La Banque asiatique d'investissement « sert les intérêts de la Chine », accuse un ex-responsable

La banque a orienté ses prêts principalement vers les pays concernés par l'initiative chinoise des "Nouvelles routes de la soie", également connue sous le nom "La  Ceinture et la Route". (AFP).
La banque a orienté ses prêts principalement vers les pays concernés par l'initiative chinoise des "Nouvelles routes de la soie", également connue sous le nom "La  Ceinture et la Route". (AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 15 juin 2023

La Banque asiatique d'investissement « sert les intérêts de la Chine », accuse un ex-responsable

  • Un ex-responsable de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures a accusé jeudi le Parti communiste chinois d'exercer une influence "excessive" sur l'institution
  • Bob Pickard, ancien responsable de la communication de la BAAI (AIIB en anglais) a proféré ces accusations fracassantes après avoir démissionné cette semaine

TOKYO: Un ex-responsable de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures a accusé jeudi le Parti communiste chinois d'exercer une influence "excessive" sur l'institution qui sert selon lui "les intérêts" de Pékin, ce qui a poussé le Canada à geler sa coopération avec l'organisation.

Bob Pickard, ancien responsable de la communication de la BAAI (AIIB en anglais) a proféré ces accusations fracassantes après avoir démissionné cette semaine et quitté la Chine précipitamment par crainte pour sa sécurité, a-t-il expliqué à l'AFP.

S'exprimant depuis Tokyo, le Canadien de 58 ans a affirmé que la banque est dominée par des membres du Parti communiste chinois (PCC) et finance principalement des projets présentant un intérêt pour Pékin.

"C'est une ressource pour les objectifs géopolitiques de la RPC (République populaire de Chine) (...) en pratique, je pense qu'elle sert les intérêts de la Chine", a estimé M. Pickard.

La banque a orienté ses prêts principalement vers les pays concernés par l'initiative chinoise des "Nouvelles routes de la soie", également connue sous le nom "La  Ceinture et la Route", a dit l'ex-responsable à l'AFP.

"Il ne s'agit pas de projets déconnectés, l'initiative La Ceinture et la Route et la BAAI (...) ce sont des types de pays similaires que la Chine essaie d'entretenir politiquement."

A la suite de tweets dans lesquels M. Pickard s'en est pris à l'institution, la BAAI a jugé ses accusations "sans fondement et décevantes", se disant "fière de notre mission multilatérale".

Installée à Pékin, la banque vise à financer des projets d'infrastructures en Asie. Elle a été créée en 2016 dans l'optique de contrecarrer l'influence des Occidentaux au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale.

Elle est composée de 106 membres, parmi lesquels figurent la France, l'Allemagne, le Canada et l'Australie.

Les Etats-Unis n'en font pas partie, ayant choisi de ne pas y participer dès sa création, préoccupés par sa gouvernance et sa transparence.

Mise en garde 

M. Pickard a affirmé avoir été prévenu, après avoir rejoint la banque en mars 2022, "de ne pas s'embrouiller avec des membres du parti (...) parce qu'ils sont puissants".

L'ex-responsable a refusé de dévoiler l'identité de l'émetteur de l'avertissement. Il a cependant admis avoir fait part de ses préoccupations quant au rôle des membres du parti et à leur influence, par écrit il y a un mois.

"La réponse a été, en substance: 'Ne vous aventurez pas sur ce terrain'."

Selon l'ancien responsable de la communication, "il y a beaucoup de cadres étrangers de façade au sein de la direction". A l'intérieur de la banque, "il y a un système parallèle, il est adjacent à la structure de prise de décision publique", a-t-il ajouté.

Ottawa gèle sa coopération 

A la suite de sa démission, la ministre canadienne des Finances, Chrystia Freeland, a annoncé qu'Ottawa "cessera immédiatement toutes ses activités au sein de la Banque".

Son ministère, a-t-elle ajouté, sera chargé d'"examiner sans tarder les allégations soulevées et la participation du Canada dans les activités de la BAAI".

M. Pickard s'est dit "heureux que le gouvernement de mon pays prenne au sérieux le problème du manque de transparence et de l'influence excessive du PCC sur ce qui est censé être une organisation multilatérale".

"Je pense que le gouvernement canadien se rendra compte qu'en définitive, les intérêts de cette banque ne coïncident pas avec les intérêts de notre pays."

"Pourquoi le Canada participe-t-il à une organisation qui, en fin de compte, rend la Chine plus puissante?", s'est-il interrogé.

Depuis plusieurs années, les relations sino-canadiennes sont tendues, notamment depuis la crise Huawei et l'arrestation en 2018 de Meng Wanzhou, la directrice financière du groupe, suivie de l'incarcération en Chine de deux citoyens canadiens.

De nouveaux pics de tensions sont survenus récemment après les révélations concernant la présence de postes de police chinois clandestins sur le sol canadien et les allégations d'ingérence chinoise dans des élections canadiennes.

Par le passé, l'AIIB a fait l'objet d'accusations similaires. En 2017, son vice-président d'alors, Thierry de Longuemar, avait souligné que la banque n'était pas un "un instrument de l'Etat chinois".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Short Url
  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Short Url
  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
Short Url
  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com