Hydrogène: La France confirme son ambition

La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier Runacher (Photo, AFP).
La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier Runacher (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 06 décembre 2023

Hydrogène: La France confirme son ambition

  • La France compte désormais «150 projets d'industrialisation ou de recherche et développement autour de l'hydrogène»
  • La production d'hydrogène française sera d'abord destinée à «décarboner l’industrie»

PARIS: Fabriquer des électrolyseurs, des piles à combustible pour équiper des bus ou des utilitaires à hydrogène, installer 500 km de pipelines et des stations-services: la France a confirmé mardi son ambition de développer l'hydrogène pour décarboner son industrie lourde et une partie des transports.

Après avoir annoncé en 2021 le déblocage de 9 milliards d'euros d'argent public pour structurer une filière balbutiante, la France compte désormais "150 projets d'industrialisation ou de recherche et développement autour de l'hydrogène", a indiqué mardi la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier Runacher.

Lors de l'inauguration de l'usine Symbio de piles à combustible, lancée par les trois géants de l'automobile réunis, Michelin, Stellantis et Forvia, à Saint-Fons, elle a dévoilé les "contours" de la nouvelle stratégie de l'hydrogène qui devrait être présentée officiellement par le gouvernement "dans les prochains jours".

Celle-ci sera incluse dans un projet de loi de souveraineté énergétique prévu en début d'année 2024.

Car, même si le premier permis d'exploration vient d'être accordé le week-end dernier pour localiser, qualifier et quantifier un gisement d'hydrogène natif souterrain dans le sud-ouest de la France, l'hydrogène est jusqu'à présent un produit purement industriel, fabriqué, à plus de 95% d'origine fossile, et non une ressource naturelle décarbonée.

Accompagnée de son collègue de l'Industrie Roland Lescure, Mme Pannier Runacher a confirmé l'objectif initial fixé en 2020 de produire l'équivalent de 6,5 GW d'hydrogène décarboné en France en 2030. L'effort sera accentué immédiatement afin de parvenir à "10 GW en 2035", a-t-elle annoncé.

D'ores et déjà avec les projets déjà connus, la France "a sécurisé entre 2,5 et 3 GW d'installations de capacité d'électrolyse, représentant quelque 8.000 emplois directs", précise le document de présentation que l'AFP a pu consulter.

«500 km de canalisations»

La production d'hydrogène française sera d'abord destinée à "décarboner l’industrie" (raffinage, chimie, production d'engrais, sidérurgie), et ensuite aux mobilités, a indiqué Agnès Pannier-Runacher.

Principale innovation, l'annonce du déploiement d'infrastructures de transport d'hydrogène, via un réseau de pipelines autour de quatre "hubs" industriels: Fos-sur-mer, Dunkerque, Le Havre et la vallée de la Chimie près de Lyon. Et autour de "villes moyennes ou de plate-formes industrielles de plus petite taille"

Soit au total "environ 500 km de canalisations", précise le texte qui prévoit aussi d'intensifier le maillage territorial de ravitaillement en hydrogène, pour l'instant très faible en France.

Anticipant le mouvement, l'aéroport de Toulouse-Blagnac a inauguré lundi une station de production d'hydrogène vert par électrolyse et de distribution, Hyport, destinée à alimenter aussi bien des véhicules que des avions.

Quant au projet d'infrastrucutre de transport de l'hydrogène H2Med qui vise à relier le sud et le nord de l'Europe via pipeline -fermement soutenu par Berlin et Madrid notamment- le document se contente d'indiquer que son financement se fera "à plus long terme" et "sous condition d'un cofinancement de ces infrastructures par tous leurs utilisateurs potentiels".

Ce projet est également connu sous le nom de Bar-Mar, car il doit notamment relier Barcelone à Marseille.

Le document précise aussi que le nouveau réseau d'hydrogène devra être développé "indépendamment des réseaux méthane existants". Son tracé "sera achevé à l'horizon 2026".

La France s'engage d'autant plus dans cette technologie qu'elle a obtenu au niveau européen une assurance importante après des mois de bataille avec l'Allemagne opposée à l'électricité nucléaire: l'hydrogène produit à partir d'énergie nucléaire continuera à avoir les mêmes avantages que celui produit à partir d'énergies renouvelables, selon la ministre.

L'Etat a par ailleurs lancé un mécanisme de soutien à la production d'hydrogène décarboné à hauteur de 4 milliards d'euros de soutien public, grâce à des "contrats pour différence" attribués sur appel d'offre.

Le prix plus élevé pour l'instant de l'hydrogène vert que celui de l'hydrogène gris fossile, émetteur de CO2, sera "compensé" par de l'argent public pour permettre aux commandes d'arriver et à la filière d'émerger.

Un mécanisme équivalent à celui mis en oeuvre dans le plan IRA aux Etats-Unis, qui devrait permettre "d'assurer pendant 10 ans la compétitivité de l'hydrogène décarboné par rapport à l'hydrogène fossile" indique le projet.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com