Comportement inapproprié: Luis Rubiales suspendu par la Fifa, la sélection espagnole désertée

Dans cette image diffusée par la Fédération royale espagnole de football (RFEF) le 25 août 2023, le président de la RFEF, Luis Rubiales, prononce un discours lors d'une assemblée générale extraordinaire de la fédération le 25 août 2023 à Las Rozas de Madrid. (Photo Eidan Rubio / RFEF / AFP)
Dans cette image diffusée par la Fédération royale espagnole de football (RFEF) le 25 août 2023, le président de la RFEF, Luis Rubiales, prononce un discours lors d'une assemblée générale extraordinaire de la fédération le 25 août 2023 à Las Rozas de Madrid. (Photo Eidan Rubio / RFEF / AFP)
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Publié le Dimanche 27 août 2023

Comportement inapproprié: Luis Rubiales suspendu par la Fifa, la sélection espagnole désertée

  • Six membres de l'encadrement de l'équipe féminine d'Espagne, sacrée championne du monde à Sydney, ont présenté leur démission, exprimant «leur condamnation ferme et catégorique du comportement de Luis Rubiales à l'égard de Jennifer Hermoso»
  • Plusieurs clubs, joueurs et entraîneurs de la Liga masculine, dont l'entraîneur du FC Barcelone Xavi Hernandez, ont aussi condamné le comportement du patron du foot espagnol et apporté leur soutien à Hermoso

MADRID, Espagne : La situation de Luis Rubiales, accusé d'agression sexuelle par l'internationale espagnole Jenni Hermoso, s'est sérieusement compliquée après la décision de la Fifa, samedi, de suspendre le président de la Fédération espagnole de football (RFEF) de «toute activité liée au football au niveau national et international».

Parallèlement, six membres de l'encadrement de l'équipe féminine d'Espagne, sacrée championne du monde dimanche dernier à Sydney, ont présenté leur démission, exprimant «leur condamnation ferme et catégorique du comportement de Luis Rubiales à l'égard de Jennifer Hermoso».

Privé de ses adjoints, le sélectionneur, Jorge Vilda, reste en place. Mais il a pris ses distances dans la soirée avec le patron de la RFEF. «Je regrette que la victoire du football féminin ait été ternie par le comportement inapproprié que notre plus haut dirigeant jusqu'alors, Luis Rubiales, a montré et a lui-même reconnu», a-t-il déclaré dans un communiqué repris par plusieurs médias espagnols.

Rubiales a suscité une vague d'indignation internationale en donnant un baiser forcé sur la bouche de Jenni Hermoso le 20 août lors de la cérémonie de remise des médailles du Mondial féminin. Contre toute attente, il a refusé de démissionner lors d'une assemblée générale extraordinaire de la RFEF, vendredi, et a contre-attaqué en affirmant que ce baiser était «consenti».

La joueuse a démenti. «Je me suis sentie vulnérable et victime d'une agression, d'un acte impulsif et sexiste, déplacé et sans aucun consentement de ma part», a déclaré la N.10 espagnole, âgée de 33 ans, dans un communiqué vendredi soir.

Deux jours après avoir ouvert une enquête disciplinaire à l'encontre de Luis Rubiales, la Fédération internationale du football (Fifa) a décidé samedi de «suspendre provisoirement M. Luis Rubiales de toute activité liée au football au niveau national et international».

L'instance dirigeante du football mondial, organisatrice du Mondial, ajoute que la suspension durera au moins 90 jours, dans l'attente de l'avancée des procédures ouvertes contre l'Espagnol. Rubiales, 46 ans, et les membres de la fédération ont interdiction d'entrer en contact avec Hermoso et ses proches, ajoute la Fifa dans un communiqué.

- Avalanche de critiques -

Cette affaire, déjà surnommée le «#MeToo du football espagnol», a suscité une avalanche de critiques et de pressions envers Rubiales dans le monde sportif et politique, en Espagne et au-delà, et fait la une de médias du monde entier.

Dans une interview à El Pais, le ministre espagnol des Sports, Miquel Iceta, déplore «un épisode qui nous a amené l'image d'une Espagne machiste», alors que le pays est souvent présenté comme en pointe en matière de luttes contre les violence faites aux femmes.

Il s'en remet au Tribunal administratif du sport (TAD), à même de juger si les faits reprochés à Rubiales violent les lois du sport. «Si le TAD accepte la plainte du gouvernement, nous procéderons immédiatement à la suspension des fonctions de président de la fédération», avait-il averti, avant la décision de la Fifa.

De nombreux sportifs ibériques ont également pris fait et cause pour Hermoso comme les footballeuses Alexia Putellas et Aitana Bonmati, la légende du basket Pau Gasol ou l'ancien gardien du Real Madrid Iker Casillas.

Samedi, plusieurs internationales de football leur ont emboîté le pas sur les réseaux sociaux, dont l'Américaine Megan Rapinoe, star du sport féminin et figure du militantisme. «Ils nient ce que nous avons vu de nos propres yeux et qualifient cela de vérité», a-t-elle écrit sur Instagram.

Plusieurs clubs, joueurs et entraîneurs de la Liga masculine, dont l'entraîneur du FC Barcelone Xavi Hernandez, ont aussi condamné le comportement du patron du foot espagnol et apporté leur soutien à Hermoso.

- Plaintes -

Sur le plan pénal, le patron du foot espagnol fait l'objet de quatre plaintes pour agression sexuelle reçues vendredi par le parquet espagnol, mais aucune ne provient de la joueuse pour l'instant.

Dans la nuit de vendredi à samedi, la Fédération espagnole de football avait qualifié de «mensonges» les accusations portées contre lui. L'instance avait annoncé engager des actions en justice pour défendre son dirigeant.

La RFEF a accompagné sa publication de quatre photos pour montrer que, selon elle, «les pieds du président sont ostensiblement soulevés du sol par l'action de la joueuse» qui précède le baiser. Ce qui prouverait, selon l'instance, la bonne foi de M. Rubiales, et les «mensonges» d'Hermoso.

Après l'annonce de la suspension de Rubiales par la FIFA, la RFEF a publié samedi un nouveau communiqué dans lequel elle maintient que Jenni Hermoso «ment dans toutes ses déclarations contre le président» et indiquant que Pedro Rocha Junco, vice-président, assurerait l'intérim à la tête de la Fédération durant la suspension de son patron.

Aux 23 joueuses de l'équipe nationale, qui ont annoncé vendredi qu'elles refusaient de rejouer en sélection sous la direction actuelle de la fédération, la RFEF a parallèlement rappelé que «la participation à la sélection est une obligation pour toutes les personnes (membres de la fédération) si elles sont appelées par elle».


Vers l’infini et au‑delà – Goldorak, 50 ans d’inspiration

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  •  50 ans après sa création, la série animée Goldorak continue de marquer l’imaginaire arabe
  • Arab News Japan s’entretient avec son créateur Go Nagai, des fans du Moyen-Orient, et revient sur l’histoire du robot OVNI chargé de protéger notre planète

​​​​​​LONDON: Peu d’importations culturelles ont franchi les frontières de manière aussi inattendue — et aussi puissante — que Goldorak, le robot géant japonais qui, il y a un demi-siècle, est devenu un héros de l’enfance à travers le monde arabe, et plus particulièrement en Arabie saoudite.

Créé au Japon au milieu des années 1970 par le mangaka Go Nagai, Goldorak s’inscrivait dans la tradition des « mecha », ces récits de robots géants. Le genre, façonné par l’expérience japonaise de la Seconde Guerre mondiale, explorait les thèmes de l’invasion, de la résistance et de la perte à travers le prisme de la science-fiction.

Si la série a rencontré un succès modéré au Japon, c’est à des milliers de kilomètres de là, au Moyen-Orient, que son véritable héritage s’est construit.

L’anime « UFO Robot Goldorak » est arrivé à la télévision dans la région en 1979, doublé en arabe et diffusé pour la première fois au Liban, en pleine guerre civile. L’histoire du courageux Actarus, prince exilé dont la planète a été détruite par des envahisseurs extraterrestres, a profondément résonné chez les enfants grandissant dans un contexte de conflits régionaux et d’occupation par Israël.

Ses thèmes — la défense de la patrie, la résistance à l’agression et la protection des innocents — faisaient douloureusement écho aux réalités de la région, transformant la série d’un simple divertissement en un véritable refuge émotionnel.

Une grande partie de l’impact de la série tenait à la réussite de son arabisation. Le doublage arabe puissant et le jeu vocal chargé d’émotion, notamment celui de l’acteur libanais Jihad El-Atrash dans le rôle d’Actarus, ont conféré à la série une gravité morale inégalée par les autres dessins animés de l'époque.

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Au début des années 1980, « Grendizer » s'était répandu à travers le Moyen-Orient, inspirant des communautés de fans en Arabie saoudite, au Koweït, en Irak et au-delà. (Fourni)

Le générique de la série, interprété par Sami Clark, est devenu un hymne que le chanteur libanais a continué à interpréter lors de concerts et de festivals jusqu’à son décès en 2022.

Au début des années 1980, Goldorak s’était répandu à travers le Moyen-Orient, inspirant des communautés de fans en Arabie saoudite, au Koweït, en Irak et au-delà. Pour beaucoup, il s’agissait non seulement d’un premier contact avec les anime japonais, mais aussi d’une source d’enseignements sur des valeurs telles que la justice et l’honneur.

L’influence de Goldorak dans la région a été telle qu’il a fait l’objet de recherches universitaires, qui ont non seulement mis en lumière la manière dont le sort des personnages résonnait auprès du public du Moyen-Orient, mais ont aussi relié sa popularité aux souvenirs générationnels de l’exil, en particulier à la Nakba palestinienne.

Un demi-siècle plus tard, Goldorak demeure culturellement vivant et pertinent dans la région. En Arabie saoudite, qui avait pleinement adopté la version originale de la série, Manga Productions initie aujourd’hui une nouvelle génération de fans à une version modernisée du personnage, à travers un jeu vidéo, The Feast of The Wolves, disponible en arabe et en huit autres langues sur des plateformes telles que PlayStation, Xbox et Nintendo Switch, ainsi qu’une nouvelle série animée en langue arabe, «  Goldorak U », diffusée l’an dernier.

Cinquante ans après les débuts de la série, « Goldorak » est de retour — même si, pour toute une génération de fans de la série originale, dont les étagères regorgent encore de produits dérivés et de souvenirs, il n’est en réalité jamais vraiment parti.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com