La crise sociale "explosive" pousse à une candidature communiste en 2022, affirme Roussel

Fabien Roussel et André Chassaigne du Parti communiste français (PCF) s'adressent à la presse après une réunion d'information présidée par le Premier ministre français avec les chefs des partis politiques le 27 octobre 2020, à Paris, en prévision de l'annonce probable de restrictions plus strictes. (Ludovic Marin/AFP)
Fabien Roussel et André Chassaigne du Parti communiste français (PCF) s'adressent à la presse après une réunion d'information présidée par le Premier ministre français avec les chefs des partis politiques le 27 octobre 2020, à Paris, en prévision de l'annonce probable de restrictions plus strictes. (Ludovic Marin/AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 06 décembre 2020

La crise sociale "explosive" pousse à une candidature communiste en 2022, affirme Roussel

  • La dernière candidate du PCF à la présidentielle a été Marie-Georges Buffet en 2007. Lors des deux scrutins de 2012 et 2017, le parti s'était rangé derrière la candidature (Front de Gauche puis Insoumis) de Jean-Luc Mélenchon
  • Le secrétaire national du PCF a pointé dimanche "une pauvreté qui monte comme jamais notre pays n'en a connu depuis la Seconde guerre mondiale", à l'origine selon lui d'un "risque de guerre civile".

PARIS : La crise sociale "explosive" découlant de la crise sanitaire pousse les communistes à présenter leur propre candidat(e) à la présidentielle de 2022, a affirmé dimanche le secrétaire national du PCF Fabien Roussel.

"Je sens une colère tellement forte et une aspiration à ce que cela change, à ce que le monde du travail soit plus respecté, protégé ; une aspiration forte à ce qu'on change les modes de production, à ce qu'on donne du pouvoir aux salariés dans les entreprises, à ce qu'on reprenne le pouvoir au mur de l'argent", a énuméré le député du Nord sur Radio J, avant de conclure : "Oui, ça pousse à ce qu'il y ait un candidat communiste à l'élection présidentielle pour reprendre le pouvoir au mur de l'argent".

La dernière candidate du PCF à la présidentielle a été Marie-Georges Buffet en 2007. Lors des deux scrutins de 2012 et 2017, le parti s'était rangé derrière la candidature (Front de Gauche puis Insoumis) de Jean-Luc Mélenchon.

Les communistes, a indiqué M. Roussel, décideront le 12 décembre d'un calendrier devant mener à leur décision.

Le secrétaire national du PCF a pointé dimanche "une pauvreté qui monte comme jamais notre pays n'en a connu depuis la Seconde guerre mondiale", à l'origine selon lui d'un "risque de guerre civile".

"Une personne sur deux qui arrive au Secours populaire aujourd'hui n'était jamais venue auparavant", s'est-il alarmé. "Il pourrait y avoir demain des émeutes de la faim, il pourrait y avoir demain une nouvelle crise des gilets jaunes comme en 2018".

"Le pouvoir d'achat des Français est en train de fondre comme neige au soleil", a-t-il insisté, et "il y a des plans de licenciement insupportables qui tombent sur des dizaines de milliers de salariés. Tout cela crée une situation terrible, explosive. Il ne faut pas que cela explose, il faut répondre à ces attentes".

Fabien Roussel avait jugé mi-novembre que l'annonce de la troisième candidature à l'Elysée de Jean-Luc Mélenchon n'était "pas une surprise. Et ce ne sera pas une surprise non plus si nous décidons collectivement de présenter un candidat communiste".


Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Macron convoque une réunion de crise

Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Short Url
  • Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes
  • Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie

PARIS: Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Short Url
  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.


Nouvelle-Calédonie: un mort lors d'une nouvelle nuit d'émeutes, lés députés votent la révision constitutionnelle

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
Short Url
  • Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP
  • Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville

NOUMEA: Une personne a été tuée par balle dans la nuit de mardi à mercredi lors d'une deuxième nuit consécutive d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, alors que les députés votaient à Paris la révision constitutionnelle du corps électoral à l'origine de la colère du camp indépendantiste.

Selon le représentant de l'Etat dans l'archipel français du Pacifique Sud, cette personne, touchée par des tirs avec deux autres personnes, est décédée des suites de ses blessures à l'hôpital de Nouméa.

Le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a précisé devant la presse que la victime n'avait pas été victime "d'un tir de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu'un qui a certainement voulu se défendre".

Malgré le couvre-feu mis en place dans la principale ville du territoire dès 18h00 locales mardi (9h00 à Paris), les graves violences qui ont débuté lundi dans l'archipel ont repris dès la nuit tombée, marquée par de nombreux incendies, pillages et  échanges de tirs, y compris contre les forces de l'ordre.

Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville.

"On est dans une situation que je qualifierais d'insurrectionnelle", a déploré M. Le Franc, "L'heure doit être à l'apaisement (...) l'appel au calme est impératif", a-t-il insisté. "Je vous laisse imaginer ce qui va se passer si des milices se mettaient à tirer sur des gens armés".