Le Premier ministre japonais Kishida entame une tournée en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar

La Vision 2030 saoudo-japonaise est un cadre de coopération qui existe depuis 2016 et qui contribue à stimuler les relations commerciales bilatérales (Photo, Reuters).
La Vision 2030 saoudo-japonaise est un cadre de coopération qui existe depuis 2016 et qui contribue à stimuler les relations commerciales bilatérales (Photo, Reuters).
Kishida Fumio, entame sa première tournée au Moyen-Orient avec des étapes en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar, qui débutera dimanche et durera trois jours (Photo, AFP).
Kishida Fumio, entame sa première tournée au Moyen-Orient avec des étapes en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar, qui débutera dimanche et durera trois jours (Photo, AFP).
Une délégation d'étudiants d'universités saoudiennes en visite au Japon. Elle comprend 224 participants, hommes et femmes, représentant 17 universités saoudiennes (Photo fournie).
Une délégation d'étudiants d'universités saoudiennes en visite au Japon. Elle comprend 224 participants, hommes et femmes, représentant 17 universités saoudiennes (Photo fournie).
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Publié le Dimanche 16 juillet 2023

Le Premier ministre japonais Kishida entame une tournée en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar

  • Cette tournée vise à développer les relations entre le Japon et les pays du CCG et à instaurer une coopération dans divers domaines
  • La sécurité énergétique et les technologies vertes devraient figurer en tête de l'ordre du jour de la première visite de Kishida au Moyen-Orient

TOKYO : Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, entame dimanche une tournée au Moyen-Orient, la première d'un dirigeant japonais depuis la visite de feu Shinzo Abe en 2020.

Kishida arrivera en Arabie saoudite le 16 juillet avant de se rendre aux Émirats arabes unis et enfin au Qatar le 18 juillet.

Cette tournée a pour but d'aider le Japon à développer ses relations avec les pays du Conseil de coopération du Golfe et à instaurer une coopération dans divers domaines, en particulier l'énergie.

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Le Premier ministre japonais, Kishida Fumio, entame sa première tournée au Moyen-Orient avec des étapes en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar, qui débutera dimanche et durera trois jours (Photo, AFP).

L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar sont responsables de plus de 80% des importations totales de pétrole brut du Japon, l’Arabie saoudite représentant 40,68% au début de l'année.

Dans le contexte de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, qui a suscité des inquiétudes quant à l'approvisionnement en énergie, Kishida devrait exhorter les pays arabes à stabiliser le marché pétrolier en augmentant leur production.

Alors que la conférence des Nations unies sur le changement climatique la (COP28) se tiendra aux Émirats arabes unis plus tard cette année, Kishida prévoit également de discuter de la coopération en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre en encourageant la transition vers l'énergie hydrogène.

Le Japon développe activement des technologies énergétiques plus écologique et renouvelables, car il souhaite atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

Kishida s'efforcera également de promouvoir le savoir-faire japonais, car les pays producteurs d'énergie ont eux aussi des objectifs écologiques ambitieux.

En 2022, l'Arabie saoudite et le Japon ont signé un protocole de coopération dans les domaines de l'économie circulaire du carbone, du recyclage du carbone, de l'hydrogène propre et de l'ammoniac.

Les grandes étapes des relations entre l'Arabie saoudite et le Japon

1955 :  Établissement de relations diplomatiques officielles entre l'Arabie saoudite et le Japon.

1960 : Création de la première ambassade du Japon en Arabie saoudite à Djeddah.

1971 : Le roi Fayçal se rend à Tokyo pour renforcer les relations bilatérales entre l'Arabie saoudite et le Japon.

1981 : L'empereur Akihito et l'impératrice Michiko, le prince héritier et la princesse à l'époque, entreprennent une visite en Arabie saoudite.

2000 : Le Japon devient le troisième partenaire commercial de l'Arabie saoudite et, à la fin de l'année, il a déjà investi plus de 3 milliards de dollars (1 dollar = 0,90 euro) en Arabie saoudite.

2017 : Le roi Salmane se rend au Japon et rencontre le Premier ministre japonais, Abe Shinzo, à Tokyo pour discuter de la Vision 2030 saoudo-japonaise.

2020 : Abe rencontre le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, à AlUla, et convient de poursuivre les efforts pour assurer la stabilité et la paix dans la région

 

En mars, la société commerciale japonaise Marubeni Corp. a accepté d'étudier la production d'hydrogène propre en Arabie saoudite avec le fonds souverain saoudien, Riyad cherchant à ajouter d'autres types de sources d'énergie, notamment des carburants plus propres et des énergies renouvelables, afin de diversifier son économie.

Kishida avait prévu de visiter ces trois pays l'année dernière, mais son voyage a été annulé après qu'il ait contracté la Covid-19.

Le 13 juillet, Matsuno Hirokazu, secrétaire général du Cabinet japonais, a déclaré que la guerre en Ukraine et d'autres questions internationales figureraient à l'ordre du jour des réunions de Kishida lors de sa tournée au Moyen-Orient.

Matsuno a indiqué qu'une délégation d'hommes d'affaires japonais accompagnerait également Kishida lors de son voyage, ce qui aiderait les entreprises japonaises à élargir les possibilités d'investissement dans la région.

Au cours de sa visite, le Premier ministre rencontrera aussi les dirigeants de ces pays pour discuter d'un large éventail de sujets, tels que les relations bilatérales, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

«Par cette visite, le Premier ministre Kishida entend confirmer la coopération avec chaque pays dans divers domaines, en particulier l'énergie, et promouvoir le maintien et le renforcement de l'ordre international libre et ouvert fondé sur l'État de droit, à la lumière des résultats du sommet du G7 à Hiroshima», a ajouté le communiqué.

Kishida devrait quitter Tokyo et arriver à Djeddah dimanche, où il participera à un sommet entre l'Arabie saoudite et le Japon ainsi qu'à d'autres réunions avec des responsables saoudiens.

Il quittera Djeddah lundi pour se rendre à Abu Dhabi, où il assistera à un sommet Japon-Émirats arabes unis et à d'autres réunions. Mardi, il se rendra à Doha, où se tiendra le sommet Japon-Qatar, ainsi que d'autres réunions bilatérales.

Son retour à Tokyo est prévu pour mercredi.

Le prédécesseur de Kishida, Abe, a entrepris une tournée similaire en 2020, en visitant l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Oman. Lors de son séjour en Arabie saoudite, il a rencontré le prince héritier, Mohammed ben Salmane, à AlUla, où ils ont discuté des développements régionaux.

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Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, recevant le Premier ministre japonais de l'époque, Shinzo Abe, à AlUla, le 12 janvier 2020 (Photo, SPA).

À l'époque, les tensions avec l'Iran étaient à la hausse. Cependant, la visite de Kishida intervient à un moment où les relations diplomatiques ont été rétablies entre Riyad et Téhéran à la suite d'un accord négocié par la Chine.

Abe a également promis que le Japon soutiendrait pleinement les efforts de réforme du prince héritier dans le cadre de la Vision 2030 saoudo-japonaise, un cadre de coopération qui existe depuis 2016.

Le prince héritier avait alors exprimé son soutien total au déploiement d'un destroyer et d'un avion de patrouille de la Force maritime d'autodéfense par le Japon au Moyen-Orient.

Abe a également obtenu le soutien du prince héritier pour la création d'une force maritime d'autodéfense destinée à recueillir des informations afin de garantir la sécurité de la navigation dans la région.

EN CHIFFRES

5,08 milliards de dollars :  Valeur des exportations japonaises vers l'Arabie saoudite en 2022, principalement des véhicules.

1,17 million de barils par jour de pétrole importés d'Arabie saoudite par le Japon en 2018.

947 :  Nombre de ressortissants japonais résidant en Arabie saoudite en décembre 2019.

Deux avions de patrouille P-3C de la force maritime d'autodéfense ont entamé leur mission en janvier 2020 et le destroyer de classe Takanami de cette force est parti pour le Moyen-Orient le 2 février de la même année.

Selon les médias japonais, la mission a été prolongée et a quitté le Moyen-Orient le 26 décembre 2021. Les deux dirigeants sont convenus de poursuivre les efforts visant à garantir la stabilité et la paix dans la région.

À AlUla, Abe a contribué à mettre en lumière l'ancien site nabatéen, qui a ouvert ses portes au public plus tard dans l'année. C'est là qu'il a également rencontré le roi Salmane. Les deux hommes d'État ont discuté de la coopération avant le G20, qui sera organisé par l'Arabie saoudite en 2020.

Le roi Salmane a déclaré à Abe qu'il attendait des deux pays qu'ils approfondissent leur partenariat stratégique dans divers domaines, et pas seulement dans le secteur de l'énergie.

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Le roi d'Arabie saoudite, Salmane ben Abdelaziz al-Saoud, (à gauche) est accueilli par l'empereur japonais Akihito (à droite) avant leur déjeuner au palais impérial de Tokyo, le 14 mars 2017 (Photo, AFP).

Il s'agit de la cinquième rencontre entre les deux dirigeants depuis le début du gouvernement Abe en décembre 2012. À l'époque, le roi Salmane était prince héritier.

Deux ans après avoir quitté ses fonctions, Abe a été tué par un tireur solitaire lors d'un meeting de campagne dans la ville de Nara, le 8 juillet 2022. Il a laissé en héritage des relations solides avec de nombreux pays, notamment avec les alliés du Japon au Moyen-Orient, relations que Kishida semble vouloir poursuivre.

Avant sa tournée au Moyen-Orient, Kishida s'est rendu en Lituanie et a assisté à un sommet de l'Otan le 12 juillet. Il a demandé à l'Otan de s'engager davantage dans la région indo-pacifique pour contrer les activités militaires de la Chine.

Il s'est également entretenu avec Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan, et a discuté d'un nouveau document Japon-Otan sur la coopération spatiale.

Stoltenberg a indiqué que les pays membres n'étaient pas parvenus à se mettre d'accord sur un plan visant à établir un bureau de liaison à Tokyo.

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Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, à gauche, se joint au président américain, Joe Biden, au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et aux dirigeants du G7, dont le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, et la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, lors d'un événement visant à annoncer une déclaration conjointe de soutien à l'Ukraine pendant le sommet de l'Otan à Vilnius, en Lituanie, le 12 juillet 2023 (Photo de groupe via l’AP).

«La question d'un bureau de liaison est toujours d'actualité. Elle sera examinée à l'avenir», a déclaré Stoltenberg à l'issue du sommet de deux jours à Vilnius.

La France s'est opposée au projet de bureau de Tokyo par crainte d'une réaction négative de la Chine. Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré que l'Indo-Pacifique n'était pas l'Atlantique Nord.

Kishida a également rencontré le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, en marge du sommet de l'Otan et a exposé les plans du Japon pour rejeter dans l'océan l'eau traitée de la centrale nucléaire sinistrée de Fukushima.

En Lituanie, Kishida s'est entretenu avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour s'engager à ce que Tokyo continue de soutenir Kiev dans la guerre contre la Russie.

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Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, s'adresse aux médias après un sommet UE-Japon à Bruxelles, en Belgique, le 13 juillet 2023 (Photo, AP).

En Belgique, le 13 juillet, Kishida a rencontré le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour discuter de la sécurité et de la coopération économique.

Les dirigeants européens suivront avec intérêt la tournée de Kishida au Moyen-Orient, car ils réfléchissent eux aussi à leurs propres perspectives en matière de sécurité énergétique et à leurs solutions en matière de transition écologique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le président syrien à la Maison Blanche le 10 novembre

Le président syrien Ahmad al-Chareh rencontrera le président Trump à la Maison Blanche lundi. (Reuters/Archives)
Le président syrien Ahmad al-Chareh rencontrera le président Trump à la Maison Blanche lundi. (Reuters/Archives)
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  • Le président syrien Ahmad al-Chareh sera reçu lundi à la Maison-Blanche par Donald Trump, une première historique qui s’inscrit dans les efforts américains pour la paix mondiale
  • Les discussions porteront sur la levée des sanctions, la lutte contre l’État islamique et la reconstruction de la Syrie, après plus de 14 ans de guerre

WASHINGTON: La porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a indiqué mardi que le président syrien Ahmad al-Chareh serait reçu lundi à la Maison Blanche par Donald Trump.

Il sera le premier chef d'Etat syrien à faire cette visite, qui "fait partie des efforts" du président américain "pour la paix dans le monde", a déclaré la porte-parole pendant une conférence de presse.

Elle a rappelé que Donald Trump, pendant un voyage dans le Golfe en mai, avait annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie, un sujet qui figurera très haut sur l'ordre du jour de la réunion lundi.

Karoline Leavitt a par ailleurs jugé que la Syrie avait fait "des progrès" sur la voie de la paix avec ce nouveau dirigeant.

Ce sera la deuxième visite aux Etats-Unis d'Ahmad al-Chareh après son passage en septembre à l'ONU à New York, où cet ancien jihadiste est devenu le premier président syrien depuis 1967 à s'adresser à l'Assemblée générale.

Selon le ministre syrien des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani, la discussion avec Donald Trump portera aussi sur la lutte contre le groupe Etat islamique et sur la reconstruction en Syrie, après plus de 14 ans de guerre.

Le président américain avait dressé en mai un portrait élogieux d'Ahmad al-Chareh, parlant d'un "gars costaud" et assurant que leur première rencontre, qui a eu lieu en Arabie saoudite, s'était "très bien passée".

Il l'avait pressé à l'époque de rejoindre les accords d'Abraham, une initiative diplomatique dont Donald Trump est particulièrement fier, et qui avait vu plusieurs pays arabes reconnaître Israël en 2020.


Soudan: le ministre de la Défense affirme que la guerre va continuer

Des Soudanais déplacés blessés qui ont fui les violences à El-Fasher sont soignés dans une clinique de fortune gérée par Médecins Sans Frontières (MSF), alors que les affrontements entre la RSF et l'armée soudanaise se poursuivent à Tawila, dans le nord du Darfour. (Reurters)
Des Soudanais déplacés blessés qui ont fui les violences à El-Fasher sont soignés dans une clinique de fortune gérée par Médecins Sans Frontières (MSF), alors que les affrontements entre la RSF et l'armée soudanaise se poursuivent à Tawila, dans le nord du Darfour. (Reurters)
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  • Le ministre soudanais de la Défense, Hassan Kabroun, a annoncé la poursuite de la guerre contre les paramilitaires des FSR, malgré une proposition américaine de cessez-le-feu
  • Depuis la chute d’El-Facher, des exactions massives sont rapportées, tandis que l’aide humanitaire reste bloquée

PORT-SOUDAN: Le ministre soudanais de la Défense a affirmé mardi que la guerre contre les paramilitaires allait continuer, après une réunion gouvernementale qui a discuté d'une proposition américaine de cessez-le-feu.

"Les préparatifs pour la bataille du peuple soudanais sont en cours", a déclaré le ministre, Hassan Kabroun, dans un discours télévisé.

"Nous remercions l'administration Trump pour ses efforts et ses propositions afin de parvenir à la paix", a-t-il dit, tous en affirmant que la guerre était "un droit national légitime".

Aucun détail sur la proposition américaine n'a été rendu public.

Le gouvernement américain "est tout à fait impliqué" pour tenter de trouver une issue "pacifique" au conflit qui ravage le Soudan, a assuré mardi la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, tout en reconnaissant que "la situation sur le terrain est très compliquée".

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée du général Abdel Fattah Al-Burhane à son ancien allié Mohamed Hamdane Daglo, chef des Forces de soutien rapide (FSR) qui ont pris le 26 octobre El-Facher, dernière ville de la vaste région du Darfour, dans l'ouest, qui échappait à leur contrôle.

Les combats se concentrent désormais sur la région voisine du Kordofan, dans le centre du Soudan, où l'ONU a fait état d'exactions et de déplacements massifs de population ces derniers jours.

- "Incontrôlable" -

Mardi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exhorté les belligérants à "venir à la table des négociations" et "mettre fin à ce cauchemar de violence, dès maintenant".

"La crise terrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il prévenu, alors que le Conseil de défense et de sécurité présidé par le général Burhane s'est réuni dans la journée pour étudier une proposition américaine de trêve.

L'émissaire américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a mené ces derniers jours des entretiens au Caire dans le but de finaliser une proposition de trêve humanitaire formulée mi-septembre sous son égide par un groupe de médiateurs incluant l'Egypte, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis.

Le groupe de médiation, dit du Quad, travaille sur un plan global de paix pour le Soudan, mais ses dernières propositions, présentées mi-septembre à Washington, sont restées lettre morte. Jusqu'à présent, le général Burhane a accueilli négativement ce plan prévoyant à la fois son exclusion et celle des FSR de la transition politique post-conflit.

- "Ne tuez pas les enfants" -

Depuis la chute d'El-Facher, après 18 mois de siège par les paramilitaires, les informations et les témoignages se multiplient sur les exécutions, les pillages, les viols, les attaques contre des humanitaires, documentés par des images satellite et par des vidéos publiées par les combattants eux-mêmes.

Le général Burhane a affirmé sa volonté de "se venger" de la prise de cette grande ville, tandis que le chef des FSR s'est dit déterminé à poursuivre les conquêtes sur le terrain.

Mardi, la représentante de l'ONU en charge des questions humanitaires, Denise Brown, a déploré que la ville d'El-Facher reste "barricadée" et fermée à l'aide humanitaire.

"La livraison d'aide de survie cruciale reste bloquée par les FSR contrairement à leurs obligations à l'égard des lois internationales", a-t-elle déclaré.

Près de 71.000 civils ont fui la ville depuis sa prise par les FSR, certains ayant trouvé refuge à Tawila, à environ 70 km à l'ouest.

"Ne tuez pas les enfants, ne tuez pas les femmes", pouvait-on lire en arabe sur une pancarte écrite à la main lors d'une manifestation lundi d'enfants à Khartoum, la capitale du pays sous contrôle de l'armée.

Le conflit, qui a fait des dizaines de milliers de morts et près de 12 millions de déplacés, selon l'ONU, se joue sur fond de rivalités régionales.

Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, d'après des rapports de l'ONU, tandis que l'armée bénéficie de l'appui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient leur implication.


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au «cauchemar de la violence» au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.