Retraites: des avocats dénoncent une «  répression » accrue des mineurs

A Tulle, Marseille, Saint-Brieuc ou ailleurs, la presse quotidienne régionale chronique ces arrestations de mineurs. (AFP).
A Tulle, Marseille, Saint-Brieuc ou ailleurs, la presse quotidienne régionale chronique ces arrestations de mineurs. (AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 31 mars 2023

Retraites: des avocats dénoncent une «  répression » accrue des mineurs

  • L'avocat de Seine-Saint-Denis Me John Bingham a assisté deux adolescents de 14 et 15 ans qui ont passé "36 heures" en garde à vue entre mardi et mercredi, une durée "disproportionnée pour des faits tout à fait banals"
  • Le symbole de manifestants mineurs placés en garde à vue voire blessés est toujours fort. "Attention aux jeunes", a mis en garde le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin mardi

PARIS: "Arsène* à la maison, Darmanin en prison!": comme pour cet adolescent de 14 ans, relâché sans poursuites d'un commissariat parisien après 17 heures de garde à vue, des avocats dénoncent une répression accrue qui viserait à étouffer la mobilisation des mineurs contre la retraite à 64 ans.

Sous les clameurs d'une trentaine de camarades à sa sortie, Arsène* a raconté mi-mars à l'AFP, ému, son interpellation après avoir été "chargé par les CRS, nassé", puis "dénoncé" par le serveur d'un café où il s'était réfugié.

"Il a été traité comme un adulte alors qu'il n'est qu'un enfant", s'indigne sa mère, Rim. Sa professeure, Marie, abonde, "choquée" par l'arrestation d'un élève "extrêmement calme".

Le symbole de manifestants mineurs placés en garde à vue voire blessés est toujours fort. "Attention aux jeunes", a mis en garde le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin mardi, avant la 10e journée de mobilisation, dans un message aux préfets dévoilé par Mediapart et confirmé à l'AFP.

Si le sociologue Olivier Galland, interrogé par Le Monde, estime que la mobilisation des jeunes n'est pas "massive", comparée par exemple à la révolte contre le CPE (contrat première embauche) en 2006, elle est depuis quelques semaines "plus marquée", notamment chez les étudiants, remarque Stéphane Sirot, chercheur spécialiste des mouvements sociaux, contacté par l'AFP.

A Tulle, Marseille, Saint-Brieuc ou ailleurs, la presse quotidienne régionale chronique ces arrestations de mineurs.

L'avocat de Seine-Saint-Denis Me John Bingham a assisté deux adolescents de 14 et 15 ans qui ont passé "36 heures" en garde à vue entre mardi et mercredi, une durée "disproportionnée pour des faits tout à fait banals", dit-il. Comme le prévoit la procédure en cas de poursuites, ils verront ultérieurement un juge des enfants.

Mais pour Me Guillaume Arnaud, au vu du nombre élevé de gardes à vue dénoncées par des avocats, magistrats et ONG - 1.346 entre le 16 et le 25 mars dans toute la France, d'après la Chancellerie -, les forces de l'ordre font "la pêche au chalut et ne savent pas exactement qui elles prennent dans leurs filets".

 

Longtemps frileux, les influenceurs prennent parti

Fini le consensuel, place à l'ère de l'engagement? Rompant avec la neutralité politique jusqu'ici affichée, plusieurs stars françaises des réseaux sociaux prennent position contre la réforme des retraites, allant jusqu'à se joindre aux manifestations, un basculement majeur, selon les experts interrogés par l'AFP.

"Les formes contre la réforme": moquées dans une chronique de l'émission Quotidien, diffusée vendredi dernier, pour leur slogan entonné lors d'une manifestation place de la République à Paris, les influenceuses Polska (845.000 abonnés sur TikTok) et Tootatis (550.000 abonnés sur Instagram) ont déploré des propos jugés "hyper sexistes" et "hyper misogynes".

De quoi recueillir de nombreux soutiens notamment auprès d'élus, de la députée insoumise Nadège Abomangoli à la maire de Paris Anne Hidalgo.

"Le but c'était juste de trouver un slogan un peu parlant, qui reste dans la tête, un peu marrant, pour influencer les jeunes à manifester", avait répondu dans une vidéo Polska, qui s'est de nouveau montrée dans les rues lors de la manifestation du 28 mars sur ses réseaux.

Enième exemple de la mobilisation soudaine des créateurs de contenus "grand public" et "lifestyle", à l'image d'Enjoy Phoenix (6 millions d'abonnés sur Instagram) et Lena Situations (4 millions d'abonnés), qui ont notamment dénoncé sur ce réseau social le recours à l'article 49.3 par le gouvernement.

Si par le passé les stars du web ont pu se mobiliser autour de thématiques "moins clivantes" comme l'environnement, ou internationales comme les violences policières aux Etats-Unis dans le sillage du mouvement "Black Live Matters", "c'est la première fois qu'il y a des créateurs qui s'engagent sur un sujet politique, non systémique et franco-centré", affirme à l'AFP Antonin Assié, co-fondateur d'Odace, agence spécialisée dans la communication numérique.

« Je m'excuse »

Depuis le 1er février, près de 2.000 publications sur le sujet des retraites ont été postés sur les réseaux sociaux par près d'un millier d'influenceurs, avec un pic le jeudi 16 mars, selon les données compilées par Reech, entreprise spécialisée en marketing d'influence.

Un basculement lié à l'annonce du 49.3, mais aussi et surtout par la forte attente des "followers", qui reprochaient à leurs influenceurs préférés "de ne pas avoir pris la parole" et de ne pas s'être engagés sur le sujet, explique à l'AFP son dirigeant Guillaume Doki-Thonon.

"Après réflexion, je suis vraiment un gamin de ne pas m'être renseigné sur ce qu'il se passe en France, tout ça parce que je ne suis pas touché personnellement par la réforme des retraites", avait par exemple écrit le 21 mars sur Twitter Inoxtag, Youtubeur phare chez les 14-20 ans, suivi par plus de 10 millions d'abonnés sur les réseaux.

"Vous me donnez de la force toute l'année, vous me faites vivre et moi je ne fais rien quand tout va mal pour vous. On doit être solidaire et je m'excuse de ne pas avoir pris la peine de m'informer correctement. Je suis de votre côté et s'il faut partager des tweets ou cagnottes pour les grévistes je le ferai, j'essayerai de me rendre utile maintenant", avait ajouté le créateur de contenus, âgé de 21 ans.

Un positionnement qui tranche avec les influenceurs recrutés pour faire le relais de messages gouvernementaux à destination de la jeunesse, pour faire la promotion des gestes barrières durant la pandémie ou du service national universel (SNU).

Sans oublier le concours d'anecdotes d'Emmanuel Macron avec les Youtubeurs McFly et Carlito, tourné en mai 2021 à l'Elysée.

Avec quelles conséquences possibles sur leurs relations avec les marques, alors que leurs partenariats et contenus sponsorisés représentent une grande part de leurs revenus ?

Aucun contrat d'envergure n'a été rompu à ce jour mais "les marques analysent de plus en plus la +brand safety+ d'un influenceur", autrement dit si leurs prises de positions "passées et futures" peuvent avoir un impact sur leur image de marque, souligne Guillaume Doki-Thonon.

« Eviter un drame »

Combien de mineurs ? L'Intérieur a renvoyé vers la Chancellerie, qui a indiqué à l'AFP que sur ces mêmes dates, 11 mineurs ont été présentés à la justice à l'issue de leurs gardes à vue et 14 convoqués à une date ultérieure. Sans préciser le nombre global de gardes à vue ou même d'interpellations.

Pour certains avocats, ces privations de liberté qui seraient accompagnées de brimades ou violences sont plus nombreuses que dans de récents mouvements sociaux.

"Les forces de l'ordre sont prêtes à tout pour en finir avec la contestation", explique l'avocate d'Arsène*, Me Elsa Marcel.

En "privant de liberté le plus longtemps possible" ces grands enfants, les parquets veulent "casser le mouvement", ajoute Me Bingham.

Il est contredit par une magistrate parisienne, selon qui les mineurs ne représenteraient que 10% des gardes à vue, ce qui serait "extrêmement faible", et par le magistrat Aurélien Martini, chargé du dossier mineurs pour l'Union syndicale des magistrats, qui n'a lui non plus "pas de remontées particulières" sur le sujet.

Il analyse différemment l'éventuelle sévérité judiciaire : l'objectif peut être de "faire retomber la tension, éviter un drame et avertir" parents et mineurs "des risques".

Certains s'inquiètent pourtant du risque d'une "radicalisation" de la jeunesse.

Pour l'avocate Chainon Pascual, les forces de l'ordre "vêtues comme des Robocop qui répriment, intimident la jeunesse lycéenne", cela "fait peur" à celle-ci, "et de la peur ne naît jamais rien de bon".

"Certains lycéens se transforment en Apaches et sortent de gardes à vue (...) avec l'envie d'en découdre. On est flippés", s'inquiète aussi Dominique Dupart, mère d'un lycéen placé en garde à vue récemment.

Alors que des parents ont manifesté jeudi soir devant l'Hôtel de ville à Paris avec des pancartes dénonçant les mesures ayant visé leurs enfants, cette membre d'un "Comité anti répression lycéennes et lycéens" francilien vieux de bientôt deux mois concède que d'autres sont "dans un autre mode éducatif", rabrouant leur progéniture à la sortie des commissariats.

*Le prénom a été changé


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Short Url
  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Short Url
  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.