Insultes contre Vinicius: La justice espagnole ouvre une enquête

L'attaquant brésilien du Real Madrid Vinicius Junior réagit après avoir été insulté en pointant du doigt les gradins lors du match de football de la ligue espagnole entre le Valence CF et le Real Madrid CF au stade Mestalla de Valence le 21 mai 2023 (Photo, AFP).
L'attaquant brésilien du Real Madrid Vinicius Junior réagit après avoir été insulté en pointant du doigt les gradins lors du match de football de la ligue espagnole entre le Valence CF et le Real Madrid CF au stade Mestalla de Valence le 21 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 23 mai 2023

Insultes contre Vinicius: La justice espagnole ouvre une enquête

  • Le club madrilène s'est dit inquiet que la RFEF «n'ait pris aucune mesure durant tout ce temps, malgré les signaux alarmants évidents et répétés» qu'il a relevés
  • «L'image de notre football est gravement touchée et détériorée aux yeux du monde entier», a ajouté le club merengue

MADRID: La justice espagnole a ouvert une enquête lundi, au lendemain des nouvelles insultes proférées contre Vinicius, l'attaquant brésilien du Real Madrid, lors d'un match du championnat d'Espagne de football, de nouveau confronté au fléau du racisme dans ses stades.

Le parquet de Valence (sud-est), où la star brésilienne a été insultée dimanche lors d'un match de championnat perdu par le club merengue contre l'équipe locale (1-0), a, de sa propre initiative, ouvert des investigations pour un "délit de haine" présumé, a-t-on appris de sources judiciaires. Cette catégorie pénale inclut les insultes racistes.

Dans le rapport remis comme chaque semaine aux autorités compétentes, la Liga a déclaré lundi soir avoir identifié "distinctement" des insultes racistes et des cris de singe.

Le Conseil supérieur des sports (CSD) espagnol, équivalent du Secrétariat d'Etat aux Sports en France, a affirmé qu'il était en train d'analyser les images afin d'identifier "les auteurs de ces insultes et comportements pour proposer les sanctions appropriées". Le CSD a aussi rappelé que, pour des faits similaires de racisme, il a déjà proposé cette saison 4 000 euros d'amende et une interdiction de stade d'un an pour les auteurs de ces insultes.

Devant la presse, le président de la Fédération espagnole de football (RFEF), Luis Rubiales, a reconnu que le football espagnol avait "un problème de racisme".

«Tolérance zéro»

La Fédération a également demandé l'adoption de "mesures plus vigoureuses", qui pourraient aller jusqu'à la fermeture de tribunes, voire de stades en cas de récidive. De leur côté, le Real Madrid et l'AFE, principal syndicat des joueurs en Espagne, ont annoncé avoir déposé plainte auprès du parquet général espagnol.

Mais par le biais d'un nouveau communiqué en soirée, le Real Madrid s'est dit "surpris" des déclarations du patron de la RFEF, qui a, selon le Real, "permis qu'on n'agisse pas de manière tranchante, en suivant les protocoles Fifa, pour éviter d'en arriver à cette situation". Le club merengue a exhorté la RFEF à agir "de manière tranchante et immédiate" contre le racisme.

"Tolérance zéro avec le racisme dans le football", a abondé le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez sur Twitter, assurant que "la haine et la xénophobie ne doivent pas avoir de place dans notre football ni dans notre société".

Ces propos et actes s'ajoutent aux nombreux soutiens reçus par Vinicius, à l'exception notable du puissant et sulfureux patron de la Liga, Javier Tebas.

Dimanche au stade de Mestalla, à Valence, lors de la défaite du Real pour le compte de la 35e journée, l'attaquant merengue, régulièrement ciblé, s'est plaint d'avoir été qualifié de "singe" par des supporteurs adverses.

"Ce n'était pas la première fois, ni la deuxième ni la troisième. Le racisme est normal en Liga", a réagi sur Instagram le joueur brésilien, 22 ans, exclu en fin de rencontre après une échauffourée qui a vu son adversaire échapper à une sanction.

«Pays de racistes»

L'Espagne, a-t-il ajouté, est "une belle nation, qui m'a accueilli et que j'aime, mais qui a accepté d'exporter au monde l'image d'un pays de racistes".

Ses propos n'ont pas été du goût de Javier Tebas, qui a réfuté toute inaction de son instance.

"Nous ne pouvons pas permettre que soit ainsi entachée l'image d'une compétition où plus de 200 joueurs de race noire (sic) dans 42 clubs reçoivent chaque jour le respect et l'affection de tous les supporters, et où le racisme est un cas extrêmement ponctuel (9 plaintes) que nous allons éradiquer", a détaillé Tebas sur Twitter.

La Liga a assuré avoir transmis huit plaintes cette saison pour des incidents subis par Vinicius, mais aucune n'a encore débouché sur une sanction. Les seules mesures prises sont venues des clubs, comme Valladolid ou Majorque, qui ont retiré des abonnements pour une période déterminée aux supporters identifiés.

Insuffisant, selon Carlo Ancelotti, l'entraîneur du Real. "Que s'est-il passé jusque-là ? Des rapports qui n'ont abouti à rien (...) La solution, c'est d'arrêter le match", a-t-il réagi à chaud, dimanche soir, avant d'être rejoint par son homologue Xavi, lundi.

Le Brésil exprime son «mécontentement» à l'Espagne

"Il y a eu un contact téléphonique" avec l'ambassadrice d'Espagne, Maria del Mar Fernandez-Palacios, "pour lui faire part du mécontentement du gouvernement brésilien face aux attaques racistes répétées contre le joueur" de football, a indiqué une source du ministère des Affaires étrangères.

Brasilia a exprimé à la diplomate son "espoir que des mesures soient prises dans cette affaire" par le gouvernement et les autorités sportives espagnoles.

Depuis le Japon, où il participait à la réunion du G7, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a estimé qu'il était "injuste" que l'attaquant de 22 ans "soit insulté dans tous les stades où il joue".

"Ce n'est pas possible, au 21e siècle, de faire face à des préjugés raciaux aussi forts dans autant de stades de football", a-t-il ajouté.

"Le gouvernement brésilien regrette profondément que, jusqu'à présent, aucune mesure efficace n'ait été prise pour prévenir et éviter la répétition de ces actes de racisme", a indiqué la présidence brésilienne dans un communiqué, exhortant les autorités gouvernementales et sportives espagnoles "à punir les auteurs de ces actes et à éviter qu'ils ne se reproduisent".

Il a en outre demandé à la FIFA, à la Fédération espagnole de football et à la Liga de prendre des mesures pour faire cesser ce type d'attaque.

«Impunité, complicité»

Les soutiens à Vinicius sont notamment venus du Brésil, où le président de la fédération, Ednaldo Rodrigues, a assuré sur les réseaux sociaux que Vinicius avait "l'amour de tous les Brésiliens".

"Nouvel épisode de racisme en Liga et une fois de plus Vini est la victime", a également déploré Ronaldo, la légende de la Seleçao. "Cela durera tant que l'impunité et la complicité" perdureront.

"Avec toi", a posté Neymar, rejoint par Kylian Mbappé.

Le club de Valence a assuré lundi qu'il avait d'ores et déjà identifié un supporter ayant proféré des insultes racistes dimanche et en cherchait d'autres. Le club a promis qu'il allait "exclure à vie" du stade les supporters identifiés.


Suède: des milliers de manifestants à Malmö contre la participation d'Israël à l'Eurovision

Le logo de l'émission de sélection allemande pour le Concours Eurovision de la chanson 2024 est photographié début février 2024 à Berlin. (Photo, AFP)
Le logo de l'émission de sélection allemande pour le Concours Eurovision de la chanson 2024 est photographié début février 2024 à Berlin. (Photo, AFP)
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  • La participation d'Israël au concours européen de la chanson, dont la finale se tiendra samedi à Malmö, a été contestée au vu de la guerre opposant Israël au Hamas à Gaza
  • La militante pour le climat Greta Thunberg, connue pour ses positions propalestiniennes, était dans le cortège, aux côtés de nombreuses familles

MALMO : Des milliers de personnes ont défilé jeudi calmement dans les rues de Malmö, en Suède, pour protester contre la participation d'Israël à l'Eurovision, à quelques heures de l'entrée du pays dans la compétition, selon une équipe de l'AFP sur place.

"Je suis fan de l'Eurovision et ça me fend le coeur mais je boycotte", explique à l'AFP Hilda, une Suédoise de 30 ans aux cheveux roses, qui ne souhaite pas donner son nom. "Je ne peux pas m'amuser en sachant qu'Israël participe, quand tout ces enfants meurent. Je pense que c'est injuste".

La participation d'Israël au concours européen de la chanson, dont la finale se tiendra samedi à Malmö, a été contestée au vu de la guerre opposant Israël au Hamas à Gaza, avec à travers l'Europe, plusieurs pétitions réclamant son exclusion.

Fin mars, les candidats de neufs pays, dont le Suisse Nemo, l'un des favoris, ont pour leur part appelé à un cessez-le-feu durable.

La candidate israélienne, Eden Golan, doit participer dans la soirée de jeudi avec "Hurricane" à la deuxième demi-finale.

"Ce n'est pas juste. A mon avis, s'ils peuvent écarter la Russie, pourquoi ne peuvent-ils pas le faire pour" Israël, s'interroge Marwo Mustafa, une jeune manifestante d'une vingtaine d'années.

En 2022, les sociétés russes de radiodiffusion avaient été exclues de l'Union européenne de radio-télévision (UER), qui chapeaute le concours, dans le sillage de la guerre en Ukraine.

"Les gens sont ici pour l'Eurovision, pour essayer de faire la fête. Il n'y a rien à célébrer", déplore Mustafa Mustafa, 29 ans. "Nous disons que nous sommes une démocratie, mais personne ne fait rien", ajoute-t-il, les épaules recouvertes d'un keffieh.

Partis de la grande place de Malmö, les manifestants, plus de 5.000 personnes selon l'équipe de l'AFP, ont défilé dans la grande artère piétonne de la ville, brandissant des drapeaux palestiniens.

Des panneaux et pancartes proclamaient "Libérez la Palestine", "EUR légitimise le génocide" ou "On ne peut laver en rose le colonialisme".

La militante pour le climat Greta Thunberg, connue pour ses positions propalestiniennes, était dans le cortège, aux côtés de nombreuses familles.

"A six et neuf ans, mes enfants ont maintenant un âge où ils veulent regarder l'Eurovision mais cette année on boycotte complétement", confie Cecilia Brudell, 31 ans.

10 des 16 candidats qui concourent jeudi soir retrouveront samedi en finale la Suède, tenante du titre, les "Big Five" - Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni - plus gros contributeurs à l'organisation, et les 10 premiers qualifiés lors de la demi-finale de mardi.

 

 


Les forces nucléaires russes sont toujours prêtes au combat, prévient Poutine

Le président russe Vladimir Poutine passe devant une garde d'honneur alors qu'il assiste à une réunion avec le président cubain Miguel Diaz-Canel en marge des célébrations du Jour de la Victoire à Moscou le 9 mai 2024. (Photo, AFP)
Le président russe Vladimir Poutine passe devant une garde d'honneur alors qu'il assiste à une réunion avec le président cubain Miguel Diaz-Canel en marge des célébrations du Jour de la Victoire à Moscou le 9 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • Le président russe a supervisé le défilé militaire du 9 mai sur la place Rouge, pièce centrale du récit du Kremlin exaltant la puissance du pays
  • Plus de 9 000 militaires, selon les médias russes, des véhicules blindés, des lanceurs de missiles et des avions de combat y ont pris part

MOSCOU: Les forces nucléaires stratégiques russes sont "toujours" prêtes au combat, a souligné jeudi Vladimir Poutine lors de son discours pour célébrer la victoire soviétique contre Hitler, en pleines tensions liées au conflit en Ukraine.

Le président russe a supervisé le défilé militaire du 9 mai sur la place Rouge, pièce centrale du récit du Kremlin exaltant la puissance du pays. Plus de 9.000 militaires, selon les médias russes, des véhicules blindés, des lanceurs de missiles et des avions de combat y ont pris part.

"La Russie fera tout pour éviter un affrontement mondial. Mais, dans le même temps, nous ne permettrons pas que l'on nous menace. Nos forces (nucléaires) stratégiques sont toujours en alerte", a déclaré le président russe.

Il a récemment ordonné des exercices nucléaires tactiques impliquant des troupes stationnées près de l'Ukraine, face à des "menaces" occidentales.

Jeudi, Vladimir Poutine a affirmé que Moscou, qui se considère comme un contrepoids à l'influence anglo-saxonne, rejetait "la prétention à l'exclusivité" de tout gouvernement ou alliance.

Puis il a réaffirmé que la Russie vivait une "période difficile". "Le destin de la patrie et son avenir dépendent de chacun de nous", a-t-il lancé, en saluant les "héros" qui combattent pour Moscou sur le front.

Vladimir Poutine, 71 ans, présente l'assaut contre Kiev comme un conflit existentiel et promet à chaque occasion la "victoire" à ses concitoyens dans un combat contre un gouvernement ukrainien accusé d'être "néo-nazi".

Le chef du Kremlin mobilise de longue date la mémoire de la Seconde Guerre mondiale - qui a fait 27 millions de morts côté soviétique - pour se présenter en héritier de la puissance de l'URSS et légitimer son propre pouvoir.

Frappe ukrainienne à 1 200 km

Le défilé est au cœur de l'éducation patriotique du Kremlin, dénoncée comme militariste par l'opposition.

Elena Melikhova, 44 ans, venue voir la parade à Moscou avec son fils, a affirmé à l'AFP que ces commémorations sont "très importantes pour les générations futures": "C'est très touchant et très excitant. Et aussi très effrayant."

Le défilé sur la place Rouge de Moscou, n'a toutefois pas échappé aux retombées sécuritaires et diplomatiques de l'assaut contre Kiev.

Vladimir Poutine, isolé sur la scène internationale, n'a été entouré jeudi que de quelques chefs d'Etat alliés.

Parmi eux, les dirigeants du Bélarus, du Kazakhstan, de l'Ouzbékistan, du Tadjikistan, du Kirghizstan ou du Turkménistan, selon le Kremlin, ainsi que les présidents du Laos, de Cuba et de la Guinée-Bissau.

Certains défilés ont aussi été annulés pour des raisons de "sécurité", notamment dans des régions frontalières de l'Ukraine, régulièrement touchées par des frappes.

Au moins onze personnes ont ainsi été blessées dans la nuit de mercredi à jeudi dans une attaque ukrainienne sur la ville russe de Belgorod et ses environs, a annoncé le gouverneur régional.

L'Ukraine a par ailleurs revendiqué jeudi une frappe contre une raffinerie russe dans la région du Bachkortostan, à une distance record de 1.200 kilomètres de sa frontière, une attaque qui, selon les autorités locales, n'a pas fait de victimes.

Avancées sur le front

Contrairement à la même période l'année dernière, l'armée russe est en bien meilleure position sur le front: elle a bien subi d'importantes pertes et ne parvient pas à réussir de véritable percée sur le front en Ukraine, mais elle a enchaîné récemment les gains territoriaux face à des troupes ukrainiennes en difficulté.

La contre-offensive de Kiev a échoué et l'Ukraine craint désormais que son adversaire, qui dispose de plus d'hommes, d'équipements et d'une industrie militaire plus puissante, ne lance une opération d'ampleur à l'arrivée de l'été.

Lors d'une rencontre avec des combattants en Ukraine, diffusée jeudi, M. Poutine a demandé que les armements russes aient "toujours une longueur d'avance", reconnaissant également que Moscou parvenait à obtenir des technologies à usage militaire sur le marché international, malgré les sanctions occidentales.

Parallèlement, sur le plan intérieur, le pouvoir de Vladimir Poutine est plus incontesté que jamais. La répression a écrasé toutes les voix dissidentes. Son grand opposant, Alexeï Navalny, est mort mi-février en prison dans des circonstances floues.

Le président russe vient d'être réinvesti à la tête du pays jusqu'en 2030, avec la possibilité d'effectuer ensuite un autre mandat jusqu'en 2036.

 


Sénégal: 11 blessés dans la sortie de piste d'un Boeing opéré par Air Sénégal

Une vue générale de la tour de contrôle de l'aéroport international Blaise Diagne de Diass le 9 mai 2024. (Photo, AFP)
Une vue générale de la tour de contrôle de l'aéroport international Blaise Diagne de Diass le 9 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • L'avion de type B737/300, affrété auprès d'une compagnie privée, Transair, en partance pour Bamako, a fait une sortie de piste lors de sa phase de décollage
  • Cet incident survient alors que la compagnie Air Sénégal est, depuis plusieurs mois, visée par des critiques sur la qualité de son service

DAKAR: L'aéroport international de Diass, près de Dakar, a été rouvert au trafic jeudi quelques heures après une sortie de piste d'un Boeing opéré par Air Sénégal et en partance pour Bamako, qui a fait onze blessés, a annoncé le gestionnaire de l'aéroport.

Le Boeing 737/300 affrété auprès d'une compagnie privée, Transair, "a fait une sortie de piste ce jeudi 9 mai 2024 vers 01H00 du matin", selon le gestionnaire de l'aéroport, LAS.

L'incident a fait "quatre (blessés) graves" parmi les 11, sur un total de 78 passagers, précisant que six passagers ont été admis en observation dans les services médicaux de l'aéroport.

A la mi-journée, le gestionnaire de l'aéroport, LAS, formé d'un trio comprenant le groupe turc Limak, l'AIBD (public) et Summa, une autre société turque, a annoncé la réouverture de l'aéroport fermé dans la foulée de l'incident.

"Les opérations aéroportuaires ont repris normalement", a indiqué le gestionnaire dans son communiqué.

Des images tournées dans la nuit et publiées jeudi par les médias et sur les réseaux sociaux montrent l'appareil immobilisé sur un terrain, envahi par les herbes, avec une aile endommagée, en présence de secouristes s'affairant notamment autour d'un blessé se tordant de douleur. De la fumée et des flammes sont également visibles à proximité de l'aéronef.

"Avancez ! Avancez s'il vous plaît messieurs!", exhorte une dame à des personnes près de l'avion dont le bruit du moteur se fait entendre, les invitant à quitter le lieu de l'incident, alors que des passagers sortent de l'appareil en courant, sur une de ces vidéos authentifiée par l'AFP.

"Ce qui nous arrive là, c'est un truc de fou", dit une passagère alors qu'un autre, au milieu de lamentations, s'exclame: "Al hamdoulilah (Dieu merci en arabe)".

"Il y a eu un début d'incendie sur une partie de l'appareil qui a été ensuite éteint", a affirmé à l'AFP un responsable aéroportuaire, sans plus de précisions.

En plus des passagers, l'avion avait à son bord "deux pilotes et quatre membres du personnel (de) cabine", a affirmé le ministère chargé des Transports dans un communiqué distinct qui parle de 79 passagers et dix blessés, dont un pilote.

Enquête ouverte

Le gestionnaire a en outre indiqué que "les circonstances exactes de l'incident restent à déterminer, mais une enquête est déjà en cours pour établir les causes de la sortie de piste".

"Des spécialistes de l'aviation, ainsi que des représentants de la compagnie aérienne concernée (Air Sénégal), sont sur place pour examiner de près les données de vol et interroger les membres d'équipage" a-t-il ajouté.

"L'avion, à la fin de la piste, n'a pas pu décoller. Le pilote a choisi de (le) faire sortir sur le terrain à côté. Personnellement, je pense qu'il a bien géré la situation. L'avion n'est pas trop endommagé", a expliqué à la presse le directeur général de LAS, Askan Demir.

Le Bureau d'enquête et d'analyse (BEA) du Sénégal a "ouvert une enquête pour déterminer les causes de l'accident", a dit le ministère chargé des Transports aériens dans son communiqué.

Cet incident survient alors que la compagnie Air Sénégal est, depuis plusieurs mois, visée par des critiques sur la qualité de son service. Des passagers se plaignent régulièrement des retards accusés par les vols domestiques et internationaux de la compagnie contrôlée par l'État sénégalais et qui a débuté ses opérations en mai 2018.

De son côté, Boeing traverse également une passe difficile après plusieurs incidents, dont deux cette semaine, et le lancement d'une enquête visant trois de ses modèles d'avions commerciaux par l'Agence américaine de régulation de l'aviation civile (FAA).

Mardi, un 787-900 d'Air France qui assurait un vol Paris-Seattle a été dérouté vers un aéroport canadien à la suite de "l'apparition d'une odeur de chaud ressentie en cabine".

Puis, mercredi, un Boeing 767 cargo de la compagnie Fedex a effectué un atterrissage sur le fuselage, à l'aéroport d'Istanbul, son train d'atterrissage avant ne s'étant pas ouvert. L'incident, spectaculaire, n'a cependant fait aucune victime.

Air Sénégal a été créée juste après la faillite en avril 2016 de Sénégal Airlines, qui avait elle-même remplacé, en 2009, Air Sénégal International, propriété des États sénégalais et marocain.

Le lancement de cette compagnie est l'un des trois volets d'un plan visant à faire de Dakar un "hub" aérien régional, avec l'aéroport international, inauguré en décembre 2017, et la réhabilitation des aéroports de province.

L'aéroport Blaise Diagne, situé à une cinquantaine de kilomètres de Dakar, qui porte le nom du premier député africain élu au Parlement français (1872-1934), remplace l'aéroport international Léopold-Sédar-Senghor (AILSS), en proche banlieue de la capitale, reconverti en aéroport militaire.