Hong Kong: le magnat pro-démocratie Jimmy Lai placé en détention provisoire

Le magnat des médias pro-démocratie Jimmy Lai. Le 11 décembre 2020, Lai a été inculpé en vertu d'une nouvelle loi sur la sécurité nationale, accusé de collusion avec des forces étrangères, la dernière figure pro-démocratique visée par la législation. (Peter PARKS / AFP)
Le magnat des médias pro-démocratie Jimmy Lai. Le 11 décembre 2020, Lai a été inculpé en vertu d'une nouvelle loi sur la sécurité nationale, accusé de collusion avec des forces étrangères, la dernière figure pro-démocratique visée par la législation. (Peter PARKS / AFP)
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Publié le Vendredi 11 décembre 2020

Hong Kong: le magnat pro-démocratie Jimmy Lai placé en détention provisoire

  • Le magnat hongkongais Jimmy Lai, une figure du combat pro-démocratie, a été placé jeudi en détention provisoire dans le cadre d'une enquête pour fraude
  • Rares sont les Hongkongais à s'attirer autant la haine de Pékin que cet homme, régulièrement qualifié de "traître" par les médias d'Etat chinois

HONG KONG : Le magnat hongkongais Jimmy Lai, une figure du combat pro-démocratie, a été placé jeudi en détention provisoire dans le cadre d'une enquête pour fraude, au moment où se multiplient les poursuites contre les dissidents et les détracteurs de Pékin dans l'ex-colonie britannique.

Jeudi soir, une autre figure de l'opposition hongkongaise, l'ex-député Ted Hui, également menacé de poursuites pour sa participation aux manifestations pro-démocratie, a annoncé avoir décidé de "partir en exil", après avoir été autorisé par un tribunal à se rendre à une conférence au Danemark. Plusieurs autres leaders pro-démocratie ont déjà fui pour échapper à la répression chinoise.

Ce n'est pas le cas de M. Lai, 73 ans, le patron du tabloïd Apple Daily, connu pour son engagement dans le camp pro-démocratie et ses critiques acerbes de l'exécutif hongkongais, qui est aligné sur Pékin.

Jeudi, il a comparu avec deux de ses cadres dirigeants, Royston Chow et Wong Wai-keung, devant un tribunal pour des accusations de fraude. A en croire des documents judiciaires, l'affaire porte sur le fait que le siège du journal serait utilisé à des fins non prévues par le contrat de location de l'immeuble.

Des centaines de policiers avaient réalisé en août une spectaculaire perquisition, en particulier dans la salle de rédaction de l'Apple Daily.

Plusieurs responsables du groupe de presse, dont M. Lai, avaient été arrêtés pour des soupçons de "collusion avec les forces étrangères", dans le cadre de la nouvelle loi sur la sécurité nationale imposée fin juin par Pékin dans sa région semi-autonome.

A ce stade, aucun n'a formellement été inculpé en vertu de cette loi drastique. Mais l'enquête est en cours.

"Prêt pour la prison" 

Jeudi, le tribunal qui examinait les poursuites pour fraude a refusé la libération sous caution demandée par M. Lai, tout en l'accordant à MM. Wong et Chow, fixant au mois d'avril la prochaine audience.

Cela signifie que le richissime homme d'affaires, qui a par la suite été photographié menotté par les médias à son arrivée dans la prison, passera les prochains mois derrière les barreaux.

"Les Etats-Unis sont consternés par la persécution politique menée par le gouvernement hongkongais contre les courageux défenseurs de la démocratie", a déclaré dans un communiqué le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, sans pour autant annoncer de nouvelle mesure punitive.

L'ex-colonie britannique, qui a connu en 2019 sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997, avec d'immenses manifestations pro-démocratie, est depuis plusieurs mois l'objet d'une reprise en main musclée de Pékin, notamment via la loi sur la sécurité nationale.

Plusieurs figures de l'opposition n'ont pas reçu l'autorisation de se présenter aux législatives, reportées d'un officiellement en raison du coronavirus. Depuis lors, des députés ont été déchus de leur mandat et toute l'opposition a démissionné en solidarité. Des dizaines de militants pro-démocratie ont par ailleurs été inculpés ou arrêtés.

Mercredi, trois personnalités de premier plan du mouvement pro-démocratie, dont Joshua Wong, ont été condamnées à des peines de prison ferme pour leur implication dans les manifestations de 2019.

M. Lai est également poursuivi pour son rôle dans cette mobilisation, dans le cadre d'un dossier distinct de celui examiné jeudi.

Plusieurs capitales occidentales avaient condamné cet été l'arrestation du patron de Next Digital en dénonçant une atteinte à la liberté d'expression.

Rares sont les Hongkongais à s'attirer autant la haine de Pékin que cet homme, régulièrement qualifié de "traître" par les médias d'Etat chinois qui voient en lui l'instigateur de la contestation de 2019.

Arrivé clandestinement à Hong Kong avec sa famille à 12 ans à bord d'un bateau en provenance de Canton, M. Lai avait d'abord travaillé à l'usine, puis a appris l'anglais et ouvert sa propre entreprise de textile.

Après la répression du soulèvement de Tiananmen à Pékin en 1989, qui a selon lui transformé sa vision politique, il avait fondé Next Media en 1990.

"Je suis un fauteur de trouble", avait-il confié à l'AFP en juin. "Je suis arrivé ici avec rien, les libertés de cet endroit m'ont tout donné. Il était temps que je renvoie l'ascenseur en me battant pour les libertés."

"Je suis prêt pour la prison", avait-il dit, ajoutant que la loi sur la sécurité allait "sonner le glas pour Hong Kong".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.