De YouTube au cinéma de Dupieux, itinéraire du Palmashow, nouvelles stars du rire

L'acteur français David Marsais (L) et l'acteur français Grégoire Ludig posent lors du photocall du film "La folle histoire de Max et Leon" lors du 9ème Festival du Film Francophone d’Angoulême. (Yohan BONNET / AFP)
L'acteur français David Marsais (L) et l'acteur français Grégoire Ludig posent lors du photocall du film "La folle histoire de Max et Leon" lors du 9ème Festival du Film Francophone d’Angoulême. (Yohan BONNET / AFP)
Short Url
Publié le Samedi 12 décembre 2020

De YouTube au cinéma de Dupieux, itinéraire du Palmashow, nouvelles stars du rire

  • Grégoire Ludig et David Marsais, bientôt à l'affiche de "Mandibules" de Quentin Dupieux, forment le duo comique déjanté du Palmashow, dont les sketchs et les parodies, très populaires chez les jeunes, font rire les Français
  • Les deux comédiens, amis depuis le collège (dans les Yvelines) se sont lancés dans l'humour au début des années 2000, guidés par une passion pour la parodie. 

PARIS : Grégoire Ludig et David Marsais, bientôt à l'affiche de "Mandibules" de Quentin Dupieux, forment le duo comique déjanté du Palmashow, dont les sketchs et les parodies, très populaires chez les jeunes, font rire les Français depuis plus de dix ans, sur internet, à la télé.

Les deux comédiens, amis depuis le collège (dans les Yvelines) se sont lancés dans l'humour au début des années 2000, guidés par une passion pour la parodie. 

"Le but, c'était de se marrer le week-end avec la caméra du père de David, en allant filmer des trucs dans la forêt. Rigoler, faire des montages qu’on regardait entre potes... On était très contents!", raconte Grégoire Ludig, 38 ans, dans un entretien à l'AFP. 

Le Palmashow, c'est avant tout des vidéos, et des parodies publiées sur internet. Sur Dailymotion d'abord, puis YouTube.

"On ne se disait pas "yes on va devenir célèbre sur Youtube", il n'y avait même pas YouTube!", à l'époque, rigole David Marsais, 36 ans. Et quand YouTube est arrivé, les deux garçons le considèrent "comme une étagère avec toutes nos vidéos empilées. Ce n'était pas un calcul ou une stratégie, c'était pour s'amuser".  

Ils n'auraient "jamais imaginé" que la plateforme "allait devenir un média à part entière". A la fin des années 2000, "l'objectif" des deux humoristes, "c'était la télé". 

"On considérait ça comme un moyen de montrer nos vidéos, plutôt que d'envoyer des DVD et des cassettes aux chaînes et aux producteurs. Puis on s'est rendu compte qu'il n'y avait pas que nos cousins ou les producteurs qui visionnaient nos vidéos. Mais aussi des gens qui, volontairement, allaient sur YouTube pour regarder nos sketchs. C'est là que tout a changé", ajoute David Marsais. 

"On avait acheté un sabre laser pour parodier Star Wars, on l'a mis sur YouTube. Sur le week-end, ça a fait 500.000 vues", se rappelle Grégoire Ludig, alors surveillant dans un lycée. 

"Les élèves ne me prenaient plus au sérieux: ils disaient +tu me mets une heure de colle mais hier, t’étais Obi-Wan Kenobi+".

"Tu connais le Palmashow?" 

Ces centaines de milliers de vues leur apportent une petite notoriété, jusqu'à convaincre la chaîne Direct 8 de leur donner "carte blanche".

Leur première émission télévisée "La folle histoire du Palmashow" et les deux saisons de "Very Bad Blagues", une quotidienne de formats courts rassemble des millions de téléspectateurs entre 2011 et 2013. 

Le duo franchit un cap et s'exporte au cinéma avec "La folle histoire de Max et Léon" en 2016, "une production 100% Palmashow" qui attire 1,2 million de spectateurs en France. 

Après des seconds rôles dans des comédies("Babysitting", "Santa et Cie" d'Alain Chabat...), les trentenaires jouent les premiers rôles dans "Mandibules", de Quentin Dupieux, dont la sortie a été repoussée à début 2021.

Ils interprètent deux amis qui découvrent une mouche géante dans leur coffre et tentent de l'apprivoiser. Des rôles taillés sur mesure pour leur humour burlesque. 

"On a lu le scénario et on ne s’est pas posé de questions. C'est une vraie fierté en tant que comédien de pouvoir tourner avec Quentin Dupieux. C’est complètement son univers. Nous, on essaye juste d’apporter notre patte", souligne Grégoire Ludig.

Depuis le tournage du film, le duo a écrit et tourné son deuxième film, "Les vedettes": l'histoire de vendeurs d'un magasin d'électroménager qui participent à un jeu télévisé pour éponger leurs dettes. Une sortie en salle prévue au printemps 2021, "si tout va bien", selon Grégoire Ludig. 

"On est très content du rythme qu’on a. On a progressé par étapes. On bosse, on avance. Toujours en faisant ce qu'on aime", reprend-t-il. 

Malgré les succès, David Marsais espère que le Palmashow "va rester ce truc que tu découvres par hasard sur YouTube ou à la télé. On a toujours été le "Tu connais le Palmashow?" Et je crois que ça me va bien, en fait".


«  Megalopolis »: Coppola débarque à Cannes avec son film de tous les superlatifs

45 ans après sa Palme d'or pour "Apocalypse Now", Francis Ford Coppola brigue un troisième trophée avec "Megalopolis", film hors normes au parfum testamentaire dans lequel il a englouti une partie de sa fortune. (AFP).
45 ans après sa Palme d'or pour "Apocalypse Now", Francis Ford Coppola brigue un troisième trophée avec "Megalopolis", film hors normes au parfum testamentaire dans lequel il a englouti une partie de sa fortune. (AFP).
Short Url
  • D'un budget de 120 millions de dollars, ce film sur la destruction d'une ville évoquant New York couve dans son esprit depuis plus de quarante ans.
  • Coppola avait abandonné le projet suite aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, avant de le reprendre

CANNES: C'est le film le plus attendu du Festival de Cannes: 45 ans après sa Palme d'or pour "Apocalypse Now", Francis Ford Coppola brigue un troisième trophée avec "Megalopolis", film hors normes au parfum testamentaire dans lequel il a englouti une partie de sa fortune.

D'un budget de 120 millions de dollars, ce film sur la destruction d'une ville évoquant New York couve dans son esprit depuis plus de quarante ans. Coppola avait abandonné le projet suite aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, avant de le reprendre.

"Quand s'éteint un empire? S'effondre-t-il en un moment terrible?", interroge la voix off de la bande-annonce.

Présenté comme un film de science-fiction de 02H18, projeté sur écran IMAX, "Megalopolis" tourne autour de la destruction d'une mégalopole et sa reconstruction qui se joue entre un architecte (Adam Driver) et le maire de la ville (Giancarlo Esposito).

C'est un film sur "un homme qui a une vision du futur" et parle du "conflit" entre cette vision et les "traditions du passé", confiait Coppola en 2019, au Festival Lumière où il avait été distingué. "Je dirais que c'est mon film le plus ambitieux, même plus ambitieux qu'+Apocalypse Now+".

De quoi faire saliver les cinéphiles du monde entier qui se passionnent pour ses films autant que ses tournages épiques, à commencer par celui d'"Apocalypse Now", prévu pour durer quelques semaines et qui dura finalement 238 jours.

A cela se sont ajoutés les accès de paranoïa de Coppola, drogué, qui a perdu une quarantaine de kilos et a dû hypothéquer ses biens pour financer le film. Le budget, de 13 millions de dollars à l'origine, passera à 30 millions, le conduisant au bord de la ruine.

« Tête brûlée »

"Coppola est une tête brûlée", rappelle pour Tim Gray, vétéran du journalisme cinéma aux Etats-Unis qui travaille désormais pour l'organisation des Golden Globes. Il "a toujours pris d'énormes risques. Et sa carrière a défié la logique", confiait-il récemment à l'AFP.

Le géant du cinéma avait aussi évoqué le souhait de tourner une histoire d'amour "avant de partir". C'est chose faite avec le couple formé par Adam Driver et Nathalie Emmanuel ("Game of Thrones") dans "Megalopolis".

Autour d'eux gravitent de multiples personnages interprétés par des acteurs de légende des années 1970, comme Jon Voight et Dustin Hoffman.

"Tout le monde espérait que Francis Ford Coppola continuerait à faire des films. On savait qu'il avait décidé de faire ce film et de le financer avec son propre argent", a raconté lundi Thierry Frémaux, le délégué général cannois, avant le coup d'envoi du Festival.

"Je trouve admirable que cet homme de 85 ans se comporte comme un cinéaste indépendant, comme un artiste qui veut venir montrer son travail. Cannes est important pour lui et lui est important pour Cannes."

Film-testament génial ou oeuvre poussive et démesurée? La presse y va de ses pronostics et vient de publier des témoignages de membres de la production évoquant un tournage chaotique.

Le réalisateur de la trilogie du "Parrain" n'avait plus dirigé de long-métrage depuis "Twixt", sorti en 2011, et semblait s'adonner à son autre passion, le vin, lui qui possède de nombreuses vignes.

C'était sans compter ce projet qu'il dédie à son épouse Eleanor, à qui il a été marié soixante ans, décédée le 12 avril.


Pour son jubilé, l'opéra-rock «La Révolution française» de retour sur scène

«La Révolution française», comédie musicale de 1973 considérée comme le premier opéra-rock français, est de retour sur scène à Paris et l'an prochain en tournée. (AFP)
«La Révolution française», comédie musicale de 1973 considérée comme le premier opéra-rock français, est de retour sur scène à Paris et l'an prochain en tournée. (AFP)
Short Url
  • Pour le producteur Pierre-Ammar Chalal, cette recréation «s'adresse autant à ceux qui ont vécu ce phénomène musical au Palais des Sports en octobre 1973 ou à Mogador en 1974, qu'aux jeunes Français d'aujourd'hui»
  • Vingt-cinq chanteurs, danseurs et musiciens interprètent la version originale intégrale, dans une mise en scène inédite de Ned Grujic

PARIS: Perruques poudrées, bonnets phrygiens et... guitares électriques endiablées: cinquante ans après sa création, "La Révolution française", comédie musicale de 1973 considérée comme le premier opéra-rock français, est de retour sur scène à Paris et l'an prochain en tournée.

Saluée par un succès triomphal, la première version réunissait Alain Bashung (Robespierre), Daniel Balavoine (un député du Clergé), Gérard Blanc (Danton), Jean Schulteis (Fouquier-Tinville), Les Charlots et les Martin Circus (Tiers-Etat).

La comédie musicale est remontée pour la première fois depuis sa création pour son jubilé sur la scène du théâtre parisien 13e Art jusqu'au 8 juin. L'œuvre de Claude-Michel Schönberg, Alain Boublil, Jean-Max Rivière et Raymond Jeannot embarque cette fois sans tête d'affiche.

Vingt-cinq chanteurs, danseurs et musiciens interprètent la version originale intégrale, dans une mise en scène inédite de Ned Grujic ("Notre-Dame de Paris", "Oliver Twist", "Fame", "Hair", "We Will Rock You").

"Comme beaucoup, j'ai joué cet opéra-rock au lycée. Jamais je n'aurais imaginé qu'on me demanderait de le remonter un jour dans un vrai théâtre", s'enthousiasme auprès de l'AFP Ned Grujic, qui a choisi un décor de machinerie théâtrale.

"Phénomène artistique à sa création, ce spectacle n'est pas manichéen et laisse le spectateur prendre fait et cause aussi bien pour les révolutionnaires que pour le roi et la reine, confrontés à des événements plus forts qu'eux et qui leur échappent", raconte-t-il. "Le spectacle reste d'actualité en interrogeant sur les valeurs de liberté, de civisme, de respect, d'écoute et d'entraide".

"Mélangeant le rock, le lyrique et la pop, les musiques apportent beaucoup de contraste. C'était révolutionnaire dans les années 70", ajoute-t-il.

Pour le producteur Pierre-Ammar Chalal, cette recréation "s'adresse autant à ceux qui ont vécu ce phénomène musical au Palais des Sports en octobre 1973 ou à Mogador en 1974, qu'aux jeunes Français d'aujourd'hui dont on dit qu'ils ne savent plus situer la Révolution, ni définir son sens et les valeurs qui en sont nées".

Cet opéra-rock créé six ans avant "Starmania" raconte cette période de l'Histoire en 36 chansons et deux actes, avec en toile de fond l'histoire d'amour romancée entre un député révolutionnaire et une jeune aristocrate.

Ce double-album compte parmi les grands succès de l'édition phonographique française des "seventies". Parmi les tubes, la chanson "Chouans": "En avant!/Par saint Denis, par saint Jean/Cœur battant/En avant, Chouans!"

Claude-Michel Schönberg, 79 ans, et Alain Boublil, 83 ans, seront également à l'honneur l'automne prochain à l'affiche du Théâtre du Châtelet, à Paris, avec la recréation de leur deuxième opéra-rock tout aussi célèbre, "Les Misérables" (1979).


Les stars et les créateurs arabes font sensation à Cannes

L’influenceuse saoudienne Yara Alnamlah pose sur le tapis rouge. (Getty Images)
L’influenceuse saoudienne Yara Alnamlah pose sur le tapis rouge. (Getty Images)
Short Url
  • L’animatrice de télévision et mannequin germano-américaine Heidi Klum a fait sensation sur le tapis rouge dans une robe rouge audacieuse du créateur libanais Saiid Kobeisy
  • La première standing ovation du festival a toutefois été réservée à Meryl Streep, qui a reçu une Palme d’or d’honneur lors de la cérémonie d’ouverture, mardi

DUBAÏ: Lors de la cérémonie d’ouverture de la 77e édition du Festival de Cannes, qui s’est déroulée dans le cadre glamour de la Côte d’Azur, les stars et les créateurs arabes ont une nouvelle fois fait sensation.

Le festival commençait avec la première du film Le Deuxième Acte, mais, avant cela, l’influenceuse saoudienne Yara Alnamlah a foulé le tapis rouge dans une tenue du créateur Rami Kadi. Elle portait des bijoux de la maison Chaumet, notamment le collier «Blé» de la collection de haute joaillerie Le Jardin de Chaumet.

Img
L’influenceuse saoudienne Yara Alnamlah pose sur le tapis rouge. (Getty Images)

Quant à Shanina Shaik, mannequin australien d’origine saoudienne, pakistanaise et lituanienne, elle était vêtue d’une étourdissante robe écarlate du couturier libanais Zuhair Murad. Sa robe sans bretelles, dotée d’un décolleté en cœur et d’une spectaculaire surjupe, est issue de la collection de prêt-à-porter automne 2024 du créateur.

Shanina Shaik n’était pas la seule star sur le tapis rouge à avoir opté pour un créateur arabe.

L’animatrice de télévision et mannequin germano-américaine Heidi Klum a fait sensation sur le tapis rouge dans une robe rouge audacieuse du créateur libanais Saiid Kobeisy. Il s’agissait d’une robe en soie, froncée à la taille et révélant une jambe.

De son côté, l’actrice américaine Jane Fonda a revêtu une combinaison noire ornée de broderies en cristal de la collection automne 2019 du créateur libanais Elie Saab. Pour compléter son look, elle a opté pour un pardessus imprimé léopard.

Le Deuxième Acte est une comédie française qui réunit Léa Seydoux, Vincent Lindon, Louis Garrel et Raphaël Quenard. Ils incarnent des acteurs qui se chamaillent sur le tournage d’un film réalisé par intelligence artificielle.

La première standing ovation du festival a toutefois été réservée à Meryl Streep, qui a reçu une Palme d’or d’honneur lors de la cérémonie d’ouverture, mardi. Après que Juliette Binoche l’a présentée, Streep a secoué la tête, s’est éventée et a dansé sous les applaudissements tonitruants de la foule.

«Je suis tellement reconnaissante du fait que vous ne vous soyez pas lassés de moi et que vous ne soyez pas descendus du train», a lancé Streep qui, peu après, a déclaré, en compagnie de Juliette Binoche, le Festival de Cannes officiellement ouvert.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com