Standard Chartered affirme que l’Arabie saoudite a des possibilités de croissance

Standard Chartered s’engage également à mettre en œuvre l’Initiative verte saoudienne et l’Initiative pour un Moyen-Orient vert, lancées par le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane en 2021. (Shutterstock)
Standard Chartered s’engage également à mettre en œuvre l’Initiative verte saoudienne et l’Initiative pour un Moyen-Orient vert, lancées par le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane en 2021. (Shutterstock)
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Publié le Dimanche 30 avril 2023

Standard Chartered affirme que l’Arabie saoudite a des possibilités de croissance

  • Standard Chartered mène ses activités dans le Royaume depuis 2011 au moyen de sa licence sur les marchés des capitaux et a déjà mis en place des licences similaires aux Émirats arabes unis
  • La participation des femmes au marché du travail saoudien est de 37% – le plus haut niveau jamais atteint

LONDRES: L’Arabie saoudite est un marché important «en pleine croissance et prometteur». Il ouvre la voie à des possibilités bancaires à grande échelle pour la région et le monde, déclare mercredi un responsable bancaire.

«Le partenariat en matière de commerce et d’investissement entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni est très fort et historique», soutient Mazen Fahad al-Bunyan, PDG de Standard Chartered dans le Royaume, à Arab News, en marge d’une tournée de présentation au Royaume-Uni qui a coïncidé avec le lancement des résultats du premier trimestre de la banque multinationale basée au Royaume-Uni mercredi. «Le couloir du commerce est très puissant. Il a enregistré 15,3 milliards de riyals saoudiens (1 SAR =0,24 Euro) l’année dernière – une croissance de 47% qui exclut les investissements directs étrangers de 5,1 milliards de riyals saoudiens, plus ou moins. Cela est important pour les deux pays et nous aimerions jouer également un rôle là-dedans.»

en bref

Standard Chartered mène ses activités dans le Royaume depuis 2011 au moyen de sa licence sur les marchés des capitaux et a déjà mis en place des licences similaires aux Émirats arabes unis. La banque envisage de faire de même en Égypte d’ici la fin de l’année.

Elle est déjà présente sur dix-huit marchés dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et M. Al-Bunyan affirme que la société a une «stratégie très claire» pour la région.

«Le marché ne nous est pas étranger», dit-il. «En réalité, c’est un marché très important pour nous. Nous continuons d’investir pour renforcer nos activités locales, recruter des équipes sur le terrain, investir dans les systèmes numériques et apporter notre expertise de pointe, qu’il s’agisse de personnes ou de produits innovants», ajoute-t-il.

La société de services bancaires aux particuliers, aux entreprises et aux institutions  a annoncé un premier trimestre très solide au cours duquel les bénéfices ont bondi de 21%, dépassant les attentes. La hausse des taux d’intérêt a stimulé les revenus de ses activités de gestion de trésorerie et de banque de détail.

Les bénéfices en Afrique et au Moyen-Orient ont augmenté de 9%, mais de 31% en devises constantes, puisque les revenus ont augmenté de 26% avec une forte croissance de la gestion de trésorerie et des dépôts de détail, selon le rapport.

«Cela a été en partie compensé par l’augmentation des dépenses de 14% en devises constantes, reflétant les pressions inflationnistes dans la région. Les charges de dépréciation représentaient une libération nette de 26 millions de dollars (1 dollar = 0,90 euro), soit une réduction de 18 millions de dollars par rapport à l’année précédente», indique-t-il.

Standard Chartered mène ses activités dans le Royaume depuis 2011 au moyen de sa licence sur les marchés des capitaux et a déjà mis en place des licences similaires aux Émirats arabes unis. La banque envisage de faire de même en Égypte d’ici la fin de l’année.

«Les résultats trimestriels atteints sont de loin les plus élevés depuis 2014 pour la banque dans son ensemble. La qualité de nos actifs est diversifiée et nous sommes sur la bonne voie pour atteindre nos objectifs de 2024», précise M. Al-Bunyan.

«Notre objectif pour 2024 est d’atteindre un rendement de 14% sur fonds propres tangibles, mais nous cherchons à améliorer davantage nos activités et nos opérations dans le Royaume, en apportant nos capacités sur le terrain pour nous rapprocher de nos clients mondiaux et locaux également, et pour aider à réaliser et à soutenir les objectifs de l’initiative Vision 2030.»

Il ajoute que, même pendant les crises, y compris la pandémie de Covid-19, l’entreprise continuait à être performante et a affirmé que la banque ne faisait face à aucun défi, mais  « uniquement à plus de possibilités».

Il poursuit: «Les autres activités de Standard Chartered en Arabie comprennent le développement des talents locaux et l’engagement auprès des principales parties prenantes du pays. Nous avons également lancé le programme ‘Women in Tech’ axé sur le soutien aux femmes entrepreneures dans le domaine numérique. C’est un programme très riche et très avantageux.»

La participation des femmes au marché du travail saoudien est de 37% – le plus haut niveau jamais atteint, précise-t-il.

«Le partenariat en matière de commerce et d’investissement entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni est très fort et historique.»- Mazen Fahad al-Bunyan, PDG de Standard Chartered dans le Royaume
«Le partenariat en matière de commerce et d’investissement entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni est très fort et historique.»- Mazen Fahad al-Bunyan, PDG de Standard Chartered dans le Royaume

«Le partenariat en matière de commerce et d’investissement entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni est très fort et historique.»- Mazen Fahad al-Bunyan, PDG de Standard Chartered dans le Royaume

Il met également en lumière certaines initiatives de jeunesse importantes puisque 70% de la population saoudienne est âgée de moins de 30 ans. «Nos talents sur le terrain sont très jeunes», dit-il.

Standard Chartered a lancé une initiative communautaire mondiale appelée Future Makers qui se concentre sur les jeunes. La société a déjà introduit le programme qui se concentre sur l’éducation, l’employabilité et l’entrepreneuriat en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et à Bahreïn, et envisage également de le mettre en place en Égypte, note M. Al-Bunyan.

«Le programme fournit aux jeunes les compétences requises pour entrer sur le marché de l’emploi à l'avenir.»

Standard Chartered s’engage également à mettre en œuvre l’Initiative verte saoudienne et l’Initiative pour un Moyen-Orient vert, lancées par le prince héritier Mohammed ben Salmane en 2021, mentionne M. Al-Bunyan.

«L’initiative est très complète et pourrait servir de modèle à adopter pour d’autres régions. En tant que région, les Saoudiens ont montré qu’ils étaient sérieux quant à la réalisation de ces objectifs», conclut-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne contre un véhicule dans le sud 

Des équipes d'urgence libanaises bouclent le périmètre d'un incendie sur le site des frappes israéliennes suite à des ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. Photo d'illustration (Photo par AFP)
Des équipes d'urgence libanaises bouclent le périmètre d'un incendie sur le site des frappes israéliennes suite à des ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. Photo d'illustration (Photo par AFP)
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  • Deux personnes ont été tuées jeudi dans une frappe israélienne contre un véhicule dans le sud du Liban
  • Israël mène régulièrement des frappes au Liban, principalement dans le sud, affirmant cibler le Hezbollah pro-iranien, plus de cinq mois après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu le 27 novembre

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes sur une localité du sud du Liban, a annoncé le ministère libanais de la Santé.

Le ministère a indiqué dans un communiqué qu'une frappe "menée par un drone de l'ennemi israélien contre une voiture dans la localité de Maiss el-Jabal a tué un Libanais et blessé deux Syriens".

Une autre personne a été tuée dans une seconde frappe sur cette localité, a ajouté le ministère dans un autre communiqué.

Israël mène régulièrement des frappes au Liban, principalement dans le sud, affirmant cibler le Hezbollah pro-iranien, plus de cinq mois après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu le 27 novembre.

Au début de la guerre à Gaza en octobre 2023, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas, le Hezbollah a tiré des roquettes à partir du sud du Liban sur Israël, affirmant agir en soutien à son allié palestinien.

Israël a réagi en septembre 2024 par d'intenses bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, qui est sorti très affaibli de la guerre.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les Etats-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire de cinq positions frontalières où il a maintenu des troupes, malgré l'accord.

Le Liban affirme respecter l'ensemble de ses engagements et impute à Israël la responsabilité du non-respect de l'accord.

Lundi, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé plus de 50 "cibles terroristes" en un mois au Liban "après des violations du cessez-le-feu et des accords entre Israël et le Liban, posant une menace pour l'Etat d'Israël et sa population".

 


Les Emirats vont lever l'interdiction à leurs ressortissants de se rendre au Liban

Les Emirats arabes unis vont lever l'interdiction faite à leurs ressortissants de se rendre au Liban, qui avait été imposée lors d'une querelle diplomatique en 2021, selon une déclaration conjointe des deux pays publiée jeudi. (AFP)
Les Emirats arabes unis vont lever l'interdiction faite à leurs ressortissants de se rendre au Liban, qui avait été imposée lors d'une querelle diplomatique en 2021, selon une déclaration conjointe des deux pays publiée jeudi. (AFP)
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  • En 2021, les Emirats arabes unis avaient interdit à leurs ressortissants de se rendre au Liban, et rappelé leurs diplomates en poste à Beyrouth en signe de solidarité avec l'Arabie saoudite, après les critiques d'un ministre libanais envers Riyad
  • Ni Beyrouth ni Abou Dhabi n'avaient interdit les déplacements des Libanais aux Emirats arabes unis, bien que certains aient eu des difficultés à obtenir des visas

DUBAI: Les Emirats arabes unis vont lever l'interdiction faite à leurs ressortissants de se rendre au Liban, qui avait été imposée lors d'une querelle diplomatique en 2021, selon une déclaration conjointe des deux pays publiée jeudi.

Cette décision a été annoncée au lendemain d'une rencontre à Abou Dhabi entre le président libanais Joseph Aoun et son homologue émirati Mohammed ben Zayed Al-Nahyane.

"Les deux parties sont convenues d'autoriser les citoyens à voyager, après avoir pris les mesures nécessaires pour faciliter les déplacements entre les deux pays et mis en place les mécanismes appropriés", indique le communiqué.

En 2021, les Emirats arabes unis avaient interdit à leurs ressortissants de se rendre au Liban, et rappelé leurs diplomates en poste à Beyrouth en signe de solidarité avec l'Arabie saoudite, après les critiques d'un ministre libanais envers l'intervention militaire de Ryad au Yémen.

Ni Beyrouth ni Abou Dhabi n'avaient interdit les déplacements des Libanais aux Emirats arabes unis, bien que certains aient eu des difficultés à obtenir des visas.

Le Fonds d'Abou Dhabi pour le développement, qui soutient des projets d'infrastructure dans les pays en développement, enverra une délégation au Liban pour étudier d'éventuels projets communs, ajoute le communiqué.

Les liens entre les deux pays se sont détériorés au cours de la dernière décennie en raison de l'influence du Hezbollah pro-iranien sur le Liban.

Mais depuis que le Hezbollah est sorti affaibli fin novembre de plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte, avec Israël, les Emirats arabes unis manifestent à nouveau leur intérêt pour le Liban, à la suite d'autres pays du Golfe.

En mars, l'Arabie saoudite avait déclaré qu'elle examinerait les "obstacles" à la reprise des importations libanaises et à la levée de l'interdiction faite à ses ressortissants de se rendre au Liban.

M. Aoun avait auparavant rencontré le prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, à Ryad, où il effectuait son premier voyage à l'étranger depuis son entrée en fonction en janvier.

M. Aoun, qui a les faveurs de Ryad et de Washington, a été élu après que l'affaiblissement du Hezbollah et le renversement en Syrie de l'allié du mouvement, Bachar al-Assad, ont modifié l'équilibre des pouvoirs au Liban.

 


Syrie: l'un des principaux chefs religieux druzes dénonce une «campagne génocidaire» contre sa communauté

 Au moins quinze combattants druzes ont été tués mercredi dans une embuscade près de Damas, a rapporté jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). (AFP)
Au moins quinze combattants druzes ont été tués mercredi dans une embuscade près de Damas, a rapporté jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). (AFP)
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  • Des combats avaient opposé mercredi à Sahnaya, près de Damas, des groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite à des combattants druzes, avant un retour à un calme précaire
  • Les 15 combattants druzes, qui se rendaient à Sahnaya, ont été pris pour cible "par les forces de sécurité, et des hommes armés qui leur sont affiliés", selon l'ONG

DAMAS: La plus haute autorité spirituelle des druzes de Syrie a dénoncé jeudi une "campagne génocidaire" contre sa communauté et s'en est pris au pouvoir d'Ahmad al-Chareh, au lendemain de combats confessionnels ayant fait des dizaines de morts près de Damas.

Ces heurts entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite illustrent l'instabilité persistante en Syrie, près de cinq mois après le renversement du président Bachar al-Assad, issu de la minorité alaouite.

Dans un communiqué, cheikh Hikmat al-Hajri a dénoncé une "campagne génocidaire injustifiée" visant des "civils à leur domicile" et réclamé "une intervention immédiate de forces internationales".

"Nous ne faisons plus confiance à une entité qui prétend être un gouvernement (...) Un gouvernement ne tue pas son peuple en recourant à ses propres milices extrémistes, puis, après les massacres, prétend que ce sont des éléments incontrôlés". "Un gouvernement protège son peuple."

Les combats à Jaramana et Sahnaya, où vivent des chrétiens et des druzes, ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait début mars plus de 1.700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite. Les violences avaient été déclenchées par des attaques des pro-Assad contre les forces de sécurité.

Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences contre cette minorité.

Les druzes sont une minorité ésotérique issue de l'islam chiite et ses membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël. Les alaouites sont une autre branche minoritaire de l'islam, tandis que le sunnisme et le chiisme en sont les deux principaux courants.

"Engagement ferme" 

Les combats près de Damas ont été déclenchés lundi soir par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir contre Jaramana, après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet. L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message.

Les heurts à Jaramana ont fait 17 morts mardi avant de s'étendre mercredi à Sahnaya où 22 combattants de deux camps ont péri, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Mercredi aussi, 15 combattants druzes ont péri dans une embuscade sur une route menant à Sahnaya, d'après l'ONG.

Des accords entre représentants des druzes et du pouvoir ont permis de rétablir le calme mardi soir à Jaramana, une banlieue de Damas, et mercredi soir à Sahnaya, à 15 km au sud-ouest de Damas, où des forces de sécurité ont été déployées.

Les autorités syriennes avaient averti qu'elles "frapperaient d'une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie", accusant des "groupes hors-la-loi" d'avoir provoqué les violences.

Le pouvoir syrien a dans ce contexte réaffirmé son "engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze". Il a aussi exprimé "son rejet catégorique de toute ingérence étrangère" après l'intervention militaire israélienne.

"Etendre le chaos" 

Israël a mené plusieurs frappes affirmant cibler des objectifs du pouvoir syrien.

Les druzes d'Israël forment une minorité arabophone d'environ 150.000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l'armée et la police par rapport à leur nombre.

Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt, a accusé Israël d'instrumentaliser les druzes de Syrie. "Israël continue de vouloir appliquer son plan de toujours (...) consistant à morceler la région en entités confessionnelles et étendre le chaos", a-t-il déclaré fin mars.

Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d'ouverture envers les druzes.

Mais les dignitaires druzes ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie et rejeté les menaces israéliennes contre le pouvoir syrien.

"En se plaçant en protecteur de la communauté druze, Israël espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain (...)", estime Michael Horowitz, un analyste indépendant.