ce week-end ou dans les mobilisations contre la réforme des retraites.

"Jean-Luc Mélenchon, il est insoumis devant les violences policières, mais il est soumis devant toutes les autres formes de violence et vous savez pourquoi? Parce que Jean-Luc Mélenchon et ses amis, ce sont les rentiers de la colère, les rentiers de la misère des petites gens et ce sont les actionnaires de ces formes de violence", a attaqué le ministre sur BFMTV et RMC.

M. Véran les a accusés d'être "prêts à saper nos institutions pour les causes qu'ils servent".

Il a jugé "inacceptable" et irresponsable" la participation samedi à la manifestation interdite de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), contre les mégabassines, d'élus "essentiellement d'extrême gauche, portant l'écharpe", qui "expliquent que le problème (des violences) c'est les policiers", malgré la "présence de centaines de personnes qui viennent de l'étranger pour casser du policier", selon lui.

Un manifestant est entre la vie et la mort après de violents affrontements avec les forces de l'ordre, dont autorités et organisateurs se rejettent la responsabilité sur fond d'opposition à un projet de retenues d'eau.

"Ce n'est pas un délit de participer à une manifestation interdite, chacun fait son choix, je pense que la cause est juste", a répondu sur RTL la députée Clémence Guetté, qui faisait partie des élus LFI présents samedi.

"Sans les BRAV-M, sans ce cirque, il ne se passerait absolument rien d'autre qu'une marche dans les champs", avait critiqué sur Twitter le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon.

"On respecte les institutions, là où certains essaient de les attaquer parfois à coups de boules de pétanque, parfois à coups de tweets rageurs ou parfois à coups de happenings dans l'hémicycle, avec un continuum entre la violence exprimée à l'Assemblée nationale et celle qu'on peut retrouver dans la rue", a déploré Olivier Véran.

Alors que la Première ministre Elisabeth Borne a tendu dimanche la main aux syndicats et aux partis politiques afin de "mettre de l'apaisement", M. Berger a interrogé: "C'est quelle main tendue ? Je suis désolé de le dire comme ça mais elle est où la main tendue, sur la question des retraites ? (Or) c'est le sujet actuel", a-t-il répondu.

"Si la main tendue c'est rediscutons et travail et des retraites, et en mettant de côté pour l'instant la réforme qui a été adoptée par le 49-3, qui n'est pas validée par le conseil constitutionnel (...),  si ces deux sujets sont sur la table, on va discuter", a-t-il ajouté.

"Vous n'imaginez pas quand même qu'il y a deux millions de personnes dans la rue jeudi dernier", d'un côté et "qu'on (ne) va pas discuter des retraites si on est invités à discuter" d'un autre côté.

Alors que le recours du gouvernement au 49.3 pour faire adopter sa réforme au Parlement s'est traduit par un durcissement de la contestation, émaillée d'échauffourées quotidiennes, M. Berger a décrit : "un climat qui est dangereux" et  "une colère qui monte". Il a appelé à "ne pas tomber dans la folie qui pourrait s'emparer de ce pays avec de la violence mais aussi un ressentiment social très profond".

"Il vaut mieux faire redescendre la température que d'attiser les choses", selon lui.

Quant à savoir si la journée de mobilisation mardi sera la dernière, il a répondu: "non, c'est pas forcément la dernière (...) On va au moins aller jusqu'au conseil constitutionnel". La décision de ce dernier est attendue d'ici à trois semaines.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.