Tesla et les marques chinoises en première ligne au salon allemand de l'auto

Le Salon international de l'automobile (IAA) de Munich, dans le sud de l'Allemagne, le 4 septembre 2023 (AFP).
Le Salon international de l'automobile (IAA) de Munich, dans le sud de l'Allemagne, le 4 septembre 2023 (AFP).
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Publié le Lundi 04 septembre 2023

Tesla et les marques chinoises en première ligne au salon allemand de l'auto

  • Le traditionnel rendez-vous du secteur automobile européen sera ouvert mardi officiellement par le chancelier allemand Olaf Scholz
  • Parmi les groupes du Vieux Continent, seuls les constructeurs allemands Volkswagen, BMW et Mercedes - longtemps fierté nationale mais aujourd'hui fragilisés - sont présents en force

MUNICH: Tesla et les constructeurs automobiles chinois volent la vedette aux Européens au salon de l'automobile de Munich (IAA), l'un des plus grands au monde, qui a débuté lundi dans un contexte économique morose.

Le traditionnel rendez-vous du secteur automobile européen sera ouvert mardi officiellement par le chancelier allemand Olaf Scholz. Les fabricants profitent cependant de la journée presse lundi pour dévoiler de nouveaux modèles.

Mais parmi les groupes du Vieux Continent, seuls les constructeurs allemands Volkswagen, BMW et Mercedes - longtemps fierté nationale mais aujourd'hui fragilisés - sont présents en force.

BMW a déjà présenté samedi son concept "Neue Klasse" (Nouvelle Classe) regroupant six voitures électriques fabriquées dès 2025, pour répondre à la hausse anticipée de la demande avec la fin des moteurs à combustion en Europe en 2035.

Côté français, Stellantis n'est représenté que par sa marque allemande Opel et le groupe Renault uniquement par la marque éponyme, pour dévoiler son nouveau Scenic.

Ce sont, au contraire, les marques étrangères qui s'imposent: Tesla sera de retour sur le salon après dix ans d'absence, et plus encore la concurrence chinoise.

Elle "lance son assaut sur l'Europe" avec le salon, résume Ferdinand Dudenhöffer, expert du Center Automotive Research en Allemagne.

BYD, Leapmotor, Dongfeng, Geely... parmi les exposants, 41% ont leur siège en Chine. Ils menacent la position dominante des constructeurs européens sur le marché stratégique des modèles électriques.

Marché crucial chinois 

Leur avantage est de proposer des modèles à des prix nettement inférieurs, alors que les voitures électriques d'entrée de gamme sont encore rares.

Pour "être capable de concurrencer l'Inde et la Chine", le patron de Mercedes, Ola Källenius, a exhorté dimanche à "ne pas aggraver" l'état de la compétitivité européenne en alimentant les revendications, vives chez les syndicats allemands, sur l'introduction d'une semaine de quatre jours.

S'y ajoutent les difficultés des producteurs européens en Chine. Sur l'électrique, Volkswagen, leader du marché thermique, ne représentait que 3,1% du marché l'an dernier, loin derrière les marques chinoises comme BYD (18%) et l'américain Tesla avec (8,7%).

"Les prévisions anticipent que les groupes internationaux vont perdre des parts de marché au profit des locaux et de Tesla", relève Eric Kirstetter, associé sénior du cabinet de conseil Roland Berger.

Le patron de Volkswagen, Oliver Blume, s'est dit dimanche soir "impressionné" par la "rapidité" du développement technologique automobile en Chine, et a qualifié de "crucial" pour le groupe d'y "réussir la transformation vers l'électrique".

Selon le baromètre de l'innovation automobile du chercheur Stefan Bratzel, publié vendredi, "les constructeurs chinois étaient en 2022 "pour la première fois" depuis le début de l'étude en 2005 plus innovants que les groupes allemands.

Ecologie

Les constructeurs traditionnels sont en parallèle sous pression face au ralentissement économique de leur marché historique. Il menace les bénéfices insolents qu'ils ont réalisés depuis la fin de la crise sanitaire, en profitant de l'inflation pour gonfler les marges.

Car si les ventes de voitures dans l'Union européenne (UE) progressent depuis douze mois, elles restent plus de 20% en dessous de leur niveau de 2019.

En outre, le salon devrait être marqué, comme l'édition de 2021, par la contestation écologiste.

Dès l'aube lundi, une poignée d'activistes de Greenpeace a installé des carcasses de voitures dans le lac devant l'entrée principale du centre des expositions.

"L'industrie automobile continue de miser sur trop, et de trop grandes, voitures, et coule la planète avec ce modèle économique", a déclaré à l'AFP Marissa Reiserer, porte-parole de l'ONG.

Plusieurs groupes ont annoncé des "actions de désobéissance civile" toute la semaine; et quelque 1 500 personnes sont attendues au "campement pour la révolution de la mobilité" dans un parc en banlieue de Munich.

Au total, 700 000 visiteurs sont attendus à l'IAA, contre 410 000 en 2021, sur les stands répartis entre le centre des congrès, payant, et le centre-ville, où seront proposés des animations gratuites autour de voitures... mais aussi de vélos.

Rebaptisé IAA Mobility en 2021, quand le salon de l'automobile a déménagé de Francfort à Munich, les organisateurs veulent mettre en avant la "mobilité, la durabilité et la technologie".


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.