L'Ukraine revendique l'attaque de drones sur Moscou

Un bâtiment endommagé à la suite d'une attaque de drone signalée à Moscou, en Russie, le 24 juillet 2023 (Photo, Reuters).
Un bâtiment endommagé à la suite d'une attaque de drone signalée à Moscou, en Russie, le 24 juillet 2023 (Photo, Reuters).
Des véhicules des services d'urgence russes et du personnel des forces de sécurité sont vus sur le site d'une attaque de drone dans le centre de Moscou le 24 juillet 2023 (Photo, Reuters).
Des véhicules des services d'urgence russes et du personnel des forces de sécurité sont vus sur le site d'une attaque de drone dans le centre de Moscou le 24 juillet 2023 (Photo, Reuters).
Des véhicules des services d'urgence russes et du personnel des forces de sécurité sont vus sur le site d'une attaque de drone dans le centre de Moscou le 24 juillet 2023 (Photo, Reuters).
Des véhicules des services d'urgence russes et du personnel des forces de sécurité sont vus sur le site d'une attaque de drone dans le centre de Moscou le 24 juillet 2023 (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 25 juillet 2023

L'Ukraine revendique l'attaque de drones sur Moscou

  • Le raid contre Moscou était «une opération spéciale du GUR», le renseignement militaire, a dit une source au sein de la Défense ukrainienne
  • La région de Moscou n'avait pas été la cible de drones depuis près de trois semaines

MOSCOU: L'Ukraine a revendiqué lundi l'attaque de drones ayant touché Moscou pendant la nuit, illustrant la vulnérabilité de la capitale russe, tandis que de nouvelles frappes ont visé la Crimée et la région ukrainienne d'Odessa.

Le raid contre Moscou était "une opération spéciale du GUR", le renseignement militaire, a dit une source au sein de la Défense ukrainienne ayant requis l'anonymat.

Cette rare revendication de Kiev, qui d'habitude dément ou ne commente pas, intervient après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait promis des mesures de rétorsion à la suite des bombardements russes ce week-end sur Odessa qui ont fait deux morts et ravagé une cathédrale.

La Russie envisage à son tour de "sévères représailles" après ces attaques sur sa capitale et sur la Crimée, a de son côté déclaré la diplomatie russe, accusant les Occidentaux d'être "derrière les actes effrontés" de Kiev.

La région de Moscou n'avait pas été la cible de drones depuis près de trois semaines.

L'armée russe, qui a dénoncé un "acte terroriste", a affirmé que deux de ces engins avaient été neutralisés et s'étaient écrasés sans faire de victimes.

Un des drones est tombé sur un axe important de la capitale russe, Komsomolsky Prospekt, près du ministère russe de la Défense. Des journalistes de l'AFP y ont vu un bâtiment au toit endommagé, plusieurs véhicules des forces de l'ordre et camions de pompiers, ainsi qu'une ambulance.

"Il était 3H39. La maison a vraiment tremblé", a raconté à l'AFP Vladimir, un moscovite de 70 ans. "C'est scandaleux qu'un drone ukrainien puisse presque voler jusqu'au ministère de la Défense", s'est-il emporté.

Un autre drone a frappé le centre d'affaires de la rue Likhatcheva, dans le sud de Moscou, où une photographe de l'AFP a vu des vitres brisées au sommet d'un bâtiment, près d'un magasin du groupe français Leroy Merlin.

Drones sur la Crimée

La capitale russe et ses alentours, situées à plus de 500 km de la frontière ukrainienne, ont déjà été visées par des attaques de drones, dont une qui a touché le Kremlin en mai.

Le 4 juillet, cinq drones avaient été abattus au-dessus de cette région, selon les autorités russes, une attaque qui avait perturbé le fonctionnement de Vnoukovo, l'un des trois aéroports internationaux de Moscou.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré lundi que des "mesures" étaient prises pour défendre la capitale et que "tous les drones" avaient été détruits.

Cette attaque fait écho à celles qui visent depuis une semaine la Crimée annexée et le sud de l'Ukraine, où les tensions se sont encore accentuées après l'abandon par la Russie d'un accord clé pour les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire.

En Crimée, un dépôt de munitions a été atteint au cours d'une nouvelle frappe ukrainienne de drones, dans le district de Djankoï, dans le nord de cette péninsule annexée, a signalé lundi son gouverneur russe, Sergueï Asksionov.

Selon l'armée russe, 14 drones ukrainiens lancés sur la Crimée ont été neutralisés avec des systèmes de brouillage et trois autres abattus par la défense antiaérienne.

En Ukraine, un enfant a été tué et six personnes blessées dans un bombardement russe dans l'est qui a, selon le gouverneur Pavlo Kyrylenko, touché un "étang local, où les gens se reposaient" à Kostiantynivka.

Un journaliste de l'AFP, Dylan Collins, a quant à lui été blessé dans une attaque de drone pendant qu'il effectuait un reportage sur une position d'artillerie ukrainienne près de Bakhmout, également dans l'est de l'Ukraine. Selon les médecins, ses jours ne sont pas en danger.

Condamnation de Zelensky

Une nouvelle attaque russe de drones, de "près de quatre heures", a pris pour cible une installation portuaire ukrainienne sur le Danube dans la région d'Odessa et causé la destruction d'un hangar où étaient stockés des grains, a souligné lundi l'armée ukrainienne.

"Je condamne fermement les récentes attaques russes contre les infrastructures civiles ukrainiennes sur le Danube, tout près de la Roumanie", un pays membre de l'Otan, a réagi le président roumain, Klaus Iohannis.

Sur fond de multiplication des bombardements russes de sites agricoles, Volodymyr Zelensky a jugé lundi "inacceptable" l'éventualité d'une prolongation des restrictions imposées par cinq pays de l'UE sur les importations de céréales ukrainiennes.

M. Zelensky avait promis dimanche des "représailles" à le suite des tirs de missiles russes sur Odessa, dont le centre historique a été inscrit en début d'année par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité.

Régulièrement visée par des frappes russes, cette cité portuaire a subi une nouvelle attaque nocturne, dans la nuit de samedi à dimanche, dans laquelle deux personnes ont péri et 22 autres ont été blessées, dont au moins quatre enfants.

La cathédrale de la Transfiguration, fondée il y a plus de 200 ans, détruite par les Soviétiques en 1936, puis reconstruite au début des années 2000, a été très endommagée par ces frappes.

Le Kremlin a démenti lundi avoir pris pour cible cet édifice religieux, assurant qu'elle avait été atteinte par des tirs "antimissiles" ukrainiens. La diplomatie française a, quant à elle, accusé Moscou d'y avoir "délibérément" visé des infrastructures civiles.

Le vice-Premier ministre russe chargé de la Défense, Denis Mantourov, a pour as part révélé que la Russie produisait désormais chaque mois autant de munitions que pour l'ensemble de l'année 2022 et avoir également accéléré sa fabrication d'armements militaires, au 17e mois de son offensive en Ukraine.


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
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  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.