Le passage remarqué à Séoul du soldat Travis avant sa défection en Corée du Nord

Un groupe de personnes se tient près d'un poste frontière à Panmunjom dans la zone démilitarisée à Paju, en Corée du Sud, le mardi 18 juillet 2023. Peu de temps après que cette photo a été prise, Travis King, un soldat américain, photographié avec une chemise bleu foncé et une casquette sombre, quatrième à gauche, a franchi la frontière et est devenu le premier Américain connu détenu au Nord depuis près de cinq ans. (Photo, AP)
Un groupe de personnes se tient près d'un poste frontière à Panmunjom dans la zone démilitarisée à Paju, en Corée du Sud, le mardi 18 juillet 2023. Peu de temps après que cette photo a été prise, Travis King, un soldat américain, photographié avec une chemise bleu foncé et une casquette sombre, quatrième à gauche, a franchi la frontière et est devenu le premier Américain connu détenu au Nord depuis près de cinq ans. (Photo, AP)
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Publié le Jeudi 20 juillet 2023

Le passage remarqué à Séoul du soldat Travis avant sa défection en Corée du Nord

  • Libéré le 10 juillet, le soldat américain a été conduit à l'aéroport Incheon de Séoul mardi, mais son escorte n'a pas pu l'accompagner au-delà du point de contrôle de sécurité, lui offrant l'occasion de s'enfuir
  • L'ancien haut responsable nord-coréen Thae Yong Ho, aujourd'hui législateur au Sud, a déclaré que M. King « découvrira bientôt qu'il a fait le mauvais choix» en se rendant au Nord

SÉOUL: Le soldat américain Travis King qui serait détenu en Corée du Nord après y être entré illégalement, avait déjà défrayé la chronique à Séoul.

Avant de traverser mardi la frontière entre les deux Corées par la "DMZ", la zone démilitarisée qui les sépare, le deuxième classe King avait été escorté à l'aéroport de Séoul d'où il devait s'envoler pour le Texas.

Mais au lieu de monter dans l'avion pour être soumis à une procédure disciplinaire à Fort Bliss, le militaire s'est enfui en traversant la frontière vers le nord après s'être joint à des touristes pour une visite de la "DMZ".

Des membres de sa famille se sont dits "choqués" par son comportement qui lui a valu deux mois de prison en Corée du Sud, affirmant dans des interviews à des médias qu'il n'était pas habituel.

Ils ont déclaré que le soldat, âgé de 23 ans, avait mal supporté le fait d'être loin de chez lui et qu'il avait été affecté par le décès d'un jeune cousin au début de l'année.

La police de Séoul a détaillé pour l'AFP les démêlés de Travis King avec la justice.

Eméché, dans un boîte de nuit, il aurait frappé un ressortissant coréen en septembre dernier. Le mois d'après, il s'en était pris à une voiture de police lorsque des agents avaient cherché à l'arrêter pour un autre incident.

Le soldat avait "donné un coup de pied dans la porte (de la voiture de police) avec agressivité" tout en criant des obscénités, a raconté l'officier de police, causant pour 584.000 wons (461 dollars) de dommages au véhicule.

L'incident avait donné lieu à une amende de 5 millions de wons (3.955 dollars), selon l'agence de presse Yonhap, que King n'a pas payée, ce qui lui a valu deux mois d'emprisonnement.

Libéré le 10 juillet, le soldat américain a été conduit à l'aéroport Incheon de Séoul mardi, mais son escorte n'a pas pu l'accompagner au-delà du point de contrôle de sécurité, lui offrant l'occasion de s'enfuir.

"À la porte d'embarquement, il s'est adressé à un représentant d'American Airlines et a signalé que son passeport avait disparu. Il a pu sortir de la porte d'embarquement", a expliqué un responsable de l'aéroport au Korea Times.

Visite guidée

Des experts ont déclaré à l'AFP que la course de M. King à travers la frontière semblait avoir été menée "de manière impulsive", mais qu'une certaine planification avait dû être nécessaire pour lui permettre d'anticiper une visite de la zone de sécurité commune (Joint Security Area - JSA) dans la "DMZ".

La zone, également connue sous le nom de Panmunjom, est administrée par le Commandement des Nations unies et tous les visiteurs doivent fournir les détails de leur passeport pour une vérification des antécédents.

Ce genre de voyages touristiques affichent généralement complet des semaines à l'avance.

Selon le site américain The Messenger, M. King a réservé en mai deux dates différentes pour la visite de la DMZ, dont celle du 18 juillet à laquelle il a assisté, en faisant appel à une société privée, Hana Tours ITC.

Cette société qui, selon son site Internet, organise des excursions dans la "DMZ" pour les touristes et les militaires américains basés en Corée du Sud, a déclaré à l'AFP qu'elle n'avait "rien à dire" sur cette affaire.

Quelque 27.000 soldats américains sont basés en Corée du Sud, un allié clé des États-Unis, qui compte sur Washington pour garantir sa sécurité et la protéger contre le Nord doté de l'arme nucléaire.

Les deux Corées restent techniquement en guerre et la majeure partie de la frontière est lourdement fortifiée, notamment par des champs de mines.

À l'intérieur de la JSA, cependant, la frontière n'est marquée que par une mince cloison de béton.

Lorsque King l'a franchie, il a d'abord essayé d'entrer dans le Panmungak Hall, un bâtiment nord-coréen, mais, trouvant la porte verrouillée, il a couru vers l'arrière de l'installation et a été jeté dans une camionnette et emmené par des gardes nord-coréens, a déclaré un responsable américain à CNN.

Mauvais choix

Le porte-parole de l'armée américaine, Bryce Dubee, a déclaré à des médias aux Etats-Unis que M. King avait rejoint la cavalerie au sein de l'armée en janvier 2021 et qu'il n'avait pas combattu.

Le fait qu'il soit toujours deuxième classe après plus de deux ans de service suggère qu'il ait pu avoir des problèmes disciplinaires, selon le site Military.com, la promotion au grade de soldat de première classe étant automatique après 12 mois de service.

Son oncle Carl Gates a déclaré au Daily Beast que la maladie et le décès de son fils, le cousin de King, avaient "beaucoup affecté Travis".

King "aimait et chérissait" son cousin, a déclaré M. Gates, et "a commencé à avoir un comportement irresponsable et fou" après son  décès.

L'ancien haut responsable nord-coréen Thae Yong Ho, aujourd'hui législateur au Sud, a déclaré que M. King "découvrira bientôt qu'il a fait le mauvais choix" en se rendant au Nord.

Il sera particulièrement difficile pour Washington d'obtenir un accès consulaire à M. King, a-t-il ajouté, car presque toutes les ambassades étrangères à Pyongyang ont retiré leur personnel étranger après que la Corée du Nord a fermé ses frontières en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19. Cela inclut la Suède, qui s'occupe des affaires consulaires américaines dans la capitale nord-coréenne.


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
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  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.