Les petits trains du futur agitent le monde du ferroviaire

( Archives) Cette photo prise le 3 mars 2003 montre un train à un passage à niveau à Lozanne, près de Lyon. Autorails futuristes, autocars sur rails ou grosses voitures roulant sur des rails, autonomes ou à hydrogène : toute une génération de nouveaux trains légers pourrait voir le jour en France dans les prochaines années, pour sauver les petites lignes. (Photo, AFP)
( Archives) Cette photo prise le 3 mars 2003 montre un train à un passage à niveau à Lozanne, près de Lyon. Autorails futuristes, autocars sur rails ou grosses voitures roulant sur des rails, autonomes ou à hydrogène : toute une génération de nouveaux trains légers pourrait voir le jour en France dans les prochaines années, pour sauver les petites lignes. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 07 avril 2023

Les petits trains du futur agitent le monde du ferroviaire

  • Il s'agit de mettre au point des trains bien plus légers que les TER actuels, moins chers et plus adaptés aux plus petites des petites lignes, et si possible français
  • Des start-up avaient déjà fait des propositions, prises plus ou moins au sérieux

PARIS: Autorails futuristes, autocars sur rails ou grosses voitures roulant sur des voies ferrées, autonomes ou à hydrogène: toute une génération de nouveaux trains légers pourrait voir le jour ces prochaines années en France, pour sauver les petites lignes.

"Il y a beaucoup d'inventivité, d'innovation", a salué le président de la SNCF Jean-Pierre Farandou, mardi à l'Assemblée nationale. "On est en train d'inventer le matériel régional de demain!"

Il s'agit de mettre au point des trains bien plus légers que les TER actuels, moins chers et plus adaptés aux plus petites des petites lignes, et si possible français.

Le petit monde du ferroviaire s'est vraiment mis à plancher sur la question sous l'impulsion du secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari début 2020.

Des start-up avaient déjà fait des propositions, prises plus ou moins au sérieux. Et la SNCF a pris le taureau par les cornes, mobilisant des grands noms pour inventer des trains: Alstom, Bosch, CAF, Capgemini, Michelin, Thales, Wabtec...

"Il faut qu'on se secoue un peu et qu'on arrive à innover", expose Carole Desnost, la directrice de l'innovation à la SNCF.

"Après, qui porte l'ambition, si ce n'est pas la SNCF?" La compagnie a selon elle "un rôle de catalyseur", avec en toile de fond l'ambition du groupe public de doubler la part du ferroviaire dans les transports en une dizaine d'années, ainsi que la perspective de l'abandon des trains diesel en 2035.

"On n'a pas voulu proposer un modèle, mais une gamme qui se décline en fonction de la densité des trafics, de l'état de la voie et du nombre de passagers", expose Mme Desnost. Avec un mot d'ordre: "simplifier".

La SNCF expose volontiers trois maquettes d'engins très différents.

Renaissance de la Micheline 

Officiellement lancé en mars chez l'équipementier Texelis --qui fournit des essieux ultralégers-- à Limoges, le "train léger innovant" ressemble à un autorail futuriste de deux voitures, avec une drôle de cabine perchée sur le toit qui rappelle le mythique Picasso de la SNCF des années 1950. Deux fois plus léger et 30% moins cher qu'un (petit) TER, avec des batteries permettant de parcourir 200 km, il pourrait être mis en circulation en 2029.

Le modèle suivant, Draisy, est un autocar sur rail design pouvant embarquer jusqu'à 80 personnes. Une renaissance high-tech de la Micheline des années 1930! Ce "tramway des campagnes" sur batteries est conçu pour rouler sur de courtes distances, de 20 à 100 km. Il pourrait faire ses premiers tours de roues dès 2025 et être commercialisé deux ans plus tard.

Plus novateur, Flexy est un gros taxi collectif de 14 places assises, capable de rouler sur des voies ferrées, puis de les quitter aux passages à niveau pour s'engager sur des routes, grâce à des pneus et des roues conçus par Michelin qui s'adaptent aux rails. Démonstration en 2025.

Sur plus ou moins le même créneau, la Société d'ingénierie, de construction et d'exploitation de la Ferromobile, présidée par l'ancien ministre Arnaud Montebourg veut lancer des monospaces passant d'un univers à l'autre, en libre-service sur la route et autonomes sur les rails.

Deux start-up, enfin, planchent sur des navettes autonomes.

Taxirail propose de petits véhicules de 40 places - qui pourront circuler seuls, à deux ou à trois modules - fonctionnant avec des batteries et de l'hydrogène. Son concepteur Régis Coat promet un début des essais à la fin de l'année sur un bout de ligne à Port-Jérôme (Seine-Maritime).

Ecotrain promet de son côté une navette autonome "frugale" de 30 places, à l'énergie solaire. Avec un prototype début 2025.

"En même temps qu'on travaille sur la machine, la vraie complexité porte sur le modèle économique", relève le coordinateur du projet Philippe Bourguignon.

Il s'agit de réinventer toute l'exploitation des lignes, avec des normes moins contraignantes pour les voies, une signalisation adaptée aux besoins du véhicule, une production d'énergie intégrée, etc.

Plusieurs centaines de petites lignes en France pourraient accueillir cette génération de trains légers, encore en exploitation ou fermées depuis longtemps. Pour aller à Etretat, Cabourg, Autun, Digne, Roscoff, Quiberon, Felletin... L'idée est partout d'offrir des services fréquents, tout en réduisant fortement les coûts.

"Toutes les régions sont intéressées", assure Jean-Aimé Mougenot, le patron des TER chez SNCF Voyageurs. C'est elles qui achèteront les trains.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.