Un membre d'une base militaire à l'origine de la fuite de documents confidentiels américains

Le gouvernement américain tente d'évaluer l'impact possible de l'apparente fuite de documents confidentiels qui sont apparus sur plusieurs plateformes dont Twitter et Telegram, affirme le porte-parole du département d'État, Vedant Patel. (Capture d’écran)
Le gouvernement américain tente d'évaluer l'impact possible de l'apparente fuite de documents confidentiels qui sont apparus sur plusieurs plateformes dont Twitter et Telegram, affirme le porte-parole du département d'État, Vedant Patel. (Capture d’écran)
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Publié le Jeudi 13 avril 2023

Un membre d'une base militaire à l'origine de la fuite de documents confidentiels américains

  • La fuite, qui fait l'objet d'une enquête criminelle de la part du département américain de la Justice, provient d'un homme ayant comme pseudonyme «OG»
  • Les documents mis en ligne révèlent les inquiétudes des services de renseignement américains quant à la viabilité d'une contre-offensive ukrainienne contre les forces russes, en raison de problèmes de formation et de ravitaillement

WASHINGTON : La fuite de documents américains classifiés est l'oeuvre d'un jeune homme ayant travaillé sur une base militaire et partagé ses informations sur un groupe privé en ligne, selon le journal Washington Post.

Le quotidien américain affirme dans un article publié mercredi avoir interrogé sous le sceau de l'anonymat deux membres du réseau social Discord où ont été publiées des centaines de pages de documents confidentiels, dont certains top secret ou concernant la guerre en Ukraine ou encore des alliés des Etats-Unis.

La fuite, qui fait l'objet d'une enquête criminelle de la part du département américain de la Justice, provient d'un homme ayant comme pseudonyme «OG». Il a régulièrement publié pendant des mois des centaines de pages recopiées sur des documents dans la base militaire où il travaille, avance le journal, qui ajoute que la personne interrogée a refusé de préciser de quelle base il s'agissait.

Elle a affirmé que «OG» passait «une partie de sa journée à l'intérieur d'une installation sécurisée qui interdisait les téléphones portables et autres appareils électroniques», et qu'il «travaillait d'arrache-pied pendant des heures à rédiger des documents classifiés à partager avec ses camarades sur le serveur Discord», écrit le journal.

Il a plus tard pris des photos de documents et les a transmises à son groupe. «Lorsqu'il s'est avéré trop fastidieux de reproduire des centaines de documents classifiés à la main, il a commencé à publier des centaines de photos des documents eux-mêmes», poursuit le quotidien.

«OG» a demandé aux autres membres du groupe de ne pas diffuser les documents, et qu'il n'avait pas l'intention d'être un lanceur d'alerte, assure le média en citant l'une de ses sources.

Certaines informations étaient tellement sensibles qu'elles étaient marquées «NOFORN», c'est-à-dire à ne pas divulguer auprès d'étrangers, avance le Washington Post.

Selon un membre du groupe cité par le quotidien, «OG» «semblait penser que son savoir d'initié offrirait aux autres une protection contre le monde troublé qui les entoure».

«OG» portait «un regard sombre sur le gouvernement», selon le média, qui écrit: «Le jeune membre du groupe a déclaré que (OG) parlait des Etats-Unis, et en particulier des forces de l'ordre et de la communauté du renseignement, comme d'une force sinistre qui cherchait à supprimer ses citoyens et à les maintenir dans l'ignorance. Il pestait contre +l'excès de pouvoir du gouvernement+».

Le groupe d'environ 24 personnes, des hommes et des garçons pour la plupart, s'est formé autour de leur «amour mutuel des armes à feu, du matériel militaire et de Dieu», constituant un «club par cooptation en 2020 sur Discord», selon le média.

- Risque «très grave» -

Les documents mis en ligne révèlent les inquiétudes des services de renseignement américains quant à la viabilité d'une contre-offensive ukrainienne contre les forces russes, en raison de problèmes de formation et de ravitaillement.

Un document examiné par l'AFP fait état des préoccupations des Etats-Unis à propos de la capacité de l'Ukraine à continuer à se défendre contre les frappes russes.

Des dizaines de photos de ces documents ont été relayées sur Twitter, Telegram ou Discord ces derniers jours, certains ayant sans doute circulé sur internet depuis des semaines, sinon des mois, avant d'attirer l'attention de la presse.

Les autorités américaines n'ont toutefois pas publiquement confirmé l'authenticité de ces documents publiés en ligne, et elle n'a pas encore été vérifiée de manière indépendante. Le Pentagone a néanmoins affirmé que cette affaire posait un risque «très grave» pour la sécurité nationale des Etats-Unis.

Outre le sujet ukrainien, certains documents semblent par ailleurs indiquer une collecte de renseignements opérée par les Etats-Unis et ciblant certains de leurs alliés, comme Israël et la Corée du Sud. Washington tente depuis de les rassurer.

De nombreux documents ne sont plus disponibles là où ils avaient été publiés, et selon la presse, les autorités les auraient fait supprimer.

Les retombées de cette fuite apparente pourraient être importantes, mettant potentiellement en danger les sources de renseignement des Etats-Unis, tout en donnant à leurs ennemis des informations précieuses.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.