Rwanda: au moins 130 morts dans des inondations dévastatrices

Des débris recouvrent partiellement une route après un glissement de terrain après de fortes pluies à Rubengera, au Rwanda, le 3 mai 2023 (Photo, AFP)
Des débris recouvrent partiellement une route après un glissement de terrain après de fortes pluies à Rubengera, au Rwanda, le 3 mai 2023 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 04 mai 2023

Rwanda: au moins 130 morts dans des inondations dévastatrices

  • Quelque 2 500 maisons ont par ailleurs été partiellement détruites
  • Le gouvernement a annoncé qu'il accorderait une indemnisation aux familles de victimes de 100 000 francs rwandais (80 euros) par parent mort dans la catastrophe

RUBAVU: Recherche de victimes, maisons détruites par milliers, routes coupées: le Rwanda continuait jeudi d'évaluer les dégâts causés par des inondations qui ont fait jusqu'à présent 130 morts, l'une des pires catastrophes de ces dernières années dans ce pays.

Des pluies torrentielles dans la nuit de mardi à mercredi ont causé des inondations et glissements de terrain dévastateurs dans les provinces du Nord, de l'Ouest et du Sud.

"Le nombre de morts est maintenant de 130", a déclaré à l'AFP le porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, Alain Mukuralinda, ajoutant que cinq portés disparus étaient toujours recherchés.

Par ailleurs, 77 personnes ont été blessées, dont 36 étaient toujours hospitalisées jeudi matin.

"Nous ne connaissons pas le nombre total de sans-abri pour le moment, le comptage est en cours. Ce que nous savons, c'est que plus de 5.100 maisons ont été détruites et qu'elles abritaient toutes des familles", a déclaré Alain Mukuralinda.

Quelque 2.500 maisons ont par ailleurs été partiellement détruites, selon le comptage du gouvernement.

Dans le district de Karongi, dans la province de l'Ouest, plus de 370 familles - soit plus de 1.440 personnes - ont été relogées dans des abris temporaires, selon l'Agence rwandaise de radiodiffusion (RBA), qui chapeaute la radio et la télévision publiques.

Parmi les victimes, Anonciata pleure un de ses fils. "J'ai retrouvé mon enfant enseveli sous des pierres et des briques qui lui sont tombées dessus lors des fortes pluies. Il est mort à l'hôpital", raconte-t-elle à l'AFP. "Un autre de mes enfants a aussi été grièvement blessé à la tête. Je prie pour qu'il survive".

Pour Imacule Kankwanzi, la vie normale ne peut reprendre dans son village: il n'y a rien à manger et les routes sont bloquées. "Nos maisons sont soit détruites soit inondées", dit-elle à l'AFP. "Ma maison est complètement sous l'eau. On est au désespoir", résume cette femme.

"Tout a été détruit" 

Le Premier ministre Edouard Ngirente, qui a entamé jeudi une visite des zones les plus sinistrées, s'est rendu auprès de familles préparant l'enterrement de leurs proches.

A Rubavu, commune de l'ouest du pays, la crue de la rivière Sebaya, qui se jette dans le lac Kivu quelques kilomètres en aval, a fait d'importants dégâts.

Jacqueline Mukamana, une habitante, s'est ruée hors de chez elle à minuit lorsque des voisins l'ont alertée que la rivière sortait de son lit. "Notre maison, et tout (le reste), a été détruit", raconte-t-elle à l'AFP.

Un autre habitant, Paul Bizimana, était soulagé d'être parvenu à faire sortir sa famille: "J'ai réussi à sauver mes enfants et les membres de ma famille (...) Au moins, ils sont en sécurité".

Selon la police rwandaise, trois importantes routes de la province de l'Ouest sont "temporairement impraticables".

Le gouvernement a annoncé qu'il accorderait une indemnisation aux familles de victimes de 100 000 francs rwandais (80 euros) par parent mort dans la catastrophe.

Saisons des pluies 

Le pape François s'est dit jeudi "profondément attristé par les morts et la destruction", disant prier pour les morts, les blessés, les déplacés et les secouristes.

L'Afrique de l'Est connaît régulièrement des inondations et glissements de terrain lors des saisons des pluies, dont la plus intense a lieu de mars à mai. Leur intensité et leurs fréquences ne devraient cesser d'augmenter avec le changement climatique, estiment les experts météorologiques.

En Ouganda, six personnes ont été tuées mercredi dans un glissement de terrain dans la région de Kisoro, dans le sud-ouest, non loin de la frontière rwandaise, selon la Croix Rouge locale.

Le mois dernier en Éthiopie, au moins 14 personnes sont mortes à cause des inondations et glissements de terrain provoqués par de fortes pluies dans le sud, tandis que des centaines de têtes de bétail ont péri et des dizaines de maisons ont été endommagées.

En 2018, au moins 215 personnes avaient été tuées au Rwanda durant les quatre premiers mois de l'année par des inondations et des glissements de terrain causés par les fortes précipitations, selon des chiffres gouvernementaux.

Fin 2019, deux mois de pluies incessantes ayant entraîné des inondations et coulées de boue avaient tué au moins 265 personnes et fait des centaines de milliers de déplacés dans la région, notamment au Burundi, au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda et au Soudan du Sud.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.