A Lisbonne, le fado mis en sourdine par la crise sanitaire

La chanteuse de fado Claudia Picado (d), le guitariste portugais Pedro Dias (g) et le guitariste classique Carlos Vicoso (c) à la maison de fado "Tasca do Chico" dans le quartier Bairro Alto à Lisbonne le 12 novembre 2020. (Patricia de Melo Moreira / AFP)
La chanteuse de fado Claudia Picado (d), le guitariste portugais Pedro Dias (g) et le guitariste classique Carlos Vicoso (c) à la maison de fado "Tasca do Chico" dans le quartier Bairro Alto à Lisbonne le 12 novembre 2020. (Patricia de Melo Moreira / AFP)
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Publié le Vendredi 04 décembre 2020

A Lisbonne, le fado mis en sourdine par la crise sanitaire

  • Destination à la mode au moment où le tourisme s'est effondré en raison de la pandémie, la région de Lisbonne a accueilli deux millions d'étrangers entre janvier et septembre, soit moins d'un tiers qu'à la même période de l'année dernière
  • Chanteurs ou musiciens, les "fadistes" subissent de plein fouet l'impact économique et social de la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19

LISBONNE : Spectacles annulés, disque reporté... "La pandémie a tout chamboulé !", se lamente Claudia Picado, une chanteuse plongée dans le désarroi par la fermeture de la plupart des maisons de fado de Lisbonne, ville sous couvre-feu désertée par les touristes.

"Cette année s'annonçait très bien pour moi : je chantais tous les soirs dans les lieux culte du fado, j'avais pas mal de concerts programmés à l'étranger, je devais sortir un disque... et puis tout s'est brusquement arrêté", soupire cette Portugaise de 36 ans, fixant le portrait de son petit garçon de huit ans posé sur le buffet de son salon.

Chanteurs ou musiciens, les "fadistes" comme Claudia Picado subissent de plein fouet l'impact économique et social de la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19.

Souvent précaires, ils sont désemparés devant les difficultés des maisons de fado, qui avaient déjà perdu l'essentiel de leur clientèle avec la chute du tourisme et qui désormais doivent fermer dès 22H30 en raison des récentes restrictions sanitaires.

Dans le quartier populaire de l'Alfama, présenté comme le berceau du fado, l'établissement "Porta d'Alfama" essaie d'ouvrir au moins une fois par semaine, car sa propriétaire, Maria Ferreira, a décidé de résister, même si elle perd de l'argent.

"Quand j'ai des réservations, j'appelle les fadistes, sinon je n'ouvre même pas!", confie cette quinquagénaire, que tout le monde appelle "Tininha".

Elevée dans ce quartier pittoresque connu pour ses ruelles qui serpentent à flanc de colline face à l'estuaire du Tage, elle tente avec difficulté d'animer une association de commerçants locaux pour alerter les pouvoirs publics sur leur situation difficile.

"Les gens ont peur"

Avant la crise sanitaire, Claudia Picado se produisait régulièrement chez "A Severa", une maison de fado qui a dû fermer ses portes début novembre.

"On s'est rendu compte qu'on perdait moins d'argent en fermant", explique Alexandrina Dominguez, responsable de ce restaurant situé au cœur du Bairro Alto, un autre quartier populaire de Lisbonne prisé des touristes et des fêtards.

Créé il y a 65 ans par ses grands-parents, l'établisement, qui employait une vingtaine de salariés, avait déjà fermé ses portes pendant plus de quatre mois lors de la première vague de la pandémie avant de rouvrir pendant l'été, mais les affaires ont à peine repris.

"En août, nous avons servi un total de 80 repas. C'est l'équivalent de ce que nous servions en une seule soirée", détaille la quinquagénaire devant une salle aux larges panneaux d'azulejos blancs et bleus, ces carreaux de faïence emblématiques du Portugal qui reproduisent les vieux quartiers de la capitale.

Destination à la mode au moment où le tourisme s'est effondré en raison de la pandémie, la région de Lisbonne a accueilli deux millions d'étrangers entre janvier et septembre, soit moins d'un tiers qu'à la même période de l'année dernière.

Et ceux qui s'y rendent évitent les locaux comme celui de Mme Dominguez. "Aujourd'hui, les gens ont peur de venir dans une maison de fado. Ils préfèrent dîner en terrasse", précise-t-elle en cachant son émotion derrière son masque.

"Aucune protection"

Quelques rues plus loin, la maison de fado "O Faia" a fait le choix de rester ouverte, mais sa situation n'est guère meilleure.

"Cet endroit était toujours noir de monde!", se souvient avec nostalgie Antonio Rocha, 82 ans, l'un des chanteurs qui s'y produit.

Vêtu d'un élégant blazer blanc qui lui donne un air de crooner, il chante ce soir devant une salle quasi vide, alors qu'elle pourrait accueillir près de 90 personnes. Seul un couple profite du spectacle donné par trois chanteurs de fado qui se relaient et leurs guitaristes.

"C'est un drame!", s’exclame le gérant, Pedro Ramos. "Nos pertes sont supérieures à 80% ... Nous allons être contraints de fermer aussi", affirme ce quadragénaire à la barbe poivre et sel.

Ses 25 salariés auront droit aux subventions prévues en cas de chômage partiel, mais ce n'est pas le cas des chanteurs et des musiciens qui, pour la plupart, sont précaires.

"C'est leur situation qui nous préoccupe vraiment, car ils n'ont aucune protection", s'inquiète Paulo Valentim, président de l'Association qui représente 19 maisons de fado à Lisbonne.

A de très rares exceptions, les "fadistes" ne signent pas de contrat avec les maisons de fado où ils se produisent, afin de pouvoir mener leur carrière librement.

Mais leur indépendance est synonyme de précarité, car au Portugal, les artistes ne disposent pas d'un statut d'intermittent du spectacle tel qu'il existe, par exemple, en France.

 


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.