Orages: cinq départements en vigilance rouge, quelques dégâts matériels

Météo-France a fait basculer à partir de 18H00 mardi cinq départements de l'est de la France en vigilance rouge aux orages, le plus haut degré d'alerte (Photo d'illustration, AFP)
Météo-France a fait basculer à partir de 18H00 mardi cinq départements de l'est de la France en vigilance rouge aux orages, le plus haut degré d'alerte (Photo d'illustration, AFP)
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Publié le Mardi 11 juillet 2023

Orages: cinq départements en vigilance rouge, quelques dégâts matériels

  • Outre ces cinq départements en rouge, 21 autres sont placés en vigilance orange pour les orages sur la façade Est du pays, et neuf sont en vigilance orange pour la canicule
  • En début de soirée, des rafales de vent ont occasionné quelques dégâts, comme à Dijon, où des trombes d'eau se sont abattues vers 19H30, accompagnées de fortes bourrasques

STRASBOURG: Les orages "violents" voire "exceptionnels" qui ont frappé l'est de la France où Météo-France a placé cinq départements en vigilance rouge, ont causé quelques dégâts matériels, comme à Dijon où le faux plafond d'une supérette s'est effondré, sans pour autant faire de blessés.

Les départements concernés par l'alerte rouge orages sont la Haute-Saône, le Doubs, le Jura, le Territoire de Belfort et le Haut-Rhin. Une "situation extrêmement orageuse d'été qui nécessite une vigilance toute particulière vu le risque de phénomène très violent", a justifié cette décision rare (une seule vigilance rouge aux orages en 2022) de l'organisme météorologique français.

Outre ces cinq départements en rouge, 21 autres sont placés en vigilance orange pour les orages sur la façade Est du pays, et neuf sont en vigilance orange pour la canicule dans le bulletin de 17H30 de Météo France.

L'agence prévoyait des "orages potentiellement très violents (...) de l'Auvergne au plateau lorrain et à l'Alsace", se déplaçant "rapidement vers l'est et le nord-est". "Ces orages violents s'évacuent vers l'Allemagne en soirée ou en début de nuit de mardi à mercredi".

 Faux plafond effondré 

Selon ce bulletin, de "très fortes rafales de vent pouvant atteindre 100 à 130 km/h très localement ou un peu plus" et "de fortes chutes de grêle, avec un risque de grêlons de plusieurs centimètres de diamètre" sont possibles.

En début de soirée, elles ont ainsi occasionné quelques dégâts, comme à Dijon, où des trombes d'eau se sont abattues vers 19H30, accompagnées de fortes bourrasques. Le faux plafond d'une supérette s'est effondré, sans faire aucun blessé, selon les pompiers.

Dans l'Allier, sur les 190 interventions des pompiers, 150 ont eu lieu dans la petite ville de Gannat, après un orage de grêle avec des grêlons de plusieurs centimètres de diamètre, ont-ils indiqué, expliquant avoir procédé à des bâchages de toitures.

Dans le Doubs, "quelques arbres en travers" des routes ont été signalés et des déviations mises en place, selon la préfecture.

Dans le Bas-Rhin, les pompiers ont effectué une quinzaine d'interventions, principalement pour des dégagements de chaussée, ont-ils indiqué dans un communiqué.

Dans les Vosges, "un premier phénomène orageux" a donné lieu dans l'après-midi à l'évacuation du tournoi de tennis féminin de Contrexéville, selon la préfecture.

Selon Météo-France, un second épisode orageux de moindre intensité devait démarrer en fin de soirée sur le sud du Massif central et glisser vers les Savoie.

"Toutes les manifestations se déroulant dans le département doivent être annulées", avait rappelé la préfecture de la Haute-Saône dans un communiqué, demandant aux populations d'arrêter immédiatement toute activité en plein air et de se mettre à l'abri dans un bâtiment en dur et de signaler les éventuels départs de feu.

Par précaution, la SNCF a annoncé l'interruption de plusieurs liaisons TER en régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-France-Comté et Grand Est.

La mairie de Lyon a annoncé la fermeture et l'évacuation des "grands parcs" de son territoire. Mesure similaire à Strasbourg, où six parcs et neuf cimetières municipaux ont été fermés.

Dans plusieurs départements, les préfectures ont appelé les habitants à "limiter leurs déplacements".

Températures caniculaires 

Les températures maximales, en baisse mardi en Provence-Alpes-Côte d'Azur (34 à 36 degrés), continuaient de grimper en Alsace et de l'est de la Bourgogne à Rhône-Alpes et PACA ainsi que sur l'est de Midi-Pyrénées et le Roussillon. La barre des 40 degrés a même été franchie, pour la première fois de l'année en France hors Corse, avec 40,2°C à Sallanches (Haute-Savoie).

Mercredi, le mercure devrait baisser et seul le Sud-Est conservera des valeurs entre 30 et 35 degrés.

Les vagues de chaleur, qui auraient entraîné à l'été 2022 plus de 60.000 décès en Europe selon une étude publiée lundi, se multiplient sur ce continent, conséquence directe du réchauffement climatique.

Les émissions de gaz à effet de serre accroissent la puissance, la durée et le rythme de répétition des vagues de chaleur, tout particulièrement en Europe, "région du monde qui se réchauffe le plus rapidement", selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM).


La France condamne les cyberattaques attribuées au service de renseignement russe

Les vols de données et attaques au rançongiciel se sont multipliés ces derniers mois dans le monde. (Photo, AFP)
Les vols de données et attaques au rançongiciel se sont multipliés ces derniers mois dans le monde. (Photo, AFP)
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  • Depuis 2021, ce mode opératoire d'attaque (MOA) a été utilisé pour cibler ou compromettre une dizaine d'entités françaises, ce qui représente un nombre significatif d'occurrences.
  • De nombreux partenaires européens ont également été visés par APT28 au cours des dernières années.

PARIS :  La France condamne avec la plus grande fermeté le recours par le service de renseignement militaire russe (GRU) au mode opératoire d'attaque APT28, à l'origine de plusieurs cyberattaques contre des intérêts français.

Depuis 2021, ce mode opératoire d'attaque (MOA) a été utilisé pour cibler ou compromettre une dizaine d'entités françaises, ce qui représente un nombre significatif d'occurrences.

Ces entités sont des acteurs de la vie publique française : des services publics, des entreprises privées, ainsi qu’une organisation sportive liée à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024.

Ce mode opératoire a également été utilisé par le GRU dans le sabotage de la chaîne de télévision TV5Monde en 2015, ainsi que dans la tentative de déstabilisation du processus électoral français en 2017.

APT28 est aussi employé pour exercer une pression constante sur les infrastructures ukrainiennes dans le contexte de la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine, notamment lorsqu'il est opéré par l'unité 20728 du GRU.

De nombreux partenaires européens ont également été visés par APT28 au cours des dernières années, ce qui démontre une continuité dans les opérations de cette organisation. À ce titre, l'UE a imposé des sanctions aux personnes et entités responsables des attaques menées à l’aide de ce mode opératoire.

Ces activités déstabilisatrices sont inacceptables de la part d'un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Elles sont par ailleurs contraires aux normes des Nations unies en matière de comportement responsable des États dans le cyberespace, auxquelles la Russie a souscrit.

Aux côtés de ses partenaires, la France est résolue à employer l'ensemble des moyens à sa disposition pour anticiper les comportements malveillants de la Russie dans le cyberespace, les décourager et y réagir le cas échéant, afin de protéger ses intérêts et garantir la sécurité de ses citoyens.

L’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information publie aujourd'hui un rapport qui alerte sur la menace liée à APT28, dans le but de prévenir de futures attaques.

 


La cour d'assises de Paris se dit bien compétente pour juger un ex-rebelle salafiste syrien

La cour d'assises de Paris a rejeté mercredi la demande des avocats d'un ancien rebelle syrien qui voulaient qu'elle se déclare incompétente pour le juger pour complicité de crimes de guerre. (AFP)
La cour d'assises de Paris a rejeté mercredi la demande des avocats d'un ancien rebelle syrien qui voulaient qu'elle se déclare incompétente pour le juger pour complicité de crimes de guerre. (AFP)
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  • Mes Romain Ruiz et Raphaël Kempf arguaient notamment que la chute du régime de Bachar al-Assad, survenue en décembre 2024, changeait la donne, et appelaient à ce que leur client soit jugé par la justice de transition en Syrie
  • La cour d'assises a rejeté cette demande, se disant "régulièrement saisie" et "compétente pour connaître des faits reprochés à Majdi Nema", permettant ainsi au procès de se poursuivre

PARIS: La cour d'assises de Paris a rejeté mercredi la demande des avocats d'un ancien rebelle syrien qui voulaient qu'elle se déclare incompétente pour le juger pour complicité de crimes de guerre.

La défense de Majdi Nema, un ancien membre du groupe salafiste syrien Jaysh al-Islam (JAI, Armée de l'islam) arrêté en France en 2020, a contesté mardi, au premier jour du procès, le principe de compétence universelle permettant à la justice française de juger un étranger pour des crimes commis à l'étranger sur des étrangers.

Mes Romain Ruiz et Raphaël Kempf arguaient notamment que la chute du régime de Bachar al-Assad, survenue en décembre 2024, changeait la donne, et appelaient à ce que leur client soit jugé par la justice de transition en Syrie.

La cour d'assises a rejeté cette demande, se disant "régulièrement saisie" et "compétente pour connaître des faits reprochés à Majdi Nema", permettant ainsi au procès de se poursuivre.

Cet homme de 36 ans comparaît pour complicité de crimes de guerre, soupçonné notamment d'avoir aidé à enrôler et à former à l'action armée des mineurs, et pour entente en vue de la préparation de crimes de guerre, des faits pour lesquels il encourt 20 ans de réclusion criminelle.

Il conteste les accusations, affirmant n'avoir eu qu'un "rôle limité" dans JAI, un groupe prônant la charia et qui combattait le régime syrien, qu'il dit avoir quitté en 2016.

Alors qu'une plainte avait été déposée en France contre JAI en 2019, il avait été arrêté en janvier 2020 à Marseille, où il se trouvait pour un séjour d'études de quelques mois. Il avait été mis en examen et écroué par un juge du pôle crimes contre l'humanité du tribunal de Paris.


Proportionnelle: Bayrou consulte mais les avis divergent

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  • Le Premier ministre recevra chacun des chefs de partis et des présidents de groupes parlementaires représentés à l'Assemblée nationale, suivant un ordre lié à leur importance numérique
  • François Bayrou défend un scrutin à la proportionnelle intégrale, dans tous les départements, pour les élections législatives, alors que depuis l'instauration de la Ve République, les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours

PARIS: François Bayrou entame mercredi avec le Rassemblement national une série de consultations des forces politiques sur la proportionnelle, que lui-même réclame depuis longtemps mais sur laquelle les désaccords restent nombreux.

Le Premier ministre recevra chacun des chefs de partis et des présidents de groupes parlementaires représentés à l'Assemblée nationale, suivant un ordre lié à leur importance numérique.

La cheffe de file des députés RN Marine Le Pen, qui forment le groupe le plus important à l'Assemblée, et le président du parti à la flamme Jordan Bardella seront ainsi reçus en premier à 10H00.

Suivra un entretien jeudi 1er mai à 17H00 avec le président du groupe macroniste et du parti Renaissance Gabriel Attal. Il sera accompagné par le député Pierre Cazeneuve, qui a mené une analyse comparative des différents modes de scrutin.

François Bayrou défend un scrutin à la proportionnelle intégrale, dans tous les départements, pour les élections législatives, alors que depuis l'instauration de la Ve République - à l'exception des législatives de 1986 -, les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.

Le RN réclame lui aussi la proportionnelle, mais avec une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête. "La tripolarisation de la vie politique entraîne une absence de majorité", a soutenu mardi Mme Le Pen, qui "n'imagine pas que le Premier ministre (...) puisse reculer sur ce sujet".

"Moins pire" 

En discutant de cette revendication commune avec le RN, François Bayrou espère sans doute faire baisser la tension avec l'extrême droite, qui fait planer la menace d'une motion de censure contre son gouvernement.

Le RN dénonce l'absence de perspectives législatives sur la proportionnelle, sur l'immigration ainsi que sur la feuille de route énergétique (programmation pluriannuelle de l'énergie, PPE). François Bayrou l'a à cet égard ménagé lundi en reportant la date de publication d'un décret sur la PPE.

Mais le Premier ministre n'est pas assuré d'avoir cette fois le soutien des macronistes, traversés par moult "interrogations", selon Pierre Cazeneuve.

En 2018, le président Emmanuel Macron avait souhaité l'instauration d'un système mixte avec 15% des députés élus à la proportionnelle, puis la réforme avait été abandonnée.

Or les députés Renaissance considèrent désormais que le mode de scrutin actuel est "le moins pire", car la "distorsion" entre le nombre de voix et le nombre de députés "n'existe plus" dans l'Assemblée actuelle, et ce changement n'est "pas forcément une priorité" pour les Français au vu du nouveau contexte international, a expliqué M. Cazeneuve lors d'un point presse.

Cumul des mandats 

Gabriel Attal et Pierre Cazeneuve entendent jeudi élargir le débat à la question de "l'efficacité de l'action publique", en reparlant de la réduction du nombre de parlementaires et de la "simplification du millefeuille administratif".

Mais ils jugent "délétère" de proposer la proportionnelle en échange du cumul des mandats, soutenu avec force par François Bayrou.

Le président du parti Horizons Edouard Philippe défend pour sa part le scrutin majoritaire, qui "impose un lien entre un député et les électeurs d'un territoire". Il pourrait soutenir la proportionnelle "si était rétablie la possibilité de cumuler un mandat exécutif local et le mandat parlementaire".

Les indépendants du groupe Liot sont "plutôt largement très défavorables" à réformer le mode de scrutin, selon son président Laurent Panifous.

A droite, Les Républicains (LR) y sont fermement opposés, comme l'a rappelé Laurent Wauquiez.

"La proportionnelle aboutira à ce qu'on va institutionnaliser le chaos politique qu'on connaît en ce moment", a tonné le patron de la droite dimanche, avant de critiquer mardi la "hiérarchie des priorités" du gouvernement dans un pays "qui est ruiné" et "où il y a une telle explosion de l'insécurité et de l'immigration", au vu des "menaces" sur le plan international.

Le gouvernement souhaite pouvoir légiférer à ce sujet "avant la fin de la session parlementaire si le débat est mûr", a précisé mercredi sa porte-parole LR Sophie Primas.

D'autres partis, notamment à gauche, souhaitent une évolution du mode de scrutin.

Mais le PS est divisé. L'ancien président François Hollande est pour, tandis que son Premier secrétaire Olivier Faure est contre à titre personnel.

Le député PS Emmanuel Grégoire a rappelé mardi que "derrière ce mot un peu vague de proportionnelle, se cache une subtilité immense, immense, de déclinaisons pratiques".