Allemagne: un projet gazier fait des vagues sur une île de la Baltique

Une photo prise le 6 juin 2023 montre la plage de Binz, dans le nord de l'Allemagne, lieu de beauté très prisé dont le projet de l'Allemagne de stationner deux navires dans le port pour l'importation de gaz naturel liquéfié pourrait éloigner touristes et résidents.   (Photo Sebastien ASH / AFP)
Une photo prise le 6 juin 2023 montre la plage de Binz, dans le nord de l'Allemagne, lieu de beauté très prisé dont le projet de l'Allemagne de stationner deux navires dans le port pour l'importation de gaz naturel liquéfié pourrait éloigner touristes et résidents. (Photo Sebastien ASH / AFP)
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Publié le Dimanche 11 juin 2023

Allemagne: un projet gazier fait des vagues sur une île de la Baltique

  • Pour remplacer les approvisionnements en gaz russe, le gouvernement allemand installe depuis un an, au pas de course, des plateformes pour importer du GNL, du gaz naturel liquéfié, tout le long de ses côtes
  • Le décor de cette «perle de la Baltique» cadre mal avec la vision d'immenses navires méthaniers venant livrer leur GNL aux plateformes de regazéification que le gouvernement veut amarrer à Mukran

OSTSEEBAD BINZ, Allemagne : C'est la vue imprenable sur la baie qui a attiré Melanie Schmid à Rügen, joyau de la mer Baltique qu'elle pourrait quitter à cause d'un projet d'installation de terminal gazier au large de l'île.

Pour remplacer les approvisionnements en gaz russe, le gouvernement allemand installe depuis un an, au pas de course, des plateformes pour importer du GNL, du gaz naturel liquéfié, tout le long de ses côtes.

Depuis que les habitants de Rügen ont appris que le port de Mukran, à quelques encablures des plus célèbres falaises de craie du pays, allait à son tour accueillir un terminal, ils ne décolèrent pas.

Mélanie Schmid, agricultrice biologique qui élève des moutons et cultive des noix, craint de «ne plus pouvoir dormir» à cause du bruit que feront les installations destinées à traiter le GNL.

Une partie des 65.000 habitants de l'île mène la fronde depuis plusieurs mois, multipliant manifestations, pétitions, pour dire leur inquiétude face aux possibles répercussions sur l'environnement et l'activité touristique.

«N'y a-t-il pas d'autres endroits de la Baltique ou de la mer du Nord qui auraient moins d'impact sur la nature, sur les gens, sur le tourisme que l'île de Rügen ?», interroge Karsten Schneider, le maire de Binz, une station balnéaire de l'île.

Sable blanc, cabines de plage à l'ancienne, mer bleu lagon, lande sauvage, Rügen est une destination de vacances prisée, également connue pour sa faune, sa flore et ses réserves naturelles.

- Sécurité -

Le décor de cette «perle de la Baltique» cadre mal avec la vision d'immenses navires méthaniers venant livrer leur GNL aux plateformes de regazéification que le gouvernement veut amarrer à Mukran.

«Un port industriel n'a tout simplement pas sa place ici», tranche Thomas Kunstmann, 64 ans, l'un des organisateurs d'un groupe local de militants.

Un nouveau gazoduc autour de l'île pourrait également perturber l'écosystème, en passant directement par les aires de reproduction des harengs, affirme M. Kunstmann.

L'impact sur l'environnement a été évalué, assure le ministère de l'Economie et du Climat, dirigé par le ministre écologiste Robert Habeck.

Sous pression des opposants, le gouvernement a déjà réduit la dimension du projet initial mais n'entend pas renoncer.

«Nous n'avons remplacé qu'un quart des capacités d'approvisionnement (en gaz, ndlr) perdues» et provenant auparavant de Russie, a fait valoir M. Habeck lors d'une visite sur place, réitérant l'importance de diversifier les fournisseurs.

Le flux russe, qui approvisionnait l'Allemagne en gaz bon marché, s'est tari depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, Moscou ayant d'abord réduit ses livraisons à l'Europe, avant de devoir les interrompre complètement après le sabotage, toujours inexpliqué, du gazoduc Nord Stream il y a huit mois.

- Combustible fossile -

L'Allemagne est parvenue à éviter une crise économique majeure cet hiver en se tournant notamment vers l'importation de GNL dont les Etats-Unis et le Qatar sont d'importants fournisseurs.

Trois terminaux méthaniers flottants ont été mis en service depuis fin 2022, grâce aux milliards d'euros débloqués par Berlin. D'autres plateformes sont en cours d'aménagement.

Sur Rügen, on doute de l'utilité de ces capacités supplémentaires : «Il semble que nous allons passer l'hiver prochain sans problème majeur», affirme M. Schneider, le maire de Binz, puisque les pénuries ont pu être évitées jusqu'ici.

Un «tampon de sécurité» est cependant nécessaire pour garantir l'approvisionnement en énergie contre de possibles baisses des importations en cas «d'accidents, de sabotages ou d'autres événements extérieurs», dans un contexte géopolitique plus tendu que jamais, affirme le ministère de l'Economie.

Il souligne aussi que les terminaux mis en service se concentrent au nord-ouest de l'Allemagne dont les réseaux sont saturés, tandis que des installations au niveau de la mer Baltique, plus à l'est, permettront d'équilibrer la desserte du territoire.

Le gaz, liquéfié ou pas, est «un combustible fossile nocif pour le climat», rétorque M. Kunstmann.

Kai Gardeja, responsable du tourisme de la commune de Binz, s'inquiète lui du risque d'augmentation du trafic maritime et des nuisances sonores qui pourraient rebuter les visiteurs.

Ce ne sera pas le cas du retraité Manfred Steiner, 88 ans, certain de revenir malgré tout: «C'est tout simplement formidable ici».


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com