Quand chênes et oliviers cohabitent avec la vigne pour atténuer les «excès du climat»

La vigneronne Anaïs Vallot se promène dans les vignes de sa cave à Vinsobres, dans la région viticole de la vallée du Rhône, dans le sud-est de la France, le 18 juillet 2023. (AFP)
La vigneronne Anaïs Vallot se promène dans les vignes de sa cave à Vinsobres, dans la région viticole de la vallée du Rhône, dans le sud-est de la France, le 18 juillet 2023. (AFP)
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Publié le Dimanche 23 juillet 2023

Quand chênes et oliviers cohabitent avec la vigne pour atténuer les «excès du climat»

  • Face au «ver de la grappe», une chenille qui se nourrit du raisin, un équilibre se fait «naturellement quand on est entouré de bois»
  • Outre la diversité botanique qu'apporte la présence des chênes verts ou truffiers, les arbres les plus en hauteur, perchés à 500 mètres d'altitude, limitent l'érosion et le ruissellement lors des orages

VINSOBRES: Sur les collines de Vinsobres, pieds de vigne, oliviers et chênes vivent ensemble depuis des décennies: cette appellation viticole de la Drôme a préservé un réservoir de biodiversité et découvert un atout pour atténuer certains impacts du changement climatique.

Sur la parcelle d'Anaïs Vallot, où poussent grenache et syrah sur une vingtaine d'hectares de coteaux, d'imposants chênes encerclent les vignes et ombragent les premiers pieds, apportant "un peu de souffle" en pleine vague de chaleur estivale.

"Du temps de mon grand-père Claude, il y a eu une vraie volonté de faire cohabiter la vigne et la forêt, et l'avenir a montré que Vinsobres a fait le bon choix", assure la vigneronne de 37 ans.

Ce vignoble de la Vallée du Rhône, dominé par la silhouette du Mont Ventoux, possède près d'un hectare de bois pour un hectare de vignes classées cru des Côtes-du-Rhône, qui composent un "patchwork" d'îlots aux différentes nuances de vert, contrastant avec les vastes étendues de certaines régions viticoles.

Les pins, les chênes et les haies qui entourent les vignes "tempèrent les excès du climat": ils peuvent couper le vent, limiter le gel et "apportent une certaine fraîcheur quand il fait très chaud", comme un parasol, explique Cédric Guillaume-Corbin, "paysan-vigneron" d'un autre domaine, La Péquélette.

"La proximité d'une bordure boisée a un impact sur les champs jusqu'à 100 mètres de distance", en terme de biodiversité, de vie du sol ou de température, ajoute-t-il, un atout considérable sur un territoire qui souffre de canicules à répétition.

«Bon sens paysan»

A une époque où certaines parcelles boisées étaient défrichées pour étendre les vignes, le comité des vignerons de Vinsobres a décidé d'y mettre un coup d'arrêt en 1993, en accord avec la municipalité, et de transformer ses 1.238 hectares de forêts en zones non-destructibles et espaces boisés classés.

"C'est le bon sens paysan", explique simplement Jean-Louis Piallat, 72 ans, président du comité à l'époque. "On a toujours pensé que la monoculture ne fonctionnait pas et que la biodiversité était indispensable" pour préserver la "typicité du vin".

Du fait d'un "habitat clément", la faune n'est jamais partie et les îlots boisés offrent refuge à une multitude d'insectes, aux mésanges, chauves-souris, lièvres et perdrix des collines, décrit un autre vigneron, Pascal Jaume, qui exploite un domaine familial.

Face au "ver de la grappe", une chenille qui se nourrit du raisin, un équilibre se fait "naturellement quand on est entouré de bois", explique-t-il, car certains insectes - coccinelles ou araignées - dévorent les oeufs de cet invertébré.

Outre la diversité botanique qu'apporte la présence des chênes verts ou truffiers, les arbres les plus en hauteur, perchés à 500 mètres d'altitude, limitent l'érosion et le ruissellement lors des orages.

Cependant, cette cohabitation requiert un certain équilibre: le système racinaire profond d'une forêt peut concurrencer celui d'une vigne, s'accaparant les ressources du sol et limitant ainsi sa croissance. Les plants doivent aussi pouvoir profiter des rayons du soleil.

«Raconter la terre»

Sur certaines parcelles de l'AOC, les arbres ne sont plus en bordure mais intercalés entre les rangs de vignes, recréant le paysage traditionnel de la Drôme provençale, avec des oliviers, des amandiers ou des abricotiers.

Cette cohabitation porte aujourd'hui un nom, vitiforesterie, mais elle était communément pratiquée jusque dans les années 1980.

A cette époque, la mécanisation a conduit à enlever les arbres pour faciliter les vendanges et l'entretien des parcelles, explique Raphaël Metral, agronome à l'institut Agro Montpellier.

La vitiforesterie revient désormais au nom de la transition agroécologique, les vignerons faisant attention à réintroduire des essences d'arbres adaptées au terroir.

"Le vignoble, c'est tout un écosystème, un paysage: nous ne sommes pas là uniquement pour récolter du raisin", estime Anaïs Vallot, penchée sur un cep dont les baies commencent à tourner du vert au blanc.

Ces pratiques "créent des contraintes en terme de travail mécanique, mais c'est un choix", quitte à produire un peu moins, défend Cédric Guillaume-Corbin, "convaincu" que cette diversité se ressent dans les arômes de sa production.

"Le vin raconte la terre et le lieu qui l'a fait naître", dit-il. "Si on est dans un lieu avec des arbres, des papillons, des oiseaux, et pas une mer de vigne qui nous étouffe, il ne racontera pas la même histoire".


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
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  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com