La guerre entre Israël et le Hamas plombe le tourisme au Proche-Orient

De la fumée s'élève au-dessus des bâtiments lors d'une frappe israélienne sur Rafah, près de la frontière avec l'Égypte, dans le sud de la bande de Gaza, le 1er décembre 2023, après la reprise des combats entre Israël et le mouvement Hamas. (AFP)
De la fumée s'élève au-dessus des bâtiments lors d'une frappe israélienne sur Rafah, près de la frontière avec l'Égypte, dans le sud de la bande de Gaza, le 1er décembre 2023, après la reprise des combats entre Israël et le mouvement Hamas. (AFP)
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Publié le Vendredi 01 décembre 2023

La guerre entre Israël et le Hamas plombe le tourisme au Proche-Orient

  • A Petra, merveille du désert jordanien qui a attiré 900.000 touristes l'an dernier, «vous ne verrez que peu de visiteurs, alors que c'était bondé» début octobre et que la saison était «extraordinaire»
  • L'agence de notation S&P Global Ratings soulignait que le tourisme avait représenté l'an dernier 26% des recettes de la balance des paiements du Liban, 21% pour la Jordanie, 12% pour l'Egypte et 3% pour Israël

PARIS: Les touristes désertent le Proche-Orient en raison de la guerre entre Israël et le Hamas, une situation susceptible de particulièrement fragiliser la Jordanie, le Liban et l'Egypte, dont les économies sont tributaires des dépenses des visiteurs internationaux.

A Petra, merveille du désert jordanien qui a attiré 900.000 touristes l'an dernier, "vous ne verrez que peu de visiteurs, alors que c'était bondé" début octobre et que la saison était "extraordinaire", se désole Amer Nezami, guide touristique de 46 ans.

"Les voyages organisés incluant la Jordanie, la Cisjordanie et Israël se sont complètement arrêtés, et des dizaines de réservations pour des séjours ont été annulées, notamment de groupes venant des Etats-Unis", indique-t-il à l'AFP.

A l'accueil du Petra Palace Hotel, Safi Nawafleh confirme que le nombre de clients dans les principaux établissements de la ville "a chuté de 25% à 50%... et certains petits hôtels n'ont personne".

Le 7 octobre, l'organisation islamiste Hamas a mené une attaque meurtrière sur le sol israélien au cours de laquelle 1.200 personnes, surtout des civils, ont été tuées, et environ 240 enlevées, selon Israël.

En représailles, Israël a bombardé sans relâche la bande de Gaza jusqu'à l'instauration d'une trêve de plusieurs jours qui a expiré vendredi matin avec la reprise des hostilités, mais a permis de libérer 80 otages israéliens. Plus de 15.000 personnes ont été tuées à Gaza, selon le gouvernement du Hamas.

Avant l'attaque du 7 octobre, la région du Proche-Orient était en plein essor touristique. Elle enregistrait même "les meilleurs résultats" par rapport aux autres destinations internationales entre janvier et juillet 2023, selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), avec "des arrivées dépassant de 20% les niveaux d'avant la pandémie" de Covid.

Mais "la guerre a asséché les demandes de voyage pour Israël" et a "des répercussions sur les destinations voisines, avec des pays qui souffrent d'une lourde chute de nouvelles réservations" comme l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite mais aussi la Turquie, résume à l'AFP Olivier Ponti, vice-président de ForwardKeys, société qui analyse les réservations aériennes. A contrario, "le littoral espagnol, grec et portugais semble bénéficier d'une redirection des demandes pour partir au soleil".

«Tout dépendra de la durée du conflit»

Dans une note début novembre, l'agence de notation S&P Global Ratings estimait que le Liban, la Jordanie et l'Egypte - "voisins immédiats" d'Israël et de Gaza - allaient "souffrir le plus".

Elle soulignait que le tourisme avait représenté l'an dernier 26% des recettes de la balance des paiements du Liban, 21% pour la Jordanie, 12% pour l'Egypte et 3% pour Israël.

"Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, plusieurs tour-opérateurs en Egypte ont fait état d'annulations représentant environ la moitié des réservations pour novembre et décembre, en particulier de la part de voyageurs européens", et plusieurs compagnies aériennes ont "suspendu leurs vols pour le Liban", rappelle S&P.

Mardi, Easyjet a précisé que les vols pour Israël, la Jordanie (deux destinations qu'il a temporairement suspendues) et l'Egypte "représentent 4% de [sa] capacité" en hiver, et que le conflit allait se faire ressentir sur ses résultats financiers.

Le croisiériste MSC a également annoncé l'annulation de "tout le programme d'hiver" de ses paquebots Orchestra et Sinfonia, qui devaient naviguer en Mer Rouge ou accoster au port d'Haïfa en Israël.

Néanmoins, S&P ne s'attend pas "à un déclin significatif, pour l'instant" du tourisme en Turquie, en raison de sa distance géographique par rapport au conflit, ou aux Emirats arabes unis, où "le flux touristique excède déjà les niveaux pré-pandémiques".

"Nous pourrions même voir certains touristes dérouter vers ces deux pays leurs voyages envisagés dans d'autres destinations de la région", estime l'agence.

Tout dépendra aussi "de la durée du conflit, et s'il s'élargit à la région", avertit S&P.

"On attend de voir jusqu'à quand" la guerre va durer et "ensuite comment l'activité reprendra", souligne Valérie Boned, qui représente les agences de voyage françaises. "Evidemment les Français ne se précipitent pas sur la Jordanie et l'Egypte, mais on ne peut pas dire qu'on fait face à une masse d'annulations, il y a plutôt des demandes de réorganisation des circuits."

En Jordanie, Suleiman Farajat, conseiller auprès des services du Premier ministre, estime que "si la guerre à Gaza ne s'arrête pas, la prochaine saison (touristique) sera en danger. Et si elle s'arrête, je m'attends à ce que le secteur du tourisme se reprenne ou atteigne son niveau normal d'ici septembre 2024".


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com