A Eilat, pas une goutte d'eau ne se perd

Cette photo prise le 30 juillet 2023 montre une vue aérienne d'une palmeraie dans la vallée d'Aravah, dans le désert du Néguev, près d'Eilat, ville portuaire du sud de la mer Rouge en Israël. (AFP)
Cette photo prise le 30 juillet 2023 montre une vue aérienne d'une palmeraie dans la vallée d'Aravah, dans le désert du Néguev, près d'Eilat, ville portuaire du sud de la mer Rouge en Israël. (AFP)
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Publié le Jeudi 10 août 2023

A Eilat, pas une goutte d'eau ne se perd

  • L'eau potable d'Eilat (sud), dépourvue de sources d'eau douce, est une combinaison d'eau souterraine et d'eau de mer dessalée
  • Les eaux usées, utilisées à des fins domestiques, sont traitées puis transférées «jusqu'à la dernière goutte» aux agriculteurs, affirme M. Ashkenazi

EILAT: Sous une chaleur écrasante, un agriculteur israélien ajuste le tuyau d'irrigation enroulé autour d'un palmier au nord de la ville balnéaire israélienne d'Eilat, nichée entre la mer Rouge et le désert.

L'eau riche en minéraux qui coule à travers le mince tube en plastique et nourrit les dattes en hauteur est un mélange d'eaux souterraines et d'eaux usées recyclées provenant de la station d'épuration locale.

"Toutes les eaux usées d'Eilat sont traitées", déclare à l'AFP Arik Ashkenazi, ingénieur en chef d'Ein Netafim, l'usine locale de gestion et d'assainissement des eaux, lors d'une visite dans la palmeraie. Elles passent à travers des réservoirs et des conteneurs qui en éliminent les solides et les substances toxiques.

L'eau potable d'Eilat (sud), dépourvue de sources d'eau douce, est une combinaison d'eau souterraine et d'eau de mer dessalée.

Les eaux usées, utilisées à des fins domestiques, sont traitées puis transférées "jusqu'à la dernière goutte" aux agriculteurs, affirme M. Ashkenazi. Ce qui permet d'entretenir une industrie agricole florissante dans cette région aride.

Elles sont mélangées avec les eaux souterraines et utilisées sur des plantations d'arbres s’étendant sur des kilomètres au nord, dit-il.

A l'heure où les changements climatiques impactent la gestion de l'eau partout sur la planète, cette technique propre à Eilat fait figure de prototype en Israël et ailleurs.

Selon l'ONU, plus de deux milliards de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'eau potable. Et les inondations et les sécheresses provoquées par le changement climatique exacerbent la situation.

Or, "80% des eaux usées dans le monde retournent dans l'écosystème sans être traitées ou réutilisées" selon les données du Département des affaires économiques et sociales de l'ONU.

 

«Source de paix»

En Israël, 90% des eaux usées traitées sont utilisées pour l'agriculture, déclare Yossi Yaacoby, vice-président de Mekorot, la compagnie nationale des eaux.

Israël a commencé à recycler les eaux usées après avoir constaté que ses sources d'eau -souterraines et du lac de Tibériade dans le nord, la principale réserve d'eau douce du pays- étaient insuffisantes pour répondre aux besoins croissants de la population, explique-t-il.

"Cela ne suffisait pas non plus. Nous avons commencé à dessaler l'eau de mer" en commençant par Eilat dès 1997, puis de la Méditerranée, déclare-t-il à l'AFP au siège de Mekorot à Tel-Aviv. L'eau dessalée constitue aujourd'hui "60 à 80% de l'eau potable d'Israël".

Dans les années 1960, la construction par Israël d'un pipeline acheminant l'eau du lac de Tibériade vers des régions plus sèches et plus peuplées du pays a provoqué des tensions et même des échanges de tirs avec la Syrie voisine.

Israël continue d'occuper depuis la guerre de 1967 le plateau syrien du Golan riche en eau et qui surplombe le lac de Tibériade.

"L'eau était une source de conflit", déclare M. Yaacoby. Aujourd'hui, "Israël comprend que l'eau est une source de paix", et fournit de l'eau à ses voisins.

"Nous fournissons aux Jordaniens 100 millions de mètres cubes et une quantité similaire aux Palestiniens, principalement en Cisjordanie et en petite quantité à Gaza", dit-il. "Et cela va augmenter."

 

«Payer»

Israël est un pays chaud et sec mais les nouvelles technologies qu'il a élaborées ont permis de réduire le coût du traitement de l'eau salée permettant à ce pays de vendre cette ressource.

Et avec l'instabilité croissante du climat, de la croissance démographique et de la diminution des ressources, l'expertise israélienne s'exporte au delà du Moyen-Orient. "Le monde traverse une crise énorme", déclare M. Yaacoby.

"Dès sa création, Israël a compris que l'eau était une ressource rare", note-t-il. Aujourd'hui, il possède "un vaste réservoir de connaissances accumulées au fil des ans concernant la gestion des sources d'eau" et "développe constamment les technologies" dans ce domaine.

Pour Clive Lipchin, expert en gestion de l'eau à l'Institut Arava (sud d'Israël), l'imprévisibilité croissante due au changement climatique devrait inciter "tout un chacun à travers le monde" à envisager l'utilisation d'"eau non conventionnelle" --le dessalement et les eaux usées traitées.

Mais il est aussi nécessaire de changer les mentalités. "C'est un droit fondamental, mais ce ne peut pas être un bien gratuit. Les gens doivent payer", déclare-t-il, surtout pour éviter le gaspillage de l'eau.

Le dessalement de l'eau de mer et le recyclage des eaux usées ne suffisent pas pour résoudre la pénurie d'eau dans le monde tant que les gouvernements continuent de subventionner cette ressource et que les gens la gaspillent, assure l'expert.

Il faut des "décisions politiques courageuses".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.