A Nice, Ben expose une vie de souvenirs dans une ambiance foutraque

L'artiste français Benjamin Vautier, également connu sous le nom de Ben, pose à côté de ses œuvres d'art et de ses installations lors de l'avant-première de presse de sa nouvelle exposition "On est tous fous" au Musée des arts naïfs Anatole Jakovsky, à Nice, dans le sud de la France, le 12 mai 2023. (Photo Clement Mahoudeau / AFP)
L'artiste français Benjamin Vautier, également connu sous le nom de Ben, pose à côté de ses œuvres d'art et de ses installations lors de l'avant-première de presse de sa nouvelle exposition "On est tous fous" au Musée des arts naïfs Anatole Jakovsky, à Nice, dans le sud de la France, le 12 mai 2023. (Photo Clement Mahoudeau / AFP)
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Publié le Samedi 13 mai 2023

A Nice, Ben expose une vie de souvenirs dans une ambiance foutraque

  • Depuis le 5 mai et jusqu'au 6 mai 2024, cette exposition rassemble au total 550 œuvres, au musée international d'art naïf Anatole Jakovsky
  • «J'ai raclé mes fonds de tiroir, j'ai trouvé des amis, j'ai trouvé des souvenirs, et je les ai mis dans ce magasin de souvenirs», a confié Benjamin Vautier, alias Ben, aujourd'hui âgé de 87 ans

NICE, France : «On est tous fous !»: c'est sous ce titre que Benjamin Vautier, alias Ben, expose pour un an à Nice, dans une ambiance joyeusement foutraque, plus de 500 pièces, les siennes mais aussi de nombreuses issues de sa collection personnelle, signées Combas ou de parfaits inconnus.

Depuis le 5 mai et jusqu'au 6 mai 2024, cette exposition rassemble au total 550 œuvres, au musée international d'art naïf Anatole Jakovsky. Le tout déborde jusque dans le jardin, avec des sculptures ou des installations, comme ce ring appelé à accueillir des débats.

Connu pour ses fameux slogans rédigés en lettres manuscrites blanches sur fond noir, «Je ne sais pas quoi dire», «Fais moi cygne» ou «Comment savoir si c'est de l'art ou pas ?», qui ont donné lieu à de nombreux produits dérivés, Ben est aussi un des représentants les plus connus du courant d'avant-garde Fluxus depuis sa rencontre à Londres, au début des années 1960, avec le principal fondateur de ce mouvement, George Maciunas.

«C'est une expo ratée, j'ai mis tous mes souvenirs de famille au lieu de mettre des chefs-d’œuvre», a-t-il expliqué vendredi lors du vernissage: «J'ai raclé mes fonds de tiroir, j'ai trouvé des amis, j'ai trouvé des souvenirs, et je les ai mis dans ce magasin de souvenirs», a ajouté l'artiste, aujourd'hui âgé de 87 ans.

«Chacun d'entre eux a quelque chose à dire, chacun apporte quelque chose, c'est ça qui m'intéresse, le copieur pur, je l'élimine», a-t-il précisé à propos de cette sélection qui présente notamment le travail des plasticiens Bernar Venet ou Patrick Moya.

Ces œuvres acquises par Ben côtoient les siennes, plus de 300 au total, dont plusieurs créées spécialement pour l'occasion. Un brin déroutante, cette exposition est complétée par des œuvres de la collection permanente du musée, celles du Douanier Rousseau notamment.

- «Tout est art devient grenouille « -

Dans un cocktail détonant, Ben a choisi de faire cohabiter des artistes comme cet assistant de Buren, qui s'était installé place du Tertre à Montmartre pour gagner sa vie en racontant «qu'être nul, c'est être en avance sur les autres», avec de parfaits inconnus, dont un, bipolaire, qui venait chaque semaine vendre à Ben un tableau, ou au contraire avec des stars hyper cotées comme Robert Combas. «Un des artistes que je préfère», a témoigné l'octogénaire, qui avait acquis plusieurs de ses toiles dans les années 80.

«Après une première expo avec lui dans un autre lieu de Nice il y a trois ans, j'ai voulu qu'il refasse ça ici, dans ce musée d'art naïf, et ce pour une durée d'un an, ce qui est rare aujourd'hui», a expliqué Robert Roux, adjoint au maire de Nice chargé de la Culture. «Ben, c'est celui qui parle le plus d'ego mais c'est aussi celui qui en a le moins, car c'est lui qui met le plus en valeur les autres en les exposant», a estimé l'élu.

Invité lors du vernissage à réaliser une performance, l'épluchage d'un sac de 10 kilos de pommes de terre, Jean Mas, autre figure de l'école de Nice, a parlé de Ben comme d'un artiste «incontournable». «On ne peut pas ignorer tout ce qu'il a fait, même si certains disent que c'est le bordel dans l'art, mais ce n'est pas grave, tout est art, et tout est art (NDLR: «tout têtard») devient grenouille», a lancé cet artiste entre deux coups d'épluche-légumes et une tirade en hurlant à réveiller un mort.

Durant cette année d'exposition se tiendront de la sorte différents événements, happenings ou débats, dans la plus pure tradition du mouvement Fluxus où musique, poésie et performances tiennent un rôle central.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.