Vacances scolaires: Revoir le calendrier «pas dans les plans immédiats» d'Attal

Le ministre de l'Education Gabriel Attal (Photo, AFP).
Le ministre de l'Education Gabriel Attal (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 29 novembre 2023

Vacances scolaires: Revoir le calendrier «pas dans les plans immédiats» d'Attal

  • Gabriel Attal a indiqué mardi que le passage de trois à deux zones de vacances, étudié par une commission sur le calendrier scolaire, ne faisait «pas partie de ses plans immédiats»
  • Une commission sur le calendrier scolaire, mise en place au printemps à l'initiative de la fédération de parents d'élèves FCPE, travaille actuellement sur ce sujet

PARIS: Le ministre de l'Education Gabriel Attal a indiqué mardi que le passage de trois à deux zones de vacances, étudié par une commission sur le calendrier scolaire, ne faisait "pas partie de ses plans immédiats", même s'il "regarderait" ce qui est proposé.

"Ça ne fait pas partie de mes plans immédiats de revoir le calendrier des vacances scolaires, de fusionner des zones" (actuellement trois zones, A, B, et C, dont les dates de vacances diffèrent en hiver et au printemps), a souligné le ministre dans l'émission "La Maison des maternelles" sur France 2.

"Je regarderai évidemment le rapport qui m'est remis et la proposition qui m'est faite. Moi, ma priorité aujourd'hui, quand on parle des vacances, c'est comment faire en sorte que des élèves en difficulté qui ont beaucoup de retard sur le français et les mathématiques puissent faire des stages de réussite, peut-être faire leur rentrée plus tôt que les autres", a-t-il ajouté.

Une commission sur le calendrier scolaire, réunissant syndicats enseignants, associations de parents et collectivités territoriales, mise en place au printemps à l'initiative de la fédération de parents d'élèves FCPE, travaille actuellement sur ce sujet.

"La question, c'est le bien-être de l'élève et son rythme de travail", a expliqué à l'AFP Laurent Zameczkowski, porte-parole de la fédération de parents d'élèves PEEP. "Avec le système glissant des trois zones, notamment pour les vacances de février et de Pâques, on se retrouve avec des décalages. Parfois il n'y a que cinq semaines entre deux périodes de vacances, et parfois il y a jusqu'à onze semaines, ce qui est un souci".

Pour améliorer le système, "la tendance est plutôt d'aller de trois zones vers deux", mais la commission n'a "pas encore statué", a-t-il ajouté. Celle-ci devrait remettre des conclusions au ministre "en février" après des auditions menées depuis septembre, notamment des professionnels du tourisme, a-t-il précisé.

«Bémols»

"Le système actuel comporte des bémols, les vacances de printemps sont par exemple trop tardives", a estimé auprès de l'AFP Jean-Luc Boch, président de l’Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM). "Nous ne voulons plus que les zones se chevauchent car cela crée une concentration trop forte. L'idée serait de passer à deux zones qui ne se chevauchent pas".

"Pour nous, le calendrier scolaire fonctionne plutôt bien", a estimé en revanche Géraldine Leduc, directrice générale de l'ANETT (Association nationale des élus des territoires touristiques). Selon elle, "le passage à deux zones risque d'accentuer la saisonnalité dont souffre le tourisme".

Le référent de l'Association des maires de France (AMF), Antoine Jouenne, explique que les élus sont "partagés" sur le sujet.

"La priorité c'est le rythme des enfants et le calendrier actuel ne paraît pas adapté", reconnaît-il. L'AMF est "favorable à une amélioration du calendrier scolaire qui ne mette pas en difficulté les secteurs économiques du commerce et du tourisme déjà impactés par les crises", poursuit-il.

Ce qui pourrait passer selon lui par un "changement de volume ou de périodicité des vacances", en réduisant par exemple les vacances d'été.


Le PS comprend «l'exaspération» à l'origine du mouvement de blocage du 10 septembre

Le Parti socialiste "comprend l'exaspération" à l'origine du mouvement "Bloquons tout le 10 septembre", né sur les réseaux sociaux, tout en reconnaissant que celui-ci reste encore "assez flou". (AFP)
Le Parti socialiste "comprend l'exaspération" à l'origine du mouvement "Bloquons tout le 10 septembre", né sur les réseaux sociaux, tout en reconnaissant que celui-ci reste encore "assez flou". (AFP)
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  • Venus d'horizons divers, des appels à "tout bloquer" en France le 10 septembre se multiplient sur les réseaux sociaux en se cristallisant autour des coupes budgétaires voulues par François Bayrou
  • Et LFI est déjà allé un pas plus loin que le PS en appelant les Français à se joindre au mouvement

PARIS: Le Parti socialiste "comprend l'exaspération" à l'origine du mouvement "Bloquons tout le 10 septembre", né sur les réseaux sociaux, tout en reconnaissant que celui-ci reste encore "assez flou".

"On regarde cette initiative avec beaucoup d'intérêt. Les motivations et les modes opératoires sont assez flous pour l'instant mais nous comprenons l'exaspération à l'origine de ce mouvement", a déclaré mercredi la porte-parole du PS Chloé Ridel sur Franceinfo.

Venus d'horizons divers, des appels à "tout bloquer" en France le 10 septembre se multiplient sur les réseaux sociaux en se cristallisant autour des coupes budgétaires voulues par François Bayrou.

Et LFI est déjà allé un pas plus loin que le PS en appelant les Français à se joindre au mouvement.

"C'est l'expression d'une exaspération populaire légitime quand le Parlement n'arrive plus à fonctionner, quand tous les budgets sont adoptés à coups de 49-3", a jugé Mme Ridel. "Les gilets jaunes aussi bien que le mouvement du 10 septembre, c'est le produit d'une politique d'Emmanuel Macron, un style de pouvoir autoritaire descendant", a-t-elle insisté.

"Quand on annonce par-dessus le marché qu'on va supprimer deux jours fériés, qu'on va faire une année blanche sur toutes les prestations sociales, qu'on va retrancher dans les dépenses de santé, évidemment qu'il y a une colère qui monte", a-t-elle estimé.

Elle a confirmé que le PS censurerait le budget à l'automne s'il reste "en l'état".

"Nous ferons des contre-propositions et nous verrons ce que le gouvernement à en dire. Mais en l'état de ce qui a été présenté au mois de juillet, évidemment, c'est la censure qui doit s'appliquer", a-t-elle dit.

 


Paris : 40.000 enfants attendus pour la «Journée des oubliés des vacances»

Quarante mille enfants venus de toute la France et de l'étranger sont attendus mercredi sur le Champ-de-Mars à Paris dans le cadre d'une journée d'activités pour les enfants qui ne partent pas en vacances, organisée par le secours populaire. (Photo d'illustrationAFP)
Quarante mille enfants venus de toute la France et de l'étranger sont attendus mercredi sur le Champ-de-Mars à Paris dans le cadre d'une journée d'activités pour les enfants qui ne partent pas en vacances, organisée par le secours populaire. (Photo d'illustrationAFP)
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  • Croisière sur la Seine, visite de musées et concert au pied de la Tour Eiffel, toute une panoplie d'activités sont prévues mercredi dans la capitale pour ces milliers d'enfants qui n'ont pas eu la chance de partir en vacances cet été
  • "C'est important pour nous qu'un enfant ait quelque chose à raconter à la rentrée à ses petits camarades, pour ne pas se sentir différent"

PARIS: Quarante mille enfants venus de toute la France et de l'étranger sont attendus mercredi sur le Champ-de-Mars à Paris dans le cadre d'une journée d'activités pour les enfants qui ne partent pas en vacances, organisée par le secours populaire.

Croisière sur la Seine, visite de musées et concert au pied de la Tour Eiffel, toute une panoplie d'activités sont prévues mercredi dans la capitale pour ces milliers d'enfants qui n'ont pas eu la chance de partir en vacances cet été.

"C'est important pour nous qu'un enfant ait quelque chose à raconter à la rentrée à ses petits camarades, pour ne pas se sentir différent", souligne auprès de l'AFP Thierry Robert, le secrétaire national du Secours populaire.

Selon une étude de l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) de 2021, 10% des moins de 16 ans ne partent pas en vacances au moins une semaine par an pour des raisons financières.

Six cents bus ont été affrétés par le Secours populaire pour faire venir des enfants de toute la France pour cette 46e édition.

L'association fête ses 80 ans cette année. Pour l'occasion, les activités de la journée sont organisées autour de la "célébration du premier anniversaire des Jeux de Paris 2024".

"Certains enfants vont aller voir la vasque olympique aux Tuileries, d'autres vont aller au centre aquatique olympique à Saint-Denis, et puis d'autres vont faire une balade fluviale (sur la Seine), symbole de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques", détaille Thierry Robert.

Les enfants seront ensuite accueillis sur le Champ-de-Mars, au pied de la Tour Eiffel, pour un pique-nique géant le midi et un concert, dont les artistes n'ont pas encore été révélés.

Mascottes des JO, ateliers sur le sport, et athlètes seront sur place. La journée est aussi co-parrainée par Tony Estanguet, le président du Comité d'organisation des JO 2024.

Autre particularité, cette année, près de "1.000 enfants" de l'étranger seront présents, un bond "par rapport aux années précédentes", précise le directeur général du Secours populaire.

L'association compte aussi profiter de cette édition "internationale", pour alerter sur la hausse de la précarité. "Le nombre de personnes ne va pas en diminuant. On le constate notamment aussi chez les jeunes qui sont de plus en plus nombreux", alerte Thierry Robert.


Dans les quartiers Nord de Marseille, des mères renouent avec la mer

Ce stage gratuit est proposé par l'association Le Grand Bleu, créée en 2000, avec pour objectif "d'aider les Marseillais à se réapproprier la mer". (AFP)
Ce stage gratuit est proposé par l'association Le Grand Bleu, créée en 2000, avec pour objectif "d'aider les Marseillais à se réapproprier la mer". (AFP)
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  • "On se dit qu'avec ses 57 kilomètres de façade maritime tous les Marseillais doivent savoir nager. Mais ce n'est pas le cas"
  • Car si en France un enfant sur deux en moyenne ne sait pas nager, le ratio grimpe à trois sur quatre à Marseille

MARSEILLE: A Marseille, Karima Kouider côtoyait la Méditerranée sans oser s'y baigner.

Une appréhension qu'elle surmonte progressivement avec les cours de natation dispensés par une association des quartiers Nord. Un moyen pour cette maman de "protéger ses minots" et s'amuser.

"Mon fils s'est déjà noyé une fois (la noyade n'est pas forcément mortelle, NDLR), je me suis dit qu'il fallait que j'apprenne à nager pour pouvoir le sauver", confie la mère de cinq enfants.

Ce jour-là, Karima, 49 ans, participe avec onze autres femmes à son cours hebdomadaire de natation dans une piscine d'eau de mer à l'Estaque, un quartier du nord de la cité phocéenne.

Ce stage gratuit est proposé par l'association Le Grand Bleu, créée en 2000, avec pour objectif "d'aider les Marseillais à se réapproprier la mer".

"On se dit qu'avec ses 57 kilomètres de façade maritime tous les Marseillais doivent savoir nager. Mais ce n'est pas le cas", constate son fondateur Brahim Timricht.

Car si en France un enfant sur deux en moyenne ne sait pas nager, le ratio grimpe à trois sur quatre à Marseille.

Et l'écart se creuse encore un peu plus dans les quartiers défavorisés de la deuxième ville de France, en déficit d'équipements publics avec six piscines municipales seulement ouvertes actuellement, selon le site web de la mairie.

Mais apprendre à nager est un enjeu de santé publique. Avec 702 noyades dont 193 mortelles du 1er juin au 23 juillet 2025, soit +45% sur un an, la France connaît un été funeste.

Parmi les victimes, 27 enfants et adolescents (15 en 2024) sont décédés. La région Provence-Alpes-Côte d'Azur dénombre le plus grand nombre de noyades, 174, dont 18 mortelles.

"Savoir nager, c'est savoir se sauver", souligne le responsable du Grand Bleu.

Au départ de l'association, les cours étaient destinés aux enfants et adolescents puis est venu "le tour de leurs mamans", en 2020. "Ce sont des cours ouverts à tous les adultes mais aucun papa ne vient", constate Brahim Timricht.

"La peur est derrière moi" 

Avec ce nouveau public, les instructeurs ont dû réajuster les exercices.

"Un enfant a confiance en l'adulte mais elles (les mamans) vont devoir acquérir petit à petit la confiance du maître-nageur", explique Lucas Foehrle, un des encadrants.

"Bien souvent, ces femmes ont des appréhensions liées au passé, des histoires à chaque fois avec l'eau et donc on va devoir les accompagner, leur faire apprécier le milieu et l'effort physique", ajoute le maître-nageur.

Il a fallu aussi franchir quelques obstacles avant que les mamans et jeunes femmes des quartiers populaires puissent s'épanouir dans la pratique d'activités nautiques. La barrière du maillot de bain, la garde d'enfant et l'accès au bord de mer depuis ces quartiers mal desservis sont autant de freins.

A Marseille, la fracture territoriale influe aussi sur l'apprentissage de la natation.

Dans le Sud, où se concentrent les quartiers résidentiels aisés et le littoral attractif, "les adultes et enfants savent mieux nager", affirme le directeur du Grand Bleu.

"Quand on a des maisons avec des piscines, on peut se payer des cours particuliers, dans le Nord, non, ce sont des barres d'immeubles", observe l'éducateur sportif. "On est là pour réduire ces inégalités".

A 64 ans, Malika Medibouri vient "tout juste d'apprendre à nager". "L'argent est une barrière, le loisir passe en second plan", reconnaît la retraitée. "C'est le bonheur d'apprendre à nager, on se sent libre", déclare la Marseillaise au sourire lumineux.

Comme elle, Nadia Hamada, 60 ans, qui entame son deuxième été consécutif d'apprentissage, n'hésite plus à plonger dans le grand bassin de la base nautique de Corbière qui s'ouvre sur la mer Méditerranée. Son amie tâtonne encore sur le rebord.

"Ça fait du bien de nager. Liberté totale !", se délecte cette mère de six enfants, originaire de Frais-Vallon, un quartier de grands ensembles du 13e arrondissement dans le Nord-Est de Marseille.

"Si tu sais nager, tu as confiance. Tu es sûre que tu vas au fond (loin du bord). Tu es sûre que tu vas y arriver tout seule. Mais si tu ne sais pas nager, il y a toujours la peur. Et aujourd'hui la peur est derrière moi", se réjouit Nadia Hamada qui pratique désormais le kayak et le paddle en mer.