Des fêtes de Bayonne «souillées»: Émotion après une agression mortelle

Des participants prennent part aux festivités près de la mairie lors du festival à Bayonne, dans le sud-ouest de la France, le 27 juillet 2023 (Photo, AFP).
Des participants prennent part aux festivités près de la mairie lors du festival à Bayonne, dans le sud-ouest de la France, le 27 juillet 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 05 août 2023

Des fêtes de Bayonne «souillées»: Émotion après une agression mortelle

  • Plusieurs centaines de personnes se sont réunies vendredi soir à Bayonne pour protester «contre toutes les violences», après le décès d'un homme des suites d'une agression
  • Après un traumatisme cranio-cérébral et neuf jours de coma artificiel, la victime n'a pas survécu, a confirmé vendredi le parquet de Bayonne

BAYONNE: "Des fêtes souillées": plusieurs centaines de personnes se sont réunies vendredi soir à Bayonne pour protester "contre toutes les violences", après le décès d'un homme des suites d'une agression fin juillet durant les fêtes de la ville.

Sur la place de la mairie, une minute de silence a été observée en hommage à ce Bayonnais âgé de 46 ans, décédé jeudi après une violente agression survenue le premier soir des festivités, le 26 juillet.

Après un traumatisme cranio-cérébral et neuf jours de coma artificiel, la victime n'a pas survécu, a confirmé vendredi le parquet de Bayonne.

L'enquête, ouverte pour tentative de meurtre, a été requalifiée en meurtre, a précisé le parquet, confirmant une information de France Bleu Pays basque.

Les trois suspects de l'agression mortelle, toujours recherchés, sont décrits comme étant âgés de 20 à 25 ans, "de corpulence athlétique" et ayant le torse nu au moment des faits. L'appel à témoins lancé au lendemain de l'agression a été complété par un portrait-robot de l'un d'entre eux, diffusé depuis jeudi.

La victime a été rouée de coups alors qu'elle rentrait chez elle et avait fait une remarque aux trois hommes, surpris en train d'uriner devant sa porte.

Solidarité

Son décès a suscité une vive émotion parmi les habitants de Bayonne, où les fêtes annuelles, qui ont connu cette année une fréquentation record de 1,3 million de "festayres" (festivaliers), sont un incontournable rendez-vous.

Le maire Jean-René Etchegaray a adressé un "témoignage de soutien et d'affection" à la famille et aux proches de la victime "dans cette douloureuse épreuve", via un message publié sur le réseau social Twitter, rebaptisé X.

Dans le passé, de rares cas d'agressions mortelles ont été recensés lors de fêtes estivales dans le Sud-Ouest: un jeune de 18 ans avait notamment été tué d'un coup de couteau à Habas (Landes) en 2007 et un de 19 ans avait été mortellement poignardé lors d'une bagarre à Nay (Pyrénées-Atlantiques) deux ans plus tard.

À Bayonne, le dispositif de sécurité – renforcé depuis l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice avec plus de 1 000 effectifs de police, gendarmerie et agents de sécurité privée – représente un tiers du budget de l'organisation des fêtes, qui dépasse trois millions d'euros.

Le maire, de nombreux élus, mais aussi des membres d'associations ou des habitants de la ville et des environs ont fait le déplacement vendredi soir pour témoigner de leur solidarité avec les proches de la victime.

Pour Jean-Pierre Delos, Bayonnais de 61 ans, cette agression mortelle est "lamentable". "Comment comprendre ? C'est impossible. J'ose espérer que ses agresseurs seront arrêtés très vite", a-t-il dit à l'AFP.

«Insupportable violence»

D'autres ont déploré que l'esprit convivial des fêtes se soit perdu avec l'affluence.

"Avant on venait tranquille aux Fêtes et elles changent, on le voit, il y a trop de monde", estime Sylvie Etchegoyen, âgée de 61 ans. "Se faire agresser parce qu'on a rouspété contre des personnes qui urinaient chez nous, c'est barbare", s'indigne-t-elle.

Au micro, Michaëlla Clapisson, représentante des "peñas" bayonnaises (locaux associatifs), a dénoncé des "fêtes souillées par des actes d'une insupportable violence", avec également plusieurs cas de viols qui se seraient produits lors des festivités.

Alors que quatre enquêtes pour viols "survenus sur la voie publique ou dans des appartements" avaient déjà été ouvertes, une cinquième enquête pour viol et agression sexuelle a été confiée à la PJ de Bayonne, concernant deux victimes mineures, a-t-on appris auprès du parquet.

Les investigations sont toujours en cours pour tenter de retrouver les auteurs présumés.

Depuis plusieurs années, un vaste travail de prévention des agressions sexuelles est mené avant et pendant les fêtes par les associations et la municipalité.

En 2022, deux hommes de 25 et 19 ans avaient été mis en examen pour le viol d'une femme de 27 ans lors des fêtes.


Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Macron convoque une réunion de crise

Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
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  • Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes
  • Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie

PARIS: Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
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  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.


Nouvelle-Calédonie: un mort lors d'une nouvelle nuit d'émeutes, lés députés votent la révision constitutionnelle

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
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  • Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP
  • Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville

NOUMEA: Une personne a été tuée par balle dans la nuit de mardi à mercredi lors d'une deuxième nuit consécutive d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, alors que les députés votaient à Paris la révision constitutionnelle du corps électoral à l'origine de la colère du camp indépendantiste.

Selon le représentant de l'Etat dans l'archipel français du Pacifique Sud, cette personne, touchée par des tirs avec deux autres personnes, est décédée des suites de ses blessures à l'hôpital de Nouméa.

Le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a précisé devant la presse que la victime n'avait pas été victime "d'un tir de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu'un qui a certainement voulu se défendre".

Malgré le couvre-feu mis en place dans la principale ville du territoire dès 18h00 locales mardi (9h00 à Paris), les graves violences qui ont débuté lundi dans l'archipel ont repris dès la nuit tombée, marquée par de nombreux incendies, pillages et  échanges de tirs, y compris contre les forces de l'ordre.

Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville.

"On est dans une situation que je qualifierais d'insurrectionnelle", a déploré M. Le Franc, "L'heure doit être à l'apaisement (...) l'appel au calme est impératif", a-t-il insisté. "Je vous laisse imaginer ce qui va se passer si des milices se mettaient à tirer sur des gens armés".