Champ gazier d'Al-Durra: L'Arabie saoudite et le Koweït exhortent Téhéran à négocier

Le champ gazier offshore d'Al-Durra, une zone submergée commune à l'Arabie saoudite et au Koweït dans le golfe (Photo fournie).
Le champ gazier offshore d'Al-Durra, une zone submergée commune à l'Arabie saoudite et au Koweït dans le golfe (Photo fournie).
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Publié le Samedi 08 juillet 2023

Champ gazier d'Al-Durra: L'Arabie saoudite et le Koweït exhortent Téhéran à négocier

  • Ministère saoudien des Affaires étrangères: Les ressources naturelles de la «zone divisée» appartiennent exclusivement à l'Arabie saoudite et au Koweït
  • Les tensions de longue date concernant le champ gazier ont à nouveau resurgi après que l'Iran a révélé son intention de reprendre ses activités dans la région

RIYAD: L'Arabie saoudite et le Koweït ont revendiqué la propriété exclusive du champ gazier d'Al-Durra, dans la «zone maritime divisée», après que les tensions avec l'Iran se sont à nouveau accrues dans le cadre du différend de longue date concernant ce site lucratif.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères a réaffirmé la propriété commune de l’Arabie saoudite et du Koweït du champ gazier, appelant l'Iran à engager des négociations pour délimiter la frontière orientale de la zone.

Le ministre koweïtien du Pétrole a également rejeté les revendications de l'Iran concernant le gisement et a exhorté Téhéran à entamer des discussions à ce sujet.

Dans un communiqué publié mardi par l'agence de presse saoudienne, une source du ministère des Affaires étrangères a souligné que les ressources naturelles de la «zone divisée» appartiennent exclusivement à l'Arabie saoudite et au Koweït.

«Nous renouvelons nos précédents appels à l'Iran pour qu'il entame des négociations en vue de délimiter la frontière orientale de la zone divisée submergée entre l’Arabie saoudite et le Koweït, en tant que partie négociante opposée à la partie iranienne», a déclaré le ministère.

À la suite de la déclaration de l'Arabie saoudite, le Koweït a également affirmé ses droits exclusifs sur le champ gazier d'Al-Durra. Selon l'agence de presse nationale KUNA, le ministre koweïtien du Pétrole, Saad al-Barrak, a exprimé sa vive opposition aux activités prévues par l'Iran dans la région.

«Nous rejetons catégoriquement et totalement les activités prévues par l'Iran autour des installations du champ gazier offshore d'Al-Durra », a indiqué Al-Barrak.

Dans une interview accordée à Asharq lors du 8e séminaire international de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, Al-Barrak a ajouté: «L'Iran doit d'abord s'engager dans la démarcation des frontières internationales, et après cela, quiconque a un droit l'obtiendra conformément aux règles du droit international.»

Une source proche du ministère koweïtien des Affaires étrangères a révélé à KUNA que «la zone maritime où se trouve le gisement offshore d'Al-Durra fait partie des territoires maritimes de l'État du Koweït, et les ressources naturelles qui s'y trouvent sont partagées entre le Koweït et l'Arabie saoudite», rejetant toute revendication de la part de Téhéran.

La source a ajouté: «Seuls l'État du Koweït et l'Arabie saoudite ont des droits exclusifs sur les ressources naturelles du champ d'Al-Durra.»

Cette affirmation renforce la position du Koweït et souligne la propriété partagée du champ d’Al-Dura entre les deux pays voisins.

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Le ministre koweïtien du Pétrole, Saad al-Barrak, déclare que son pays rejette catégoriquement et totalement les activités prévues par l'Iran autour du champ gazier offshore d'Al-Durra (Photo fournie).

Le différend concernant le champ gazier d'Al-Durra dure depuis de nombreuses années. En mars, le Koweït et l'Iran ont tenu des négociations conjointes à Téhéran, soulignant la nécessité de résoudre la question conformément aux lois internationales.

La persistance de l'Iran à poursuivre ses activités dans la région ajoute toutefois à la complexité du différend et pose des problèmes pour parvenir à une résolution.

Le champ gazier d'Al-Durra est une zone submergée commune à l'Arabie saoudite et au Koweït, située dans le golfe. Il est situé dans le gouvernorat d'Al-Hasa, qui fait partie de la province orientale de l'Arabie saoudite.

La découverte de ce champ pétrolier remonte aux années 1960, qui ont coïncidé avec le début du processus de démarcation des frontières maritimes entre l'Arabie saoudite et le Koweït.

 

FAITS MARQUANTS

- 1967:  Découverte du gisement de gaz d'Al-Durra.

- 2013:  Les pourparlers entre l'Arabie saoudite, le Koweït et l'Iran se bloquent.

- 2019:  L'Arabie saoudite et le Koweït reprennent la production des champs de la zone neutre.

- 2022: L'Arabie saoudite et le Koweït signent un protocole d'accord pour investir dans le champ gazier d'Al-Durra.

- 2023: Il est confirmé que les ressources de la zone neutre appartiennent entièrement à l'Arabie saoudite et au Koweït.

La propriété du champ a été divisée à parts égales entre les deux pays et est devenue effective en 1970.

Le gisement de gaz est l'un des plus importants au monde, avec d'abondantes réserves de gaz naturel.

Il devrait produire 1 milliard de pieds cubes de gaz par jour et 84 000 barils de condensat par jour, et joue un rôle important dans la production de gaz de l'Arabie saoudite et du Koweït.

L'importance stratégique du champ pétrolier d'Al-Durra et les richesses potentielles qu'il recèle ont attiré l'attention des pays voisins, en particulier de l'Iran.

Le différend concernant ses droits de propriété et d'exploitation résulte d'interprétations divergentes des frontières maritimes et de revendications contradictoires de la part de Téhéran.

En 2001, l'Iran a commencé à accorder des contrats pour son exploration, ce qui a incité l'Arabie saoudite et le Koweït à finaliser la démarcation de leurs frontières maritimes, qui incluaient le champ pétrolifère d'Al-Durra.

Malgré les objections de l'Iran, l'Arabie saoudite et le Koweït ont signé un accord en 2022 pour développer et explorer conjointement le gisement.

En chiffres

- 1 milliard de pieds cubes de production journalière estimée de gaz.

- 84 000 barils de gaz naturel liquéfié par jour.

Les controverses entourant les opérations se sont intensifiées après que l'Iran a annoncé en juin qu'il était prêt à commencer les forages dans le champ gazier d'Al-Durra.

Mohsen Khojsteh Mehr, directeur général de la Compagnie pétrolière nationale iranienne a indiqué que l'Iran allouait des ressources importantes à l'exploration du site.

«Des ressources considérables ont été allouées au conseil d'administration de la Compagnie pétrolière nationale iranienne pour la mise en œuvre du plan de développement de ce champ», a déclaré Mehr, selon les médias d'État iraniens.

Malgré les tentatives de négociations et d'accords entre le Koweït, l'Arabie saoudite et l'Iran, une résolution définitive du différend n'a pu être trouvée, ce qui a entraîné des tensions et des désaccords persistants dans la région.

Les revendications concurrentes et la volonté de l'Iran de commencer à forer dans le champ d'Al-Durra ne font qu'amplifier les tensions dans la région.

Au fur et à mesure que la situation évolue, il reste à voir si des négociations diplomatiques ou d'autres moyens seront utilisés pour parvenir à une résolution mutuellement acceptable entre les parties concernées.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.