L'Afrique va avoir une «voix plus forte» au sein du FMI, assure sa patronne

La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, s'exprime lors d'un entretien avec l'AFP à l'hôtel Sofitel Ivoire à Abidjan, le 5 octobre 2023 (Photo, AFP).
La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, s'exprime lors d'un entretien avec l'AFP à l'hôtel Sofitel Ivoire à Abidjan, le 5 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 06 octobre 2023

L'Afrique va avoir une «voix plus forte» au sein du FMI, assure sa patronne

  • «J'ai de bonnes nouvelles pour l'Afrique ! Nous nous préparons à avoir un troisième représentant pour l'Afrique sub-saharienne au conseil d'administration»
  • Actuellement, les Etats étant actionnaires, leur participation est au prorata de leur PIB ce qui donne un pouvoir plus important aux Etats-Unis ou à l'UE

ABIDJAN: L'Afrique va obtenir prochainement un troisième siège au conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI), afin que le continent ait une "voix plus forte" au sein de l'institution, a affirmé jeudi sa directrice générale, Kristalina Georgieva, dans un entretien à l'AFP.

"J'ai de bonnes nouvelles pour l'Afrique ! Nous nous préparons à avoir un troisième représentant pour l'Afrique sub-saharienne au conseil d'administration", a-t-elle affirmé à l'occasion de son passage à Abidjan, en lever de rideau des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale (BM) qui débutent lundi à Marrakech (Maroc).

"Des discussions sont en cours sur la manière dont le continent doit s'entendre et comment cela doit se faire, mais ce qui importe est que cela signifie une voix plus forte pour l'Afrique" a-t-elle ajouté.

La BM a également annoncé la création d'un troisième siège pour les pays africains à son conseil d'administration, une décision qui devrait être validée à l'occasion des réunions annuelles.

Ces annonces confirment la tendance d'un rééquilibrage du poids des pays en développement au sein des institutions de Bretton-Woods.

Actuellement, les Etats étant actionnaires, leur participation est au prorata de leur PIB ce qui donne un pouvoir plus important aux Etats-Unis ou à l'UE.

Rappelant que la guerre en Ukraine, après la pandémie de Covid, avait un "impact dévastateur en particulier pour les pays à la capacité fiscale limitée", Mme Georgieva a déploré les effets néfastes de l'inflation, notamment sur les produits alimentaires.

"Plus de 144 millions de personnes ont des difficultés à se nourrir ou à nourrir leurs familles", sur le continent, a t-elle souligné.

«Bataille» contre l'inflation
Pas question pour autant d'encourager les mesures de plafonnement des prix ou les subventions au carburant, par exemple, pour l'endiguer.

"Ce que nous voulons, c'est que les pays gagnent la bataille contre l'inflation. Cela ne va pas arriver si on injecte davantage d'argent sans les bons fondamentaux pour que l'économie fonctionne efficacement. Plutôt que de subventionner les prix de la nourriture ou de l'essence, nous recommandons de soutenir directement les populations les plus pauvres", a martelé la patronne du FMI.

"Nous voulons saluer la plupart des pays qui ont été très prudents dans leur gestion de l'inflation, dans beaucoup d'entre eux elle diminue, et aussi dans leur gestion de la dépense publique tout en diminuant graduellement le déficit", a-t-elle poursuivi.

Evoquant une prévision de croissance "juste au-dessus de 3%" pour l'Afrique sub-saharienne en 2023, Mme Georgieva a toutefois dit s'attendre "à de meilleures perspectives en 2024".

Et si le FMI continue depuis la crise du Covid, son soutien exceptionnel via notamment des "prêts à taux zéro", Mme Georgieva assure qu'elle se rend à Marrakech pour demander "plus" aux Etats mais aussi au secteur privé, très attendu pour sa contribution dans les pays émergents.

Dans son rapport régional publié mercredi, la BM s'est de son côté inquiétée d'un risque de "décennie perdue" pour l'Afrique sub-saharienne, pointant notamment l'instabilité et la fragilité, notamment politique, "grandissante" ainsi que la montée des conflits et violences.

La région ne devrait en effet connaître qu'une croissance annuelle de 0,1% de son PIB par habitant pour la période 2015-2025.

Interrogée sur la situation au Sahel, où trois pays - le Mali, le Burkina et le Niger - sont gouvernées par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d'Etat et minés par des violences djihadistes, Mme Georgieva a défendu le maintien d'une aide "minimale", notamment pour des raisons "humanitaires".

"Nous avons la responsabilité de s'assurer que ces pays ont un minimum de capacités financières. Nous ne devons pas oublier les hommes, les femmes et les enfants qui ont besoin de nous", a-t-elle affirmé.


France: l'Insee confirme une inflation de 2,2% en avril, en léger ralentissement

Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
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  • Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars
  • Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024

PARIS: Les prix ont augmenté de 2,2% en avril sur un an, a indiqué l'Insee mercredi, confirmant sa première estimation d'un léger ralentissement de l'inflation, sur fond d'une hausse plus modérée des prix alimentaires.

Après une inflation de 2,3% en mars, la baisse "résulte du ralentissement sur un an des prix de l'alimentation (+1,2% après +1,7%) et du tabac (+9,0% après +10,7%)", précise l'institut dans un communiqué.

Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars.

Les prix des services, qui représentent près de la moitié de la consommation, ont augmenté sur un an au même rythme qu'en mars, +3%, selon ces données définitives en ligne avec les chiffres provisoires publiés fin avril.

Sur un mois, l'inflation accélère toutefois, à 0,5% (contre 0,2% en mars), indique l'Insee, confirmant là aussi sa première estimation - une évolution due notamment à la hausse des prix des services (+1%, après une stabilité en mars).

Baisse des taux directeurs 

A contrario, "les prix des produits manufacturés et du tabac sont stables" sur un mois.

Sur un an, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH, qui permet les comparaisons avec les autres pays de l'UE et intéresse particulièrement la Banque centrale européenne pour sa politique monétaire) augmente de 2,4% en avril 2024, comme en mars, et de 0,6% sur le mois, après +0,2% en mars. Ces chiffres sont également conformes aux premières estimations.

Lors de sa dernière réunion en avril, la BCE a jugé "plausible" de commencer à baisser ses taux directeurs - actuellement à leur plus haut - en juin si les données confirment d'ici là le retour anticipé de l'inflation dans le zone euro à la cible de 2%, selon le compte rendu publié la semaine passée.

Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024.


Un commerce bilatéral saoudo-britannique évalué à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030

Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
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  • La conférence Great Futures, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé
  • Elle vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé et les sports, entre autres

RIYAD: Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling (1 livre sterling = 1,16 euro) d’ici à 2030.

«L’idée de cette conférence est de servir de vitrine pour montrer les possibilités qui s’offrent à nos deux pays. Je pense qu’il existe des occasions considérables pour renforcer le commerce et les investissements», déclare-t-il.

«Nous nous sommes fixé un objectif ambitieux de 30 milliards de livres sterling pour le commerce bilatéral d’ici à 2030. La croissance est déjà impressionnante. Elle représente quelque 17 milliards de livres sterling. Je pense que nous pouvons atteindre notre but.»

La conférence de deux jours, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé.

Cette conférence vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé, les sports, l’investissement, le commerce et les services financiers.

Elle a accueilli quatre cent cinquante représentants britanniques et chefs d’entreprise venus rencontrer des entreprises et des responsables saoudiens.

M. Dowden pense que «la relation entre nos deux pays est plus forte qu’elle ne l’a jamais été».

«Elle repose sur des bases très solides, qu’il s’agisse de relations diplomatiques, militaires ou même des liens entre Sa Majesté, le roi Charles III, et le prince héritier, Mohammed ben Salmane, au sein de la famille royale d’Arabie saoudite.»

Oliver Dowden soutient qu’il a été témoin, lors de la conférence Great Futures et des visites précédentes, de «possibilités considérables pour l’avenir».

«Le prince héritier a défini la vision pour 2030. Les entreprises britanniques veulent faire partie de cette vision et c’est pour cette raison que je suis accompagné, en Arabie saoudite, de la plus grande délégation commerciale que le Royaume-Uni ait jamais envoyée dans un pays au cours de la dernière décennie», précise-t-il.

Dans le discours d’ouverture du premier jour, le vice-Premier ministre s’est exprimé lors d’une table ronde aux côtés du Dr Majid ben Abdallah al-Qasabi, le ministre saoudien du Commerce.

Il soutient que les deux pays pouvaient collaborer de façon encore plus active dans les domaines de la technologie et de l’intelligence artificielle.

«Je pense que notre coopération pourrait être beaucoup plus importante, car l’Arabie saoudite possède une grande expertise en matière d’intelligence artificielle», déclare M. Dowden.

Au cours de son entretien avec Arab News, Oliver Dowden a également souligné que le nord-est de l’Angleterre était sur le point de recevoir des investissements d’une valeur de 3 milliards de livres sterling de la part du Royaume.

«Prenez le nord-est de l’Angleterre, qui ne représente qu’une partie du Royaume-Uni. Nous sommes convenus d’un investissement de 3 milliards de livres sterling qui soutiendra deux mille emplois. Je pense que nous pouvons faire encore beaucoup plus», poursuit-il.

Avant la conférence, le vice-Premier ministre a insisté sur l’importance de cet événement dans l’établissement de partenariats entre les secteurs commerciaux de l’Arabie saoudite et du Royaume-Uni.

«La conférence Great Futures permet également aux entreprises britanniques de se familiariser avec les réglementations commerciales, les incitations et les avantages liés à la conduite des affaires en Arabie saoudite», conclut M. Dowden.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Qatar Investment Authority s’engage à soutenir le secteur français des semi-conducteurs

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
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  • Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe
  • Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation

RIYAD: Le Qatar va se lancer dans l’industrie technologique française, un grand organisme d'investissement qui a annoncé son intention de s’engager financièrement dans Ardian Semiconductor.

Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe. Cela confirme son rôle de partenaire financier privilégié dans les sous-secteurs technologiques clés, notamment dans le développement de la chaîne d’approvisionnement.

Selon un communiqué officiel, l’attention stratégique que la QIA accorde à ce secteur reflète sa conviction du rôle essentiel que jouent les semi-conducteurs dans la stimulation des transformations numériques et écologiques dans des industries vitales telles que l’intelligence artificielle, la mobilité et la technologie grand public.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation.

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire prise en juin 2023 dans la société japonaise Kokusai Electric Corp., leader dans la fabrication de semi-conducteurs. Cela témoigne de l’engagement continu de la QIA à réaliser des investissements importants dans ce domaine à l’échelle mondiale.

En outre, le 13 mai, la QIA a annoncé son intention de porter son partenariat d'investissement avec Bpifrance à 300 millions d’euros, renforçant ainsi leur engagement commun à stimuler la croissance économique et l’innovation en France. Cela marque un tournant dans leur collaboration, initialement établie dans le cadre de la coentreprise Future French Champions.

Lors de la première phase de ce partenariat, qui s’est achevée en 2021, près de 300 millions d’euros ont été consacrés à la création d’emplois, au développement économique et, plus particulièrement, au renforcement du secteur des petites et moyennes entreprises françaises.

Fortes de ces réalisations, les deux entités sont passées à la deuxième phase de leur collaboration en janvier 2023, s’engageant à verser 300 millions d’euros supplémentaires.

Ils prévoient désormais d’entamer une troisième phase, en promettant jusqu’à 300 nouveaux millions d’euros une fois que les fonds actuels auront été entièrement déployés.

Le partenariat renouvelé se focalisera sur des priorités stratégiques telles que l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, l’informatique quantique, les soins de santé, le secteur aérospatial et la transition énergétique.

Ces investissements sont destinés à faire progresser les capacités technologiques, à améliorer la compétitivité dans divers secteurs et à promouvoir une croissance durable, reflétant ainsi l’engagement des deux parties à promouvoir des innovations importantes et à soutenir les objectifs économiques à long terme de la France.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com