Pour son gouvernement, Biden puise dans un influent cabinet de conseil privé

Le président-élu Joe Biden, le 8 décembre (Photo, Chip SOMODEVILLA/Getty Images via AFP).
Le président-élu Joe Biden, le 8 décembre (Photo, Chip SOMODEVILLA/Getty Images via AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 09 décembre 2020

Pour son gouvernement, Biden puise dans un influent cabinet de conseil privé

  • Joe Biden alimente une controverse sur un système qui permet aux responsables américains de travailler pour des groupes d'influence entre deux passages au gouvernement
  • « Il appartient maintenant au gouvernement Biden et à ces candidats de montrer qu'ils vont prendre des mesures délibérées pour éviter tout conflit d'intérêts », note Noah Bookbinder

WASHINGTON: En choisissant plusieurs ministres issus d'un même cabinet de conseil en stratégie de Washington, Joe Biden alimente une controverse sur un système qui permet aux responsables américains de travailler pour des groupes d'influence entre deux passages au gouvernement.

Le prochain chef de la diplomatie américaine, Tony Blinken, la directrice du Renseignement américain Avril Haines, la porte-parole du gouvernement Jen Psaki ont tous les trois travaillé pour le cabinet WestExec Advisors.

Le général Lloyd Austin, choisi par le président-élu pour diriger le ministère de la Défense, est non seulement un conseiller de WestExec, mais aussi l'un des responsables du fonds d'investissement de WestExec, Pine Island Capital Partners. 

Et, selon des médias américains, c'est à un autre consultant de WestExec, David Cohen, que pense le président-élu démocrate pour diriger la CIA, la principale agence de renseignement américaine.

Après quatre ans d'accusations de conflits d'intérêts à l'encontre de Donald Trump, le choix de Biden de puiser dans cette société privée de conseil, qui a des liens étroits avec l'industrie de la défense, a provoqué quelques levées de boucliers.

« Il appartient maintenant au gouvernement Biden et à ces candidats de montrer qu'ils vont prendre des mesures délibérées pour éviter tout conflit d'intérêts », note Noah Bookbinder, directeur du groupe anticorruption Citizens for Responsibility and Ethics in Washington (CREW).

Après le mépris affiché par Trump à l'égard des règles d'éthique, « j'espère que le prochain gouvernement va en tirer les leçons », ajoute-t-il.

Rue symbole de l'exécutif

La société WestExec a été créée en 2017 pour accueillir des anciens responsables du gouvernement Obama, après l'élection de Donald Trump. Ils ont offert des services de « conseil en stratégie » à des entreprises désireuses d'utiliser leur connaissance des questions de sécurité et de défense.

Elle tient son nom de la « West Executive Avenue », une petite rue coupée à la circulation qui sépare la Maison Blanche du grand bâtiment abritant la plupart des bureaux de l'exécutif américain, le Eisenhower Executive Office Building.

Certains voient dans les pratiques de cette entreprise une forme de lobbyisme, l'utilisation de réseaux d'influence pour convaincre responsables et élus de modifier des lois favorables aux intérêts de leurs clients.

Aux Etats-Unis, des scandales de corruption ont amené les élus à imposer des règles strictes aux lobbyistes, notamment d'identifier publiquement leurs clients. 

Mais ce n'est pas le cas des sociétés de conseil et de leurs employés, non tenus de divulguer les noms de leurs clients.

La revue spécialisée The American Prospect et le New York Times ont malgré tout identifié certains clients de WestExec, notamment le fabricant de drones Shield AI, sous contrat avec le Pentagone, Schmidt Futures, géré par l'ancien patron de Google Eric Schmidt, ou encore la société israélienne Windward, spécialisée dans l'intelligence artificielle.

Le fonds d'investissement de WestExec, Pine Island, a levé 283 millions de dollars pour les investir dans des sociétés de l'industrie de défense.

Tony Blinken et Lloyd Austin sont des dirigeants de Pine Island.

Une question d'apparence

Pour Richard Painter, un ancien conseiller juridique de la Maison Blanche, le manque de transparence des sociétés de conseil stratégique est un problème réel.

« Des vides juridiques comme celui-ci se sont multipliés sous Trump et ils doivent disparaître. Les noms des clients devraient au moins être divulgués aux responsables en charge des questions d'éthique, à défaut du public », a-t-il tweeté.

« Il faut interdire aux anciens clients des responsables gouvernementaux choisis par le président, qui n'accepteraient pas que leur nom soit rendu public, de participer à des réunions avec ces responsables une fois au gouvernement. Pas d'exception », a-t-il ajouté.

Bookbinder relève que la nouvelle popularité des sociétés de conseil, souvent préférées aux lobbyistes traditionnels, « n'est pas vraiment une évolution vers plus de transparence ». 

Pour lui, les membres du nouveau gouvernement américain devront divulguer leurs actifs, les vendre et se récuser en cas de conflit d'intérêts : « Nous allons observer tout ça avec attention ».


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.