La fièvre Barbie atteint l’Arabie saoudite

La Pink Night (Nuit Rose) à Riyad Front a attiré des foules en rose, prêtes à se lancer dans l’expérience cinématographique «Barbie» (Photo, Instagram/voxcinemasksa).
La Pink Night (Nuit Rose) à Riyad Front a attiré des foules en rose, prêtes à se lancer dans l’expérience cinématographique «Barbie» (Photo, Instagram/voxcinemasksa).
La Pink Night (Nuit Rose) à Riyad Front a attiré des foules en rose, prêtes à se lancer dans l’expérience cinématographique «Barbie» (Photo fournie).
La Pink Night (Nuit Rose) à Riyad Front a attiré des foules en rose, prêtes à se lancer dans l’expérience cinématographique «Barbie» (Photo fournie).
La Pink Night (Nuit Rose) à Riyad Front a attiré des foules en rose, prêtes à se lancer dans l’expérience cinématographique «Barbie» (Photo fournie).
La Pink Night (Nuit Rose) à Riyad Front a attiré des foules en rose, prêtes à se lancer dans l’expérience cinématographique «Barbie» (Photo fournie).
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Publié le Mercredi 16 août 2023

La fièvre Barbie atteint l’Arabie saoudite

  • Le film tant-attendu mettant en vedette Margot Robbie a suscité des réactions mitigées de la part des spectateurs
  • Plusieurs pays de la région envisagent d’interdire purement et simplement le film

RIYAD: Des foules se sont précipitées aux salles de cinéma du pays pour voir Barbie, le film qui a rapporté un milliard de dollars (1 dollar américain = 0,92 euro) au box-office américain, mais qui a également suscité une tempête de critiques, en particulier de la part de la population et des gouvernements du Moyen-Orient.

Jeudi dernier, le jour de la première à Riyad, les spectateurs ont envahi les salles de cinéma en arborant diverses nuances de rose et leurs accessoires les plus funky, ce qui montre à quel point la popularité du film a affecté le public local.

Le Koweït a interdit «Barbie», tandis qu'un débat houleux est en cours au Liban sur l'opportunité de le faire. Des inquiétudes ont été exprimées dans toute la région quant à la perturbation supposée des normes culturelles par le film.

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La Pink Night (Nuit Rose) à Riyad Front a attiré des foules en rose, prêtes à se lancer dans l’expérience cinématographique «Barbie» (Photo, Instagram/voxcinemasksa).

Des rumeurs avaient circulé selon lesquelles l'Arabie saoudite interdirait également le film lorsque sa projection a été repoussée au 31 août, soit un mois après sa sortie aux États-Unis. Mais le film, qui met en scène Margot Robbie et Ryan Gosling dans les rôles respectifs de Barbie et Ken, est sorti de manière inattendue le 10 août, avec un préavis de quelques jours seulement pour l'achat de billets à l'avance.

Certains se sont également empressés de formuler des critiques.

Le film porte essentiellement sur les épreuves auxquelles une femme fait face dans la «vraie vie», mais des individus dans divers pays de la région arabe ont critiqué le film, affirmant qu’il est rempli d’idéologies féministes extrêmes qui dégradent les hommes. Beaucoup ont également affirmé qu’il violait les valeurs familiales traditionnelles.

Le 10 août, une personne a partagé un post sur X disant : «Honnêtement, pour ceux qui réservent, je vous assure que vous le regretterez et que vous ne finirez pas le film. Vous gâcherez seulement votre weekend.»

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La Pink Night (Nuit Rose) à Riyad Front a attiré des foules en rose, prêtes à se lancer dans l’expérience cinématographique «Barbie» (Photo, Instagram/voxcinemasksa).

La campagne de marketing du film, qui aurait couté la somme astronomique de 150 millions de dollars, n’a épargné aucun secteur commercial de la couleur emblématique de Barbie – qu’il s’agisse collaborations en matière de vêtements et de maquillage, de desserts enrobés de rose ou d’initiatives touristiques, dont Airbnb qui propose la maison de rêve de Barbie à Malibu.

Depuis des semaines, le film «Barbie» est devenu viral sur les plates-formes de réseaux sociaux. Les cinéphiles saoudiens ont également fait part de leur point de vue.

Mohammed F. a déclaré à Arab News que le point fort du film est qu'il aborde des questions telles que les attitudes patriarcales et le consumérisme, de manière ludique et amusante, en utilisant des poupées Barbie.

J’ai apprécié le film pour ce qu’il est, et il était vraiment drôle, mais il n’a rien apporté de nouveau en matière de féminisme.

- Nora al-Sadoon, cinéphile.

«Il est très éducatif, notamment pour les femmes qui ne réalisent pas, ou n’ont pas une réelle compréhension de pourquoi, malheureusement, beaucoup d’homme privilégiés abusent de leurs droits et comment la réalité actuelle – le patriarcat – affecte le développement, les rêves et les aspirations des femmes à accomplir de grandes choses», a-t-il ajouté.

Dans le film, les Barbies exercent des métiers traditionnellement masculins, comme médecin, astronaute ou ouvrier du bâtiment, mais au centre de l’intrigue, il y a une Barbie stéréotypée qui essaie encore de trouver sa place dans le monde.

Mohammed a poursuivi : «Je pense que cela parle également aux femmes qui sont actuellement objectivées et mises dans des cases, pour qu’elles réalisent ensuite à quel point il est important de se trouver elles-mêmes.

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Poupée Barbie de Margot Robbie par Mattel (Photo fournie).

«Je pense que les hommes doivent sans aucun doute apprendre de ce film, notamment les hommes toxiques qui objectivent les femmes parce qu’ils sont malheureusement ceux qui trouvent ce film controversé ; ils se sentent attaqués par la vérité et savent qu’il représente la réalité.»

Beaucoup ont salué les aspects techniques et le scénario du film, y compris les garde-robes somptueuses, les décors élaborés, la bande-son accrocheuse et les répliques pleines d’esprit dans le monde tout rose de Barbie Land.

Pour certaines femmes, il s’agit du film qu’elles attendaient parce qu’il semble représenter leur transition de jeunes filles innocentes à des femmes confrontées à la réalité de la société contemporaine.

«Il leur a rappelés beaucoup de précieux souvenirs d’enfance», a déclaré Mashael Abdel Rahmane à Arab News.

«Ce qui m'a le plus touché, c'est qu'il porte sur le fait d'expérimenter la vie, en particulier à travers les différentes émotions humaines. Plusieurs scènes m'ont laissé sans voix, la façon dont Barbie essayait de donner un sens à ce qu'elle vivait, la façon dont elle partait à la découverte d'elle-même, pour comprendre ce qu'elle voulait vraiment. Et Ken aussi», a expliqué Abdel Rahmane.

Pour certains, l'intrigue est tombée à plat. «Ce n'était pas très bon», a déclaré une femme qui a préféré garder l'anonymat. Bien qu'il renverse l'idée du patriarcat, elle pense qu'il n'est pas allé beaucoup plus loin.

«J'ai surtout eu l'impression qu'il s'agissait d'un beau film mal réalisé. Certains passages semblaient précipités ou inutiles... Mais en général, j'ai eu l'impression qu'il s'agissait d'une superproduction moderne dans le sens où il s'agissait d'un film sur une propriété intellectuelle (la propriété intellectuelle d'une entreprise) qui essayait de revitaliser son image, et d'un réalisateur qui essayait de percer dans la réalisation de superproductions à grande échelle. Il y a de nombreux passages amusants, mais je ne pense pas qu'il s'agisse d'un film révolutionnaire», a-t-elle ajouté.

Nora al-Sadoon, qui a également regardé le film, a déclaré à Arab News : «Personnellement, je m'attendais à un film un peu plus sérieux. J'ai aimé la façon dont le film parlait de Barbie, qui représente le rêve des filles et leur permet d'être tout ce qu'elles veulent, mais le scénario et l'histoire m'ont semblé un peu faibles. J'ai apprécié le film pour ce qu'il était et il était vraiment drôle, mais il n'a rien apporté de nouveau en matière de féminisme.»

Certains ont indiqué qu’ils attendaient davantage de Greta Gerwig, l'actrice, réalisatrice et scénariste à l'origine des films «Little Women» et «Ladybird», salués par la critique.

Abdallah Faisal a déclaré qu'il «s'est senti concerné par certains moments du film, mais compte tenu des personnes qui ont travaillé sur ce film, il n'était pas aussi fort ou percutant que je m'y attendais. Le film ne rend pas justice à des sujets majeurs comme le patriarcat et la discrimination fondée sur le sexe».

Outre le genre, Faisal a déclaré que le film semble avoir mis en évidence les différences générationnelles dans sa famille sur certaines questions. Alors que sa sœur, âgée de 37 ans, s'est sentie concernée par les thèmes abordés en tant que Saoudienne confrontée à divers problèmes de société, sa mère a exprimé son aversion pour le film. «Elle a dit qu'il contenait de grands messages, mais rien de nouveau ou de provocateur sur le plan émotionnel», a-t-il expliqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.