Deux séismes au nord de Strasbourg, la géothermie en question

Une ligne électrique de 400 000 volts et 137 kilomètres reliant l'ouest de Strasbourg et Metz, dans l'est de la France. (Jean-Christophe Verhaegen/AFP)
Une ligne électrique de 400 000 volts et 137 kilomètres reliant l'ouest de Strasbourg et Metz, dans l'est de la France. (Jean-Christophe Verhaegen/AFP)
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Publié le Vendredi 04 décembre 2020

Deux séismes au nord de Strasbourg, la géothermie en question

  • L'épicentre du séisme survenu à Strasbourg vendredi à 06 :59 se trouve à une dizaine de kilomètres au nord de la ville, à proximité de la centrale géothermique de l'entreprise Fonroche pas encore mise en exploitation
  • Le Réseau national de surveillance sismique (Rénass) a classé le tremblement de terre survenu comme "induit"

STRASBOURG, France : Un séisme de magnitude 3,5 lié au développement d'un projet de centrale géothermique a réveillé vendredi matin les habitants de l'agglomération de Strasbourg, suivi d'un autre de magnitude 2,8, entraînant l'arrêt des activités de la centrale par l'exploitant et la remise en cause du projet par des élus.

Le Réseau national de surveillance sismique (Rénass) a classé ce tremblement de terre survenu à 06H59 comme "induit", c'est-à-dire provoqué par l'activité humaine. L'épicentre du séisme se trouve à une dizaine de kilomètres au nord de Strasbourg, à proximité de la centrale géothermique de l'entreprise Fonroche pas encore mise en exploitation, sur les communes de Vendenheim et Reichstett.

Sur ce site, deux puits distants d'un kilomètre ont été creusés, profonds de cinq kilomètres, afin de pomper l'eau chaude souterraine pour en exploiter en surface le potentiel énergétique, avant de la réinjecter sous pression dans le sous-sol.

Un porte-parole de Fonroche a confirmé que la secousse était bien liée à ces activités. Dans un communiqué, la société a annoncé le déclenchement d'une procédure de diminution progressive de la circulation d'eau dans les puits, vers un "arrêt total". La procédure "se déroulera sur environ un mois", précise Fonroche.

"Psychose"

Cette secousse intervient après plusieurs autres tremblements de terre moins intenses enregistrés depuis 13 mois et liés à l'activité de géothermie.

Elle a provoqué "une psychose" chez les habitants des communes proches de l'épicentre, a déclaré à l'AFP Georges Schuler, le maire de Reichstett. Celui-ci a fait état de quelques dégâts matériels et de nombreux appels de riverains paniqués. "C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Nous demandons l'arrêt définitif de l'exploitation du site", a-t-il déclaré... juste avant une nouvelle réplique, de magnitude 2,8 enregistrée dans la même zone à 11H10.

D'autres élus des groupes d'opposition de la métropole de Strasbourg se sont également exprimés pour dénoncer le projet.

"Arrêtons de jouer aux apprentis-sorciers", a intimé Jean-Philippe Vetter, président du groupe Les Républicains, dénonçant "l'aveuglement idéologique" des élus écologistes favorables à la centrale de géothermie, et exigeant une transparence "totale".

Les dirigeants de l'Eurométropole n'ont pas réagi aux sollicitations de l'AFP.

Un abandon du projet n'est cependant pas à l'ordre du jour, a fait savoir le porte-parole de Fonroche. "Le retour d'expérience des autres centrales dans la vallée rhénane montre qu'une fois qu'elles tournent, elles ne provoquent pas spécialement de sur-réaction de la roche".

La société avait obtenu en 2016 du préfet une autorisation de forage, contre l'avis des élus des communes concernées. Elle a jusqu'ici investi près de 90 millions d'euros dans cette centrale qui vise à alimenter l'équivalent de 10.000 logements en électricité, et 26.000 en chaleur directe.

Sismicité "déclenchée"

La controverse s'amplifie depuis l'enregistrement d'un séisme de magnitude 3,1 le 12 novembre 2019. Son épicentre était situé à 5 kilomètres du site de géothermie. Considéré comme étant d'origine naturelle par Fonroche, il a été classé "induit" par le Rénass.

"Dans la sismicité induite, il faut distinguer deux phénomènes", explique Jean Schmittbuhl, directeur de recherche au CNRS en sismologie. "Il y a ceux liés à la mise en pression très directe du fluide. C'est ce qui s'est passé ces dernières semaines jusqu'à ce matin. Et il y a la sismicité dite déclenchée, quand le système, naturellement, était très proche de rompre, et que l'activité humaine constitue l'élément déclencheur. C'est ce qui s'est vraisemblablement passé l'an dernier".

D'autres expertises, menées à la demande de la préfecture par l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) et par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) n'ont pas permis de définir avec certitude l'origine du séisme de 2019.

Celui-ci avait néanmoins entraîné l'arrêt des opérations d'injection d'eau sur le site de géothermie, mais la construction de la centrale de transformation de l'énergie thermique en électricité, elle, s'était poursuivie.

En septembre, la préfecture du Bas-Rhin avait autorisé la réalisation de tests dans les puits de la centrale afin trancher la question de l'origine du séisme. Mais ces tests ont provoqué, en octobre et novembre, une nouvelle série de secousses, de magnitude plus faible, comprises entre 1,1 et 2,7, mais suffisantes pour susciter la crainte des habitants vivant à proximité.

 


Explosion d'un immeuble dans l'Ain: un troisième corps retrouvé

Lors d'une visite sur les lieux mardi, le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez avait déclaré qu'une personne "manque à l'appel, qui était probablement occupante d'un des logements". (AFP)
Lors d'une visite sur les lieux mardi, le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez avait déclaré qu'une personne "manque à l'appel, qui était probablement occupante d'un des logements". (AFP)
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  • Selon les secours, "des moyens supplémentaires déployés mardi ont permis de lancer des recherches afin de retrouver une personne portée manquante, ainsi que de procéder à des reconnaissances de sécurité dans les bâtiments environnants"
  • "La personne a été retrouvée après une heure trente (de fouilles) avec les pelleteuses", a détaillé auprès de l'AFP une source secouriste

LYON: Le corps d'une femme a été retrouvé mardi soir à Trévoux dans l'Ain, au lendemain de l'explosion d'un immeuble de quatre étages qui a fait deux autres victimes, des garçons de 3 et 5 ans, ont indiqué mercredi les secours.

"La victime manquante a été retrouvée décédée peu après 20H00 dans les décombres par les sapeurs pompiers", ont indiqué les secours dans un communiqué, précisant qu'il s'agit d'une femme.

Selon les secours, "des moyens supplémentaires déployés mardi ont permis de lancer des recherches afin de retrouver une personne portée manquante, ainsi que de procéder à des reconnaissances de sécurité dans les bâtiments environnants", ont précisé les secours.

"La personne a été retrouvée après une heure trente (de fouilles) avec les pelleteuses", a détaillé auprès de l'AFP une source secouriste.

Lors d'une visite sur les lieux mardi, le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez avait déclaré qu'une personne "manque à l'appel, qui était probablement occupante d'un des logements".

Deux frères âgés de 3 et 5 ans avaient été retrouvés lundi dans la soirée sous les décombres, en arrêt cardio-respiratoire et n'avaient pas pu être réanimés.

Outre les trois décès, 13 personnes ont été hospitalisées en urgence relative, 53 autres ont été prises en charge pour des blessures légères ou en cellule psychologique, selon le bilan des secours.

Les gendarmes sont chargés d'une enquête menée sous l'égide du parquet de Bourg-en-Bresse pour déterminer les causes de l'explosion qui a eu lieu vers 17H30 lundi au rez-de-chaussée de l'immeuble.

Le maire de Trévoux, Marc Péchoux, a évoqué devant la presse la piste d'une explosion due au gaz mais le parquet a souligné mardi dans un communiqué qu'à ce stade, les causes exactes n'étaient "pas encore déterminées avec certitude".

Au total 22 appartements et 7 maisons individuelles sont désormais inhabitables. Mardi, les propriétaires de 14 maisons ont pu regagner leur domicile, qui présentent "des dégâts mineurs", selon les secours.


Commerce: Macron dit préférer une politique "coopérative" avec la Chine aux droits de douane

Le président français Emmanuel Macron attend avant d'accueillir le président roumain à l'Élysée, à Paris, le 9 décembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron attend avant d'accueillir le président roumain à l'Élysée, à Paris, le 9 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron privilégie une approche coopérative avec la Chine pour corriger des déséquilibres commerciaux « non viables », tout en gardant l’option de droits de douane si Pékin ne réagit pas
  • Il appelle l’UE à renforcer sa compétitivité, à mieux mobiliser son épargne et à promouvoir l’euro

PARIS: Emmanuel Macron, qui avait menacé d'imposer à la Chine des droits de douane européens dans les "prochains mois", appelle dans une tribune publiée mardi dans le Financial Times à privilégier une approche "coopérative" avec Pékin pour résorber les déséquilibres commerciaux qui ne sont "plus viables".

"Imposer des droits de douane et des quotas sur les importations chinoises serait une réponse non coopérative", dit le président français dans le quotidien des affaires britannique.

"Nous devons reconnaître que ces déséquilibres sont à la fois le résultat d'une faible productivité européenne et de la politique chinoise d'une croissance tirée par les exportations. Poursuivre dans cette voie risque d'entraîner un conflit commercial grave, mais la Chine et l'UE ont toutes deux les moyens de corriger ces déséquilibres", plaide-t-il.

Au retour de son déplacement en Chine début décembre, Emmanuel Macron avait affirmé avoir prévenu les dirigeants chinois que "s'ils ne réagissaient pas" pour réduire leur excédent commercial qui ne cesse d'augmenter avec l'Union européenne, les Européens seraient "contraints, dans les tout prochains mois, de prendre des mesures fortes" comme "par exemple des droits de douane sur les produits chinois".

"Je préfère de loin la coopération, mais je plaiderai en faveur de cette dernière solution si nécessaire", explique-t-il dans le Financial Times, tout en se montrant plus conciliant.

"Je suis toutefois convaincu qu'en tenant véritablement compte des besoins et des intérêts de chacun, nous pouvons établir un agenda macroéconomique international qui profitera à tous", ajoute-t-il en effet, rappelant que "la résolution des déséquilibres mondiaux sera au cœur de l'agenda de la présidence française du G7" en 2026.

Pour montrer que l'Europe est prête à faire sa part dans cette approche "coopérative", le président français prône "un nouveau programme économique fondé sur la compétitivité, l'innovation et la protection" au niveau des Vingt-Sept.

"Afin de financer les investissements dont nous avons besoin, l'Europe doit tirer parti de son pool d'épargne d'environ 30.000 milliards d'euros", en en dirigeant une plus grande partie vers les entreprises européennes, estime-t-il.

"L'Europe devrait également chercher à renforcer le rôle international de l'euro à travers le développement de stablecoins en euros et l'introduction d'un euro numérique", ajoute-t-il parmi les mesures proposées.

Emmanuel Macron entend porter ces positions aussi lors du prochain Conseil européen, jeudi à Bruxelles.


Dermatose: Lecornu demande «une accélération de la stratégie vaccinale», va recevoir les syndicats

Sébastien Lecornu a demandé mardi une "accélération de la stratégie vaccinale" contre la dermatose nodulaire contagieuse qui touche les élevages, et recevra "dans la semaine" les syndicats agricoles dont certains contestent la gestion par le gouvernement de cette épizootie, a annoncé son entourage à l'issue d'une réunion sur le sujet. (AFP)
Sébastien Lecornu a demandé mardi une "accélération de la stratégie vaccinale" contre la dermatose nodulaire contagieuse qui touche les élevages, et recevra "dans la semaine" les syndicats agricoles dont certains contestent la gestion par le gouvernement de cette épizootie, a annoncé son entourage à l'issue d'une réunion sur le sujet. (AFP)
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  • Le Premier ministre tiendra une deuxième réunion à ce sujet à 17H30 avec les mêmes ministres et des préfets en visioconférence
  • Il a demandé à son gouvernement "une clarification et une accélération de la stratégie vaccinale qui doit davantage tenir compte de la réalité de chaque département" pour "protéger nos éleveurs et l'élevage français"

PARIS: Sébastien Lecornu a demandé mardi une "accélération de la stratégie vaccinale" contre la dermatose nodulaire contagieuse qui touche les élevages, et recevra "dans la semaine" les syndicats agricoles dont certains contestent la gestion par le gouvernement de cette épizootie, a annoncé son entourage à l'issue d'une réunion sur le sujet.

Le Premier ministre tiendra une deuxième réunion à ce sujet à 17H30 avec les mêmes ministres et des préfets en visioconférence. Il a demandé à son gouvernement "une clarification et une accélération de la stratégie vaccinale qui doit davantage tenir compte de la réalité de chaque département" pour "protéger nos éleveurs et l'élevage français", appelant à "garantir" une "disponibilité des doses" de vaccins "plus forte".

Il a également demandé un "état des lieux des contrôles sur les transports interdits d'animaux", "un plan d’accompagnement pour les petits élevages" ainsi qu'"un plan de repeuplement adapté à l’Occitanie".