Molières 2023: Triomphe de la Comédie-Française et d'une pièce sur Alzheimer

Le metteur en scène français Christian Hecq avec l'actrice Amanda Lear après avoir reçu le Molière du meilleur acteur dans un théâtre subventionné pour «Le Bourgeois Gentilhomme» lors de la 34e cérémonie des Molières (Photo, AFP).
Le metteur en scène français Christian Hecq avec l'actrice Amanda Lear après avoir reçu le Molière du meilleur acteur dans un théâtre subventionné pour «Le Bourgeois Gentilhomme» lors de la 34e cérémonie des Molières (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 25 avril 2023

Molières 2023: Triomphe de la Comédie-Française et d'une pièce sur Alzheimer

  • Aïda Asgharzadeh a été récompensée du prix de la meilleure autrice francophone vivante pour sa pièce «Les poupées persanes»
  • Cette 34e édition a été marquée par une prise de parole de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak

PARIS: Les Molières ont sacré lundi la Comédie-Française pour une production délirante du "Bourgeois Gentilhomme", ainsi qu'une émouvante pièce sur la maladie d'Alzheimer créée au "off" d'Avignon.

Cette 34e édition a été marquée par une prise de parole de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, présente dans la salle. Elle a défendu son bilan face à deux artistes qui l'ont interpellée sur scène concernant la réforme des retraites.

Juste avant la soirée, quelques dizaines de manifestants équipés de casseroles et de poêles s'étaient rassemblés devant le Théâtre de Paris pour protester contre la réforme, à l'appel de la CGT Spectacle.

La cérémonie a également été marquée par l'hommage de la dramaturge franco-iranienne Aïda Asgharzadeh à la "révolution en Iran", enjoignant la salle à danser brièvement en soutien à cinq femmes détenues pour avoir dansé en "crop top" et dont la vidéo – devenue virale sur TikTok – a été diffusée sur un écran géant.

Mme Asgharzadeh a été récompensée du prix de la meilleure autrice francophone vivante pour sa pièce "Les poupées persanes", qui s'inspire librement de l'histoire de ses parents, engagés politiquement contre le Chah avant qu'ils ne fuient le pays avec l'instauration du régime islamique.

"En France, on doit de soutenir la révolution iranienne", a-t-elle clamé.

Parmi les autres vainqueurs de la soirée, la nouvelle version du spectacle culte "Starmania" a remporté deux Molières (spectacle musical, création visuelle et sonore), une consécration pour Thomas Jolly, metteur en scène qui sera aux manettes de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris.

Il a reçu un des prix aux côtés du co-créateur du spectacle original, Luc Plamondon, très ému.

Maître de cérémonie, le metteur en scène Alexis Michalik, récompensé de plusieurs Molières dans sa carrière, a tenté de donner une image plus dynamique à cette soirée, ouvrant le bal avec une chanson qu'il a interprétée lui-même, escorté d'un groupe de comédiens, dans le style de la comédie musicale.

Ont notamment suivi une succession de blagues ("la planète, c'est pas comme la ministre de la Culture qu'on peut changer tous les deux ans", a lancé une comédienne prétendant être une éco-guerrière), des sketchs (un Molière "cassé" remplacé par un César), une performance drag, un hommage à la légende du théâtre Peter Brook ou un autre à la musique afro-américaine par les chanteurs de la comédie musicale "Black Legends".

Mais la soirée a surtout été celle de la Comédie-Française côté théâtre public, avec quatre Molières, dont trois pour "Le Bourgeois Gentilhomme" (meilleur comédien pour Christian Hecq) meilleur spectacle et meilleure mise en scène).

Derrière la comédie de Molière se tient "le couple en or" de la scène française: le sociétaire du Français Christian Hecq et la metteuse en scène et plasticienne Valérie Lesort, qui ont déjà reçu plusieurs Molières ces dernières années grâce à des spectacles tout public plébiscités pour leur inventivité ("20 000 lieux sous les mers", "Le voyage de Gulliver").

La vénérable institution a également été récompensée pour "La Reine des neiges, l'histoire oubliée", mise en scène par Johanna Boyé.

Toujours dans le public, Sara Giraudeau a été sacrée meilleure comédienne face à Isabelle Huppert, Isabelle Carré, et Catherine Hiegel, pour son interprétation dans "Le syndrome de l'oiseau", inspirée de l'affaire Natascha Kampusch.

Côté privé, la pièce "Oublie-moi", une pépite créée au "off" d'Avignon en 2022, avec un budget modeste, a gagné trois Molières (meilleur spectacle du privé, meilleur comédien pour Thierry Lopez et meilleure comédienne pour Marie-Julie Baup). Il s'agit d'un mélodrame émouvant sur la tourmente d'un couple à cause de la maladie d'Alzheimer.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.