«Reprendre le flambeau»: des Ukrainiennes veuves de guerre s'engagent sur le front

Des amis et des parents rendent hommage au soldat ukrainien Valerii Sosnovskii, décédé dans la région de Donetsk, lors de ses funérailles à Poltava le 11 mai 2023, en pleine invasion de l'Ukraine par la Russie. (Photo par Ihor Tkachov / AFP)
Des amis et des parents rendent hommage au soldat ukrainien Valerii Sosnovskii, décédé dans la région de Donetsk, lors de ses funérailles à Poltava le 11 mai 2023, en pleine invasion de l'Ukraine par la Russie. (Photo par Ihor Tkachov / AFP)
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Publié le Vendredi 12 mai 2023

«Reprendre le flambeau»: des Ukrainiennes veuves de guerre s'engagent sur le front

  • Selon la vice-ministre de la Défense Ganna Maliar, 42.000 femmes sont engagées dans l'armée dont 5.000 combattent sur le front
  • «Les gens qui ne combattent pas actuellement devraient petit à petit se préparer à faire la guerre. Tôt ou tard, la plupart d'entre nous seront engagés», estime l’une d’elles

KARLIVKA, Ukraine : Svitlana Povar et son mari Semion avaient conclu un pacte: il irait sur le front tandis qu'elle s'occuperait de leur fils. Sa mort les armes à la main a tout changé, poussant cette veuve à s'engager dans l'armée ukrainienne.

A 42 ans, le monde de Svitlana a été chamboulé lorsqu'elle a appris, le jour de son anniversaire, la mort de son mari avec qui elle partageait sa vie depuis près de 20 ans.

C'était en septembre dernier. Semion voulait que son fils puisse vivre dans un pays en paix et était parti combattre l'invasion russe.

Après cette tragique nouvelle, il était inenvisageable pour Svitlana de rester chez elle à attendre la fin de la guerre.

«J'ai passé cinq mois à supplier les bureaux d'enrôlement», raconte-t-elle à l'AFP à Kiev, lors d'une permanence accordée par l'armée.

Selon elle, son mari aurait compris sa décision.

«Parfois je sens que quelqu'un veille sur moi. Je me dis qu'il est à mes côtés, qu'il m'aide», dit-elle au moment d'évoquer ses premiers jours sur le front près du point chaud de Bakhmout dans l'Est.

- «Tout ira bien» -

Selon la vice-ministre de la Défense Ganna Maliar, 42.000 femmes sont engagées dans l'armée dont 5.000 combattent sur le front. Impossible de savoir toutefois combien ont rejoint les rangs après la mort de leur conjoint au combat.

A l'évocation de son mari, Svitlana ne peut retenir ses larmes. Elle se souvient que lors de leur première balade en amoureux dans un parc, il s'était amusé à dire qu'ils se marieraient un jour.

Elle dit vouloir finir le travail entamé par son mari.

«Nous devons mettre un terme» à cette guerre, dit-elle. «Pas nos enfants».

Pourtant, elle n'a pas trouvé la force de dire à son fils qu'elle partait combattre dans la région de Donetsk, là même où Semion, qui servait comme tireur d'élite, a été tué.

Mais l'adolescent, qui étudie aujourd'hui en Pologne, a fini par le comprendre. Il essaye même d'évoquer avec sa mère l'éventualité qu'elle soit tuée au front.

«Quand il commence à en parler... Peut-être que j'ai tort, mais je coupe court et lui dis que tout ira bien», explique-t-elle.

Ievguénia Kolesnitchenko a elle décidé lors de l'enterrement de son mari qu'elle aiderait son pays en devenant infirmière de guerre.

Originaire d'Avdiïvka, ville située sur la ligne de front est, cette femme de 34 ans était en Pologne avec sa fille de 13 ans et ses jumeaux de 10 ans quand elle a appris la mort de son mari à Bakhmout en novembre.

«Quand il est mort, j'ai réalisé que quelqu'un devait reprendre le flambeau», dit-elle à l'AFP, même si elle sait que son mari n'aurait pas accepté qu'elle aille sur le front.

«Les gens qui ne combattent pas actuellement devraient petit à petit se préparer à faire la guerre. Tôt ou tard, la plupart d'entre nous seront engagés», estime-t-elle.

- «Mon sacrifice» -

«Je travaille avec une idée en tête: +que le plus possible de maris et de pères puissent rentrer chez eux+», explique-t-elle, disant «toujours garder à l'esprit qu'il y a quelqu'un qui attend» chez eux les soldats blessés qu'elle soigne.

La vie d'Ievguénia a radicalement changé en quelques mois.

Avant l'invasion russe, elle avait un atelier de broderie. Maintenant elle travaille aux côtés de deux autres veuves et en connaît d'autres qui se trouvent au front.

«Certaines ont été tellement touchées par la mort de leur conjoint qu'elles ont elles aussi rejoint l'armée d'une façon ou d'une autre», explique-t-elle à l'AFP.

Cette Ukrainienne est bien consciente des risques de son engagement: elle a déjà organisé la tutelle de son fils au cas où elle venait à mourir sur le front.

«Si vous prenez la situation d'un point de vue +émotionnel+, il est probable que personne n'est prêt à payer ce prix», lâche-t-elle à propos de la mort de son conjoint.

Avant d'ajouter, certaine que le futur de son pays dépend aussi de ses actions: «C'est ce pourquoi je suis ici maintenant. Je pourrais mourir aussi. Ce serait mon sacrifice».


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.