L'écrivain français Philippe Sollers est mort à 86 ans

L'écrivain français Philippe Sollers, membre du jury, est photographié après l'annonce du lauréat du prix littéraire Décembre de cette année, le 7 novembre 2016 à Paris. Sollers est décédé à l'âge de 86 ans, a annoncé sa maison d'édition Gallimard le 6 mai 2023. (Photo by JACQUES DEMARTHON / AFP)
L'écrivain français Philippe Sollers, membre du jury, est photographié après l'annonce du lauréat du prix littéraire Décembre de cette année, le 7 novembre 2016 à Paris. Sollers est décédé à l'âge de 86 ans, a annoncé sa maison d'édition Gallimard le 6 mai 2023. (Photo by JACQUES DEMARTHON / AFP)
Short Url
Publié le Samedi 06 mai 2023

L'écrivain français Philippe Sollers est mort à 86 ans

  • «Les Éditions Gallimard ont la grande tristesse de faire part du décès de Philippe Sollers, né Philippe Joyaux, survenu le 5 mai 2023», a annoncé l'éditeur dans un communiqué, confirmant une information du Figaro
  • «Il était le plus vénitien des écrivains français, tout en dédales, masques et labyrinthes», a pour sa part réagi sur Twitter Michel Field, le directeur culture et spectacle vivant de France Télévisions

PARIS: Figure de la scène littéraire française et du Tout-Paris depuis plus d'un demi-siècle, l'écrivain Philippe Sollers est décédé vendredi à l'âge de 86 ans, a-t-on appris samedi auprès des éditions Gallimard.

Auteur de plus de 80 romans, essais et monographies, directeur de revues et longtemps habitué des plateaux de télévision, Philippe Sollers avait atteint la notoriété avec son roman «Femmes» en 1983.

«Les Éditions Gallimard ont la grande tristesse de faire part du décès de Philippe Sollers, né Philippe Joyaux, survenu le 5 mai 2023», a annoncé l'éditeur dans un communiqué, confirmant une information du Figaro.

«L'homme épris de liberté et des beautés de ce monde, l'amoureux des beaux-arts, de la musique et des lettres célébrant le sacré d'ici-bas, l'infatigable animateur de la vie intellectuelle et littéraire qui créa et anima avec ses amis les revues +Tel quel+ (1960) et +L'infini+ (1983), l'auteur d'une œuvre romanesque novatrice et anticonformiste et d'essais critiques à la sensibilité universelle, l'ami furtif et attentif qui n'a jamais renoncé à dire que +le bonheur est possible+, a rejoint +la vérité du grand merveilleux silence+», poursuit Gallimard.

«Je suis venu, j'ai vécu, j'ai rêvé», ajoute l'éditeur, citant l'un des derniers ouvrages du défunt, «Agent Secret» (2021).

«Il était le plus vénitien des écrivains français, tout en dédales, masques et labyrinthes», a pour sa part réagi sur Twitter Michel Field, le directeur culture et spectacle vivant de France Télévisions, saluant cet auteur d'un dictionnaire amoureux de Venise.

«Jamais scolaire, plutôt solaire. Il a marqué de son empreinte et de son ironie plusieurs décennies de vie intellectuelle et littéraire. En plus, il était drôle et amical», a-t-il ajouté.

Né le 28 novembre 1936 à Talence (Gironde) dans une famille d'industriels, gaullistes de gauche et catholiques, Philippe Sollers avait abandonné ses études pour se consacrer à la littérature, troquant son patronyme de Joyaux pour celui de Sollers, du latin «sollus» et «ars» («tout entier art») et publiant son premier roman, «Une curieuse solitude», à 22 ans.

Il était marié depuis 1967 à la psychanalyste Julia Kristeva, avec qui il a eu un fils David.

 

 

Le monde de la culture dit «adieu» à Philippe Sollers, mort à 86 ans

PARIS: «Joyau unique de la littérature», «infatigable animateur de la vie intellectuelle» à la «joie contagieuse», l'écrivain provocateur et médiatique Philippe Sollers est décédé vendredi à l'âge de 86 ans, suscitant une vague de réactions dans le monde de l'édition et au-delà.

 

«Les Éditions Gallimard ont la grande tristesse de faire part du décès de Philippe Sollers, né Philippe Joyaux, survenu le 5 mai 2023», a annoncé samedi son éditeur dans un communiqué, confirmant une information du Figaro.

 

Cet auteur de plus de 80 romans, essais et monographies, directeur de revues et longtemps habitué des plateaux de télévision était un «amoureux des beaux-arts, de la musique et des lettres célébrant le sacré d'ici-bas», écrit Gallimard, saluant un homme «épris de liberté».

 

«L'infatigable animateur de la vie intellectuelle et littéraire qui créa et anima avec ses amis les revues +Tel quel+ (1960) et +L'infini+ (1983), l'auteur d'une œuvre romanesque novatrice et anticonformiste et d'essais critiques à la sensibilité universelle, l'ami furtif et attentif qui n'a jamais renoncé à dire que +le bonheur est possible+, a rejoint +la vérité du grand merveilleux silence+», poursuit la maison d'édition.

 

Et d'ajouter : «Je suis venu, j'ai vécu, j'ai rêvé», en référence à l'un des derniers ouvrages du défunt, «Agent Secret» (2021).

 

La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a également rendu hommage sur Twitter à un «personnage indomptable, inclassable, au regard taquin et à l'esprit vif, qui avait érigé la provocation en art et bousculé notre époque», déplorant la perte d'un «Joyau unique de la littérature».

 

Relayant sur le même réseau social une de ses interviews pour France inter, le journaliste Augustin Trapenard a dit «Adieu» à celui qui «avait parlé de lambeaux, de style et de scandale, avec cette joie contagieuse qui faisait de chacun de ses entretiens un dialogue délicieux».

 

- «Vénitien» -

Né le 28 novembre 1936 à Talence (Gironde) dans une famille d'industriels, gaullistes de gauche et catholiques, Philippe Sollers avait vite abandonné ses études pour se consacrer à la littérature.

 

Troquant son patronyme de Joyaux pour celui de Sollers, du latin «sollus» et «ars» («tout entier art»), il publie son premier roman, «Une curieuse solitude», à 22 ans.

 

Lauréat du prix Médicis en 1961 pour «Le Parc», il accède à la notoriété en 1983 avec le roman «Femmes», dont certains critiques dénoncent la «pornographie».

 

«Il était le plus vénitien des écrivains français, tout en dédales, masques et labyrinthes», a pour sa part réagi Michel Field, le directeur culture et spectacle vivant de France Télévisions, au sujet de l'auteur d'un dictionnaire amoureux de Venise.

 

«Jamais scolaire, plutôt solaire. Il a marqué de son empreinte et de son ironie plusieurs décennies de vie intellectuelle et littéraire. En plus, il était drôle et amical», a-t-il salué.

 

«La France perd un écrivain libre, à l'écriture vagabonde et pourtant aiguisée comme une lame», a estimé sur Twitter Bruno Le Maire. «Je perds un ami, intarissable sur notre passion commune : la musique» a ajouté le ministre de l’Économie, également édité chez Gallimard.

 

Comme lui, l'écrivain Marek Halter a regretté la disparition d'«un ami, un complice, un frère. Il m'a fait aimer la littérature quand j'étais encore peintre. Nous sommes nés la même année, +une bonne année+, disait-il».

 

Marié depuis 1967 à la psychanalyste Julia Kristeva, avec qui il a eu un fils David, il a vécu une double vie amoureuse, vouant un «amour fou» à l'écrivaine belge Dominique Rolin, de 23 ans son aînée.

 

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
Short Url
  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
Short Url
  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Short Url
  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.